Église paroissiale du Saint-Esprit de Fenioux

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Fenioux

Un premier édifice a été construit au 10e ou au 11e siècle. Il en subsiste des vestiges dans la nef : mur en petits moellons sur une vingtaine de mètres de longs, petits contreforts plats, fenêtres étroites à claustra, aujourd'hui murées. Au milieu du 12e siècle, l´église est agrandie de quelques mètres vers l´ouest, une nouvelle façade est construite et des travaux permettent la mise en place d´une voûte. Le chevet du 12e siècle a été presque entièrement reconstruit au 15e ou au 16e siècle. Le chœur rectangulaire a alors été remplacé par une voûte gothique dont subsistent les angles nord-ouest et sud-ouest des départs d´ogive. Les murs de la nef seront contrebutés à l´époque gothique par de puissants contreforts, mais ils ne sont pas suffisants pour empêcher le déversement des murs. Les voûtes, y compris celle de la tribune, s´effondrent en 1835, sauf une petite portion de la quatrième travée. Après l´effondrement de la voûte, des travaux ont lieu. Le clocher est également restauré dans sa partie basse et reconstruit pour les deux étages supérieurs.

Périodes

Principale : 10e siècle

Principale : 11e siècle

Principale : 12e siècle

Principale : 15e siècle (incertitude)

Principale : 16e siècle (incertitude)

Principale : 19e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

Jusqu´au 19e siècle, l´église de Fenioux était dédiée à Notre-Dame de l'Assomption, avant de prendre le vocable du Saint-Esprit. Selon Tilly (1884), repris par Eygun (1965) et par Bertrand (1980), elle aurait aussi eu le vocable de saint Pierre. L´église a été construite à flanc de colline, le terrain accusant une pente assez forte vers le sud-ouest. Au cours des travaux du 12e siècle, l´église est agrandie de quelques mètres vers l´ouest avec des murs plus épais, en grand appareil. La façade et les contreforts-colonnes aux angles nord-ouest et sud-ouest datent de cette campagne de travaux. Les murs de la nef sont également repris sur environ 11 m de long pour être renforcés et pouvoir supporter une voûte. Plus à l´est, les murs sont seulement renforcés par deux arcs par mur et des arcs doubleaux retombant sur des colonnes jumelées. Le sommet des murs en moellon est repris en pierre de taille et surélevé à l´extérieur. Vers l´ouest, sur deux travées, ce sont deux voûtes légèrement brisées qui sont mises en place, l´une supportant la tribune, l´autre la toiture. Le portail présente une voussure de cinq rouleaux qui portent, de l´intérieur vers l´extérieur, les décors suivants : des motifs végétaux, les vices et les vertus, des anges adorateurs de l´Agneau, les vierges sages et les vierges folles encadrant le Christ, et, à l´extérieur, un zodiaque associé aux travaux des mois. Le rouleau interne repose sur une large colonne, alors que les quatre autres s´appuient sur des colonnes doubles un peu moins larges mais accolées les unes aux autres et, vers l´extérieur, au contrefort-colonne de l´angle. L´ensemble repose sur de puissantes bases maçonnées. Les contreforts-colonnes sont très larges, disposés de biais et renforcés vers l´extérieur par des groupes de sept colonnes. Ce dispositif permet de compenser les contraintes dues à la forte pente du terrain. Vu l´important ébrasement du portail, la corniche est surmontée d´une sorte de petite terrasse où a été mise en place une frise de hauts-reliefs surmontés d´une corniche à modillons sculptés notamment de têtes de monstres. Au centre de la frise se trouve le Christ, assis, tenant le Livre et bénissant. Il est encadré du Tétramorphe. Six apôtres l´encadrent, trois à gauche et trois à droite. Une fenêtre en plein cintre s´ouvre au second niveau, au centre de l´élévation. Ce décor sculpté trouve probablement en grande partie son inspiration dans celui de l´église Saint-Pierre d´Aulnay. Le portail situé sur le mur nord de la nef est composé de trois rouleaux reposant sur trois colonnes à chapiteaux sculptés. Le décor est organisé autour de motifs végétaux, sauf l´archivolte ornée de pointes de diamant. Du chevet roman subsistent la partie basse du mur nord, visible à l´extérieur, et, à l´intérieur, les supports de l´arc à double rouleau. Le clocher est couvert d´une flèche conique en pierre calcaire. Dans la nef, les chapiteaux rappellent également la sculpture d´Aulnay, comme par exemple de grandes têtes démoniaques ou les grands oiseaux dissimulant sous leurs ailes de petits personnages.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
Plans

plan allongé

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche conique

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : figure allégorique chrétienne

    Symboles : Tétramorphe

  2. Representations : scène de la vie rurale

  3. Representations : ornement figuré

  4. Representations : ornement animal

  5. Representations : ornement végétal

  6. Representations : ornement géométrique

  7. Symboles : agneau mystique

  8. Symboles : symbole du zodiaque


Précision sur la représentation :

Le zodiaque de l´église de Fenioux commence avec les travaux du mois de janvier (IANUARIUS) et le signe du verseau (ACARIUS), dont les noms sont inscrits sur l´archivolte. Les travaux des mois sont réalisés sur deux claveaux et les signes sur un seul. Les représentations, de gauche à droite, sont les suivantes : un personnage portant un chapeau ou un bonnet (plutôt qu´une couronne parfois évoquée) est assis de profil et coupe un pain avec un couteau. Le signe du verseau est très abîmé. Un personnage est assis de face, mains sur les genoux, devant un objet posé sur le sol. Les poissons sont érodés. Un homme lève une main armée d'un bâton. Le bélier est représenté avec la tête tournée en arrière et la patte avant droite relevée. Un homme est assis devant de hautes plantes, cette scène est traditionnellement interprétée comme la taille de la vigne. Le taureau est maladroitement représenté en position verticale sur son claveau. Un cavalier tient une serpe à la main et semble vouloir couper quelque chose ; cette scène est interprétée comme un homme à cheval cherchant les moissonneurs. Les gémeaux sont sculptés face à face. Une scène de fenaison : un personnage rassemble les gerbes de foin. Sur la clef du rouleau, le crabe du cancer. Puis un lion regardant vers la gauche. Un moissonneur dans une curieuse posture lie une gerbe posée sur le sol. La Vierge, très abîmée, est représentée de face. Un homme, dont la tête a disparu, porte sur son épaule une fourche à grandes dents à laquelle est suspendu une sorte de gros cylindre percé. Au niveau des pieds du personnage, on peut supposer la présence d'une gerbe de blé ou d'un tas de grains. La balance est représenté par un personnage assis (probablement une femme en raison de sa coiffe) et tient sur ses genoux le fléau de la balance qui devait soutenir, comme à Civray, des sacs (celui de droite a disparu, il reste des vestiges de celui de gauche). Un homme a le pied droit dans une cuve, il s´agit d´une scène de vendange avec le foulage du raisin. Le scorpion et la scène qui suivent sont illisibles (il s´agit généralement dans la région de la glandée des cochons). Le sagittaire tient son arc vers la gauche. Des animaux, très érodés (il s´agit généralement de bœufs), mangent dans une auge. Le capricorne a disparu. Un homme est assis à une table, avec un plat et un vase à long col.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Fenioux

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2014 OE 837

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