Silos, entrepôts commerciaux

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

Une succession de greniers à blés occupe déjà cet emplacement, le long de la rue du Bout des Barques et de la place du Port, sur le plan de Marans par Claude Masse en 1716, puis sur le plan cadastral de 1820. A ces deux dates également, la Sèvre forme une boucle qui circule au pied de ces bâtiments : l'actuelle place du Port est alors un espace occupé par une construction (et sans doute déjà un chantier naval), et situé non pas sur la rive droite de la Sèvre mais sur la rive gauche. C'est à l'occasion du creusement du bassin du port, en 1859-1860, que le cours de la Sèvre est déporté vers le nord et que son ancien lit est comblé pour former la rue du Bout des Barques et la place du Port.

A la fin du 19e siècle, Lucien Vincent (1854-1918), fils de boulanger, lui-même devenu négociant en grains, établit là son entreprise. Une autre entreprise, dirigée par M. Raoult, négociant en bois, s'installe aussi sur le port. Plusieurs bâtiments encore en place de nos jours, au sud de la place du Port et à l'angle avec la rue du Grand Both, remontent probablement à cette époque.

A la mort de Lucien Vincent, en 1918, son fils Armand lui succède et s'associe à Charles Charriau (1894-1946), entré dans l'entreprise en 1916 comme simple comptable. La maison Vincent-Charriau, qui emploie cinquante ouvriers, participe à l'essor commercial du port de Marans, deuxième port français, après Rouen, pour le trafic des blés en 1934-1936. D'importants silos et entrepôts sont construits le long de la rue du Bout des Barques. L'entreprise est également implantée sur le port de La Pallice, à La Rochelle. Les bureaux de l'entreprise à l'angle de la rue du Petit Bot sont probablement construits vers 1937-1938 (un café qui se trouvait à cet endroit est démoli en 1936). Très investi dans la vie locale, Charles Charriau disparaît dans un accident d'avion en 1946. Sa fille, Christiane lui succède, tandis que sa mère dirige la municipalité de Marans jusqu'en 1964. Deux grands silos d'une capacité de 8400 tonnes sont construits entre 1960 et 1964 sur la place du Port.

A partir des années 1970, la concurrence de La Pallice et les difficultés d'accès au port de Marans pour des navires de plus en plus gros, affaiblissent l'activité de la maison Charriau. En 1987, l'entreprise est vendue au groupe Soufflet Atlantique, premier négociant privé français en grains. La maison Raoult cesse son activité à la même époque. Ses entrepôts sont eux aussi rachetés par le groupe Soufflet Atlantique qui les remplace par ses propres entrepôts. En 2013, l'entreprise Soufflet délocalise ses bureaux et son activité à la sortie sud de la ville de Marans. Les silos situés au milieu de la place du Port sont démolis en 2016.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle, 2e quart 20e siècle

Les différents bâtiments qui occupent les côtés sud et ouest de la place du Port, et ceux qui se trouvaient jusqu'en 2016 au milieu de la place, constituent principalement des magasins de stockage du blé. Un ancien atelier de mécanique et un ancien logement de contremaître se trouvent à l'angle entre la rue du Bout des Barques et la rue du Grand Both. Face à eux, sur le côté est de la rue du Grand Both, s'étirent les anciens bureaux de l'entreprise Charriau puis Soufflet. Il s'agit de constructions en béton avec parement en brique rouge, larges ouvertures et toit en terrasse.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
Étages

en rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , 1 rue du Grand Both

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 D 329 à 376, 2016 AA 7, 8, 9, 13, 55, 58 à 62

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