Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La ligne de démarcation traversait, du nord au sud, les communes de Pleuville, Benest, Saint-Coutant, le Vieux-Cérier, Le Grand-Madieu, Parzac, Saint-Claud, Saint-Mary et Les Pins. Un ensemble de plaques commémore cette mémoire et porte le texte suivant accompagné d'une carte de France et d'une carte centrée sur la Charente :

" Elle se nommait Ligne de démarcation.

ICI comme sur 1200 km, de la frontière à la frontière espagnole, la ligne de démarcation séparait la France en deux parties inégales entre juin 1940 et novembre 1942. Véritable frontière intérieure établie par l'occupant allemand suite à l'armistice du 22 juin 1940, elle traversait 13 départements, dont sur 85 km la Charente, sans tenir compte des limites départementales.

La partie au nord de cette ligne était dite "zone occupée" par les forces militaires et policières allemandes, la parue au sud, plus petite, était dite "zone libre".

La partie de la Charente en "zone libre" était la partie la plus partie située à l'est du département et regroupait 68 communes dont CONFOLENS. Ce territoire était rattaché administrativement à la Préfecture de la Haute-Vienne.

La ligne, jalonnée de part et d'autre de postes de garde allemands et français, supprimait la liberté de circulation du courrier, des marchandises et des personnes. Les Français et les Charentais étaient désormais contraints de présenter un laissez-passer délivré par l'occupant et plus ou moins aisé à obtenir selon la condition du demandeur.

La ligne de démarcation n'était cependant pas infranchissable sana laissez-passer. Malgré son étroite surveillance et les risques d'arrestations, d'emprisonnement, de Déportation et de mort, de multiples personnes n'ont pas hésité à traverser la ligne clandestinement, essentiellement vers la "zone libre", comme des passeurs de courriers, des prisonniers de guette évadés, des fugitifs, des familles juives illustrant par là les premiers actes de Résistance.

La situation évolua après le débarquement réussi le 8 novembre 1942 des Alliés en Afrique du nord française jusque là fidèle au gouvernement de Vichy : le 11 novembre suivant les forces d'occupation allemandes envahissaient la "zone libre".

La Charente et la France étaient entièrement occupées.

Pourtant la ligne de démarcation ne disparut pas complètement. Les Français continuaient de différencier les anciennes zones "occupée" et "libre" par les vocables de zone "nord" et zone "sud" et les Allemands y poursuivaient leur contrôle des déplacements des personnes juives.

La ligne de démarcation ne disparut véritablement en Charente qu'à la Libération quand les 68 communes de l'ancienne "partie libre" de ce département furent rattachées définitivement à la Préfecture d'Angoulême.

La Charente retrouvait dès lors son intégrité territoriale et administrative. "