Église paroissiale Saint-Vivien

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Vivien-de-Médoc

L'église est composée de trois parties distinctes : une abside du 12e siècle, une nef du 19e siècle et un clocher du milieu du 20e siècle.

D'après l'abbé Baurein (1784-1786), la paroisse Saint-Vivien de Begays, dépend de l’archiprêtré de Lesparre et constitue une annexe de Vensac. Il indique par ailleurs que l’église de Saint-Vivien "paroît très ancienne ; son sanctuaire, qui est voûté, est orné en dehors de différentes figures d’hommes, d’oiseaux et d’animaux ; ce qui annonce une architecture gothique ; l’entrée de cette église étoit anciennement fortifiée ; il y a environ vingt ans qu’on a abattu le restant des fortifications et des crénaux (sic) qu’on voyait encore au-devant de son entrée. Elle paroît avoir été construite sur le même plan et à peu près dans le même temps que l’Église de Civrac, qui est dans la même contrée. Reste à savoir laquelle des deux est la plus ancienne." On ne dispose pas de représentation de l'église à cette époque. Le plan cadastral de 1833 représente un bâtiment dépourvu de transept avec un chevet arrondi ; une tourelle et un porche (l'entrée se faisait au nord) sont greffés sur l'élévation nord, tandis qu'une sacristie était construite sur la façade sud. Jusqu'au milieu du 19e siècle, elle est entourée du cimetière.

La période révolutionnaire laisse le bâtiment dans un état de délabrement préoccupant : en 1820, toiture, charpente, lambris en bois nécessitent des réparations urgentes.

En 1836, la reconstruction de l'édifice est évoquée : il s'agit de construire un clocher et d'ajouter des bas-côtés à la nef, tout en conservant l'abside romane. Celle-ci est d'ailleurs classée parmi les monuments historiques par une circulaire du Ministre de l'Intérieur du 1er octobre 1841.

Des plans et dessins réalisés par la Commission des Monuments historiques, en 1842 par Monsau, Durrassié, puis en 1845 par l'architecte Paul Abadie, permettent de restituer plus précisément cet édifice à nef unique et abside, auquel on accédait par une porte en saillie, ménagée sur la façade nord. Sur cette même façade, une tourelle d'escalier donnait accès au clocher-mur séparant nef et abside. Sur le mur sud, se trouvait la sacristie ; les murs conservaient également à cet endroit des vestiges d'arcatures et de porte.

Des plans et devis sont dressés en 1838 et 1846 par Durand, architecte de la ville de Bordeaux et par Pierre Préau, architecte local originaire de Jau ; des réparations de la toiture et du carrelage sont réalisées en 1839 dans l'attente de cette reconstruction. En 1847, un contentieux oppose la commune et l'architecte Durand, dont les plans réalisés en 1844, ont été finalement rejetés.

C'est Édouard Bonnore qui prend en charge le projet de reconstruction en 1848 et qui réalise les travaux, attribués en 1850 à l’entrepreneur J. Hostein. Des modifications sont encore apportées au projet (ajout d'une porte au sud, modifications du décor de la façade principale...). Le 29 juin 1853, le procès verbal de réception des travaux mentionne des problèmes de salpêtre dans les murs de la nouvelle construction.

En 1856, des réparations sont réalisées sur l'abside romane.

En 1868, un projet de construction de flèche sur le clocher est finalement ajourné ; on préfère attribuer les crédits à la restauration de l'abside qui présente toujours d'importantes lézardes.

Le 20 février 1877, la foudre endommage gravement le clocher qui doit être démoli. A cette occasion, l'architecte Édouard Bonnore propose de déplacer le clocher à reconstruire en saillie de la façade occidentale pour former porche. Un premier projet est rejeté, jugé trop luxueux. Les travaux menés sous la direction de l'architecte Bonnore et de l'entrepreneur Jamet s'achèvent en 1882.

La foudre de 1877 a également ébranlé et fragilisé l'abside : l'autel principal a été enlevé, la voûte démolie, les murs endommagés. En 1880, les éléments sculptés sont démontés pierre par pierre et numérotés en attendant le remontage. Une reprise des fondations de l'abside s'avère nécessaire et trois travées sont entièrement reconstruites. En décembre 1882, les travaux de reconstruction de l'abside, également menés sous la direction d’Édouard Bonnore, sont en cours d'achèvement.

Dans la 1ère moitié du 20e siècle, l'église montre à nouveau des faiblesses : la voûte de l'abside menace ruine, le clocher est fragilisé par le salpêtre. Les réparations qui sont alors effectuées sont réduites à néant par les bombardements de la 2e guerre mondiale qui détruisent entièrement le clocher et endommagent largement le reste de l'édifice.

A partir de 1949, c’est l'architecte André Larcher qui est chargé de reconstruire le clocher dans le cadre des dommages de guerre. Il dresse notamment les plans d'un nouveau clocher en janvier 1951, revus en avril 1952. Les travaux sont adjugés en 1956 et l'édifice inauguré et béni le 5 mai 1957 ; la nef est également remaniée notamment côté sud. En 1960, les bas-reliefs qui doivent orner le nouveau clocher sont réalisés par le sculpteur Rivière.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 2e moitié 19e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1957, porte la date

Auteurs Auteur : Bonnore Jean-Édouard

FERET Edouard, Statistique générale de la Gironde, Personnalités et notables girondins. De l’Antiquité à la fin du XIXe siècle, Bordeaux, 1889, p. 82 :

BONNORE (Jean-Edouard)

Architecte, né à Lesparre (Gir.) le 19 octobre 1820. Élève de Jules Bouchet à Paris, sous le patronage de Visconti, archit. Fixé à Lesparre en 1852, architecte de l’arrondissement et de la ville de Lesparre, du lazaret de Trompeloup ; a été membre correspondant de la commission des monuments historiques de la Gironde. A fait édifier ou restaurer dans les arrondissements de Lesparre, de Blaye et de Libourne 24 églises dont 18 neuves ; ce sont celles de Lesparre, Carcans, Vendays, St-Vivien (les nefs, l’abside et le clocher, monument historique de 1re classe, vient d’être reconstruite, sous la direction de M. Bonnore, aux frais de l’Etat) ; Verdon, Talais, Grayan, Naujac, Ordonnac, Potensac, St-Girons, Pugnac, Saugon, Donnezac, St-Androny, St-Caprais, Néac, St-Christoly-de-Médoc (façade principale, monument historique). Nous pourrions énumérer plus de vingt mairies, écoles ou presbytères et un grand nombre de maisons bourgeoises ou châteaux parmi lesquels nous citerons : le château de Sipian, à Valeyrac (V. son dessin, tome II, p. 511) ; château du Port, à M. Eycart de Morin, à St-Vivien ; château de P. Bert, à Talais ; château Troussas, à M. Ph. Brannens, à Valeyrac. Citons encore le portail du cimetière de St-Estèphe et les plans d’un nouveau lazaret projeté à Padarnac, etc. Auteur de : Quatre vues pittoresques de la vieille église de Soulac, avec notice descriptive et hist., Bx, s. d., in-f°, 2 pp. de texte et 4 lith.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Larcher André

Architecte associé avec Henri Hourtic. Voir l'étude de Gabriele Lechner (bibliographie dans la notice : Présentation de la commune d'Arcachon).

Agence : Villa Les Terrasses (12 ?) , rue Pereira, Arcachon

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André Théophile Francisque Larcher, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le [17 d'après la liste matricule et le dossier d'élève, 12 d'après sa fiche S.A.D.G.] septembre 1911, fils de ? Larcher, et de ? Heitz, élève de Paul Bigot, admis en 2è classe le 8 mars 1932, 1è classe le 26 décembre 1933, 1è Seconde Médaille au Concours Bourgeois et Godeboeuf le 10 décembre 1935, diplômé le 9 novembre 1937 (167è promotion, L'habitation d'un Maître-ferronnier, mention assez bien) (architecte à Arcachon, Gironde; reconstruction de Saint-Vivien-de-Médoc, Gironde, en 1949-57, lycée climatique à Arcachon en 1946-52, avec Paul Domenc et Henri Hourtic; membre titulaire de l'Association des élèves et anciens élèves de l'École nationale et supérieure des Beaux-arts ou Grande Masse de l'École des Beaux-arts en 1931, membre de la S.A.D.G. en 1939, figure encore dans l'annuaire 1973; Archives nationales de France, AJ/52/1296, dossier d’élève; patrimoine inventaire Aquitaine)

Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte : Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968) AGHORA

, architecte (attribution par source)
Auteur : Rivière Joseph

Joseph Rivière est né le 5 avril 1912 et mort le 14 février 1961.

, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Hosteing Jean

Dit Hosteing aîné, architecte à Lesparre, père de Edmond-Jean Hosteing (Hosteing fils). Mention du lieu : Saint-Trélody (Lesparre).

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Guibert

Artisan maître verrier, 7 impasse Dulac à Bordeaux.

, peintre-verrier (attribution par source)

L'église est composée d'un clocher-porche, d'une nef principale encadrée de bas-côtés et d'un chevet de 3 travées à pans coupés.

Le clocher en béton, de plan carré, est surmonté de 4 niveaux polygonaux formant une flèche. Cantonnées de colonnes, les parois sont percées de baies avec jours à motifs circulaires. La porte occidentale est couronnée d'un fronton triangulaire, orné d'un bas-relief. Deux autres portes également ornées de bas-reliefs sont percées sur les façades latérales du porche. En pénétrant dans l'église, on observe l'espace entre la nef et le clocher qui témoigne de l'ajout postérieur de ce dernier.

A l'intérieur, la porte d'accès est surmontée d'une tribune d'orgue accessible par un escalier en bois. Les fonts baptismaux sont placés dans le bas-côté nord, un monument aux morts se trouve dans le bas-côté sud.

La nef est séparée des bas-côtés par une série de 5 arcades en plein-cintre à doubles tores sculptés de feuillages, rubans, perles. Les piliers sont agrémentés de colonnes engagées à chapiteaux à motifs végétaux. Un bandeau sculpté de rinceaux végétaux court au-dessus des arcades. Nef et bas-côtés sont couverts de lambris et percés de fenêtres en plein-cintre.

Au niveau de la première travée de chœur, deux portes latérales en plein-cintre avec voussures moulurées donnent accès aux sacristies. Elles sont surmontées de médaillons sculptés aux armes épiscopales (cardinal Donnet) et papales (Pie IX).

L'abside conserve quelques chapiteaux romans, même si la plupart ont été largement restaurés au 19e siècle. A noter celui ornant l'arc triomphal nord, représentant saint Michel et la pesée des âmes ; côté sud, un autre chapiteau est orné de deux registres superposés d'oiseaux et d'animaux pris dans des entrelacs.

L'abside est composée de deux travées aveugles et de cinq baies en plein-cintre encadrées de colonnes à chapiteaux sculptés et séparées par d'autres colonnes supportant des rouleaux d'archivoltes traités en tores. Un bandeau sculpté de motifs de fleurs inscrites dans des cercles court en continu sous les baies.

A l'extérieur, le chevet est organisé selon 9 pans séparés par des colonnes engagées et, horizontalement, sur 3 registres. Le registre médian est composé d'arcades et de baies en plein-cintre avec voussure et rouleau d'archivolte sculptés et colonnettes à chapiteaux. Côté sud, deux tympans sculptés représentent peut-être des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste (danse de Salomé, Hérodiade et Hérode). Le registre supérieur présente des arcatures géminées. L'ensemble est couronné par une corniche moulurée à modillons alternant avec des motifs sculptés. Des frises sculptées à motifs de billettes, de rinceaux et de fleurs à 6 pétales inscrites dans un cercle, règnent sur l'ensemble du chevet.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  3. Matériau du gros oeuvre : béton

Toits
  1. tuile creuse, béton en couverture
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. lambris de couvrement cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

  2. Forme de la couverture : appentis

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Bas-reliefs en béton moulé ornant le clocher.

Chapiteaux historiés à l'intérieur et à l'extérieur de l'abside.

Armoiries papales et épiscopales.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Vivien-de-Médoc , place du 11 Novembre

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1833 F2 498, 2014 F3 525

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