Peinture monumentale du chœur

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Vincent-de-Paul

Le décor peint du chœur de la nouvelle église de pèlerinage fut réalisé en plusieurs campagnes successives. Dès 1855, à l'occasion de la restauration et de la mise en place de la statue miraculeuse de Notre-Dame de Buglose, le peintre montois Louis-Anselme Longa (1809-1869) exécute les ornements du pan axial de l'abside et de la niche qui abrite la statue, dont il refait également la polychromie, le tout pour une somme totale de 2.553 francs (soldée le 4 octobre 1855). Ces peintures, notamment les deux anges qui couronnent la Vierge, sont toujours conservées et portent la signature de l'artiste. Quelques années plus tard, peut-être pour la couronnement de la statue par Mgr Epivent en 1866, la voûte est peinte d'un ciel étoilé et les autres pans de l'abside et du chœur ainsi que les colonnettes et dosserets sont revêtus par un praticien anonyme d'ornements imitant des tissus à ramages, sur lesquels seront apposés au fil du temps les nombreux ex-votos laissés par les pèlerins de passage ; la dernière travée de la nef et les bras du transept, comme le montrent des cartes postales anciennes, reçoivent aussi un décor de rinceaux et de médaillons ornés des symboles des Litanies.

En 1925, à l'occasion d'une restauration générale du sanctuaire destinée à célébrer le jubilé d'argent de l'évêque Charles de Cormont, ce décor est en grande partie refait (à l'exception déjà mentionnée du pan axial peint par Longa) par le peintre bordelais Ernest Leduc (1869-1956), décorateur dans ces mêmes années de plusieurs églises de la côte landaise : après la suppression des ex-votos, il remplace notamment les peintures des pans coupés (sans doute dégradées) par de grands panneaux de mosaïque feinte à fond d'or, tandis que son collaborateur Léon Gouillaud (1866-1952) restaure les anges de Longa. Enfin, la restauration de 1959, à la suggestion du Père Louis Pelletier, allège ce décor foisonnant en badigeonnant en bleu uni les murs de la travée droite de chœur et en blanc les colonnes engagées portant les arcs-doubleaux. Les peintures du transept et de la travée orientale de la nef sont supprimées (ou recouvertes ?) lors de la même campagne.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1855, daté par source

1925, daté par source

Auteurs Auteur : Longa Louis-Anselme

Peintre né à Mont-de-Marsan le 4 avril 1809 et mort dans la même ville le 13 décembre 1869 ; fils cadet de l'orfèvre Jacques Longa (1769-1822) et petit-fils par sa mère de l'orfèvre montois Joseph Lacère (1731-1810) ; frère puiné de l'orfèvre-bijoutier Jean-Baptiste Longa (1797-1861). Élève de Paul Delaroche à l'École des beaux-arts de Paris, puis réinstallé en 1848 à Mont-de-Marsan, où il exerça les fonctions de professeur de dessin au collège, puis au lycée impérial à partir de 1866. Sur les Longa, voir : ABBATE Simone, Louis-Anselme Longa, 2008.

, peintre (signature)
Auteur : Leduc Ernest

Peintre-décorateur à Bordeaux dans la première moitié du XXe siècle. Né à Montauban (à la caserne Villebourbon) le 5 décembre 1869 et mort à Galgon (près de Libourne) le 16 février 1956 ; baptisé sous le nom d'Ernest Jean Eugène, fils de Jean-Claude Leduc, maître-cordonnier au 30e régiment de ligne, et de Marguerite Bouchard ; installé à Bordeaux au moment de son mariage, le 27 décembre 1893, avec Adélaïde Servarie (Villefranche-sur-Saône, 30 décembre 1872 - Bordeaux, 31 janvier 1950), fille de Martial Servarie (1842-1883), cordonnier, et d'Antoinette Chassagnes ; dont une fille, Marie-Berthe (Bordeaux, 19 septembre 1895-1985), épouse en 1918 de Léonard Marie Joseph Alexandre Mazaleyrat (1891-1975).

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Gouillaud Léon

Jacques Léon Gouillaud, peintre, assistant du décorateur bordelais Ernest Leduc dans l'entre-deux-guerres. Né à Bordeaux (au 27, rue des Remparts) le 9 janvier 1866 et mort dans la même ville le 12 février 1952 ; fils de Louis Gouillaud, graveur, et de Marie Lucie Sauts (1844-?), et neveu de Stanislas Gouillaud, dessinateur (son témoin de mariage). Sa mère Marie Lucie Sauts était la sœur aînée de Marie Blanche Sauts (1856-?), femme du peintre-décorateur Jean-Henri Bonnet, dans l'atelier duquel Gouillaud s'est peut-être formé. Le jeune peintre épousa à Bordeaux, le 23 août 1887, Marie Adèle Prunier (née à Bordeaux le 8 avril 1862), fille d'Édouard Marcelin Prunier, coiffeur à Londres, et de Françoise Emma Borderie, dont il eut un fils, Louis Antoine Gouillaud (Bordeaux, 8 mai 1890 - Bordeaux, 11 novembre 1968), horloger. En 1890, Gouillaud logeait au 13, rue Wurtemberg à Bordeaux ; en janvier 1914, au moment du mariage de son fils avec Reine Yvonne Bergès, il résidait à Caudéran près Bordeaux. Source : AD Gironde, 4 E 1440 et 4 E 15573/1.

, peintre, restaurateur (attribution par source)

La peinture de Longa sur le pan axial est exécutée à l'huile ; celles du reste du décor par Leduc sont peut-être réalisées à la cire, technique souvent employée par l'artiste.

Catégories

peinture murale

Matériaux
  1. Matériau principal : enduit

    Techniques : peinture à l'huile, peinture à la cire

Iconographie
  1. Caractère général : symbole

    Thèmes : Coeur Sacré de Jésus, Coeur Sacré de Marie, La couronne d'épines, Chrisme, MA, encensoir, ostensoir, ciboire, Litanie mariale, colombe, lys

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : rinceau peuplé, dragon, entrelacs, palmette, mosaïque, ciel, étoile


Précision sur l'iconographie :

Niche axiale de l'abside (Longa, 1855) :

Niche en plein cintre au fond peint d'un ciel bleu étoilé (il était entièrement doré à l'origine) ; sur le soubassement, le monogramme MA dans un médaillon, lui-même inscrit dans un quadrilobe et flanqué d'une branche de lys et d'un rosier. Surmontant la niche, deux anges peints sur fond or tendent une couronne de lys et de roses au-dessus de la tête de la Vierge.

Voûte du chœur et de l'abside, colonnettes (vers 1866 ?) :

Dans les voûtains, semis d'étoiles dorées sur fond bleu nuit. Sur les nervures de la voûte, motifs de rubans plissés, de rinceaux, de bagues sur fond bleu ; sur les dosserets, motifs de chevrons rouges et de tiges fleuries, de bandes rouges et blanches et de rosiers stylisés sur fond bleu.

Pans coupé de l'abside (Leduc, 1925) :

Sur chacun des quatre pans, deux niveaux de panneaux en mosaïque feinte à fond or (rectangulaire vertical au registre inférieur, rectangulaire horizontal au registre supérieur), séparés par un bandeau sculpté à rinceaux de vigne. Chaque panneau, bordé d'un cadre à motifs végétaux stylisés sur fond vert, est orné de larges rinceaux romans entourant des médaillons symboliques.

Les quatre panneaux du registre supérieur, de composition identique, portent un quadrilobe bleu avec médaillon central circulaire à fond blanc, le tout entouré de rinceaux romans. Dans les médaillons, du nord au sud : le nom de JÉSUS dans une couronne d'épines, le cœur sacré de la Vierge dans une couronne de roses, le cœur sacré de Jésus dans une couronne d'épines, le nom de MARIA dans une couronne de roses.

Les panneaux verticaux du registre inférieur, de part et d'autre du pan axial, sont ornés de rinceaux axés sur une tige centrale crachée par deux dragons ; au centre, un quadrilobe bleu à médaillon circulaire blanc portant, au nord, le monogramme MA dans une couronne de six lys surmontée d'une colombe, au sud, le même monogramme entre des branches d'olivier et surmontée de la colombe de la paix (un rameau d'olivier dans le bec).

Les panneaux verticaux des pans coupés externes présentent une composition plus riche, avec des rinceaux jumelés, un médaillon central circulaire et quatre médaillons angulaires quadrilobés à fond bleu. Sur le panneau nord : un chrisme (au centre), une étoile, une couronne et deux palmes (en haut à gauche), le monogramme MA, une couronne et trois angelots (en haut à droite), un ostensoir (en bas à droite), un encensoir (en bas à gauche). Sur le panneau sud : un grand lys épanoui d'où sort un épi de blé, symbolisant l'Incarnation, avec l'inscription ET VERBUM CARO FACTUM EST (au centre), un ostensoir (en haut à gauche), un ciboire (en haut à droite), un voilier surmonté d'une étoile (la "stella maris" des Litanies, en bas à droite), un miroir (le "miroir de justice" des Litanies, en bas à gauche).

Inscriptions et marques
  • signature, peint
  • date, peint

Signature et date (dans l'écoinçon en bas à gauche de la peinture surmontant la niche axiale) : LONGA / 1855.

État de conservation
  • oeuvre composite

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Vincent-de-Paul

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Buglose

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...