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Château fort (détruit)

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Dun-le-Palestel

Une motte castrale est attestée à Dun dès le 11e siècle et jusqu´à la fin du 13e siècle, à laquelle a succédé à cette époque un château fort. La toponymie témoigne de l'implantation de la motte castrale sur la parcelle Les Mottes, à moins d'une centaine de mètres du site médiéval fortifié. La famille Palestel occupe le château dès le début du 13e siècle, puis s'y succèdent le comte de Brosse et les familles de Chauvigny, de Maillé, de la Tour d'Andry et D'Aumont. Le jeudi des Rameaux 1207, une des tours du château s'écroule, ensevelissant sous les décombres la femme du seigneur Roger Palestel et ses deux fils. Elle est reconstruite peu après. L'essor du château reste constant aux 15e et 16e siècles. En 1590, les Huguenots occupent Guéret si bien que tous les services du Comte de la Marche sont transférés à Dun par lettres patentes du roi Henry IV. Cette mesure n'est pas suivie des faits, mais indique que la place forte était influente à l'époque. En 1639, les seigneuries de Dun et de Crozant sont cédées par le roi au seigneur de Saint-Germain Beaupré, Gabriel Foucauld. Cette lignée restera propriétaire de lieu pendant plus d'un siècle, jusqu'à sa vente en 1766 par la dernière descendante, Anne Foucauld, au marquis Doublet de Persan. On ignore la date de création de la prison de Dun qui se trouvait au cœur du château. Les premières mentions ne remontent qu´au milieu du 17e siècle mais elle existait probablement auparavant. Le procès verbal rédigé en mars 1757 à la suite de l'évasion d'un prisonnier indique que l'édifice était alors vétuste : un mur bordant la cour s'était écroulé et la porte donnant sur l'extérieur ne fermait plus correctement. Le château est affermé aux fermiers généraux en 1786. Lorsque la Révolution éclate, il n'est déjà plus qu'une ruine, en atteste l'acte de saisie des biens du marquis de Persan qui, malgré les contestations de la municipalité, intègrent la liste des Biens Nationaux. Le château et ses dépendances sont vendus le 26 novembre 1791 à cinq bourgeois de Dun. Cette acquisition portait précisément sur l'ancienne tour servant autrefois de prison, une maison appelée vulgairement le Château, les bâtiments servant anciennement d'emplacement aux sels du dépôt de Dun, l'écurie, jardin, tour, fossés en dépendant, la halle et une maison servant d'auditoire et le four banal, le tout situé au territoire du dit Dun, désignés, limités et confrontés en ce contrat, moyennant la somme de dix mille quatre cent huit francs tournois que les cinq acquéreurs s'obligèrent solidairement. Ces biens auraient ensuite été en partie rétrocédés à l'administration communale, puis occupés par la Gendarmerie et l'administration cantonale et municipale de 1796 à 1847. Une partie des fossés du château ont été comblés lors de la création de la route de La Souterraine (qui scinda en deux parties l'enceinte castrale) au 19e siècle, puis l'autre partie lors des travaux de construction de la nouvelle église en 1904. Un infime fragment demeura pour servir d'abreuvoirs.

Périodes

Principale : 11e siècle

Principale : 13e siècle

Secondaire : 19e siècle
Auteurs Personnalite : Palestel Roger
, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : De Brosse
, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : De Chauvigny
, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : De La Tour D'Andry
, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : D'Aumont
, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Foucauld Gabriel
, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Foucauld Anne
, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Doublet de Persan
, propriétaire (attribution par source)

Les sources essentiellement modernes et l'absence de traces archéologiques ne permettent pas la restitution du site médiéval. Il n'existe pas d'indication détaillée sur la structure du castrum, hormis une mention sur une tour fortifiée (celle qui s'écroula en 1207). Un aveu de Guy de Chauvigny du 18 décembre 1373, conservé aux Archives Nationales, mentionne qu'outre le château de Dun-le-Palestel, le fief comprenait plusieurs moulins et forts, un étang à L'Age-Morin, ainsi que des forêts, bois, prés et garennes. Les archives communales de Crozant signalent en 1770 que la seigneurie de Dun se composait : d'un ancien pavillon ruiné, mais aussi d'un château en pavillon, grenier à sel à côté, écuries, bâtiments et jardins en dépendant, la tour servant de prison dans le préau d'icelle, le tout entouré de fossés. Le dénombrement de la seigneurie et châtellenie de Dun dans le terrier du Marquis de Persan en 1787 cite une tour carrée, un logis dit château, un cellier, une écurie, un grenier à sel, la chapelle Saint-Michel (déjà transférée à cette date dans la Maison Dieu du bourg). Un acte administratif de 1792 ajoute à cette liste la halle et un four banal. Un procès verbal antérieur, daté de 1757, permet de confirmer que la tour carrée en question est la prison, composée de trois pièces : la chambre basse, où étaient alors détenus trois faux-sauniers et un voleur, la chambre moyenne, dédiée aux détenus plus difficiles dormant en présence du concierge, et la chambre haute, réservée aux femmes, surveillée par une domestique assistant le concierge.

Toits
État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Dun-le-Palestel

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 2008 AI 152

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