Présentation de la commune de Saint-Seurin-de-Cadourne

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Seurin-de-Cadourne

Des découvertes de haches polies en silex ainsi que les traces d'un habitat ou camp fortifié au lieu-dit les Douves / Pey-Bernard ou encore d'un habitat à Sénilhac indiquent une implantation humaine dans le secteur dès le néolithique.

A l'époque gallo-romaine, le site de Brion dans la commune voisine de Saint-Germain-d'Esteuil correspond sans doute à la ville de Noviomagus fondée par le peuple des Vivisques. Les vestiges conservés, et notamment le théâtre, en font un site exceptionnel. Des éléments de cette époque ont également été découverts à Saint-Seurin-de-Cadourne (Coufran, Dovac, La Maréchale, Muret, Sénilhac).

Au Moyen Âge, le site de Bardis était le siège d'une seigneurie attestée dès le 12e siècle. Des vestiges du 16e ou 17e siècle y sont encore conservés (tour et colombier). L'église de Saint-Martin dépendait du prieuré augustin Saint-Vivien de Saintes : elle est attestée en 1101, date de la donation à cet établissement. Selon Didier Coquillas, des éléments de cette église sont encore conservés dans les maçonneries d'une dépendance. Une chapelle a été reconstruite à proximité dans le 4e quart du 19e siècle. L'église Saint-Seurin est, quant à elle, remaniée dans les années 1840.

Plusieurs maisons nobles sont citées par l'abbé Baurein, vers 1784 : Coufran, Lescalette, Sénilhac. Il indique également qu'"Il y avait outre cela dans cette Paroisse un ancien château appelé Vallenon, qui appartenait à Mme de Charmail. Elle l’a fait démolir, et en a fait combler les fossés, en telle sorte qu’il n'en existe aucun vestige et qu’il n’y a plus que des vignes dans le local où il était construit".

La paroisse bénéficiait de deux ports sur les bords de l'estuaire, installés dans le chenal de la Maréchale au nord et dans celui de Mapon au sud. L'abbé Baurein rapporte que "cette Eglise succursale [de Saint-Seurin] a été bâtie pour faciliter l’assistance à la Messe à ceux qui s’embarquaient au port de Mappon, autrefois le plus fréquenté de tous ceux qui existaient sur la côte du Médoc". Ces ports étaient, semble-t-il, des lieux de passage des pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle ou à Notre-Dame-de-Soulac. Le port de Mapon est signalé sur la carte de Masse en 1709 avec la mention d'une batterie qui y a été installée en 1706. L'Atlas du département de la Gironde, publié en 1888, indique le port de la Maréchale et le lieu-dit Mapon avec un feu flottant installé au large dans l'estuaire. Il fait partie du programme d´éclairage de l'estuaire avec le feu flottant de Talais et le ponton feu de By, mis en fonctionnement en 1860.

L'histoire de la commune est marquée par celle de l'assèchement des marais. L'abbé Baurein indique que "Cadourne est placé sur une hauteur, et bordé au nord et au levant par la rivière de la Gironde. Le terroir de cette Paroisse n’est pas par-tout le même ; une partie est en graves, une autre en terre forte dont le fonds est pierreux, et une autre en palu. Il y existe deux marais, qui sont desséchés ; celui de Reysson, qui n’est pas néanmoins situé tout entier dans cette Paroisse, et qui n’est pas encore en culture, et celui de l’Isle, qui est en valeur depuis environ cinquante ans. Les principales productions de la Paroisse sont les vins, qui croissent dans le terrein de graves, et les grains de toute espèce qu’on accueille dans les terres fortes et le marais de l’Isle".

L'édition de 1850 de l'ouvrage Bordeaux et ses vins indique les "vignobles qui couvrent les coteaux pierreux et graveleux donnent des vins colorés et moelleux, mais généralement moins délicats que ceux des meilleures communes du Médoc. La commune contient 1300 habitants, fournit de 2500 à 3000 tonneaux de vin (...). Les prix des premiers crus varient de 250 à 300 fr. le tonneau".

La seconde moitié du 19e siècle correspond à une période de prospérité au cours de laquelle plusieurs bâtiments sont remaniés ou construits : l'église est transformée entre 1846 et 1848, le port de la Maréchale est agrandi entre 1854 et 1858, le presbytère est édifié en 1862 et l'école est construite en 1863. Dès 1850, Charles Cocks précise que "son bourg, très considérable, occupe une belle position sur une côte graveleuse. Elle renferme aussi le petit bourg de Cadourne, six gros villages, une dizaine de hameaux et le port de la Maréchale". La population s'élève à 1130 habitants. Les propriétés de Verdignan et de Sénilhac sont les domaines les plus importants de la commune : ils produisent chacun 130 tonneaux. Ils sont rejoints en 1868 par le château Coufran dans le trio de tête.

En 1878, la population atteint les 1331 habitants (AD Gironde, 2 O 3573), puis un recul est amorcé à la fin du 19e siècle (1215 habitants en 1898). Au recensement de 2015, la population était de 715 habitants.

La cave coopérative est créée en 1935. L'inventaire a par ailleurs permis de recenser de nombreuses dépendances viticoles, témoins d'une viticulture familiale aujourd'hui en grande partie disparue. Ces bâtiments sont souvent en mauvais état et tendent à disparaître. En revanche, de nouveaux équipements sont construits afin de moderniser les domaines viticoles.

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 138 dossiers documentaires. Parmi les éléments étudiés, 42 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 89 ont été repérés. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les demeures, les maisons, les chais et les cuviers, les cabanes, les croix, les moulins.

138 dossiers documentaires ; 42 édifices ou ensembles sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural.

La commune est limitrophe de Saint-Estèphe au sud, de Saint-Yzans-de-Médoc et Ordonnac au nord, Saint-Germain-d'Esteuil et Potensac à l'ouest, et de l'estuaire de la Gironde à l'est. Elle couvre une superficie de 15,77 km2.

La vigne se concentre sur les terrains les plus élevés (quelque 20 m d’altitude), composés de graves, qui sont cernés par les zones de marais au nord et au sud, et les palus des bords d'estuaire. Les paysages ondulent, entre croupes de grave et terres basses quadrillées de fossés de drainage.

La frontière sud est formée par l'Estey d'Un et le chenal de la Calupeyre qui traversent les palus de Reysson et de Beyzac. Au nord, le chenal de la Maréchale draine la zone de marais entourant l'abbaye de l'Isle à Ordonnac. Le port est installé dans le chenal et sur les bords de l'estuaire.

L'habitat est regroupé dans le village de Saint-Seurin et dans de nombreux hameaux. Certains ont fait l'objet d'un dossier documentaire afin de mettre en évidence l'organisation du bâti, largement modifiée ces dernières années. Les châteaux Bardis, Charmail, Coufran et Verdignan constituent les domaines emblématiques de la commune.

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