Château de Londière

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Chenevelles

Le château de Londière est mentionné pour la première fois en 1429. Il appartient alors à la famille Couhé de la branche de Lusignan et relève de la baronnie de Monthoiron. Le premier membre de cette famille à être cité en tant que "seigneur de Londière" est Goupil de Couhé, qui tient la propriété du château de sa femme.

Au 16e siècle, Londière appartient à un avocat de Châtellerault appelé Jehan Le Grand, qui décède en 1548.

Peu d'informations sont connues sur les propriétaires du château jusqu'au 18e siècle. À cette époque, il appartient à la famille Roffay, dite "de Londière". L'un des membres de cette famille, Marie Joseph Roffay de Londière, est conseiller au Conseil Supérieur de l'île de France (ancien nom de l'île Maurice) au sein de la Compagnie des Indes. Il épouse Marie Magon, issue d'une famille noble bretonne. Elle est la nièce du célèbre scientifique et philosophe Pierre Louis Moreau de Maupertuis. À la mort de son premier époux, Marie Magon reste propriétaire du château et se remarie avec M. Jahan de Belleville, directeur de la ferme générale du Roi à Poitiers.

C'est probablement pendant cette période que le château est entièrement reconstruit ; la date de 1778 est d'ailleurs visible sur l'une des dépendances.

Marie Magon décède le 3 octobre 1783 et son cœur est placé dans l'église de Chenevelles. Sa fille, Marie-Sophie Jahan de Belleville, épouse en 1791 Sylvain d'Argence, dont la famille est propriétaire des châteaux de La Font et du Soucy. Émigré à la Révolution, il rentre en France en 1800, puis devient membre du conseil général de la Vienne et maire de Chenevelles. Leur fils, Armand Henri Louis d'Argence, est lui aussi maire de la commune et siège au conseil général. En tant qu'aîné des enfants d'Argence, il s'installe à Londière, alors que son frère cadet reste à La Font.

Pendant cette époque, les matrices du cadastre indiquent que des travaux ont été menés au château en 1850, puis en 1890. À ces dates, des chambres furent aménagées et une lingerie a été construite ou remaniée.

Armand d'Argence et son épouse, Delphine de Benguy de Puyvallée, ont plusieurs filles. L'aînée, Marie, épouse Abel Hurtrel d'Arboval, et la cadette, Marthe, se marie avec Henri de Morin. Entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, la propriété du château est divisée entre les d'Argence et MM. d'Arboval et Morin.

Londière devient finalement la propriété des Morin, puis de Louis Liban, vers les années 1930.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle (porte la date)

Secondaire : milieu 19e siècle (daté par source)

Secondaire : 4e quart 19e siècle (daté par source)

Dates

1778, porte la date

Le château de Londière se situe à nord-ouest du bourg de Chenevelles, à proximité de la commune de Monthoiron. Il est construit sur une colline surplombant le cour de l'Ozon, au sud.

Les bâtiments qui composent la propriété sont répartis de manière à former une grande cour carrée sur les côtés sud, ouest et est. Le côté nord n'est pas délimité par un bâtiment mais par un mur de clôture, ouvert au centre par un portail.

Le logis est construit en pierres calcaire et couvert d'un toit d'ardoises "à la Mansart". S'élevant sur trois niveaux, il est bâti selon un plan rectangulaire et orienté vers le nord et le sud. La façade nord, où se situe la porte principale, présente sept travées dont deux avant-corps latéraux. Toutes les ouvertures sont couvertes d'arcs segmentaires, hormis deux œils-de-bœuf visibles au niveau des combles. Un bandeau en pierre de taille sépare le rez-de-chaussée de l'étage. L'élévation sud est aussi constituée de sept travées mais les ouvertures ne sont pas disposées de la même manière que sur l'autre façade : ici, le rez-de-chaussée est muni de deux portes, et la travées centrale est couronnée d'un œil-de-bœuf. À l'intérieur, la porte principale débouche sur le vestibule et la cage d'escalier. Celui-ci présente une rampe en ferronnerie du 18e siècle.

Deux corps de bâtiment, accueillant des dépendances, forment les ailes orientales et occidentales du château. Leurs façades sur cour sont très similaires et sont composées de plusieurs ouvertures couvertes d'arcs segmentaires à clés saillantes. Deux portes cochères jumelées sont visibles au centre de ces élévations.

Le pigeonnier du château, de plan carré, est situé au sud-est du logis. Il présente une fenêtre couverte d'un arc segmentaire ainsi que deux autres ouvertures à linteaux droits, qui semblent être remaniées. Une rangée de modillons est visible sous la toiture polygonale, qui est surmontée d'une sorte de lanternon.

À l'arrière de l'aile orientale des dépendances se trouve une petite construction conique en pierre de taille de moyen appareil. Sa destination n'est pas connue, mais elle a pu servir d'abri pour un animal de petite taille, un chien ou des poules par exemple.

Le parc se poursuit au sud du château par un important dénivelé, au bout duquel un étang a été aménagé. Une partie importante du parc est boisée, notamment au nord et à l'est.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : chronogramme

  2. Representations : scène de pêche


Précision sur la représentation :

Sur ses élévations, le château est relativement dépourvu de tout décor sculpté. À l'intérieur, le trumeau d'une cheminée (déposé au moment de la visite d'inventaire) présente un décor de boiseries datable du 18e siècle. Au-dessus du miroir, un panneau peint porte la représentation d'une scène de pêche avec trois personnages (deux hommes et une femme), en habits du 18e siècle.

Sur la dépendance occidentale, la date de 1778 est inscrite sur la clé de l'arc d'une porte.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Chenevelles

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Londière

Cadastre: 1833 H 328, 332, 2017 H 496, 497

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