Grand séminaire des lazaristes Notre-Dame-du-Pouy

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

Le Pouy et la famille de Borda :

Le 1er avril 1786, Théophile de Sallenave et sa femme, Charlotte de Borda, achètent le domaine du Pouy, alors encore situé sur la commune de Saint-Vincent-de-Xaintes (rattachement à Dax en 1861). Leur fille, Laurence, épouse son oncle François de Borda. Le couple s'installe au Pouy, en 1810, avec leur fille Amanda. Celle-ci est envoyée au couvent des Ursulines de Pau pour y faire ses études. En 1824, à l'âge de 16 ans, elle épouse Alphonse de Lupé qui ne lui donnera aucune descendance. D'après le cadastre napoléonien, en 1825, le domaine s'étend sur environ 26 ha autour d'une maison et deux dépendances ; il comprend les lieux-dits : Maisonneuve, Pavillon, Lacarraou, Areillats, Macaou, Eauze et la tour de Borda (construite pas T. de Sallenave en 1787). En 1825, François de Borda achète à son voisin, l'avocat Bergoing, l'esplanade et le kiosque situés au sommet de la colline, en face de la tour de Borda. François de Borda et Alphonse de Lupé décèdent tous deux en 1841 laissant Amanda de Lupé seule héritière du domaine.

La création du séminaire Notre-Dame-du-Pouy :

La Congrégation de la Mission (ou des Lazaristes) fut créée par saint Vincent de Paul (1581 – 1660) en 1625. Entre 1706 et 1789, ils sont à Buglose avant d'être dispersés par la Révolution. Un peu plus tard, en 1851-1864, est construit l'ensemble du "Berceau" (chapelle, hospice, orphelinat, école apostolique), à Saint-Vincent-de-Paul, commune de naissance de leur fondateur.

Suivant les préceptes de sa pieuse éducation, Amanda de Lupé fait donation du Pouy aux lazaristes en 1844 (acte signé le 26 mars chez Me Dupouy). La donation concerne environ 8 ha autour du Pouy et de la tour de Borda. Le site prend le nom de Notre-Dame-du-Pouy et les 4 premiers religieux s'installent le 21 novembre 1845 dans les bâtiments existants : la maison qui sert de résidence, reliée à la grange où Amanda de Lupé avait aménagé son oratoire. L'ensemble est mis sous la protection de la Vierge de la Médaille Miraculeuse, en références aux apparitions mariales de la rue du bac en 1830. Il y a 7 occupants en 1847. Amanda se retire dans un appartement à Saint-Vincent-de-Xaintes et fait transférer les restes de sa famille à la chapelle du Pouy (ses parents, sa grand-mère et son mari). En 1853, elle entre au couvent Notre-Dame-de-la-Charité à Toulouse où elle finira ses jours en 1862. En 1852, le supérieur Nicolas Truquet fait agrandir l'oratoire pour en faire une chapelle. La nouvelle abside, encore visible aujourd'hui à l'extrémité ouest des bâtiments, est donc la partie la plus ancienne du séminaire.

En 1861, la Compagnie du Midi achète aux lazaristes un terrain situé à l'ouest de la chapelle en vue de la construction de la ligne Dax-Pau (inaugurée en 1863).

La construction du Grand séminaire :

La congrégation se développe rapidement et souhaite faire de Notre-Dame-du-Pouy un lieu de formation pour les séminaristes ayant suivi l'enseignement secondaire à l'École apostolique du Berceau située à Saint-Vincent-de-Paul. Le séminaire (noviciat) ouvre en 1881. La communauté compte alors environ 28 religieux : un supérieur, un directeur du séminaire, 9 séminaristes, 5 frères, 12 prêtres.

En 1879, ils choisissent l'architecte de la ville, Victor Sanguinet, pour donner corps à leur projet. Les travaux dureront près de vingt-cinq ans (jusqu'en 1904), pendant lesquels les lazaristes continueront d'occuper les locaux légués par leur bienfaitrice. Ceux-ci seront démolis à la fin du chantier, en 1900. Il n'en reste rien aujourd'hui.

- 1880-1881 : début des travaux, construction des bâtiments de l'angle sud-ouest en "L".

- 1882-1885 : pavillon central, au sud.

- 1885 : inauguration du cimetière sur le flanc de la colline du Tuc d'Eauze.

- 1889 : construction du corps sud-est.

- 1890 : installation de la statue de Jean-Gabriel Perboyre, prêtre lazariste martyrisé en Chine en 1840 et béatifié en 1889, dans la cour intérieure (pas encore close).

- 1892 : construction du corps est.

- 1897-1900 : chapelle (inaugurée en 1899) et pavillon central nord.

- 1900 : démolition des anciens bâtiments du Pouy. Seule demeure l'abside de l'ancienne chapelle.

- 1901-1904 : fermeture de la cour avec la construction du dernier corps de bâtiment au nord-ouest.

Les restes de la famille d'Amanda de Lupé sont transférés à la nouvelle chapelle trois mois après l'achèvement des travaux. En 1900, la communauté à Notre-Dame du Pouy, compte 84 personnes dont 11 prêtres, 12 séminaristes, 21 frères et 40 étudiants.

La reconversion du séminaire :

Après la guerre, les missionnaires et séminaristes sont de moins en nombreux. Les derniers étudiants quittent le séminaire en 1969. La communauté doit songer à la reconversion de ses immenses bâtiments.

A partir de 1970, une partie des locaux sont loués à l'hôpital public pour héberger des curistes. En 1977, les derniers religieux quittent le grand séminaire pour s'installer dans un bâtiment neuf construit à 50 mètres à l'est, appelé "Résidence de la mission". Cette même année, les lazaristes signent un contrat avec la Compagnie Thermale pour créer « l'hôtel du Pouy » qui accueillera jusqu'à 300 curistes par saison. C'est peut-être de cette année que date l'extension à l'angle sud-est. Certains éléments de décor religieux sont supprimés à cette période ou déplacés. La statue de la Vierge au Globe, autrefois placée dans une niche au-dessus de l'entrée nord, est déplacée dans la chapelle puis placée au sommet de la colline du Tuc d'Eauze le 6 octobre 1992, à l'emplacement et sur les fondations d'un ancien kiosque rasé cette même année.

L'établissement ferme définitivement ses portes en 2003 et reste désaffecté aujourd'hui.

(Historique rédigé à l'aide d'un mémoire relatant l'histoire du Pouy et du Berceau de Saint-Vincent-de-Paul, par Robert Pidou, prêtre lazariste.)

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1880, daté par source

1904, daté par source

Auteurs Auteur : Sanguinet Victor

Conducteur des Ponts et Chaussées, puis architecte de la Ville de Dax. Né à Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax) le 6 février 1820, mort à Dax (rue Saint-Vincent) le 17 septembre 1894 ; fils de Pierre Sanguinet (mort à Saint-Vincent-de-Xaintes le 26 avril 1825), tailleur d'habits, et de Catherine Brocas (épouse du plâtrier Jean Legrand en deuxièmes noces), et frère d'Élisabeth, en 1838 Mme Christophe Hoffmann. Épouse en premières noces à Dax, le 6 février 1849, Marthe (ou Marie) Delphine Duverger (Dax, 1826 - Dax, 2 décembre 1849), tailleuse de robes, fille de Bernard Duverger et de Marie Rose Larrieu ; puis en deuxièmes noces, à Dax le 12 février 1855, Zoé Marthe Lalanne (Dax, 29 janvier 1825 - Dax, 18 mai 1898), marchande de nouveautés, fille de Jean-Baptiste Lalanne, vitrier et entrepreneur de construction (frère de l'entrepreneur Étienne Lalanne), et de Marie Lobiose ou Laubiosse, et sœur du général de brigade Étienne Lalanne (1819-1897). Sanguinet eut quatre filles et deux fils de son second mariage.

, architecte (attribution par source)
Personnalite : Lupé Amanda de

Cécile Charlotte Amanda de Lupé (née de Borda) est née en 1807 à Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax). En 1844, elle fait don de sa propriété du Pouy aux Lazaristes avant de se retirer au couvent Notre-Dame-de-la-Charité de Toulouse (en 1853) où elle finit ses jours en 1862.

, donateur (attribution par source)
Personnalite : de Borda François,

Le domaine du Pouy est situé à l'ouest de la ville. Il comprend l'ancien séminaire et le cimetière (réf. IA40002252) sur le versant ouest de la colline du Pouy, les nouveaux bâtiments des séminaristes au sud-est (non étudiés) et la tour de Borda au sommet de la colline (réf. IA40002258) ; l'ensemble se trouvant sur un vaste parc de plus de 4 ha.

Depuis l'allée des Baignots, au nord, on accédait au séminaire par une longue allée menant à un jardin antérieur percé lui-même de 3 allées conduisant aux 3 entrées. Au centre, l'entrée principale est marquée par un portail central auquel on accède par un escalier à deux volées symétriques.

L'ensemble des bâtiments de l'ancien séminaire couvrent une surface rectangulaire avec 4 ailes de plan allongé organisées autour d'un cloître central. L'édifice comprend un niveau de soubassement, deux étages carrés et des combles. Le pavillon central sud possède un étage carré de plus. Sur les vues aériennes, on remarque 2 types de toiture : la partie sud en "U" avec des toits à longs pans et croupes, couverture de tuiles mécaniques en terre cuite ; la partie nord à longs pans couverte d'ardoise.

Le décor est plus élaboré du côté de l'entrée principale (au nord).

Aile nord :

L'aile nord comprend un pavillon central de plan carré, en saillie par rapport au reste du bâtiment avec des murs pignon découverts à redents. La chapelle en croix latine orientée se situe dans la partie est. Afin d'assurer la symétrie de la façade nord, la partie ouest comprend un corps en retour à pignon découvert (répondant à celui du transept de la chapelle) avec un décor en dents-de-scie semblable aux deux autres pignons. A l'extrémité ouest s'élève une tour carrée avec un toit en pavillon.

Le décor de cette façade est plus fourni que l'aile sud. Les travées sont marquées par des chaînes en relief. Sur le pavillon central, celles-ci s'inscrivent dans la continuité des cheminées. Chaque étage possède des fenêtres de formes différentes : simple en rez-de-chaussée, angles supérieurs convexes à redent au 1er étage, en arc segmentaire au 2e étage. Celles-ci sont ornées d'un encadrement harpé continu sur les 3 niveaux. Le pignon ouest comporte une grande baie centrale en plein cintre à trois lancettes faisant écho à la baie du transept.

L'aile sud :

Elle possède également un pavillon central de plan carré, en saillie par rapport au reste du bâtiment. La façade nord comprend 19 travées : dont trois pour le pavillon central et 8 de part et d'autre. Les murs pignons du pavillon sont découverts, ornés d'un fronton brisé encadrant autrefois une horloge (côté sud et côté cloître). Le toit est surmonté d'un clocheton avec une toiture en ardoise à l'impériale. Les trois baies centrales sont en anse de panier, les autres à crossettes avec clé saillante.

Ailes orientale et occidentale :

Elles possèdent un petit corps en retour, au sud. A cet endroit, 2 extensions ont été ajoutées, l'une en rez-de-chaussée, l'autre sur toute la hauteur du bâtiment. L'aile ouest possède, en plus, un grand corps central en retour d'équerre avec, à l'extrémité, l'abside de la première chapelle.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile mécanique, ardoise
Plans

plan rectangulaire symétrique

Étages

3 étages carrés

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

État de conservation
  1. désaffecté
  2. mauvais état
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : Vierge


Précision sur la représentation :

Au niveau de l'entrée principale, entre les deux volées d'escalier se trouvait la statue de saint Vincent-de-Paul (elle se trouve aujourd'hui à l'école du Berceau, à Saint-Vincent-de-Paul).

Le mur pignon du pavillon central nord est surmonté d'une croix tréflée et nimbée en pierre (la même croix existait aussi côté cloître). Au dernier niveau, sur la façade nord, une niche comportait une statue de la Vierge au globe. Celle-ci se trouve aujourd'hui sur un monument, au sommet de la colline du Pouy (illustrations 46 à 49).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , 34 rue des Lazaristes

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 AC 121

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