Manoir de Boube, actuellement ferme

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Georges-de-Didonne

La seigneurie de Boube semble mentionnée pour la première fois en 1340 comme propriété de Guillaume Ostent et relevant de la seigneurie de Mortagne-sur-Gironde. Au milieu du 16e siècle, elle est détenue par la famille de Burlé puis par la famille de Campet. Un linteau de porte en plein cintre, daté de 1595, était encore visible en 1988, bien que déposé. En 1648, à la suite d'une saisie judiciaire, le domaine est adjugé à Jean Renaudet, avocat. Il passe après sa mort, en 1672, à l'un de ses héritiers, Jean Desmery.

Au début du 18e siècle, l'ingénieur du roi Claude Masse, chargé de cartographier la région, remarque le "château de Boubes" au point de lui consacrer un petit plan particulier, en annexe d'une carte des environs. On y voit un édifice de plan en U, flanqué de quatre tours rondes aux angles et aux extrémités de ce U, avec un petit bois au sud et à l'est, et une allée d'arbres à l'ouest.

En 1736, Jean-Armand d'Emery, avocat au parlement de Bordeaux, vend le domaine à ses petites-nièces, Hélène-Sophie et Rose-Anne de Polignac, deux soeurs qui habitent à Boube. La dernière s'éteint en 1774 et Boube échoit à leur frère, François-Alexandre de Polignac, puis à leur nièce, Constance-Gabrielle de Polignac, mariée à Louis-Jean-Baptiste de La Boessière, marquis de Chambors. Une donation de 1769, décrivant vraisemblablement la propriété dans son état vers 1730, évoque "un petit bastiment quarré gardé de quatre tourelles, composé de trois logements de maître, grenier, écurie, remise, petite et grande cour, foulerie, ballet plesse, jardin au devant dudit château". Il semble que les soeurs Polignac aient fait démolir les tours d'angles peu après l'acquisition de 1736, en faisant élever un pavillon d'angle. Ce dernier est en effet mentionné dans une autre description, en 1775 : le logis est alors décrit comme "une maison qui est en fort mauvais état, composée d'un pavillon couvert d'ardoise à gauche en entrant et tenant au bâtiment, de trois chambres basses y compris celles du pavillon, d'une buanderie, caves, cuves et chais pour faire et serrer les vins", plus trois chambres hautes.

A la Révolution, les biens du marquis de Chambors sont saisis comme bien national puis vendus. Le citoyen Marcellat, administrateur du département de Charente-Inférieure, demeurant à Ars-en-Ré, se porte acquéreur de Boube qui, en 1837, selon le cadastre, appartient à Jean-Baptiste Dusser, un temps maire de Saint-Georges-de-Didonne. Le cadastre indique que le logis est en partie reconstruit en 1879 pour le compte de François Micas.

Périodes

Principale : 17e siècle, 4e quart 19e siècle (incertitude)

Dates

1879, daté par source

L'ancien domaine de Boube a conservé son organisation d'origine : au nord, une vaste cour délimitée par un portail et un mur de clôture dans lequel s'insère un pigeonnier, de plan carré ; à l'est de cette cour, un logis, en deux parties ; au sud et à l'ouest, plusieurs dépendances dont d'anciennes granges et étables. La partie sud du logis, la plus ancienne (17e siècle ?) et la plus basse (elle ne comprend qu'un grenier au-dessus du rez-de-chaussée), a conservé une génoise double et une petite baie à encadrement chanfreiné, à l'est, caractéristique de l'Ancien Régime. La partie nord du logis, sans doute reconstruite en 1879, est aussi la plus haute. Son architecture est bien celle de la fin du 19e siècle : un étage habitable, un toit à croupes souligné par une génoise, des ouvertures alignées en travées, un bandeau et un solin comme simple ornementation.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Typologie
  1. Ferme à bâtiments jointifs

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Georges-de-Didonne , 9 rue du Village

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Boube

Cadastre: 1837 A 1187 et 1188, 2009 AI 189 à 194

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