Chapelle de la Chapelle-Roux

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Chenevelles

La chapelle est construite à l'emplacement de l'ancienne église paroissiale de la Chapelle-Roux, qui portait le vocable de Saint-Pierre-ès-Liens. Elle est citée dès 1211 sous la forme latine ecclesia Sancti Petri de Capella Rubea. Comme l'indique ce nom, l'église était appelée "Chapelle Rouge" jusque dans la première moitié du 14e siècle. Cette appellation pourrait s'expliquer par la couleur des matériaux de construction, car il existe à Chenevelles des pierres calcaires naturellement rougeâtres.

Pour le spirituel, l'église dépendait de l'abbaye Sainte-Croix d'Angles. L'ancien prieuré de la Chapelle-Roux, où logeait le curé, était situé à proximité de l'église, du côté sud, et existe toujours aujourd'hui. L'église possédait aussi son propre cimetière, d'une contenance d'environ 500 m², qui entourait partiellement le bâtiment à l'ouest et au nord.

D'après les registres paroissiaux, l'ancienne église de la Chapelle-Roux accueillait des autels dédiés à saint Éloi et à la Vierge. Le 26 août 1676, une nouvelle cloche fut bénite et baptisée "saint Pierre".

Après le pillage de l'église lors de la Révolution, la paroisse de la Chapelle-Roux est rattachée à Chenevelles en 1792. Désaffectée, l'église tombe rapidement en ruine. En 1804, un arrêté de la préfecture autorise la commune d'Archigny à récupérer les deux cloches de l'église de la Chapelle-Roux. Le maire de la Chapelle-Roux demande de pouvoir garder au moins une cloche, afin de réunir les habitants pour la publication des lois ou prévenir d'un incident. Cette requête lui est accordée et l'église conserve une cloche.

Pendant l'été 1857, un habitant de la Chapelle-Roux alerte la municipalité sur la dangerosité de l'ancienne église, qui peut s'effondrer à tout moment. Il s'inquiète notamment pour les familles qui vivent à proximité. Une commission est mandatée par la mairie pour estimer le montant des travaux de réparation les plus urgents. Ils s'élèveraient à 6 ou 700 francs. Le 30 mai 1858, la commune statue sur le devenir de l’ancienne église : elle doit être soit restaurée, soit détruite. À cette époque, le monument n'est plus constitué que de quelques murs en ruines et d'une charpente très endommagée, sur le point de s'effondrer. Le bâtiment n'étant plus affecté au culte depuis une soixantaine d'années, il serait trop onéreux de le reconstruire et de le garnir en mobilier religieux. La municipalité décide finalement de le détruire et de récupérer une partie des matériaux de construction pour les vendre. L'argent ainsi récolté est employé pour restaurer l'église Saint-Rémi de Chenevelles. Le reste des pierres est utilisé pour construire une petite chapelle, à l'emplacement de l'église, qui permet de conserver le souvenir de l'ancienne paroisse et d'être un lieu de pèlerinage et de rassemblement pour les fidèles des alentours. À l'origine, la chapelle devait accueillir une statue de saint Pierre, pour commémorer le vocable de l'ancienne église.

Le 1er juillet 1858, Louis Morisset, entrepreneur en bâtiment à Chenevelles, est désigné par la commune pour estimer le prix de vente des matériaux de l'église, du terrain de l'ancien cimetière, et pour réaliser les plans de la chapelle à construire. Ces plans et devis sont approuvés le 11 août.

Le maire de Monthoiron, M. Gaillard de la Moisière, est mandaté par la mairie pour réaliser l'enquête de commodo et d'incommodo, auprès des habitants de Chenevelles, pour la destruction de l'ancienne église. Seules neuf personnes, toutes habitantes de la Chapelle-Roux, s'opposent au projet et préfèrent que l'église soit reconstruite et rétablie au culte. Cependant, leur demande est jugée irrecevable par la municipalité qui n'en a pas les moyens.

Le 27 novembre 1858, la préfecture autorise l'aliénation du cimetière et de l'ancienne église, ainsi que les matériaux qui proviennent de la destruction de cette dernière. Cependant, un an plus tard, ces matériaux ont été fortement dépréciés. En effet, les pièces de bois de la charpente, conservées sur place, ont partiellement pourri. Il faut donc revoir l'estimation du prix de vente à la baisse.

Les travaux de construction de la chapelle sont terminés à la fin de l'année 1859.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle (daté par source)

Dates

1859, daté par source

Auteurs Auteur : Morisset Louis

Entrepreneur en bâtiment à Chenevelles.

, entrepreneur (attribution par source)

La chapelle est construite sur un plan rectangulaire et maçonnée en pierre calcaire. Elle est couverte d'un toit d'ardoise à deux versants. Elle ne possède que deux ouvertures : une porte à l'ouest et une fenêtre à l'est. Une cloche est située au-dessus du mur pignon occidental. Elle est abritée par un clocheton couvert d'un toit pyramidal en métal, lui-même surmonté d'une croix.

La porte est couverte d'un arc en plein cintre. À l'intérieur de la chapelle, les maçonneries sont enduites à la chaux et sont couvertes de peintures imitant des assises de pierre de taille. L'autel et le retable sont adossés au mur intérieur oriental. Au-dessus d'eux se trouve la seule fenêtre du bâtiment, couverte d'un arc brisé.

La charpente est partiellement masquée par un lambris de couvrement. Celui-ci est peint en bleu et décoré de divers motifs : des croix et des points bleus, des croix pattées rouges, et des étoiles blanches.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. lambris de couvrement charpente en bois apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Décors/Technique
  1. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : croix pattée

  2. Representations : croix

  3. Representations : étoile


Précision sur la représentation :

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Chenevelles

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: La Chapelle-Roux

Cadastre: 1833 D 626, 2017 D 558

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...