Quartier de la Garenne

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Arçais

Le quartier de la Garenne tire son nom d'un ancien bois ou garenne, espace voué à la chasse, qui devait, dès le Moyen Age, appartenir au seigneur d'Arçais. En 1662, un acte de confrontations de la seigneurie d'Arçais, mentionne la "garenne aux lapins" qui touche à un cours d'eau identifiable au bief de la Garenne. Sur la carte de la région par Claude Masse en 1720, ce secteur au nord du bourg est encore dénué de constructions. En 1697, la vente de ce qui deviendra le domaine du Logis d'Arçais par le seigneur de Saint-Georges-de-Rex à Antoine Vallantin, précise que le terrain vendu touche au nord "au bois ou garenne" du sieur Goulard d'Arsay, seigneur d'Arçais.

Le quartier semble s'être développé à partir du 18e siècle, lorsque le seigneur d'Arçais a divisé en "tâches" ou loti son ancienne garenne seigneuriale pour permettre l'implantation d'habitations. On trouve ainsi dans les papiers des cens et rentes de la seigneurie d'Arçais au 18e siècle, des baillettes et acensements attribués à divers particuliers. Un de ces documents parle du "commencement de la grande garenne d'Arçais, tenant du couchant au bief du seigneur d'Arçais qui conduit de la rivière de Sèvre au grand port, du levant aux terres de l'aumônerie". Une baillette concerne par exemple une "tâche de la garenne" consistant en 31 pas de large ; une autre est détenue par René Mantaux, fermier à Sainte-Christine (Benet), pour une tâche située à la Garenne, touchant du levant à la tâche de Jean Moineau, du couchant à Jean Desroches ; une autre encore a justement été attribuée à Jan Moineau, fermier demeurant à Eveclée, pour une tâche à la Grand Garenne, touchant du levant à Jean Marchand, du couchant à René Mantaux, etc.

En 1793, un bail à ferme du Logis d'Arçais, dont le domaine s'étend à la limite sud de la Garenne, mentionne le "village de la Garenne". Ce bail est consenti par Gabriel Augier, négociant à Niort, qui possède par ailleurs une borderie à la Garenne, vendue le 6 septembre 1787 à Jean Nouzille, journalier à Arçais. La borderie comprend des bâtiments, une cour ou quereux et un jardin. Elle confronte du levant au chemin dudit lieu de la Garenne, du midi au domaine du Logis d'Arçais, de l'occident au "bé ou cours d'eau fluant à la rivière de Saivre", et du nord aux biens de Jeanne Bonneau, épouse de Jacques Boeuf. Gabriel Augier en a hérité de son frère, Sébastien, qui avait acquis ce bien en 1785 de Maurice François Girard et autres, lesquels l'avaient acheté à Jean Bonneau, cordonnier, et Jacquette Margorie, son épouse, en 1775.

A l'entrée du quartier, au numéro 33, une pierre remployée porte cette inscription : "A L'ARIVEE DE LA / GAREINE A + C / 1791 R". Les initiales A et C, non identifiées, encadrant une croix latine, précèdent la date 1791 puis l'initiale R, elle aussi non identifiée. Le quartier apparaît en tout cas en grande partie constitué sur la carte du bassin de la Sèvre par Mesnager en 1818, puis sur le plan cadastral d'Arçais en 1829.

Périodes

Principale : 18e siècle

Le quartier de la Garenne constitue la partie nord du bourg d'Arçais. Disposé de part et d'autre de la rue qui porte son nom, il est tout à fait représentatif de la répartition de l'habitat dans les bourgs du Marais poitevin. Placées sur le haut d'un coteau calcaire, les habitations s'égrainent le long d'une rue principale, parallèle au cours d'eau qui circule en contrebas, en l'occurrence le bief de la Garenne. La plupart des habitations et de leurs dépendances sont établies à flanc de coteau, s'étageant entre la rue principale et le chemin de halage du bief. Des ruelles ou venelles relient ces deux axes, permettant l'accès depuis le haut du coteau au bief et aux bateaux qui y sont accostés. A l'origine, le chemin de halage était ponctué de baisses pour permettre une circulation plus facile entre les dépendances sur le coteau et ces accostages. Privées ou publiques, les venelles constituent autant de droits de passage, notamment pour les habitations, bien plus rares, situées de l'autre côté de la rue de la Garenne, à l'est. La partie nord-est du quartier se distingue toutefois du reste, d'abord parce que la topographie y est différente : là, à mesure que l'on progresse vers l'est, le terrain s'abaisse, le niveau des habitations se rapproche de celui des marais. En arrière, au nord, les habitations n'ont plus accès au bief de la Garenne mais à une route d'eau qui y aboutit, bordée de petits ports privés.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Arçais , rue de la Garenne

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: la Garenne

Cadastre: 1829 C, 2022 AL

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