Église Saint-Hilaire d'Orches

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Orches

L'église prieurale d'Orches, dédiée à Saint-Hilaire, est édifiée vraisemblablement dans la seconde moitié du 12e siècle en tant que siège d'un prieuré relevant de l'abbaye de Saint-Benoît-de-Quinçay. Le prieuré qui lui est rattaché, et qui dépend de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, semble situé, non pas autour de l'église, mais à proximité de Savigny-sous-Faye près de lieu-dit La Chapelle-Soudun.

Au 15e siècle, le chevet est reconstruit et percé d'une baie à remplage. Une chapelle seigneuriale est également édifiée entre la fin du 15e siècle et le 16e siècle à l'angle sud-est, probablement pour la famille Duquesne, qui possède un manoir au lieu-dit les Clouzeaux à Orches. L'épitaphe située sur le mur nord de la nef, à l'intérieur de l'église, et réalisée en 1576, au décès de Simone Duquesne, dame des Clouzeaux pourrait venir conforter cette hypothèse. En 1631 (date portée), une porte en plein cintre est percée dans le mur sud de la chapelle pour y permettre un accès depuis l'extérieur.

La tour de clocher, qui vient probablement remplacer un clocher antérieur, est édifiée au 17e siècle comme en atteste le profil des baies en partie haute et les moulures des corniches. Son accès se fait depuis l'intérieur de l'église par une porte située dans le mur sud, puis par un escalier en vis roman dont l'accès d'origine a été bouché.

En 1791, le prieuré et ses biens sont vendus aux enchères et acquis par Vincent Bourgine et Michel Rochex, notables du lencloîtrais. L'église devient paroissiale. La chapelle et la sacristie, situées le long du mur nord de la nef, sont probablement construites ou réaménagées entre la fin du 18e et le début du 19e siècle.

Dans le courant du 19e siècle, l'église fait régulièrement l'objet de travaux et d'aménagements.

En 1804, le conseil de fabrique et son desservant font un état des lieux de l'église qui est " toute dépavée. Les murs décrépis ont besoin d’être recrépis dans les fondements, plusieurs piliers [sont] éboulés et pressent d’être refaits ". La réfection des toitures de l'église (ardoise pour le clocher et tuile pour l'église) et du balet est réalisée en 1810 pour la somme de 760 francs. Une cloche est fondue en 1823 par Nicolas Peigney, fondeur de cloches à Poitiers.

En 1848, le conseil de fabrique, présidé par François Auguste de Souville, précise que " l’église paroissiale d’Orches se trouve dans un état dont l’extrême et affligeante pauvreté serre le cœur ". Il en dresse l'état des lieux suivant : l'église est " ouverte de tous cotés à la pluie et aux vents, abritée seulement par la tuile à travers laquelle le jour glisse comme dans des masures qui n’ont jamais eu d’habitants, défigurée par la laideur des murs qui tombent en ruine, privée de pavés, on se demande en y entrant si c’est bien là la maison de Dieu ou plutôt si ce n’est pas l’habitation du plus pauvre des hommes. Les jours et les années qui passent sur elle aggravent la profondeur du mal et peuvent compromettre l’existence d’une population entière et l’exposer pour plus tard à des sacrifices que la prudence commande de prévenir. [Il est décidé] que les réparations urgentes portées au devis soient le plus promptement faites. Une somme de 900 francs est votée par le conseil municipal pour aider à la restauration de l’église. " Des sommes sont régulièrement votées par le conseil municipal pour l'entretien et les réparations de l'église entre 1865 et la fin du 19e siècle.

Des travaux d'embellissement sont également réalisés à l'intérieur de l'église sous les mandats des desservants Auguste Biéron puis Hilaire Polisset : installation du chemin de croix en 1868, renouvellement des verrières en 1874 réalisées par Guérithault et décor peint à faux-joints sur les murs.

La toiture est à nouveau restaurée en 1883 ainsi que celle du ballet au nord.

Au début du 20e siècle, en 1906, l'inventaire des biens dépendant de la fabrique paroissiale d'Orches nous renseigne sur l'état de l'église, de la cure et des objets mobiliers. La sacristie et l'une des deux cloches en place dans le "clocher en bois " sont en mauvais état. Une nouvelle cloche est fondue en 1920 par les ateliers Bollée d'Orléans.

En 1926, l'architecte châtelleraudais Alphonse Chevrieux, qui vient de réaliser la construction de l'école communale, dresse un devis pour restaurer le pignon oriental de l'église avec notamment le renforcement des contreforts et de la verrière. La toiture est refaite vraisemblablement dans les années 1950 ou début des années 1960 avec le remplacement de la tuile plate par de la tuile mécanique.

L'église est protégée partiellement au titre des monuments historiques depuis le 17 avril 1935. Cette protection concerne les deux travées du choeur, le portail nord et la chapelle seigneuriale au sud.

En 2019, la commune lance une souscription auprès de la Fondation du patrimoine pour la restauration de la chapelle seigneuriale.

Périodes

Principale : 2e moitié 12e siècle, 2e quart 17e siècle (daté par source), (porte la date)

Dates

1576, porte la date

1631, porte la date

L'église est située à l'est du bourg, non loin de la rivière du Mâble. Elle est longée au nord et à l'est par la rue des Érables, au sud par une place. La façade ouest n'est accessible que depuis une propriété privée.

L'église est construite en pierre de taille et moellons de tuffeau appareillés. Elle se compose d'une nef unique couverte d'un toit à longs pans en tuile creuse, le chœur étant couvert de tuile mécanique.

L'entrée de l'édifice se fait au nord par un portail en plein cintre à voussures et chapiteaux. Le mur nord est couvert d'un enduit. Il est protégé par une galerie à balet. Deux constructions, situées au nord-est, abritent la sacristie et une chapelle. L'édifice se prolonge à l'est par un chevet plat contreforté de deux piliers et percé d'une baie à remplages. Contre le mur sud de l'église viennent s'adosser la chapelle seigneuriale et la tour du clocher desservie par un escalier intérieur en vis en pierre.

La tour du clocher, de plan carré avec une base en fruit, est construite en pierre de taille et moellons de tuffeau. Le mur sud est percé à mi-hauteur par une fenêtre en plein cintre. Elle est percée en partie haute, et sur chaque façade, de deux baies en plein cintre reposant sur un bandeau mouluré. Une corniche moulurée en pierre de taille souligne la base de la toiture surmontée d'une flèche polygonale couverte en ardoise.

La chapelle sud présente un enduit partiel sur les moellons et des chaînes d'angle en pierre de taille. Elle est percée d'une porte en plein cintre bouchée portant, sur son claveau central, la date 1631. Cette porte est surmontée par une fenêtre en plein cintre. Une baie circulaire bouchée se distingue à droite de cette fenêtre.

À l'intérieur, la nef est éclairée au sud par des verrières. Elle est couverte d'une charpente masquée par une voûte lambrissée habillée par un enduit au plâtre. Quatre fermes à poinçons bagués et entraits à arêtes abattues sont visibles.

Le chœur, voûté en berceau, est composé de deux travées séparées par un arc doubleau supporté par des colonnes.

Au sud, le chœur communique avec la chapelle seigneuriale. De plan rectangulaire, elle est couverte d'une voûte d'ogives en pierre s'appuyant sur des consoles.

Au nord, le chœur donne accès à une chapelle couverte en berceau qui permet d'accéder à la sacristie. Une niche abritant l'harmonium, le confessionnal et un oratoire a été aménagée dans la maçonnerie d'un ancien contrefort qui épaulait probablement la tour de clocher romane.

Décor peint de la chapelle seigneuriale au sud :

Les murs et la voûte sont recouverts de badigeons bleus (voûte), bruns et orange avec des motifs héraldiques (fleurs de lys, arabesques, fleurs et trèfles) qui recouvrent probablement un décor peint antérieur.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse, ardoise, tuile mécanique
Plans

plan allongé

Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte en berceau
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

Décors/Technique
  1. peinture
  2. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Orches , rue des Érables

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 E 302, 2016 OE 359

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