Hôtel Saint-Martin-d'Agès

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

Dans cet îlot se concentraient plusieurs hôtels particuliers à partir du 16e siècle (réf. IA40002325, réf. IA40002313), certainement dû à son emplacement, derrière l'ancien palais de justice (réf. IA40002231) et en face de l'ancien hôtel de ville de Dax (réf. IA40002318). Cette identité architecturale d'hôtels particuliers a été quelque peu gommée par les remaniements successifs de ces demeures, voire la construction de nouveaux immeubles, alignés sur la rue, au 18e siècle. Si l'hôtel Saint-Martin d'Agès a été reconstruit en grande partie au 18e siècle, il possède encore des vestiges du 17e siècle.

Le portail d'entrée porte la date 1616. Il s'agit certainement de la date de la construction d'origine de l'hôtel particulier qui tient son nom de sa propriétaire de la 2e moitié du 17e siècle : Marie-Madeleine de Saint-Martin (1633-vers 1675), dame de Rostaing et d'Agès. L'hôtel héberge Mazarin le 21 juillet 1659 et Anne d'Autriche le 30 avril 1660 lors de leur passage à Dax pour le mariage de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz. De son état d'origine, on trouve deux demi-croisées côté cour (dont la traverse a été supprimée) et des ouvertures sur la façade est. La demeure passe ensuite aux mains de la famille de Bachelier suite au mariage, en 1686, de la fille de Marie-Madelaine, Suzanne de Biaudos, avec Pierre de Bachelier, directeur des fermes royales.

L'ensemble a été très remanié et en partie reconstruit au 18e siècle. La différence de traitement des fenêtres en arc segmentaire semble indiquer plusieurs phases de construction. En effet, les fenêtres de l'aile nord (chambranle à ressaut) semblent plus récentes que celles de l'aile sud (chambranle mouluré en quart-de-rond).

L'hôtel particulier semble avoir été divisé en deux après 1812. En effet, il figure comme une seule unité d'habitation sur le plan d'alignement de la rue Cazade en 1812 (AM Dax 2 O 411) mais comme deux parcelles sur le cadastre de 1825. En 1812, l'ensemble appartient à la famille Le Quien de la Neufville, suite au mariage d'Ignace Jean-Baptiste Charles le Quien de la Neufville (ou Laneuville) avec Elisabeth Anne Marie de Bachelier, en 1802. (cf. IA40002313). Après division de la maison et du jardin, la famille ne conserve que la partie sud (parcelles 398, 399). La partie nord ayant été cédé à Jean Amet, capitaine à la retraite (parcelles 396, 397). D'après Dufourcet (L'Aquitaine monumentale..), les armes de la famille de Bachelier (d'azur à la croix d'or cantonnée de quatre paons d'argent) furent placées sur le portail au cours du 19e siècle.

La ville achète la partie sud du bâtiment à la famille Martin en 1962 pour y installer le musée municipal. À partir de 1995, le musée est déplacé à l'ancienne chapelle des Carmes mais conserve des réserves à Saint-Martin-d'Agès. Les étages sont aujourd'hui occupés par la société de Borda. La partie nord est une maison particulière.

Périodes

Principale : 18e siècle

Secondaire : 17e siècle

Dates

1616, porte la date

L'hôtel Saint-Martin-d'Agès se situe au cœur du centre historique, dans un îlot qui comptait autrefois plusieurs hôtels particuliers.

Les murs sont bâtis en moellons ; les chaînes d'angle, chambranles et bandeaux, en pierre de taille. Les parties les plus récentes sont en pierre grise de Bidache, tandis que les parties anciennes sont bâtie avec une pierre ocre dont on ne connait pas la provenance.

Le bâtiment suit un plan en "U" avec une cour antérieure et un jardin postérieur (aujourd'hui parking). Le plan est formé d'un corps en retrait parallèle à la rue Cazade et de deux ailes en retour perpendiculaires à la rue. Les deux ailes possèdent elles-mêmes un retour vers l'extérieur, formant certainement à l'origine deux petites cours, l'une au nord, l'autre au sud. La cour nord n'a pas pu être vue. La cour sud est très réduite, peut-être comblée en partie par une extension.

La cour est fermée par un haut mur de clôture couronné de créneaux sculptés de motifs originaux (deux créneaux sont manquants mais conservés au musée de Borda). Une porte monumentale fermée d'une grille en fer forgé donne accès à la cour. La porte est cintrée, à bossage, flanquée de pilastres supportant un entablement lui-même interrompu par un cartouche. L'entablement est surmonté d'un fronton triangulaire interrompu avec, au centre, un blason rapporté et une date portée "1616". Le fronton est lui-même couronné d'un second petit fronton interrompu par un décor feuillagé sculpté.

La demeure possède un sous-sol (rare à Dax) semi-enterré, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré, un niveau de combles en surcroît.

La plupart des baies sont en arc segmentaire, mise à part les anciennes demi-croisées (situées dans l'angle sud-est sur cour) et les fenêtres de la façade sud. La plupart possèdent un chambranle harpé en pierre de taille. Certaines fenêtres ont conservé leurs menuiseries du 18e siècle (aile sud).

- Corps est :

Le corps en fond de cour possède trois travées sur cour (une fenêtre en rez-de-chaussée a été murée) avec la porte d'entrée à laquelle on accède par un degré à pans. Les bandeaux en pierre de taille sont en partie occulté par l'enduit. Côté est, on trouve six travées dont la régularité est interrompue, en rez-de-chaussée, par la présence d'un oculus, d'une petite porte cintrée et de la corniche d'une ancienne porte, témoins d'un état antérieur.

- Corps sud :

La façade sur cour de l'aile sud possède deux bandeaux en pierre de taille séparant les niveaux, deux travées de larges fenêtres et deux anciennes demi-croisées (la traverse a été supprimée) à l'angle. La partie supérieure de la plate-bande de ces fenêtres est moulurée en quart-de-rond, tout comme les arcs des fenêtres sur cour et d'une fenêtre sur rue. Les fenêtres de la façade sur rue sont de dimensions différentes. Côté jardin, le corps sud n'est pas aligné sur la façade principale et forme un décrochement non homogène avec le reste (mur à pans de bois).

- Corps nord :

L'aile nord possède trois travées sur cour. Les fenêtres sont différentes de l'aile sud par leur dimension et l'emploi d'un chambranle en ressaut. On accède au rez-de-chaussée surélevé par un escalier droit en pierre. Une corniche, absente des autres corps de bâtiment, court le long des murs sud et ouest.

Intérieur :

(Il n'a pas été possible d'accéder à la partie privée).

L'entrée en fond de cour donne sur une vaste cage d'escalier. Celui-ci est tournant, en charpente, avec jour central. Le garde-corps à barreaux de bois est très simple. La pièce en rez-de-chaussée, à gauche, possède une porte et un décor du 18e siècle : à lambris moulurés, pilastres dans les angles, stucs au plafond, cheminées. Au premier étage, les lambris de la bibliothèque de la Société de Borda sont bien conservés, ils recouvrent aussi les cheminées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan régulier en U

Étages

sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Structure : en maçonnerie

  2. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

État de conservation
  1. mauvais état
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : masque


Précision sur la représentation :

Le mur de clôture est surmonté de onze créneaux sculptés sur la face antérieure et couronnés d'un chapeau cintré. Les motifs alternent un sur deux, une fleur et un masque. Les masques ont tous des expressions différentes. Deux créneaux sont tombés, et sont déposés dans la cour.

Sur le fronton se trouve un cartouche à cuir découpé comportant un blason rapporté : à la croix cantonnée de quatre paons. Ces derniers sont difficilement lisibles.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , 27 rue Cazade

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 AE 294, 296, 297, 1825 A2 396, 397, 398, 399

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