Château L'Ermitage

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Ludon-Médoc

Un aveu de 1637 mentionne Jean Rivière reconnaissant le bourdieu du prieur de Gillet. Le lieu est appelé "bourdieu du Prat ou de Leyre" sur un plan terrier de 1790, alors qu'aujourd'hui ce même toponyme se situe plus au sud-ouest dans les palus. À cette époque, la demeure se compose d'une "maison, chay, cuvier, chambres de valets et autres batimens, jardins, verger, terres et vignes le tout appartenant à madame Grenier". Les bâtiments représentés sont adossés à la Maqueline. Deux jardins successifs -séparés par un muret- se développent au sud du logis ; un verger se trouve à l'ouest des dépendances composées de bâtiments disposés en U dans l'alignement du logis. Deux allées parallèles mènent l'une de la route au logis, l'autre des dépendances aux terres arables. La base de petits moellons enduits du pignon actuel du logis pourrait remonter au 18e siècle.

Le plan cadastral de 1843 est moins précis que le plan de 1790 ; il indique une emprise des bâtiments à peu près similaire. Un portail est représenté au bout de l'allée au sud.

En 1861, Édouard de Georges reconstruit un "château" (registre des augmentations/diminutions) sur la parcelle B 390, pour un revenu imposable de 100 francs. En 1870, il bâtit un nouveau "château" sur la même parcelle (150 francs) et un "chalet" à l'entrée du domaine. L'agrafe de la porte confirme l'identité du commanditaire avec les initiales "EG" entrelacées.

La première construction indiquée concerne peut-être l'ensemble des dépendances (chai, cuvier, hangar...) qui paraissent dater de cette époque. La production de vin est déjà élevée en 1868 (Cocks et Féret), 180 tonneaux, et a probablement nécessité la construction de ces équipements. Le rendement reste constant jusqu'à la fin du siècle malgré les maladies de la vigne récurrentes, de l'oïdium au phylloxéra. En 1877, M. de Georges est le premier à tester le traitement des vignes au sulfocarbonate préconisé par le chimiste Jean-Baptiste Dumas. Son voisin, le comte de La Vergne, suit son exemple au domaine de Morange.

Au milieu du 20e siècle, la vigne est délaissée. Les bâtiments abritent une usine de produits chimiques et de piles. L'ensemble est aujourd'hui à l'abandon.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 18e siècle

La propriété est située dans les palus de Ludon, au sud du canal de la Maqueline. Elle se compose de deux ensembles : le château à l'est et les dépendances à l'ouest.

La demeure présente un plan quadrangulaire formé d'un corps central bas percé de cinq travées surmontées d'une balustrade d'attique dissimulant la couverture en tuile. Les moulures de la porte centrale sont interrompues par une agrafe ornée des lettres "EG" entrelacées. Encadrant la partie centrale, deux pavillons à étage et trois travées reçoivent un traitement soigné : légères moulures des bandeaux horizontaux et des encadrements, ressaut de la travée centrale. Sur chaque élévation latérale, de petits moellons sont visibles à mi hauteur avec reprise de maçonnerie en pierre de taille à joint fin ; des ouvertures en arc segmentaires correspondraient aux baies d'un ancien logis.

Accolée au pavillon ouest, une tour circulaire est percée d'ouvertures à encadrements saillants et couverte d'un toit conique en ardoise. S'y ajoute une fabrique de jardin ou remise qui trouve son pendant sur le pavillon est.

À l'ouest, un cuvier en rez-de-chaussée, à baies de décharge cintrées, donne sur la cour sud ; un couloir ouvert par la porte ouest donne accès aux parties arrières. Formant retour, un hangar agricole s'ouvre sur la cour par des poteaux en bois. À l'arrière du cuvier, un grand chai à barriques est constitué d'une large charpente à panne soutenue par des colonnettes en fonte, disposées au centre des entraits. Plus à l'ouest, un autre chai à barriques est doté d'un niveau de stockage. Dans le prolongement se trouvent les anciennes écuries, dont la façade principale (ouest) est percée de deux grandes portes en arc segmentaire accompagnées de tables décoratives à gouttes et d'une lucarne à fronton triangulaire. Donnant sur la cour sud, d'anciens logements bâtis en moellon à chaînage de brique et pierre possèdent deux travées formant pignons.

À l'écart et à proximité de l'entrée du domaine, un "chalet" porte un cartouche "L'Ermitage" surmontant la fenêtre du pignon est.

Un petit parc avec pièce d'eau agrémente l'ensemble.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : noue

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  3. Forme de la couverture : toit conique

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

État de conservation
  1. mauvais état
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. fonderie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Ludon-Médoc , route de Cadiot à la Garonne

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: l' Ermitage

Cadastre: 1843 B2 390, 2013 B 776

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