Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le "moulin de Muratel", aujourd'hui disparu, était une dépendance du repaire noble de Muratel. Il est mentionné pour la première fois en 1515, dans l'acte de vente de la seigneurie par Bénigne de Berneuilh, veuve de Jean de Pratgelier, à Gauthier de Badefols, seigneur de Badefols et de Peyraux, et à Françoise Flamenc (ou Flamenche), sa femme (7 décembre). Le moulin, tout comme la seigneurie de Muratel, change ensuite de mains à plusieurs reprises au cours du XVIe siècle, pour finalement être vendu vers 1627 à Arnaud Segui (un parent des nouveaux seigneurs de Mellet) qui est dit "sieur de Muratel" le 30 mars 1628. Mais le domaine change à nouveau de main et revient dans la descendance des Badefols, excepté le moulin qui reste une possession des Segui et de leurs successeurs à la tête du château de Mellet. Selon le Livre de Raison des Raffailhac (une famille noble du voisinage), transcrit sur l'original en 1899 et publié en 1900 par J.-B. Champeval dans le Bull. de la Société scientifique, historique et archéologique de Corrèze, Jacques Segui, seigneur de Mellet, avocat au parlement de Bordeaux, "employa sa jeunesse à fere conduire une fontaine qui luy cousta beaucoup et sans y réussir ; apprès, commença à bastir [le château de Mellet], quy luy cousta aussy beaucoup, qu'il laissa imparfaict pour faire une forge à Muratel qu'il laissa aussy imparfaicte, [...]." Si aucune forge n'est en effet attestée à Muratel, le moulin l'est en 1716, dans un acte d'arrentement passé par Jacques de Douhet d'Auzers, seigneur de Mellet, avec Teissandier. Il est encore indiqué en état de fonctionnement sur la carte de Belleyme levée en 1767 (planche n° 16) et sur le plan cadastral de 1825.