Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Pauillac

L'histoire du château est étroitement liée à celle du château voisin de Pichon-Longueville qui appartient à la fin du 18e siècle à Joseph de Pichon-Longueville. Sa fille Virginie -1798-1882) épouse le 27 mai 1818 Henry Charles, chevalier de Lalande. L'année suivante, son fils Raoul se marie avec la sœur d'Henry, Marie-Marthe-Armande-Félicité-Pétronille de Lalande. A la mort de Joseph de Pichon-Longueville, le 6 décembre 1849, les terres viticoles sont réparties entre ses enfants : les augmentations et diminutions du cadastre indiquent la construction nouvelle d'une maison pour les dames de Pichon et de Lalande en 1851 sur la parcelle H 218 (Karine Texier, dans son mémoire sur Henri Duphot, date la construction "vers 1845" précisant que "la date de 1840 proposée par l'actuelle propriétaire Madame de Lencquesaing semble un peu prématurée"). C'est semble-t-il à Virginie que l'on doit l'initiative de construire cette maison face à la demeure familiale existante au lieu-dit Baderne. Son mari aurait suggéré comme modèle l'hôtel de ses parents à Bordeaux, l'Hôtel de Lalande, actuel musée des Arts Décoratifs. Le château devient le centre d'un nouveau domaine qui compte 42 hectares en 1858.

Dans le château sont conservées plusieurs toiles peintes, notamment quelques tableaux signés de la main de Sophie de Pichon-Longueville (1785-1858), sœur de Virginie, qui fréquenta à Paris l’atelier du peintre François Gérard. Il s’agit de portraits, notamment celui de son beau-frère Henri de Lalande, ainsi que des paysages, parmi lesquels une vue de Lucerne et le col du Saint-Gothard, exécutés en 1820 et 1821. En 1823, elle rejoint l’ordre de Sainte-Anne de Würzburg en Bavière : la Crucifixion, conservée dans l’église de Pauillac, est d’ailleurs signée « La Ctesse Sophie de Pichon-Longueville, chanoinesse, Genève, 16 novembre 1835 ». Elle est également l’auteur d’un recueil de Poésies fugitives, qui témoignent de sa sensibilité et de son romantisme.

L'édition de 1850 de l'ouvrage de Cocks ne mentionne qu'un seul domaine, celui de Pichon de Longueville ; en revanche, l'édition de 1868 fait bien la distinction entre le château de Pichon Longueville appartenant à la baronne de Pichon-Longueville, produisant 50 à 60 tonneaux, et le château Pichon-Longueville appartenant à la comtesse de Lalande, produisant 30 à 40 tonneaux.

La planche photographique de l'album d'Henry Guillier donne des indications sur les dépendances qui accompagnaient la demeure et qui ont en partie disparu aujourd'hui : chai, cuvier, écuries avec pigeonnier, orangerie. On note également la présence d'une tour crénelée qui pouvait servir de citerne.

Un courrier de l'architecte Henri Duphot daté de juin 1856 mentionne les chais et le cuvier en cours de construction. Par ailleurs, la construction d'un atelier de tonnellerie (H 218) est mentionné en 1853 dans le registre des augmentations et diminutions du cadastre ; une écurie et une remise sont édifiées en 1860. En 1925, le château est acheté par Édouard et Louis Miailhe ; en 1978, la fille d’Édouard, May-Eliane de Lencquesaing, en hérite : elle réalise de nombreux aménagements dans les années 1980 : en 1979-1980, un espace de stockage et de conditionnement de 1000 m2 à l'entrée de la propriété, en 1981-1982, la prolongation du premier chai souterrain datant de 1969, en 1983-1984, l'aménagement de l'orangerie et l'extension de la terrasse panoramique, en 1985-1986, la réalisation de deux cuviers, en 1986-1988, la création d'un nouveau chai souterrain et la restauration du château dont la réalisation est confiée à Bernard Mazières, en 1988-1989, le réaménagement du parc. Elle présente également sa collection de verres dans une des salles du château. Depuis 2007, le domaine est entre les mains de la Maison de Champagne Louis Roederer. Un nouveau cuvier est construit en 2015-2016 ; les bâtiments de stockage et les bureaux sont également reconstruits en 2016-2017.

Périodes

Principale : 2e moitié 19e siècle

Auteurs Auteur : Mazières Bernard

L’Atelier des Architectes Mazières a été fondé en 1975. Il est structuré autour de Bernard et Jean-Marie Mazières.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Duphot Théodore Henri, architecte (attribution par source)

Les bâtiments sont situés le long et à l'est de la route Bordeaux-Pauillac. Ils se composent d'une demeure, entourée d'un jardin et de bâtiments de dépendance au nord.

Le logis à étage carré et étage de comble comprend un corps principal formé de cinq travées et encadré de deux pavillons d'une travée. Sur la façade occidentale, le rez-de-chaussée surélevé et la porte principale sont accessibles par un escalier en fer à cheval. La travée centrale est délimitée par des tables décoratives étroites et en renfoncement et surmontée d'une lucarne à front triangulaire et volutes. L'album photographique d'Henry Guillier, du début du 20e siècle, permet d'observer qu'une marquise surmontait la porte d'entrée. Les baies présentent un chambranle mouluré. Allèges et dessus de baies sont traités en léger ressaut formant des tables décoratives. Outre la lucarne principale, la toiture en ardoise du corps de logis principal est dotée de deux autres lucarnes plus petites, également à fronton triangulaire et volutes, que l'on retrouve aussi sur chacun des pavillons. De hautes souches de cheminées en pierre de taille sont reliées à la toiture par des tirants métalliques. La façade orientale donnant sur l'estuaire de la Gironde se distingue de la façade occidentale par la tour circulaire greffée en son centre. Cette tour, coiffée d'un toit conique en ardoise, abrite un escalier en vis. Elle est percée de fenêtres aux appuis saillants soutenus par des consoles sculptées et surmontées d'une corniche moulurée. Les intérieurs sont organisés avec un niveau de soubassement abritant la cuisine et peut-être un caveau. Au rez-de-chaussée et à l'étage, un long couloir régnant sur toute la largeur du logis, à l'est, dessert les différentes salles et chambres. L'ensemble a été redécoré au début du 21e siècle. Les bâtiments de dépendance situés au nord de la demeure sont composés des anciennes écuries avec une tourelle carrée ayant abrité un pigeonnier : l'ensemble a été réaménagé en bureaux. Le cuvier du 19e siècle présente encore sa façade pignon en moellons avec deux niveaux bien visibles, indiquant une organisation de type "cuvier médocain". On y trouve aujourd'hui des cuves en béton, tandis qu'un cuvier inox lui a été adjoint. Le chai souterrain présente des voûtes en béton coffré et des arcs surbaissés reposant sur des files de colonnes. Une salle de réception offre une belle vue panoramique sur la Gironde. Cet ensemble est en cours de transformation : une grande partie des aménagements des années 1980 seront détruits pour aménager de nouveaux espaces.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Forme de la couverture : toit conique

  4. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier en fer-à-cheval

    Structure : en maçonnerie

  2. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en vis avec jour

    Structure : en maçonnerie

Typologie
  1. cuvier médocain
État de conservation
  1. restauré
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Pauillac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Pichon-Longueville

Cadastre: 2012 BI 622, 623, 505, 190, 1825 H 207 à 235

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