Port de la Garette

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Sansais

Le port de la Garette existe probablement depuis le Moyen Age. Il constituait la porte d'accès par le sud au passage par bac de Coulon à la Garette qui, via le canal du même nom, filant au nord du port, assurait la liaison entre Poitou et Saintonge, d'une rive à l'autre de la Sèvre Niortaise. Au bord de la Vieille Sèvre, le port apparaît sur un plan établi par l'ingénieur des Ponts et chaussées Demetz en 1802, puis sur le plan cadastral de 1830. Un grand espace en pente occupait l'emplacement du pont actuel : c'est là où partait et arrivait le bac. Des bâtiments se trouvaient à la place du port actuel, à l'est. Les deux plans montrent aussi qu'il existait au niveau du port actuel et en amont, des îlots placés au milieu du cours de la Vieille Sèvre, occupés par des jardins. Selon Demetz en 1802, l'îlot le plus proche du port, et sur lequel le plan cadastral situe un petit bâtiment, constituait les vestiges d'un bouchaud (ou pêcherie) qui appartenait à l'ancien seigneur de Sansais, Gabriel de Villedon (repères BB sur le plan). Demetz préconise de le supprimer et aussi de recalibrer la conche qui longe le hameau de la Garette, en redressant sa rive sur laquelle les riverains ont empiété (repères AA). Si ce recalibrage est peut-être effectué, la suppression de l'îlot attendra.

La construction du pont en 1850 bouleverse le site puisque la pile sud du pont est édifiée à l'emplacement même du port et de sa cale. Les riverains et usagers du port protestent et l'on aménage alors à l'est du pont une nouvelle plateforme en terre destinée au dépôt des marchandises. La création d'une véritable cale est toutefois rendue impossible par l'opposition d'un riverain, Jacques Cardinaud, époux Guillon, qui possède l'îlot le plus proche du port (ancien bouchaud seigneurial). Le 7 novembre 1853, un jugement du tribunal civil de Niort prononce l'expropriation de Cardinaud, Sans attendre cette décision, l'ingénieur des Ponts et chaussées Loubeau présente le 20 août 1853 un plan d'aménagement du site, avec création d'une cale inclinée servant d'abreuvoir, et de murs de quais. On se contente finalement de créer un talus en terre incliné servant à la fois de cale et d'abreuvoir. L'îlot Cardinaud est rattaché à la rive, avec comblement du fossé qui le séparait de la rive sud, ce qui permet de gagner cet espace sur la rivière. Les travaux sont achevés en 1858.

Rapidement, la cale en terre est endommagée par le passage fréquent des bateliers et des animaux. Les 22 mai 1868 et 14 septembre 1869, le conseil municipal de Sansais demande puis valide de nouveaux travaux confiés aux Ponts et chaussées. Le projet, d'un montant de 2600 francs (dont 850 à la charge de la commune), est présenté le 26 novembre 1869 par l'ingénieur Espitallier, connu pour de nombreuses autres réalisations dans la région. Il propose de créer un quai vertical de 20 mètres de long, pour l'accostage des bateaux les plus gros, avec un terre-plein empierré en arrière. Il sera prolongé vers l'ouest par une banquette de 11 mètres de long passant sous le pont et sous la maison de son préposé au péage, de manière à faciliter le halage et à rejoindre le côté ouest du pont. Vers l'est sera créée une véritable cale inclinée et empierrée, longue de 24 mètres, permettant à la fois l'accostage des petits bateaux et l'abreuvement des animaux. Pour ces travaux, on utilisera de la chaux de Marans (usine Cappon ou Priouzeau), du sable de Coulon, des moellons de Benet et de la pierre de taille de Bégrolles (Niort). Ce projet est approuvé par l'Etat le 1er février 1870, et les travaux, menés par Jean Edouard Charrier, entrepreneur à Benet, commencent en septembre. Leur réception définitive a lieu le 7 mars 1872. De nouveaux travaux sont menés en 1878. En 1883, la maison du préposé au péage du pont qui se trouvait contre sa pile sud-est, est supprimée, dégageant cette partie-là du port.

A partir de 1891, la partie orientale du port est occupée par une laiterie industrielle coopérative qui dispose de sa propre cale. Une fabrique de caséine vient la compléter en 1912. La guerre 1914-1918 donne cependant un coup fatal à la laiterie qui cesse ses activités. En 1921, Léon Gaston Largeaud (1889-1982) rachète le site pour y créer un embarcadère pour excursions en barque dans les marais alentour. Après 1945, son fils Gaston lui succède, tandis que son autre fils, Fernand tient le restaurant "la Vieille Auberge" donnant sur le port. Cet embarcadère est déplacé à la fin du 20e siècle de l'autre côté du pont (4 rue des Gravées). Un autre embarcadère a pris le relai sur le port jusqu'à aujourd'hui. Quant aux bâtiments de l'ancienne laiterie, ils ont disparu dans les années 1980.

Périodes

Principale : Moyen Age, 3e quart 19e siècle

Dates

1853, daté par source

1870, daté par source

Le port de la Garette prend place que la rive gauche de la Vieille Sèvre ou bras de Sevreau, juste en amont du pont de la Garette et du départ du canal de Coulon à la Garette. Se succèdent, d'est en ouest, une grande cale inclinée puis un quai vertical maçonné. De l'autre côté du pont, à l'ouest, se trouve une cale inclinée plus étroite.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Sansais , place du Port

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: la Garette

Cadastre: 1833 B 61, 75, 2024 AC 32

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