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Jeu de paume, actuellement trinquet de pelote basque et jeu de paume Beaumont
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Pau
Historique
La première existence d'un jeu de paume est documenté dans le château de Pau par le sire de Caumont qui en fait une première description dans la cour. Henri IV fixe les règles du jeu de paume, afin de mettre un terme aux querelles des joueurs, avec l’ordonnance du Royal et Honorable Jeu de Paume de 1592. Ses règles sont toujours en vigueur aujourd’hui. Le seul jeu de Paume conservé à Pau est celui construit au Parc Beaumont.
Le jeu de paume du Parc Beaumont
Le conseiller municipal, Alfred Labille, annonce en 1886 que la ville accepte de céder un terrain du parc Beaumont pour y construire un jeu de paume. L’architecte municipal Henri Lalheugue est alors chargé de dessiner les plans et l’architecte parisien Melchior Viraut (les sources attestent également du nom Virant), est chargé d’aménager l’intérieur. L’entreprise Bournac réalise les travaux pour une somme totale de 56 400 francs. Débutée en 1887, la construction est très rapide et au bout de 6 mois le jeu accueille déjà des joueurs. Il est inauguré le 28 décembre 1887. La même année est créé le Comité de la Société du Jeu de Paume, qui loue le bâtiment à la ville de Pau. Ce dernier est également chargé de l’entretien du bâtiment. Le jeu de paume affiche vite complet après l’ouverture et le comité reçoit de nombreuses subventions de la colonie étrangère et de commerçants locaux. Ce sport connaît un grand succès, autant pour les locaux que pour les hivernants. La pratique n’est pas mixte, mais un court est réservé aux femmes le mercredi après-midi.
Personnage important pour le sport à Pau, Henri de Vaufreland est président du Tennis-Club et du Jeu de Paume de 1919 à 1935. Il participe énormément à la renommée du sport et est très soutenu par la municipalité de Pau pour la construction des courts de tennis, la rénovation du jeu de paume et l’organisation de divers tournois.
La pratique du tennis est également en vogue au début du 20e siècle. Le comité du Lawn Tennis est donc créé en 1902. La même année le vélodrome du Parc Beaumont est déplacé au Bois Louis, laissant de la place pour la construction de courts de tennis. Il est décidé en 1903, par la municipalité, de construire deux courts : un côté nord et un côté ouest, de part et d’autre du jeu de paume.
Par délibération, le 19 décembre 1924 le conseil municipal de la ville de Pau concède à l’association du Lawn Tennis Club et à la Société du Jeu de Paume de Pau, la jouissance pendant 25 ans à dater du 2 janvier 1925 du bâtiment et des terrains occupés par six courts de tennis.
Seconde guerre mondiale et dégradations
Pendant la Seconde guerre mondiale le jeu de paume est réquisitionné et reste fermé. Il est dans un premier temps utilisé en 1940 pour accueillir des réfugiés devenant ainsi centre d’accueil. Quand les soldats allemands occupent la totalité du territoire français, le jeu de paume est transformé en dépôt de vêtements.
De nombreux joueurs sont mobilisés en tant que soldats et les maîtres paumiers restés à Pau déplorent le manque de matériaux pour la fabrication des balles et les dégradations.
Après la Libération, la mairie envisage des travaux sur le Jeu de paume. Les joueurs de pelote basque n’ont plus d’endroit où s’entraîner, leur dernier local ayant été vendu après la guerre. Fernand Noutary, le nouveau président du club, donne alors son accord pour la conversion du Jeu de paume en trinquet. Le nouveau trinquet est inauguré le 17 mars 1945 avec un coût pour la transformation s’élevant à 70 000 francs, le jeu de paume devient le trinquet Beaumont.
Le trinquet Beaumont après-guerre
La Ville de Pau concède les terrains de tennis et le bâtiment respectivement à la société du Lawn Tennis Club et à la Société du Jeu de Paume. Cette concession a lieu le 15 février 1945, elle est renouvelée tous les 10 ans jusqu’en 1991. La transformation en trinquet en 1945 permet à de nombreux joueurs de pelote basque de s'entraîner dans cet équipement. Ils finissent par être beaucoup plus nombreux que les joueurs de paume, avec qui ils partagent les permanences. Les courts de tennis sont aussi beaucoup plus fréquentés. De nombreux tournois sont organisés comme celui de 1958 où des tribunes éphémères sont installées. Deux courts de tennis supplémentaire sont construits en 1965 à la demande du tennis club.
En 1996 la société du Lawn Tennis Club est mise en liquidation. Pour éviter que certains terrains soient inemployés et que les joueurs de tennis ne puissent plus jouer, un regroupement est créé : la ligue de tennis Côte Basque Béarn Landes qui rassemble les clubs de tennis du département.
Les joueurs de paume se font plus rares à Pau et la pratique commence à se perdre. D’autres équipements sont privilégiés par les Palois comme le Golf, sévère concurrent de la paume. L’association du Jeu de paume est créée en 2005 sous l’impulsion du Comité français de courte paume. Cette année marque également la première participation du trinquet Beaumont aux Journées Européennes du Patrimoine. En 2007 l’association change de nom et devient “Jeu de paume Navarre”. La construction du Jaï-Alaï par la ville de Pau en 2006 a considérablement réduit le nombre de joueurs de pelote basque au trinquet Beaumont. En effet ce nouvel équipement comporte un mur de gauche, un trinquet et un jaï-alaï. Des travaux de peinture intérieure ont eu lieu en 2023.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 19e siècle (daté par source) Principale : 2e quart 20e siècle (daté par source) Principale : 3e quart 20e siècle (daté par source) |
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Dates |
1887, daté par source 1945, daté par source 1965, daté par source 2007, porte la date |
Auteurs |
Auteur :
Lalheugue Henri, architecte (attribution par source) Auteur : Viraut Melchior, architecte (attribution par source) |
Description
Il n'existe aucun plan du court originel, réplique du court des tuileries de Paris. Cependant, la structure d'origine est remployée dans la structure actuelle, résultant de l'adaptation continue du bâtiment. Le court comporte, à sa création en 1887, 8 travées. Il n’y a pas d’indication sur les matériaux utilisés pour le sol. Néanmoins, la peinture des murs est rouge bordeaux et verte. Le jeu de paume est doté d’un mur dedans et d’un mur devers avec une grille. Une galerie non protégée permet aux spectateurs d’assister aux tournois. Cette dernière s’étend de l’entrée du court au mur dedans. Il devait y avoir un étage ainsi que des vestiaires, mais ils ne sont pas mentionnés dans les écrits existants.
Le bâtiment compte 7 fenêtres de chaque côté, à angle droit. Les fenêtres sont construites en hauteur pour éviter que la balle ne rebondisse trop haut et ne les brise. La pratique du jeu de paume dans un lieu clos implique une dégradation plus rapide des murs et de la peinture. Ces dégradations expliquent les nombreuses campagnes de restauration du bâtiment. La ligne de toit est étendue pour couvrir la galerie. Le toit comporte également deux grandes ouvertures pour apporter de la lumière au court.
Sur une carte postale du début du XXe siècle, le jeu de paume est doté d’une annexe sur la partie droite, aujourd’hui transformée en restaurant. Cependant, il n’est pas possible d’identifier si le lieu sert de stockage de matériel ou s'il n’appartient pas au Comité de la Société du Jeu de paume.
En 1893, une séparation en verre est installée entre le court et la salle du concierge pour “permettre au sexe faible d’admirer les exploits des joueurs sans autre crainte que leur enthousiasme”.
La Ville de Pau décide dès la fin de la guerre, d’enclencher une politique de réhabilitation du bâtiment, ainsi qu'une évolution pour pouvoir accueillir la pelote basque. Le trinquet est d’abord électrifié en 1945. Le sol en "marbre" est remplacé par une couche de ciment. Une trace de marbre est toujours visible à l'ouest du terrain. Le mur dedans est démoli pour crée un court plus grand, la grille en métal est enlevée et le filet retiré provisoirement pour les matchs de pelote basque. Les toits du dedans et du devers sont détruits.
La galerie, permettant aux joueurs d’aller vers le court, est également modifiée et abaissée. Un filet est installé pour protéger les spectateurs et récupérer les balles. En arrière du mur de devers est aménagée la salle du gardien, protégée par trois vitres. Un escalier en colimaçon est construit pour accéder à l’étage. Le devers a fait l’objet d’un aménagement pour libérer un mur de frappe sans grille ou filet.
L’étage est modifié pour accueillir une tribune et ainsi créer plus d’espaces pour les spectateurs. La rambarde en bois est détruite et remplacée par une barrière métallique. Les espaces à l’arrière de cette tribune sont aménagés pour accueillir des vestiaires.
Le toit d’origine fait également l’objet d’une transformation, il est remplacé par une couverture plus haute et moins large pour donner une plus grande impression de grandeur et de longueur au trinquet. Le court mesure, après travaux, 29 mètres 50 de longueur du 8,90 mètres de largeur. Il conserve encore aujourd’hui ces dimensions.
En 1965, le mur du devers est recouvert d’une cloison en brique et aucune trace du tambour initial n’est conservée. Un cliché pris en 1975 montre également d'autres changements à l’intérieur du trinquet. Le sol en ciment est recouvert de carrelage et le mur de devers a été repeint et les briques enlevées.
Une réfection de la toiture est menée en 1986 par l’entreprise PARDO. Il en résulte en 1989 une période de travaux réalisés par les services municipaux. La peinture, la toiture et les aménagements intérieurs sont concernés.
Sur des plans de masse réalisés en 1991, l'extérieur du trinquet est bordé par 3 courts de tennis, un sur le côté gauche, un à l’arrière et un sur le côté droit. 4 autres courts de tennis sont situés le long de l’avenue Edouard-VII. Concernant l’intérieur, le court n’est pas modifié, seulement de nombreux travaux de réfection sont effectués de façon récurrente. Pour protéger les fenêtres et la galerie, des filets sont mis en place. Un club house comprenant une salle d’accueil et un bar est créé derrière le mur dedans. Deux blocs sanitaires sont construits à la fin de la galerie. L’étage comprend toujours des vestiaires mais on peut remarquer également un bureau et un logement trois pièces. Ces deux derniers aménagements n’existent plus aujourd’hui. Une dernière réhabilitation complète du bâtiment a lieu en 1997. Le dernier terrain de tennis disparaît de Beaumont en 2003, lorsque l’hôtel Beaumont est construit.
En 2015, la ville de Pau entreprend des travaux de ravalement de façade.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan rectangulaire régulier |
Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
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Escaliers |
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Dimensions |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA64002364 |
Dossier réalisé par |
Hericher Margot
Apprentie Master patrimoines, Ville de Pau - 2021-2022 |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Nouvelle-Aquitaine |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2022 |
Copyrights |
(c) Ville de Pau, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Jeu de paume, actuellement trinquet de pelote basque et jeu de paume Beaumont, Dossier réalisé par Hericher Margot, (c) Ville de Pau, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/d9df8bb5-a68c-40c8-9a17-4f24143118b5 |
Titre courant |
Jeu de paume, actuellement trinquet de pelote basque et jeu de paume Beaumont |
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Dénomination |
jeu de paume |
Appellation |
trinquet Beaumont |
Destination |
pelote basque |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Pau , Parc Beaumont
Cadastre: 2004 BV 0290