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Historique
Étape sur la via Podiensis du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, la collégiale de Pimbo (Beata Maria de Pendulo), fondée selon la tradition locale par Charlemagne à son retour d'Espagne en 777, n'est mentionnée pour la première fois que dans un texte de la fin du XIe siècle (donation faite par Ogier, seigneur de Miramont, de l'église Saint-Martin de Campaïa à l'église Sainte-Marie de Pendulo à PImbo et à l'abbaye Saint-Sernin de Toulouse, le 19 mars 1099). L'édifice roman actuel, de plan basilical à trois vaisseaux terminés par des abside et absidioles en hémicycle, est une création de la seconde moitié du XIIe siècle, érigée dans le sillage de la prestigieuse abbatiale de Saint-Sever (distante d'une trentaine de kilomètres), avec laquelle son décor sculpté présente une étroite parenté. En 1268, l'église et ses bâtiments annexes (dont le logis abbatial au nord) sont englobés dans la nouvelle bastide (peut-être la plus ancienne des Landes) fondée par le roi-duc Edouard Ier en accord avec l'abbé Wilherme Arnaud de Sanguinet. Dés lors, le chapitre collégial, soumis à la juridiction de l'évêque d'Aire mais jouissant du droit d'élection de son doyen ou "abbé" (sans le titre), connaît un apogée qui perdure peu ou prou jusqu'au XVIe siècle. Au XIVe siècle, les troubles liés à la guerre de Cent Ans entraînent la surélévation et la fortification des parties occidentales de l'église, avec la construction d'un imposant clocher-mur et l'établissement d'un chemin de ronde desservi par un escalier en vis.
Ces fortifications n'empêchent pas le complexe abbatial d'être pillé et incendié par la troupe protestante du capitaine Thoras lors de la campagne de Montgomery en 1569. Le procès-verbal envoyé en 1572 à Charles IX par le vicaire capitulaire d'Aire, qui recense à l'église collégiale de Pimbo "un abbé [Bertrand Serpesac], sept chanoines et un chantre", fait état des dommages subis par les bâtiments : église, maison abbatiale et maisons canoniales brûlées, chœur "démoli" (certainement la voûte seule), autels brisés et mobilier pillé ("livres, joyaux, ornements et cloches"). Une restauration a minima, non documentée, dut intervenir dans les décennies qui suivirent le sac de 1569. A partir de la fin du XVIIe siècle et au siècle suivant, période de relative prospérité pour le bourg et la collégiale de Pimbo, le chapitre entreprend le remodelage complet de l'intérieur de l'église (alors placée sous le vocable de Notre-Dame-de-l'Assomption), avec la création d'un décor de lambris et de stucs qui vient dissimuler entièrement les structures romanes - cet ensemble ne sera progressivement supprimé qu'à compter du dernier quart du XXe siècle. Le XIXe siècle n'apporte que des modifications mineures et des ajouts essentiellement mobiliers à l'édifice, devenu église paroissiale Saint-Barthélemy (du nom de l'autel de la paroisse dans l'église avant la Révolution). En revanche, l'ancien logis abbatial accolé au flanc nord, reconstruit au lendemain des guerres de Religion, est entièrement restauré pour servir de presbytère à la paroisse.
Après une inscription partielle au titre des Monuments historiques en 1935 (portail) et 1950 (chevet), l'église est inscrite en totalité le 6 janvier 1998, en même temps que le presbytère, la terrasse nord et la salle médiévale, voûtée en plein cintre, située en dessous.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e moitié 12e siècle Secondaire : 14e siècle (incertitude) Secondaire : 17e siècle Secondaire : 18e siècle Secondaire : 19e siècle |
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Description
L'église, située à l'extrémité orientale du village-rue de Pimbo, est un édifice à trois vaisseaux bâti en calcaire (sans doute local), entièrement en moyen appareil régulier, et couvert de tuiles creuses. Les trois vaisseaux, ouvrant par de grandes arcades en plein cintre sur piliers carrés, sont prolongés par un chevet à trois absides en hémicycle, celle du centre étayée d'épais contreforts à ressauts, percée de baies à double ébrasement et couronnée d'une corniche à modillons sculptés. A l'intérieur, la travée droite de chœur est ornée sur ses murs nord et sud d'arcatures en plein cintre sur colonnettes à chapiteau sculpté (partiellement conservées). L'ensemble de l'édifice est couvert de voûtes (modernes) en plein cintre, l'abside et les absidioles par des culs-de-four appareillés. Une vaste sacristie (ancienne salle capitulaire ?) est accolée au mur gouttereau du collatéral sud. Le massif occidental est constitué par un clocher-mur massif, percé d'un portail roman à voussure en plein cintre surmonté de deux baies campanaires. Au revers du pignon subsistent les vestiges d'un chemin de ronde, desservi à l'origine par un escalier en vis toujours existant mais dont l'accès est muré.
Les parements extérieurs et intérieurs du chevet présentent de nombreuses marques de tâcherons : motif en crosse renversée, lettre A à jambages pattés, étoile à cinq branches, esse (intérieur), lettre P (extérieur).
Deux bâtiments accolés au flanc nord de l'église sont les seuls vestiges de l'ancien complexe abbatial. Le logis abbatial, converti en presbytère au XIXe siècle, est une maison de plan massé, à un étage carré, couverte d'un toit à croupe à forte pente. Bâtie au fond de la terrasse nord, elle surmonte une salle médiévale semi-souterraine couverte d'une voûte appareillée en plein cintre. Prolongeant le presbytère à l'est, un corps de bâtiment à usage de dépendance est construit en moellon calcaire et en pan de bois pour son registre supérieur.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan allongé |
Étages |
3 vaisseaux |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA40001672 |
Dossier réalisé par |
Maisonnave Jean-Philippe
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Geaune |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2021 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Église collégiale puis paroissiale Saint-Barthélemy, Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/e326cd94-ab8d-4f09-a8da-4ffe1224b7a0 |
Titre courant |
Église collégiale puis paroissiale Saint-Barthélemy |
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Dénomination |
église paroissiale |
Vocable |
Saint-Barthélemy |
Statut |
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Protection |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Pimbo
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 2017 D 248