Historique
Les informations historiques sont issues en grande partie du travail universitaire de Laëtitia Saint-Cricq, réalisé à partir des archives du château. Le village de Bages est attesté dès la première moitié du 17e siècle : Jean Déjean est alors tenancier de ces terres dépendant du baron de Castelnau et seigneur de Lamarque, Henry de Foix de Lavalette. En 1703, la famille Déjean reconnaît devant le seigneur de Lamarque et Beychevelle, Jean-Pierre Dabadie, être tenancier de deux chambres en plancher, une autre chambre, 3 maisons, 2 granges, four, fournière, fournière découverte, places au nord, cour, 3 jardins, airial et parc, cave, moulin à cheval, places et écurie et autres bâtiments, le tout en un tenant situé au village de Bages, paroisse de Pauillac ; une autre maison neuve faite en plancher, cuisine, cuvier, chai, pigeonnier, écurie et autres bâtiments, le tout en un tenant situé à Bages. En 1728, le domaine est acquis par la famille Drouillard. A cette époque, le bourdieu de Bages et sa métairie comprennent une maison pour le maître, un logement pour les valets et vignerons, un chai, un cuvier, une grange, des parcs, un pigeonnier, des vignes, des terres labourables, des prés, pastens et bois, le tout situé dans la paroisse de Pauillac lieu appelé à Bages. Sont aussi compris dans la vente 6 paires de bœufs pour le labourage (4 pour Bages ; 2 pour Madrac), des charrettes, des outils aratoires, 1 pressoir, 2 mets, 8 cuves grandes et petites, des douils et autres vaisseaux vinaires qui sont dans le cuvier de Bages. S´y ajoute le mobilier de la maison, dont un inventaire a été dressé. L´ensemble de ces biens, acquis pour la somme de 70 000 livres, relève des seigneuries de Lafite et de Beychevelle. Par alliance matrimoniale, le domaine passe en 1750-1763 à Thomas-Michel Lynch, issu d'une famille irlandaise de négociants. A cette époque, la propriété est constituée en maison, chai, cuvier, grange, parcs, vignes, terres, bois, prairies, landes, vaisseaux vinaires, meubles, bestiaux et autres effets, le tout étant situé dans les paroisses de Pauillac, Saint-Sauveur et Saint-Lambert en Médoc. En 1774, un inventaire du domaine mentionne les maison, chambres hautes et basses, vestibule, cuvier, chai, cave, pigeonnier, greniers, granges, fournière, écurie, parcs à bœuf qui composent le domaine. Au décès de Thomas-Michel Lynch, le 4 octobre 1783, son fils cadet Michel, écuyer, chevalier aux chevaux légers de la garde ordinaire du roi, en hérite. Jean-Baptiste Lynch, l´aîné, reçoit quant à lui le domaine de Dauzac à Labarde. Après la Révolution, le domaine est mis en fermage. Les contrats de fermages de 1808-1809 sont l´occasion de répertorier l´ensemble des possessions de Michel Lynch. Sont alors établis un inventaire de la maison de maître avec le mobilier, le linge de maison, la vaisselle et les objets, un inventaire du cuvier et des chais, un inventaire des bestiaux, un inventaire du matériel de l´exploitation, un inventaire de la vaisselle et des ustensiles pour les vendanges. À partir de 1818, Michel Lynch reprend la possession pleine et entière de la propriété. Puis le domaine, amputé des métairies de Haut-Madrac et de Moussas, est vendu en 1824 à Sébastien Jurine, propriétaire à Genève. Des bâtiments organisés autour d'une cour fermée figurent sur le plan cadastral de 1825. A son décès en 1846, c'est son fils André-Louis Jurine qui reprend le domaine. La propriété est vendue le 1er juin 1865 aux cousins Jérôme-Maurice Cayrou, négociant et Henri Cayrou, rentier. Les nouveaux propriétaires changent la dénomination du domaine de Jurine-Bages en Lynch-Bages, mentionné pour la première fois, en 1868, dans la deuxième édition de l'ouvrage de Charles Cocks et d´Edouard Féret. D'après l'ouvrage Châteaux Bordeaux, le château de Bages aurait été construit en 1875 par Louis-Alfred Maître. Si l'on se fie aux augmentations et diminutions du cadastre, la construction aurait plutôt eu lieu en 1865, au moment où les Cayrou deviennent propriétaires. D'ailleurs, les bâtiments sont photographiés par Alfred Danflou vers 1867 : l'aile est de la cour a été détruite ; la demeure présente une façade orientale à deux travées avec un toit à croupes. En 1875, Henri Cayrou laisse sa part à son cousin Jérôme-Maurice Cayrou en échange d´une rente viagère et annuelle de 12 000 francs, effective jusqu´au 15 septembre 1885, date du décès de Henri. Jérôme-Maurice Cayrou décède le 13 septembre 1893 et l´usufruit de la propriété revient alors à sa veuve, Marie-Sophie-Suzanne, née Castéja. Une de leurs filles, Marie-Jeanne, mariée à Jean-Marie-Félix de Vial, officier militaire, est désignée héritière du château Lynch-Bages. Sur l'illustration qui accompagne la notice du domaine dans l´édition de 1908 de l'ouvrage de Cocks, on remarque que la façade orientale est percée de 4 travées d'ouvertures et dotée d'un balcon au premier étage. En février 1939, Jean-Charles Cazes fait l'acquisition de Lynch-Bages, dont il était fermier depuis 1933. Ses descendants sont encore aujourd'hui propriétaires. Jean-Michel Cazes entreprend en 1975 les nécessaires travaux de modernisation de Lynch-Bages, qui seront réalisés par étapes. Installation d´un cuvier moderne, isolation des bâtiments, mise en place de nouvelles technologies et équipements, construction de chais de stockage, restauration des lieux d'accueil et des chais ... les travaux dureront quinze ans. L'ensemble a été profondément transformé dans le 2e moitié du 20e siècle avec le percement de nouvelles ouvertures sur la façade orientale et d'oculi sur la façade nord.
Description
La maison à étage carré est accolée sur la façade latérale est du cuvier. La façade principale est orientée côté nord et s'organise selon trois travées. La porte présente un chambranle avec des tables décoratives. La façade est a été largement remaniée, elle présente aujourd'hui quatre travées de portes-fenêtres, celles de l'étage donnant accès à un balcon. Une corniche moulurée règne sur l'ensemble des façades et est surmontée d'un attique.
Détail de la description
Murs |
|
---|---|
Toits |
|
Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
|
État de conservation |
|
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
---|---|
Référence du dossier |
IA33005632 |
Dossier réalisé par |
Steimer Claire
Conservatrice du patrimoine au sein du service du patrimoine et de l'Inventaire. |
Cadre d'étude |
|
Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive gauche) |
Phase |
repéré |
Date d'enquête |
2012 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde |
Partenaires |
![]() |
Citer ce contenu |
Château Lynch-Bages, Dossier réalisé par Steimer Claire, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f385c7d8-e86b-477b-8913-c8811f38f892 |
Titre courant |
Château Lynch-Bages |
---|---|
Dénomination |
maison |
Précisions sur la dénomination |
château viticole |
Appellation |
Lynch-Bages |
Parties constituantes non étudiées |
kiosque jardin |
Statut |
|
---|---|
Intérêt |
|
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Pauillac
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: Bages
Cadastre: 1825 G 583 à 586, 2012 AZ 278