Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le marais des Alouettes est mentionné dès 1192 lorsqu'il est concédé par le seigneur de Marans aux abbayes de la Grâce-Dieu, Charron et Saint-Léonard-des-Chaumes. Il s'agit là d'une des premières actions de dessèchement entreprises dans le Marais poitevin. En 1204, une charte (mentionnée par un mémoire du 15 juin 1779 sur la délimitation des marais entre le Sableau et Marans) porte donation par Guillaume de Novalet et ses frères aux religieux de l'abbaye Saint-Léonard-des-Chaumes, en aumône perpétuelle, de tous les droits qu'ils possèdent "aux choses de l'Alouette".

Le site semble avoir accueilli un des petits forts qui, au 16e siècle, entouraient et protégeaient Marans. La ferme des Alouettes, qui lui a probablement succédé, figure sur la carte des environs de Marans par Claude Masse vers 1703. Le chemin qui, à travers les marais desséchés, vient de Chaillé-les-Marais, passe dans la cour de la ferme et se poursuit vers le sud-ouest pour franchir le canal de Vix et le Contrebot de Vix. Ce passage est alors en effet plus à l'ouest que les actuels ponts des Alouettes. C'est d'ailleurs la ferme qui donne leur nom à ces ponts lorsque ceux-ci sont établis, en même temps que la nouvelle route royale (actuelle D137), à la fin du 18e siècle.

Saisie comme bien national contre l'abbaye de Charron, la cabane est vendue aux enchères le 11 mars 1791 et est alors acquise par Jean Rigaud, cabanier à la cabane de l'Aventure. La ferme apparaît ensuite sur le plan cadastral de 1820. Elle appartient alors à Pierre Godard, ancien major du Génie, demeurant à L'Hermenault, en Vendée. Le plan montre les deux bâtiments dont il reste aujourd'hui les vestiges : le logis, à l'ouest, et la grange-étable, à l'est, avec une mare à proximité. Ces bâtiments pouvaient remonter au 18e siècle au moins. La ferme est aujourd'hui toujours en activité mais ses anciens bâtiments ne sont plus habités.