Pont Saint-Sylvain

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > L'Isle-Jourdain

L'établissement du pont de l'Isle-Jourdain pourrait remonter au début du 12e siècle, époque à laquelle les seigneurs du lieu apparaissent dans les sources écrites (Jordanus de Hisla est cité plusieurs fois dans le cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers vers 1080-1120). Selon René Crozet, l'implantation du château sur cet îlot rocheux a dû nécessiter rapidement de le relier "aux deux rives par un ouvrage fixe".

L'arrêt du 12 mars 1743 (transcrit en annexe 1), maintenant Madame de L'Isle-Rouhet dans son droit de percevoir un péage sur ce pont, nous apprend que :

- les droits de pontonnage de l'Isle-Jourdain sont si ancien qu'il a été impossible de produire les premiers titres lors de l'enquête menée entre 1741 et 1743. L'acte le plus ancien mentionnant le pont remonte à février 1499 ;

- en 1519, le pont était construit en pierre et en bois ;

- plusieurs campagnes de travaux ont eu lieu ensuite : vers 1530, le pont est emporté par les eaux de la Vienne, les frais de reconstruction se montent à environ 12000 écus. En 1545, l'importance du pont dans les relations économiques entre les pays du Poitou et de Saintonge, avec ceux de la Marche, du Limousin et même d'Auvergne et du Lyonnais, justifie la mise en place d'une tarification spéciale au passage du pont pour financer sa reconstruction. Les travaux semblent en cours de réalisation en 1549. En 1638, des réparations sont adjugées au rabais à un nommé Bourlaud, et concernent plusieurs biens de la seigneurie de l'Isle-Jourdain, dont le pont. Enfin, en 1729, le pont semble à nouveau tombé et un devis, dressé par l'ingénieur Gendrier (Claude probablement), fait état des ouvrages de maçonnerie et charpente à réaliser pour son rétablissement. L'adjudication au rabais a lieu le 13 mai 1729.

Les plans du pont, dressés au début du 19e siècle, avant les travaux de consolidation des années 1823-1829, montrent qu'il était composé de 11 travées, dont une arche centrale couverte en anse de panier et une arche sur la rive droite, couverte en arc brisé. Le reste des piles était relié par des structures en bois. Les travaux de réfection consistent dans la consolidation de la base des piles par moulage de béton autour des maçonneries existantes (voir annexe 2). Les arches en bois sont remplacées par des arches en pierre et l'arche centrale, qui devait seulement avoir sa chape refaite, est finalement reconstruite, comme en témoigne le devis de 1827 (voir annexe 3). La chaussée est refaite en macadam en 1834, en même temps que la rampe dite de Bourpeuil (rive gauche).

D'autres travaux ont lieu, notamment pour l'élargissement du pont, en 1875. Avant ces travaux, le pont dont la largeur ne dépasse pas les 3 mètres, se trouve devenu trop étroit avec l'augmentation du passage des rouliers qui empruntent les chemins de grande communication justes achevés. La configuration du pont empêche en outre d'apercevoir d'un bout à l'autre du pont si une voiture est déjà engagée, créant des incidents réguliers. Les travaux permettent de passer l'élargissement du tablier à 5,20 m entre trottoirs (6,80 mètres de largeur totale). Il est bordé de parapets en brique rouge ajourés et ornés de motifs en fer forgé.

En 1950, une importante sécheresse permet une inspection de la base des piles. Des travaux de rejointoiement sont envisagés lors de l'abaissement des eaux du barrage de Chardes en 1953. Mais à ce moment, l'ingénieur des T.P.E. Camaillé fait un constat alarmant de l'état des piles, ce qui conduit à des travaux de consolidation bien plus importants que ceux envisagés au départ (voir annexe 4 et illustrations). Le marché est confié à la Société d'Etudes et de Travaux de Fondation le 7 mai 1953. Le pont est ensuite élargi en 1962, par la construction d'une dalle en béton armé et d'un mur de soutènement sur la rive droite. C'est l'entreprise Menaldo de Poitiers qui obtient le marché, sous la supervision de Jean Camaillé. Le garde-corps est posé par les établissements Lacelle de Chauvigny, l'éclairage par l'entreprise Cerisier de Moulismes.

Périodes

Principale : 12e siècle (incertitude)

Secondaire : milieu 16e siècle (incertitude)

Secondaire : 2e quart 18e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Dates

1729, daté par source

1825, daté par source

1953, daté par source

1962, daté par source

Auteurs Auteur : Gendrier Claude

Claude Gendrier est le frère aîné de Dié, ingénieur de la généralité de la Rochelle, puis inspecteur général en 1757. Claude est ingénieur à Poitiers et à Bourges à partir de 1726. Il réalise un devis pour les travaux de réparation du pont de l'Isle-Jourdain en 1729. Il prend sa retraite en 1755.

https://archive.org/details/noticesbiograph00hargoog/page/n35/mode/1up?view=theater (dernière consultation le 31/03/2025).

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source (incertitude))
Auteur : Camaillé J. (Jean)?

Ingénieur d'arrondissement des Ponts-et-Chaussées au milieu du 20e siècle, il dresse les plans pour la reconstruction du pont de Saint-Martin-la-Rivière en 1952. Il pourrait s'agir de Jean Camaillé, diplômé en 1932 de l'Ecole Spéciale des Travaux publics, du bâtiment et de l'industrie (fondée en 1891, actuellement ESTP).

, ingénieur (attribution par source)
Auteur : Etudes et Travaux de Fondations

Lorsqu'elle exécute les travaux de consolidation du pont Saint-Sylvain de l'Isle-Jourdain, la société anonyme Etudes et Travaux de Fondations a son siège sociale à Toulouse, 1bis allées François-Verdier. Son PDG est M. Galaup. Une entreprise du même nom, mais basée en Essonne à Viry-Châtillon (34 rue Charles Piketty) est absorbée en 1993 par la société Sondages, Etanchements, Forages, Injections (SEFI).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Menaldo Corrado

Entrepreneur basé au 68 route de Gençay à Poitiers. Il réalise les travaux d'élargissement du pont Saint-Sylvain à l'Isle-Jourdain en 1962.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Etablissements Lacelle

La société Lacelle, dirigée par Guy Lacelle, est un fournisseur de matériel autoroutier, établi à Chauvigny. Elle fournit le garde-corps du pont de l'Isle-Jourdain lors de l'élargissement du tablier en 1962-1964.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Entreprise Cerisier

Entreprise basée à Moulismes. Elle effectue les travaux d'éclairage du pont Saint-Sylvain de l'Isle-Jourdain en 1963-1964.

, entrepreneur (attribution par source)

Le pont relie le bourg de L'Isle-Jourdain sur la rive droite au hameau de Bourpeuil, commune du Vigeant, sur la rive gauche. Il se compose de 11 arches construites en moellon et pierre de taille calcaire. Quatre arches le relient de la rive droite au mur de soutènement du chemin qui conduit à l'île dite du château sur la Vienne, et sept autres à la rive gauche. Les piles ont été élargies vers l'amont ou vers l'aval, et le tablier est posé en encorbellement. Les avant-becs et arrière-becs sont en amande. Le garde-corps est en métal.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , L'Isle-Jourdain

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1835 B1 non cadastré, domaine public, 2024 AE non cadastré, domaine public

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Le Vigeant

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Bourpeuil

Cadastre: 2025 AB, AE non cadastré, domaine public

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