Ville de Montignac

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Bourg castral bâti après le milieu du Xe siècle sur la rive droite de la Vézère : selon un phénomène connu sous le nom d'incastallamento assez habituel aux XIe et XIIe siècles, un bourg à vocation économique profitant de la fortification du château s'est développé à ses pieds, sur le versant nord du coteau, de sorte qu'avant la Révolution plusieurs maisons urbaines de Montignac dépendent encore noblement du seigneur du lieu. A ce moment, de fidèles "milites castri" du seigneur résident dans la ville. Certains d'entre eux, telle la famille de Felets, possèdent un hôtel qui est aussi l'une des portes de la ville : à l'est, la petite porte de Feletz ouvrant sur la route allant au Chambon et aux chemins de longs parcours de Cahors et Brives, au sud la porte de Sauveboeuf (une barbacane située au débouché du pont et qui a donné son nom à une rue voisine) ouvrant en direction du futur Barry, et à l'ouest celle de Larnaudie (pour la famille d'Arnal). Selon un autre processus lui aussi habituel (notamment en Agenais, mais aussi à Bergerac), l'église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Pierre-ès-liens, et son cimetière sont éloignés du château et du centre de peuplement : ils étaient à près d'1,5 km en amont du bourg et à quelques mètres seulement du bord de la rivière. Devenue chef-lieu de l'archiprêtré de Montignac en 1317, l'église Saint-Pierre l'est restée jusqu'au début du XVIIIe siècle, moment où elle est supplantée par l'église du Plô qui a l'avantage d'être située au centre de la ville. A partir du milieu du XIIIe siècle, dans un processus contemporain de la ville de Bergerac, de nouveaux aménagements importants voient le jour sous l'impulsion de Geoffroy IV de Pons et de son fils Renaud III, seigneurs châtelains de Montignac : création d'un pont maçonné franchissant la rivière (muni d'une tour au milieu, comme ceux de Bergerac et d'Orthez), mise en place d'un péage, construction d'une enceinte en pierre. A partir de ce moment et surtout au siècle suivant, la cité semble connaître une période de prospérité et de fort dynamisme économique dont témoignent nombre de constructions, non seulement dans la ville, mais aussi dans sa proche périphérie. Même en excluant les remplois, on trouve des vestiges médiévaux sur une zone assez étendue du bourg, qui montre que les différents faubourgs se sont constitués très tôt : les barri du Beynaguet et de Lacombe, de la Place et du Bonbarrau. Ceci est tout particulièrement vrai pour le quartier sud, sur la rive gauche de la Vézère, où se développe le barri du Chef du pont. Le long de la rue principale menant au pont sont construites de grandes demeures, tandis que s'installent à l'est le couvent des Frères mineurs et au sud le couvent des Clarisses sur des terrains donnés par le châtelain de Montignac (ces dernières lui rendent encore l'hommage au milieu du XVIIIe siècle). A ces facteurs de dynamisme s'en sont probablement ajoutés d'autres, plus difficiles à cerner et à dater : peut-être la création à ce moment de la dérivation du Laurence et des moulins animés par lui, y compris dans la ville même (selon un phénomène analogue à Bergerac avec la dérivation du Caudeau). Si la guerre de Cent Ans, puis les guerres de Religion ont durement touché Montignac (la ville est pillée par les protestants en 1569 ; le château est assiégé en 1580, et le duc de Mayenne s'en empare en 1586), elles ont toujours donné lieu à un rétablissement par la suite : le quartier du Beynaguet à l'ouest de la cité (rive droite) semble avoir fait l'objet d'une reconstruction quasi complète dans la seconde moitié du XVe siècle. Cette remarque vaut aussi pour le pont, détruit à plusieurs reprises (en 1580, 1620 et 1631) et reconstruit à chaque fois ou presque ; il ne sera reconstruit de manière pérenne qu'au XVIIIe siècle. En effet, après une stagnation relative, la ville connaît un renouveau à partir de la fin du XVIIe siècle et surtout à partir du milieu du siècle suivant avec l'installation d'une manufacture de drap, puis tout particulièrement après la création de la nouvelle route de Sarlat (l'actuelle rue du Quatre Septembre) qui contourne le barri par le sud et dont le tronçon sud-ouest va ensuite déboucher au nouveau pont, bâti entre 1766 et 1777. La création de ce tronçon et du pont va encourager le développement du quartier sud-ouest et la construction de grandes maisons bourgeoises, telles les maisons Duchêne et Lalue. Les interventions dans Montignac ont été si importantes à cette époque et au XIXe siècle encore qu'elles ont totalement effacé les traces des demeures de la Renaissance (au propre comme au figuré, comme l'atteste la maison du Sorbier), mais aussi l'enceinte médiévale, et ont donné à la ville sa physionomie actuelle, avec un cachet que l'on peut qualifier de bordelais tant il emprunte de caractéristiques à l'architecture de la métropole aquitaine. Le nombre des dates portées, peu significatif avant la Révolution, suggère que la période comprise entre le XIXe et la première moitié du siècle suivant a vu perdurer l'intense activité architecturale débutée vers 1750. A cette période correspond la tentative de rendre la Vézère navigable par la destruction des moulins et des digues qui encombraient son cours, et l'aménagement des quais, ainsi que la création de la ligne de chemin de fer Hautefort-Sarlat desservant Montignac. Malgré un déclin relatif, le début du XXe siècle voit la construction de la nouvelle église Saint-Pierre, le comblement de l'étang de la Saboterie et l'alignement des façades sur rue. La découverte de la grotte de Lascaux en 1940 puis l'aménagement de ses abords pour accueillir l'afflux toujours plus important des visiteurs a donné un nouveau dynamisme à la ville.

Périodes

Principale : 2e moitié 10e siècle

Principale : 11e siècle

Principale : 12e siècle

Principale : 13e siècle

Principale : 14e siècle

Principale : 15e siècle

Principale : 16e siècle

Principale : 18e siècle

Principale : 19e siècle

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Montignac