Historique
Bourg castral bâti après le milieu du Xe siècle sur la rive droite de la Vézère : selon un phénomène connu sous le nom d'incastallamento assez habituel aux XIe et XIIe siècles, un bourg à vocation économique profitant de la fortification du château s'est développé à ses pieds, sur le versant nord du coteau, de sorte qu'avant la Révolution plusieurs maisons urbaines de Montignac dépendent encore noblement du seigneur du lieu. A ce moment, de fidèles "milites castri" du seigneur résident dans la ville. Certains d'entre eux, telle la famille de Felets, possèdent un hôtel qui est aussi l'une des portes de la ville : à l'est, la petite porte de Feletz ouvrant sur la route allant au Chambon et aux chemins de longs parcours de Cahors et Brives, au sud la porte de Sauveboeuf (une barbacane située au débouché du pont et qui a donné son nom à une rue voisine) ouvrant en direction du futur Barry, et à l'ouest celle de Larnaudie (pour la famille d'Arnal). Selon un autre processus lui aussi habituel (notamment en Agenais, mais aussi à Bergerac), l'église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Pierre-ès-liens, et son cimetière sont éloignés du château et du centre de peuplement : ils étaient à près d'1,5 km en amont du bourg et à quelques mètres seulement du bord de la rivière. Devenue chef-lieu de l'archiprêtré de Montignac en 1317, l'église Saint-Pierre l'est restée jusqu'au début du XVIIIe siècle, moment où elle est supplantée par l'église du Plô qui a l'avantage d'être située au centre de la ville. A partir du milieu du XIIIe siècle, dans un processus contemporain de la ville de Bergerac, de nouveaux aménagements importants voient le jour sous l'impulsion de Geoffroy IV de Pons et de son fils Renaud III, seigneurs châtelains de Montignac : création d'un pont maçonné franchissant la rivière (muni d'une tour au milieu, comme ceux de Bergerac et d'Orthez), mise en place d'un péage, construction d'une enceinte en pierre. A partir de ce moment et surtout au siècle suivant, la cité semble connaître une période de prospérité et de fort dynamisme économique dont témoignent nombre de constructions, non seulement dans la ville, mais aussi dans sa proche périphérie. Même en excluant les remplois, on trouve des vestiges médiévaux sur une zone assez étendue du bourg, qui montre que les différents faubourgs se sont constitués très tôt : les barri du Beynaguet et de Lacombe, de la Place et du Bonbarrau. Ceci est tout particulièrement vrai pour le quartier sud, sur la rive gauche de la Vézère, où se développe le barri du Chef du pont. Le long de la rue principale menant au pont sont construites de grandes demeures, tandis que s'installent à l'est le couvent des Frères mineurs et au sud le couvent des Clarisses sur des terrains donnés par le châtelain de Montignac (ces dernières lui rendent encore l'hommage au milieu du XVIIIe siècle). A ces facteurs de dynamisme s'en sont probablement ajoutés d'autres, plus difficiles à cerner et à dater : peut-être la création à ce moment de la dérivation du Laurence et des moulins animés par lui, y compris dans la ville même (selon un phénomène analogue à Bergerac avec la dérivation du Caudeau). Si la guerre de Cent Ans, puis les guerres de Religion ont durement touché Montignac (la ville est pillée par les protestants en 1569 ; le château est assiégé en 1580, et le duc de Mayenne s'en empare en 1586), elles ont toujours donné lieu à un rétablissement par la suite : le quartier du Beynaguet à l'ouest de la cité (rive droite) semble avoir fait l'objet d'une reconstruction quasi complète dans la seconde moitié du XVe siècle. Cette remarque vaut aussi pour le pont, détruit à plusieurs reprises (en 1580, 1620 et 1631) et reconstruit à chaque fois ou presque ; il ne sera reconstruit de manière pérenne qu'au XVIIIe siècle. En effet, après une stagnation relative, la ville connaît un renouveau à partir de la fin du XVIIe siècle et surtout à partir du milieu du siècle suivant avec l'installation d'une manufacture de drap, puis tout particulièrement après la création de la nouvelle route de Sarlat (l'actuelle rue du Quatre Septembre) qui contourne le barri par le sud et dont le tronçon sud-ouest va ensuite déboucher au nouveau pont, bâti entre 1766 et 1777. La création de ce tronçon et du pont va encourager le développement du quartier sud-ouest et la construction de grandes maisons bourgeoises, telles les maisons Duchêne et Lalue. Les interventions dans Montignac ont été si importantes à cette époque et au XIXe siècle encore qu'elles ont totalement effacé les traces des demeures de la Renaissance (au propre comme au figuré, comme l'atteste la maison du Sorbier), mais aussi l'enceinte médiévale, et ont donné à la ville sa physionomie actuelle, avec un cachet que l'on peut qualifier de bordelais tant il emprunte de caractéristiques à l'architecture de la métropole aquitaine. Le nombre des dates portées, peu significatif avant la Révolution, suggère que la période comprise entre le XIXe et la première moitié du siècle suivant a vu perdurer l'intense activité architecturale débutée vers 1750. A cette période correspond la tentative de rendre la Vézère navigable par la destruction des moulins et des digues qui encombraient son cours, et l'aménagement des quais, ainsi que la création de la ligne de chemin de fer Hautefort-Sarlat desservant Montignac. Malgré un déclin relatif, le début du XXe siècle voit la construction de la nouvelle église Saint-Pierre, le comblement de l'étang de la Saboterie et l'alignement des façades sur rue. La découverte de la grotte de Lascaux en 1940 puis l'aménagement de ses abords pour accueillir l'afflux toujours plus important des visiteurs a donné un nouveau dynamisme à la ville.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e moitié 10e siècle Principale : 11e siècle Principale : 12e siècle Principale : 13e siècle Principale : 14e siècle Principale : 15e siècle Principale : 16e siècle Principale : 18e siècle Principale : 19e siècle |
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Informations complémentaires
Ville de Montignac : Note de synthèse
NOTE DE SYNTHÈSE
Comme pour beaucoup d’agglomérations de la région, nous en sommes réduits aux conjectures quant à la naissance et au commencement de l’histoire de la ville de Montignac : les premiers documents conservés datent seulement du Xe siècle et aucune fouille archéologique n’est venue mettre au jour des vestiges antérieurs ou contemporains à ces documents. Les études récentes restent peu nombreuses et relativement succinctes, à l’exception notable des travaux de Bernard Fournioux. Cette synthèse sur la ville ne délivre donc des résultats qui ne peuvent être que provisoires, susceptibles d’être révisés dans un proche avenir.
1. La formation de l’agglomération
1.1 Une occupation rurale du Ier au XIe siècle ?
La désinence latine de son nom, le vocable de son église paroissiale (Saint-Pierre-ès-liens) ainsi que sa prééminence sur les autres églises de la future châtellenie, la présence de vestiges matériels du Haut-Empire dans des sites de son voisinage (à Brénac et au Chambon) [1] et sa proximité de l’itinéraire de longue distance de Limoges à Cahors [2] plaident en faveur d’une occupation du site dès l’époque gallo-romaine et une évangélisation précoce, dès la période comprise entre le Ve et le VIIe siècle [3]. C’est donc probablement à l’époque paléochrétienne que remonte la fondation de l’église Saint-Pierre, bâtie au bord de la Vézère non loin de sa confluence avec la petite rivière La Laurence. Cette église conserve sa fonction paroissiale jusqu’au XVIIIe siècle ; elle est représentée sur la carte de Ferry en 1696 et encore sur la carte de Belleyme en 1768 – elle est indiquée comme ruinée dans ce dernier document.
1.2 La genèse du bourg castral au XIe siècle
L’installation d’un château sur l’éperon rocheux dominant la vallée a contribué au phénomène connu sous le nom d’incastallamento assez habituel aux XIe et XIIe siècles, un bourg à vocation économique profitant de la fortification du château pour se développer à ses pieds. A Montignac, ce développement en contrebas du versant sud du coteau jusqu’au bord de la Vézère, a donc généré, selon un schéma répandu en Périgord, ainsi qu’en Agenais [4], la création d’un nouveau centre de peuplement, éloigné d’1,5 km de l’église paroissiale et de son cimetière, demeurés au bord de la Vézère. Le château et le bourg voient ainsi la fondation de deux nouvelles églises, l’une, Saint-Thomas, de nature priorale, l’autre, Sainte-Marie (future église du Plot), d’origine seigneuriale, au centre du bourg. L’église paroissiale de Saint-Pierre garde cependant sa prééminence jusqu’au milieu du 18e siècle – des nobles, tenant à être inhumés dans leur tombeau familial, s’y font encore enterrer au cours de la première moitié du XVIIe siècle [5].
Forteresse devenue le siège d’une importante châtellenie au cours de la « révolution castrale » du XIe siècle, le château possède sa propre chapelle placée sous le vocable Saint-Sauveur (attestée en 1153), et une motte castrale (appelée, au XVIIe siècle, la motte de Vilhac). En contrebas, le bourg castral est enfermé sans doute déjà par une enceinte à l’est, au sud (en bordure de la Vézère), et à l’ouest. Un marché est établi au cœur de la ville dès 1070.
2. Le domaine seigneurial
Situé aux confins du comté de Périgord et de la vicomté de Limoges, Montignac émerge en tant que siège d’une châtellenie majeure entre le début du XIe et le XIIe siècle. Vaste ensemble territorial composé de quatorze paroisses en 1365 [6], le châtelain y exerce les droits de haute, moyenne et basse justice, et perçoit de nombreuses redevances seigneuriales.
Les seigneurs châtelains de Montignac disposent de nombreux droits sur le bourg castral, qui leur apportent des revenus importants : droits de péage par terre et par eau, droits sur les deux moulins banaux dans la cité (moulins de Montignac et de Bonbarrau), droits de pêche sur la Vézère, droits sur les marchés, droits sur les fours banaux (concédés en 1310 aux Frères mineurs).
Par ailleurs, la multiplication des acensements à partir du XIIIe siècle, qui a pour effet de réduire la part du domaine direct, mais aussi de contribuer au phénomène de « dispersion » ou de « redéploiement des mesnies » défini par Jean Richard ou Dominique Barthélemy (phénomène qui consiste au départ des milites castri de l’emprise du castrum ou du bourg castral pour de petits fiefs campagnards relevant directement du châtelain), permet aux seigneurs de Montignac de percevoir de nouvelles redevances. Ainsi, en 1402, 526 tenanciers, qui occupent 130 exploitations agricoles, dépendent-ils directement de la châtellenie de Montignac. Les seigneurs perçoivent les dîmes de blé ou de vin (en fonction des paroisses), d’autres redevances en nature (froment, seigle, avoine, fèves, châtaignes) ou en argent.
3. L’essor urbain au Moyen Âge (XIIIe-XIVe siècles)
3.1 Le développement de la petite cité castrale
La ville de Montignac a connu une grande période de prospérité, d’essor économique et de croissance démographique au XIIIe et au XIVe siècle, comme en attestent de nombreuses constructions et fondations : l’église du Plot, le couvent des Cordeliers, l’hôpital, le pont, plusieurs maisons de notables et des moulins datés de ces deux siècles (Annexe 4). Au cours de cette période faste, le seigneur-châtelain, Arnaud de Pons, octroie aux habitants de Montignac, « tam infra clausuram murorum quam extra locumdem in barriis et edificiis », une charte de privilèges et de franchises (1269), qui est renouvelée à plusieurs reprises, en 1277, en 1314 et en 1368. Cette charte, qui exonère les habitants de la ville de la taille et des autres taxes habituellement levées sur les habitants d’un bourg, contribua sans nul doute à attirer de nouveaux venus dans la cité. La mention latine précitée de la charte des premiers privilèges attestent également qu’à cette date, la ville s’étendaient hors de ses limites castrales, des barris s’étant déjà constitués hors les murs : à l’est, le faubourg de La Place (autour de l’actuelle Place d’Armes), au nord-est, le faubourg du Bonbarau (développé en direction de la croix de Dalo, le long de l’actuelle rue de Juillet), à l’ouest et au nord, les faubourgs du Beynaguet, et de La Combe, au sud, sur la rive gauche de la Vézère, le barri du Chef du pont (l’actuelle quartier de la Pégerie). Des documents postérieurs, de la fin du XIIIe siècle et du XIVe, montrent également – mais sans doute était-ce déjà le cas avant – qu’il y avait à Montignac un certain nombre de milites castri ; en effet, sont mentionnés à Montignac des nobles qui possèdent des maisons ou des cens relevant directement du seigneur-châtelain : parmi d’autres, Pierre de Losse, gardien du sceau du dominus castri de Montignac, détient la « domus de Lossa » située au barri du chef du pont (1299) [7] ; Bertrand de Felets réside dans une maison qui était la porte d’entrée orientale de la ville [8] (appelée, en 1630, la « maison et chasteau en la ville de Montigniac-le-compte quy estoict la maison et seigneurie antienne de Feles [9] »), ouverte sur le faubourg du Bonbarrau ; Raymonde de Montignac, dernière représentante d’une longue lignée de chevaliers en 1400, possède l’hospicium appelé de Salvabuo (Sauveboeuf), qui était la porte sud du bourg castral [10] ; ou encore, l’« hostel noble de Monez » détenu par la famille de Royère aux XVe et XVIe siècles et l’« hostel noble » de La Chapelle qui appartient à « Raimond de Capella » en 1371 [11].
3.2 Un réseau d’établissements religieux
En plus des édifices religieux précités, plusieurs couvents furent créés au Moyen Âge à Montignac grâce à l’appui des châtelains et des grandes familles.
Une occupation de la rive gauche de la Vézère est attestée dès le début du XIIIe siècle (vers 1210) par les hospitaliers grâce à la donation par Reginald de Pons et Marguerite, son épouse, des terrains sur lesquels seront la « domus hospitalis et ecclesia » de l’ordre – cette dernière placée sous le vocable Saint-Jean l’évangéliste. En 1210, Ademar de la Tour et ses frères cèdent à l’ordre tous les droits sur leur moulin de « Cramirac » (le futur moulin de Broussou). Entre 1217 et 1270, un couvent des Frères mineurs est établi à proximité, en bordure de la Vézère. Les deux couvents, des hospitaliers et des Frères mineurs, bénéficient de nombreux dons des châtelains et des familles de Montignac. En outre, le couvent des Frères mineurs accueille la sépulture de membres des familles montignacoises qui résident dans cette partie de la ville, tels les Losse (Guillaume de Losse en 1324 et Jean de Losse en 1471).
Un troisième couvent est établi plus tardivement, sans doute au XIVe siècle, dans ce barri, le couvent des Clarisses – elles quittent Montignac pour être transférées à Sarlat en 1757.
3.3 Les fortifications de la ville, le pont et l’établissement d’un péage au XIIIe siècle
Le mur d’enceinte de Montignac et son fossé, disparus en grande partie à la fin du XVIIIe siècle, sont attestés dès 1269 comme nous l’avons vu. Il est scandé par trois tours ou plus à l’ouest et à l’est ; l’une d’elles est transformée en 1689 par les pénitents en clocher de chapelle [12]. Trois portes défendent l’entrée de la ville : la porte de Felets à l’est, la porte du seigneur de Sauveboeuf au sud et la porte de l’Arnauldie à l’ouest (cette dernière disparaît avant 1718). L’enceinte enferme la ville dans un quadrilatère irrégulier.
L’installation des couvents des Hospitaliers et des Frères mineurs, et la construction d’un pont en pierre reliant les deux rives (il est représenté sur des sceaux des châtelains de Montignac dès 1242 et il est documenté par les textes à partir de 1283) entraînent le développement d’un faubourg au-delà de la Vézère, le barri du Chef du pont.
Les maisons alors construites, alliant fonctions commerciale et résidentielle, se répartissent le long des deux grandes voies qui se recoupent à angle droit et divisent ainsi le barri en quatre cantons [13] : la rue du Chef du pont (« charrieyra del chap del Pon de Montinhiac ») forme un axe nord-ouest/sud-est (actuelle rue de la Pégerie) ; la seconde rue est l’« iter publicum ecclesia hospitali Sancti Joannis Montignaci versus conventum Fratrum minorum » (1484), aussi appelé la « rhue de la chapelle Sainct Jehan de l’hospital au couvent des Frères mineurs » (1657), qui forme l’axe sud-ouest/nord-est – cette rue est en partie reprise, au milieu du XVIIIe siècle, pour constituer la route royale de Montignac à Sarlat (actuelle rue du Quatre Septembre), en prévision de la construction du nouveau pont.
Avec la construction du pont sur la Vézère, les seigneurs-châtelains contrôlent le passage de la Vézère, mais aussi l’accès aux différentes routes qui convergent vers Montignac, depuis Limoges, Cahors, La Rochelle, Périgueux, Toulouse et Montpellier [14]. C’est du moins l’argument que font valoir les habitants de la ville en 1581 après la destruction du pont pour obtenir sa reconstruction. Un poste de péage, appelé « la Patgarie » – il donne plus tard son nom à la rue de la Pégerie –, permet aux seigneurs de prélever des taxes sur les marchandises transitant par Montignac.
Un port, situé en aval du pont actuel, sur la rive gauche de la Vézère au barri du Chef du pont, offre un espace d’accueil pour le transit des marchandises. En 1569, au dire de ses habitants, Montignac « est la ville de plus grand passage du présent pays par ce que venant des Espagnes, de Languedoc, Toulouse, Agenois, Rouergue et Quercy, pour aller es villes de Limoges, Orléans, Paris et plus avant et de la Rochelle, de Bordeaux, Libourne et Auvergne et pays de Lyonnois, Bourgogne, Dauphiné et plus avant [15] ».
3.4 La dérivation de la Laurence et les moulins de Montignac
Le cours de la Laurence, petit affluent de la Vézère se jetant dans la rivière à 2 km en aval de Montignac, est en partie dérivé au Moyen Âge afin d’alimenter plusieurs moulins situés hors de la ville (les moulins banaux de Mouneix et de Lasserre dépendant des fiefs de Mouneix et de Coulonges) et dans la ville (un moulin au barri du Bonbarrau et portant son nom, un autre dans la cité, le moulin banal de Montignac). Cette dérivation, qui s’étendait autrefois sur 3 km de long, est encore aujourd’hui en partie en place et visible : un canal d’un peu plus d’1 m de large bordé de murs en pierre de taille, à ciel ouvert ou couvert d’une voûte à son passage sous les maisons et les rues de la ville. Sa présence se retrouve encore par endroits : plusieurs murs de jardin ou de maisons dans l’ancienne cité et son faubourg du Bonbarrau présentent un arc cintré en partie basse de leur maçonnerie à l’endroit où passe le canal (fig.). La maison du 70, rue de juillet, qui date du XIVe siècle, située dans l’ancien faubourg du Bonbarrau et précisément sur le passage du canal (voûté à cet endroit), suggère que la dérivation fut créée avant elle, sans doute au siècle précédent. La dérivation alimentait dans la ville l’étang dit de la Saboterie, qui était aussi le fossé oriental protégeant l’enceinte du bourg castral.
Pour conclure sur ce qui précède, on comprend que la famille Pons, maître de Montignac au 13e siècle, a fortement contribué au développement des possibilités commerciales du site, en se rendant véritablement maître du franchissement de la rivière par la construction d’un pont maçonné, par l’établissement d’un péage et par la dérivation des eaux de la Laurence sur 3 000 mètres pour satisfaire aux besoins en énergie des moulins banaux et contribuer à la défense du bourg. On retrouve là le même processus intervenu au cours de la même période à Bergerac, dont la famille Pons était également seigneur : comme le pont de Bergerac, celui de Montignac est muni en son centre d’une tour et à son extrémité d’une barbacane, comme la dérivation du Caudeau, la Laurence est dérivée sur 3 kms pour alimenter des moulins hors et dans la ville et le fossé [16].
3.5 Les désastres de la guerre de Cent Ans
La ville a subi des dommages importants au cours du conflit entre la Couronne de France et la dynastie des Plantagenets, lors des sièges successifs qu’eurent à subir la ville et le château. D’abord, en 1392, par le sénéchal de Périgord et le vicomte de Meaux, puis, en 1398, par le maréchal de France Boucicaut et, enfin, lors du siège de février 1437 qui permit la délivrance de la ville par les troupes françaises [17]. Le château, les fortifications et le pont de la ville font l’objet de réparations en 1400 [18] et en 1420, grâce à des aides du comte de Périgord « attendu que en la fortification de notre ville de Montignac et es portes, pons, murailles et autres reparacions d’icelles si aussi ez pons et chemins publiques d’environ de notre dite ville sont de present et peuvent etre de jour en jour a faire plusieurs grands reparations necessaires [19] ». Un état de la châtellenie établi en 1502 révèle l’ampleur des dégâts occasionnés par le conflit armé, dégâts qui restent alors en partie visibles [20].
4. Montignac à l’époque moderne
4.1 La période de reconstruction après la guerre de Cent Ans
Les signes aujourd’hui visibles de la reconstruction concernent essentiellement l’habitat des faubourgs. Au Beynaguet, de nombreuses maisons placées sous la protection directe du château semblent en effet pouvoir être datées de la seconde moitié du XVe siècle et du début du XVIe siècle. La maison à l’angle de la rue de Versailles et de la rue des Jardins, qui date du XIVe siècle, révèle qu’au cours de cette période, les travaux ont aussi été de réaménagement d’édifices antérieurs : percement d’une demi-croisée à listel et bases prismatiques dans l’ébrasement, nouvelles cheminées,… On sait par ailleurs que le pont est restauré dans les années 1470, tandis que le château, qui « était tout détruit et [où il] n’y avait que les vieilles murailles », fait l’objet de travaux de construction dans le dernier quart du XVe siècle, d’abord par Françoise de Bretagne, châtelaine de Montignac, puis entre 1502 et 1519, par son fils, le cardinal Armanieu d’Albret.
En l’absence de documents, il est difficile de savoir si la grande escarpe talutée faisant face à la ville et la grosse tour circulaire à l’est, percées de canonnières à la française, furent bâties à cette époque ou lors des guerres de Religion.
Signe évident de la reprise au tournant du XVIe siècle, le développement du bourg est à ce moment tel que, le 16 mars 1500 (n.st.), le maître des lieux, Alain d’Albret, pour l’« augmentation de [sa] ville de Montignac tant en ediffices que population de gens », accense les terrains situés entre la Vézère et les fossés sud de la ville, pour les lotir à des particuliers en échange d’une rente annuelle de 2 sols tournois et d’un droit d’entrée de 2 écus [21]. Reste que l’architecture de la première Renaissance, voire de la Haute Renaissance, si prégnante dans d’autres villes de Dordogne (Périgueux) ou dans d’autres régions de France, est pour ainsi dire absente du paysage monumental de Montignac [22].
4.2 Les guerres de Religion et leurs conséquences
Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, les guerres de Religion entraînent de nombreuses destructions qui vont freiner durablement l’expansion de la petite cité.
Dès 1560, les protestants se rendent maîtres de la ville, tuent plusieurs prêtres, brisent les autels et pillent les églises [23]. En 1562, le gouverneur pour le roi en Périgord assiège et reprend le château. En 1569, le barri du Chef du pont est pillé et incendié par les troupes protestantes du capitaine Rouverey, tout particulièrement le couvent des Cordeliers (l’ancien couvent des Hospitaliers), où les soldats ont pris leurs quartiers, et le canton nord du barri où se trouve la maison des Losse [24]. En 1580, le capitaine Vivans prend la ville et met le siège au château ; en partant, il détruit le pont.
La paix revenue, Montignac se relève lentement de ses ruines, mais le pont, reconstruit à plusieurs reprises, est à chaque fois emporté par des crues, de sorte qu’à la fin du XVIIe siècle, il n’en subsiste que les piliers en pierre (cf. plan de Ferry, 1696). Dans le même temps, en 1598 et 1599, Henri IV, pour payer des dettes personnelles, dépossède progressivement la châtellenie de Montignac (qu’il détient par sa famille) de ses prérogatives et réduit les limites de sa justice en vendant à des gentilshommes du voisinage de nouveaux droits : tel est le cas pour Jean de Ferrière, qui obtient tous les droits de justice pour Condat et pour Aubas [25], pour Antoine Milon, qui achète les mêmes droits pour la justice de La Renaudie et de La Filolie, et pour François de Boussiers, pour sa seigneurie du Planchat [26]. Finalement, le 7 décembre 1603, Henri IV se résout à vendre le château et la châtellenie de Montignac à François de Hautefort pour 60 000 livres [27].
5. Un nouvel essor urbain : la transfiguration de la ville
5.1 Le renouveau de la ville au XVIIIe siècle...
La déshérence de l’église paroissiale de Saint-Pierre, sa ruine et le développement de la population de la ville entraînent le transfert du siège paroissial au cœur de la cité, dans l’église du Plot, de la même façon qu’au siècle précédent, l’église Saint-Georges de Brenac, désaffectée, avait été transférée à la chapelle Saint-Jean de l’hôpital, dans le barri du Chef du Pont.
La grande affaire de ce siècle à Montignac est cependant la construction de la route royale de Sarlat et Limoges[28]. Un plan de Montignac (sans date, vers 1750 ; fig.) figure le tracé de la route peu après son achèvement dans la ville : sur la rive gauche de la Vézère, reprenant l’ancienne rue de la chapelle Saint-Jean de Montignac au barri du Chef du pont, la nouvelle voie contourne en partie Montignac par le sud pour rejoindre la Vézère à l’emplacement du futur pont ; sur la rive droite, la route royale reprend le tracé de l’ancien chemin en direction d’Hautefort.
La création de cette grande voie est le préalable à l’édification d’un nouveau pont sur la Vézère, pour remplacer l’ancien emporté par une crue en 1620[29]. Des lettres des intendants de Guyenne au ministre Trudaine nous apprennent que le projet remonte aux années 1740 ; il n’est finalement réalisé qu’à partir de 1766 ; il est terminé en 1777. La nouvelle route et le pont de Montignac, évitant aux marchands de passer par Brives, permettent de rendre plus direct l’axe de circulation de Toulouse à Limoges. La ville de Montignac est la principale bénéficiaire de ces travaux.
C’est aussi au cours de cette période que disparaissent définitivement les derniers vestiges de l’enceinte médiévale de Montignac, qui enfermaient la ville. A la veille de la Révolution encore, en 1786, dix maisons placées en bordure de la Vézère sont abattues pour former un quai le long de la rivière, en amont et en aval du pont [30].
Dans le même temps qu’est débuté le pont l’intendant de Guyenne Boutin décide d’implanter une manufacture de textile à Montignac (1765) [31]. La fabrique, qui accueille près de 150 fileuses, est installée dans une partie des locaux de l’ancien couvent des Clarisses. Mais si l’affaire périclite assez rapidement (1767), l’ensemble du couvent étant désormais dévolu au nouvel hôpital de Montignac, il n’en demeure pas moins que la petite ville connaît un essor qu’elle n’avait pas connu depuis le Moyen Âge et dont témoignent nombre de maisons bâties ou rebâties dans la seconde moitié du siècle (Annexe 5). Ces maisons se reconnaissent dans le paysage architectural de la ville à leur façade sur rue entièrement bâtie en pierre de taille, à leurs fenêtres à linteau délardé en arc segmentaire, à leurs toits à brisis couverts en ardoise taillée, à leurs balcons en fer forgé à entrelacs ou encore à leur angle traité en adoucissement.
L’exploitation plus intensive de la vigne[32] au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle est certainement l’un des facteurs déterminants, avec la création de la route royale et du pont, du développement important de la cité à ce moment ; la planche 23 de la carte de Belleyme levée en 1768 à Montignac révèle l’ampleur de l’emprise des parcelles viticoles sur les coteaux environnants.
5.2 …et dans la première moitié du XIXe siècle
La période révolutionnaire est un frein au développement de la cité, mais très vite cependant, devenue chef-lieu de district (de 1790 à 1795), puis de canton, la ville connaît à nouveau une forte croissance démographique, la population passant de 2 600 habitants en 1793 à 4 010 en 1851 [33]. Par ailleurs, la création de la route de Toulouse à Limoges au siècle précédent entraîne le lotissement, au début du XIXe siècle, du quartier ouest de l’ancien barri du Chef du pont par de grandes maisons de notables (maison Duchêne, maison Lalue, demeure puis hôtel de voyageurs dit Grand hôtel du soleil d'or,…). A cette période correspond la tentative de rendre la Vézère navigable par la destruction des moulins et des digues qui encombrent son cours, et l’aménagement des quais. Nombre de maisons sont également construites ou reconstruites au cours de cette période au cœur de l’ancienne cité (cf. Repérage urbain), signe du dynamisme de la construction au XIXe à Montignac. Ces constructions concernent les autres axes de l’ancienne route royale, ainsi que le dégagement du pont sur la rive droite (place de la Liberté). Elles s’incluent dans un vaste plan d'alignement des maisons de Montignac qui n’a cependant été qu’en partie réalisé [34].
6. La seconde moitié du XIXe siècle et le XXe siècle : le temps du déclin ?
A l’aune de la première moitié du siècle et de la conjoncture économique nationale, cette période aurait dû être pour Montignac celle du plein essor et d’un « âge d’or » : il n’en fut rien. Le phylloxéra, qui se répand dans les années 1860-1880 dans les vignes montignacoises, ravage la quasi-totalité des plants, de sorte que la petite cité commence à se dévitaliser, la population passant de 4 010 habitants en 1851 à 3 102 en 1901, soit une baisse de 22 % de la population en un demi-siècle [35]. Le développement d’une petite industrie liée au bois, comme les établissements Chaux en 1899 et l'usine Lajunias, et la mise en place, tardive dans le siècle (1899), de la ligne de chemin de fer ne changent rien à la situation.
Avec la crise, l’époque des destructions succède à celle des constructions – à l’exception notable de l’église paroissiale, bâtie a novo par l’architecte Jules Mandin, de 1895 à 1897. Mais, faute de crédits, l’érection de la tour-clocher, n’a lieu qu’en 1933. En 1923, l'étang de la Saboterie est comblé, et la dérivation de la Laurence est enterrée [36].
La découverte de la grotte de Lascaux en 1940 puis l’aménagement de ses abords pour accueillir l’afflux toujours plus important des visiteurs a donné un nouveau dynamisme à la ville.
Documentation
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- BnF, Fonds Périgord, 47 (Lespine) : Villes clauses, M-Z. Montignac, fol. 24 et suiv. : Privilèges de Montignac. 1269, 1314, 1368 (n. st.) et 1517 (n.st.), (copie 18e).
- A.D. Pyrénées-Atlantiques, E 607. Inventaire des archives du château de Montignac fait en 1546, fol. 380. Mention de la présentation du serment de fidélité rendu
par les habitants de Montignac à Archambaud, comte de Périgord en 1361.
- BnF, Fonds Périgord, tome 9, 4e recueil. (A.D. Pyrénnées-Atlantiques, E 778, liasse 45, pièce n° 7, vidimus en parchemin) Lettre de Charles, duc d’Orléans comte de Périgord, accordant une aide aux habitants de Montignac pour contribuer aux réparations des fortifications de la ville. 10 mai 1410
- BnF, Fonds Périgord, tome 9, 4e recueil. (A.D. Pyrénnées-Atlantiques, E 641 liasse 45, pièces n° 3 et 6, vidimus en parchemin) Lettres de Charles, duc d’Orléans comte de Périgord, appelant les habitants de Montignac à contribuer financièrement aux réparations des fortifications de la ville. 1er octobre 1419 et 5 février 1420 (n.st.)
- AD Dordogne, 1 Mi 158 (Fonds Périgord), fol. 168v°. Procès-verbal de l’incendie mis au couvent des cordeliers et au barri du chef du pont par les troupes protestantes du capitaine de La Rouverey le mardi 26 octobre 1569. 28 octobre 1569 (copie)
- AD Dordogne, 1 Mi 158 (Fonds Périgord), fol. 169v°. Acte par lequel les habitants de Montignac réclament la réédification de leur pont après sa destruction par Vivant en mars 1580. 6 mai 1581 (copie)
- AD Dordogne, 2 E 1828/25-68. Trouble fait dans le passage des bateaux par les habitants de Montignac « en raison du passage estably de temps immemorial ». Mention du « port de ladite rivière ». Antoine du Moustier, homme préposé au droit de passage. 10 avril 1671.
- AD Dordogne, 1 Mi 158 (Fonds Périgord), fol. 243 et suiv. Aveu de la châtellenie de Montignac relevant du roi à cause de sa comté de Périgord. s.d. (février 1688 ; copie).
- AD Gironde, C 1842. Correspondance de MM. Boucher et de Tourny, intendants de Guyenne, avec MM. Les ministres Orry et Trudaine et leurs subdélégués, concernant la répartition des fonds des ponts et chaussées, la reconstruction du pont de Montignac, les visites, les plans, devis et adjudications des ouvrages relatifs à la navigation des rivières de Lot, la Baïse et la Vézère, etc. 1742-1747.
Documents figurés
- Arch. départ. Gironde, 3 JC 17. Recueil de cartes, plans et profils des ouvrages faits pour la navigation de diverses rivières, levez par M. Ferry, dans la visite qu’il en à faite à la fin de l’année 1696 (orig. en papier, lavis de couleurs. Ouvrage ms. relié, couv. maroquin rouge, tr. dorée). Extrait d’une carte de la rivière de la Vézère, 1696.
- Arch. départ. Gironde, 2 Fi 1108 (orig. en papier, lavis de couleurs). Extrait d’un plan de la ville et des environs de Montignac le Comte, s.d. (avant 1758).
- A.D. Dordogne, 3 P 3 3210 à 3220. Plan cadastral de la commune de Montignac, 1813.
- Arch. comm. Montignac. Plan dressé par De Guerey, géomètre, d’après les ordres de Mr. Bosredon, maire. Plan d’alignement de la ville de Montignac, 31 mai 1835.
Bibliographie
- ARAGUAS, P., FAYOLLE-LUSSAC, B., GAUTHIER, M., MARQUETTE, J.-B. Recherches sur l’habitat fortifié d’époque médiévale en Périgord. Bordeaux, Université de Bordeaux III, CROS, 1981.
- AUDIERNE, abbé F.-G. Le Périgord illustré : un guide monumental. Périgueux : impr. Dupont, 1851.
- CHAMPEVAL J.-B. « Hommages du comté de Périgord en 1541 rendus à Henri roi de Navarre, sire d’Albret, comte de Périgord, comme tel. » Bull. de la Société Historique
et Archéologique du Périgord. t. XXV (1898), p. 371-376
- COSME L., « Notice de la Généralité de Bordeaux ouvrage envoyé au conseil du commerce en 1785 par François-de-Paule Latapie, inspecteur des Manufactures », Archives historiques du département de la Gironde. t. xxxv (1900), p. 314 et suiv.
- « Extrait d’un mémoire du seigneur d’Albret… », Chroniqueurs du Périgord. 1854, t. 2, p. 134-140.
- FAVALIER, J. Auriac-du-Périgord : histoire et chronique. Périgueux : Découverte des civilisations, 2000.
- FAYOLLE, A. de. « Les mottes féodales en Périgord », Bull. de la Société Historique et Archéologique du Périgord. t. XXXVIII (1911), p. 115.
- Les privilèges et franchises de Montignac, de 1269, ont été publiés par FOURNIOUX B., « Le bourg castral de Montignac, ses lettres de franchises et de libertés », dans la revue Mémoire de la Dordogne (revue des archives départementales de la Dordogne), n° 5, d’après une confirmation de ces privilèges par Hélie Rudel le 12 janvier 1277 (n.st.).
- FOURNIOUX, B., « Le paysage agraire de la châtellenie de Montignac et son environnement humain à la fin du Moyen Age », Bull. de la Société Historique et Archéologique du Périgord. t. CXXVII, 2000, p. 139-162.
- FOURNIOUX, B. Montignac au Moyen âge : histoire du peuplement et de l’occupation du sol. Périgueux : Bernard Fournioux, 2002.
- GAILLARD, H., GIRARDY-CAILLAT, C., CHEVILLOT, C., et al. La Dordogne. 24/1 (Carte archéologique de la Gaule). Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
Ministère de la Culture, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, 1997, p. 166-168.
- GOURGUES (de), A. La Dordogne, Dictionnaire topographique du département. Paris, 1873, réed. 1992, p. 207.
- MARQUAY, J. Montignac-sur-Vézère, pages de son histoire et de sa vie religieuse. Montignac : impr. d’E. Leymarie, 1938.
- PENAUD, G. Dictionnaire des châteaux du Périgord. Bordeaux, éd. du Sud-Ouest, 1996, p. 189.
- REMY, C., « Une autre mutation : la dispersion de la chevalerie hors du castrum et ses effets sur la structure des sites », COCULA, A.-M., et COMBET, M. (dir.) Château, naissance et métamorphoses. Actes des Rencontres d’Archéologie et d’Histoire en Périgord les 24, 25 et 26 sept. 2010. Paris : diff. De Boccard, 2011, p. 73-91 (spécialement fig. 1 p. 77).
- SORBIER, P. du. « Ancien mur d’enceinte de la ville de Montignac le Comte en Périgord », BSHAP. 1950, t. LXXVII, p. 98-111.
[Note d’un dossier plus complet aux archives de la Société ; plan ; photographies, notamment de la tour dite des Pénitents]
- TARDE J. Les chroniques de Jean Tarde, chanoine théologal et vicaire général de Sarlat…, Paris : Oudin/Picard, 1887.
NOTES
[1] GAILLARD, H., GIRARDY-CAILLAT, C., CHEVILLOT, C., et al., La Dordogne. 24/1 (Carte archéologique de la Gaule), Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Ministère de la Culture, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, 1997, p. 166-168.
[2] TRASSAGNAC Dr. « Le réseau d’Agrippa dans le département de la Dordogne », Bulletin de la Société Historique et archéologique du Périgord, t. LXIV, 1937, p. 260 ; BARRIERE P. « Les voies antiques du Périgord et leurs rapports avec les limites de cité », Bulletin de la C.T.H.S., section géographie, 1939, p. 14 ; FOURNIOUX B. « Contribution à la connaissance des grands itinéraires médiévaux périgourdins », Archéologie médiévale, n° 17, 1987, p. 127-141.
[3] FOURNIOUX B. Montignac au Moyen âge : histoire du peuplement et de l’occupation du sol, Périgueux, 2002, p. 13. Sur la problématique de la génèse des bourgs castraux et leur évolution, voir spécialement : REMY C. « Une autre mutation : la dispersion de la chevalerie hors du castrum et ses effets sur la structure des sites », in COCULA A.-M. et COMBET M., Château, naissance et métamorphoses, Actes des rencontres d’Archéologie et d’Histoire en Périgord, les 24, 25 et 26 sept. 2010, Bordeaux : Ausonius Editions, 2011, p. 73-91 ;
[4] Sur cette question, voir : FRUGIER D. et SERAPHIN G. Ville de Fumel, évaluation archéologique et architecturale, S.R.A., 1995.
[5] BnF, Département des manuscrits, Carré de d’Hozier 251 (dossier famille Felets), fol. 171r°-171v° : Testament d’Etienne de Felets, 11 février 1542 (n.st.). Ce gentilhomme demande à être « inhumé aux tombes et monumens de son feu pere en l’église parroissiale de St Pierre de Montiniac ». Ibid, fol. 191r°-193v° : Etat du
compte de Madame Marguerite de la Caraulie. Mention du décès de son mari Jean de Félets au château de Peyraux au mois de mai 1633 ; son « corps fust porté aud. Feletz et de là à l’esglize St Pierre de Montignac où il fust enterré aus tombeaus de ses predecesseurs ».
[6] Le domaine sera en partie aliéné au XVIe siècle par la famille d’Albret. Voir plus loin,
[7] Cette maison, qui appartient encore à la famille Losse au milieu du 16e siècle, est brûlée par les protestants en 1569 : « […] avant partir de lad. ville, [les ennemis] mirent le feu audit barry [du chef du pont] et aux quatre canton d’icelluy, memes devers le costé du pont à plusieurs maisons, à celle du seigneur de Losse qui étoit a l’un desdits quantons […] » (AD Dordogne, 1 Mi 158 (Fonds Périgord), fol. 168v°. Procès-verbal, 28 octobre 1569).
[8] Bertrand de Felets rend hommage, comme habitant noble de Montignac, en 1314 (AD Dordogne, 1 Mi 158 (Fonds Périgord), fol. 24). La fonction de la maison des Felets à Montignac comme porte de la ville est encore attestée à la fin du 16e siècle : BnF, Pièces orig. 1132 (fr. 27 616), dossier n° 25 951 (de Ferrières, seigneurs de Sauveboeuf), pièce n° 6 et suiv., spécialement p. 9 : Mention de « la rue qui tend de la porte appellée de Feletz a la croix de Dalou » (actuelle rue de Juillet).
[9] BnF, département des manuscrits, Carré d’Hozier 251, fol. 189r°-190v° : Etat et dénombrement des biens de la maison de Félets, s.d. (1630), spécialement fol. 189v°.
[10] Cette maison, attestée en 1400-1407, l’est encore en 1451 comme la « porta seu claudura domini de Salvobove » et en 1509-1512 : elle appartient alors à Jean de Ferrières. En 1686, elle entre dans la famille Losse (AD Dordogne, 3 E 2286, fol. 15r° et 20v° (1451), fol. 53 (1452), cité dans FOURNIOUX B., Montignac au Moyen âge…, op. cit., p. 40-41 et note 104).
[11] FOURNIOUX B., Montignac au Moyen âge…, op. cit., p. 43.
[12] Ibid., p. 40.
[13] Cette organisation caractéristique du barri du Chef du Pont est décrite dans le procès-verbal de 1569 (cf. note 5) et sur le plan de
Montignac du milieu du 18e siècle (AD Gironde, 2 Fi 1108).
[14] AD Dordogne, 1 Mi 158 (Fonds Périgord), fol. 169v°. Acte par lequel les habitants de Montignac réclament la réédification de leur pont après sa destruction par Vivant en mars 1580. 6 mai 1581 (copie).
[15] Ibid.
[16] LABORIE Y. « Bergerac, Dordogne », in HIGOUNET Ch., MARQUETTE J.B. et WOLFF Ph., Atlas historique des villes de France, Paris : Editions du CNRS, 1984.
[17] TARDE J. Les chroniques de Jean Tarde, chanoine théologal et vicaire général de Sarlat…, Paris, 1887, p. 149, 150, note 1 p. 151.
[18] AN, K 1235, cité par FOURNIOUX B., Montignac au Moyen âge…, op. cit., p. 31 et note 69.
[19] BnF, Fonds Périgord, tome 9, 4e recueil. (A.D. Pyrénées-Atlantiques, E 641, liasse 45, pièces n° 6) : Lettres de Charles, duc d’Orléans, comte de Périgord. 5 février 1420 (n.st.).
[20] « Extrait d’un mémoire du seigneur d’Albret », Chroniqueur du Périgord et du Limousin, t. II (1854), p. 134-140, spécialement p. 138.
[21] AD Pyrénées-Atlantiques, E 780. Acensement de divers terrains situés à Montignac, 16 mars 1499 (v. st.), cité in FOURNIOUX B., Montignac au Moyen âge…, op. cit., p.
66.
[22] A noter une exception, la maison du Sorbier, actuel hôtel de La Roseraie, qui présente les vestiges d’une porte à décor de disques et de losanges (martelés).
[23] TARDE J. Les chroniques…, op. cit., p. 228.
[24] AD Dordogne, 1 Mi 158 (Fonds Périgord), fol. 168v°. Procès-verbal de l’incendie du 26 octobre 1569. 28 octobre 1569. TARDE J. Les chroniques…, op. cit., p. 251 et note 4.
[25] Bnf, PO 1132 (fr. 27 616), dossier n° 25 951 (de Ferrières, seigneurs de Sauveboeuf), pièces n° 6 et suiv. Vente à Jean de Ferrières, seigneur de Sauveboeuf, des droits de justice d’Aubas et de Condat, 23 juillet 1598.
[26] AD Pyrénées-Atlantiques, B 1191. Vente de la justice du « Penchat, autrement Mourgue », à François Boussier, 1598 (actes disparus).
[27] FOURNIOUX B., Montignac au Moyen âge…, op. cit., p. 32.
[28] AD Gironde, C 1836. Correspondance de M. de Tourny, intendant de Bordeaux, avec les subdélégués, notamment sur les travaux, par corvée, sur le
chemin de Limoges à Sarlat, sur la partie du pont de Labance à Montignac. 1754-1763.
[29] Mention dans une lettre de l’Intendant de Guyenne Boucher au ministre Trudaine du pont détruit « il y a près de 80 ans » (AD Gironde, C 1842, pièce
n° 10. Lettre de Trudaine à Boucher, 24 décembre 1742).
[30] MARQUAY J., Montignac-sur-Vézère, pages de son histoire et de sa vie religieuse, Montignac : impr. d’E. Leymarie, 1938, p. 116.
[31] AD Gironde, C 31, pièces n° 30 et 31 : Lettres adressées par le prieur Pomarel, prieur de Brenac et Montignac, à l’intendant de Guyenne Boutin à propos de la manufacture de Montignac qu’il dirige, 17 et 31 décembre 1766.
[32] La vigne est attestée dès le milieu du 13e siècle à Montignac (AD Pyrénées-Atlantiques, E 776 : Transaction passée entre Geoffroi de Pons, seigneur de Montignac, et Renaud de Pons, son fils aîné d’une part, et Raimond, abbé de St Amand d’autre part (1251 v. st. / vidimus de 1362). Mention.
[33] Notice communale de Montignac sur Ldh/EHESS/Cassini [Consulté le 13/07/2013]. URL : http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=23521#
[34] AD Dordogne, 12 0 322 : plan d’alignement de Montignac, 1835.
[35] Notice communale de Montignac sur Ldh/EHESS/Cassini [Consulté le 13/07/2013]. URL : http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=23521#
[36] AD Dordogne, 12 0 322.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA24001350 |
Dossier réalisé par |
Pagazani Xavier
|
Cadre d'étude |
|
Aire d'étude |
Vallée de la Vézère |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2012 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ville de Montignac, Dossier réalisé par Pagazani Xavier, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/838dbeb4-dd86-4fc0-9254-75ad7391230f |
Titre courant |
Ville de Montignac |
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Dénomination |
ville |
- Annexe 1 : Grille de repérage des Maisons, hôtels et immeubles de la ville de Montignac
- Annexe 2 : Bilan statistique de la grille de repérage des Maisons, hôtels et immeubles de la ville de Montignac
- Annexe 3 : Note de synthèse et documentation sur la ville de Montignac
- Annexe 4 : Liste des édifices des XIIIe et XIVe siècles de la ville de Montignac
- Annexe 5 : Grille de repérages des dates portées des Maisons, hôtels et immeubles de la ville de Montignac
- Annexe 6 : Bilan statistiques des dates portées des Maisons, hôtels et immeubles de la ville de Montignac
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Montignac