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Moulin à farine, puis usine de papeterie, de cartonnerie, atelier de reliure, imprimerie et filature de laine Ardant frères

France > Nouvelle-Aquitaine > Haute-Vienne > Isle

Une papeterie est attestée au moulin Romanet dès 1775. La famille Ardant s'y installe en 1804. En 1844, elle est mentionnée sous le nom d' "Imprimerie mécanique Ardant" : Elle produit du carton et du papier à partir de chiffons et de paille avec des presses à bras et des presses mécaniques mues par moteurs hydrauliques. Parallèlement, se développe sur le même site, une activité de filature de laine. Entre 1800 et 1840, les ateliers se construisent et s'ajoutent en fonction des besoins. La société Ardant possède de plus, des bureaux, une imprimerie, une librairie et des ateliers de reliure à Limoges (rue Mirabeau et rue du Pont-Hérisson, disparue lors du percement entre 1914 et 1935 de la rue Jean-Jaurès). Ce ne sont pas moins de 150 personnes qui travaillent sur les trois sites vers 1860. La société alors connue sous le nom d'Ardant frères, profite du prestige familial (Louis Ardant est à la fois maire et président de chambre consultative des manufactures de Limoges). Elle est avec quelques consoeurs, une des ambassadrices industrielles du Limousin aux Expositions universelles. Au cours de la deuxième moitié du 19e siècle, la production réduit progressivement (arrêt de l'activité textile) tout en se spécialisant dans les ouvrages religieux (livres de prières ou missels). Une maison ouvrière, transformée aujourd'hui en maison individuelle d'habitation, est construite en face de l'usine vers 1900, tandis que le directeur, M. Ardant s'installe en surplomb de l'usine, dans une demeure au Bas-Cluzeau. L'activité s'arrête définitivement entre 1950 et 1955. Les bâtiments sont abandonnés, puis en partie détruits (partie sud-est) par les successifs remaniements de la Route nationale 21 (1966 à 1974). Ne subsistent aujourd'hui qu'une maison de gardien et les anciens ateliers de reliure et d'emballage édifiés dans la première moitié du 19e siècle. En 1841, l'entreprise emploie 36 hommes, 4 femmes, 10 enfants. En 1869, la filature de laine bénéficiant de l'énergie d'une roue hydraulique de 25 CV, possède 4 machines à carder (4 cardeuses), 8 métiers à filer de 100 broches chacun (8 fileurs et 4 enfants pour l'aide). En 1884, 49 ouvriers travaillent à l'imprimerie, 5 à la fabrique de cartons et 9 à la filature. Lors de la fermeture, 20 ouvriers travaillaient encore dans les locaux, essentiellement à la reliure.

Périodes

Principale : 18e siècle

Principale : 1ère moitié 19e siècle

L'ancienne usine est implantée entre la Vienne, la route Nationale 21 et le pont de chemin de fer, elle est entourée par un mur en granit. Deux bâtiments, en moellon de granit en partie enduit, sont installés parallèlement au cours d'eau. D'une part, l'ancienne maison de gardien, d'un étage carré, couverte d'un toit en pavillon en tuiles creuses et marquée par des jambages de fenêtres en chaînes de briques, est disposé en bordure de route. D'autre part, en retrait, les anciens ateliers de reliure, d'empaquetage et d'expédition se succèdent dans deux bâtiments alignés et séparés par un quai de déchargement dont la couverture dans la 1e moitié du 20e siècle permet l'unification de l'ensemble. Ce dernier, essentiellement en rez-de-chaussée surélevé et muni d'un étage de soubassement, est caractérisé par sa disposition en enfilade. D'une facture simple, il est tout de même agrémenté par une corniche en brique, décorée de denticules. Il est couvert d'un toit à long pans en tuiles creuses et mécaniques.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Haute-Vienne , Isle , RN-21

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Romanet

Cadastre: 1812 (A1 237 à 239), 2005 (BE 72, 73), 2005 BH 51

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