Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Située à l'est de Saint-Léon, la ferme de Monbazillac fut peut-être bâtie au XVIe ou au XVIIe siècle, comme le suggèrent les caractéristiques stylistiques de deux petites fenêtres du bâtiment principal : l'une ouvrant le mur gouttereau ouest (côté cour), munie d'un simple cadre à chanfrein droit, l'autre ouvrant le mur-pignon sud, avec un appui saillant. D'évidence, ce bâtiment avait plusieurs usages dès sa construction : une pièce d'habitation au sud, une grange-étable au nord. Construit parallèlement à la pente du coteau, il était alors haut d'un seul niveau et, adossé aux terres du coteau, le rez-de-chaussée étant un étage de soubassement. En 1813, la ferme et son petit domaine appartenaient à une certaine Jeanne Ludière, veuve Lafon. Les terres alentours étaient essentiellement des terres labourables à l'est, sur les terrains les plus plats, et des vignes à l'est, sur le coteau remontant en pente douce.

A une date qu'on ignore, sans doute dans le courant du XIXe siècle, il fut agrandi au nord de deux mètres environ, percé d'une grande porte charretière au centre du mur gouttereau ouest et surhaussé d'un petit étage carré. Ces travaux visaient à clairement différencier et hiérarchiser les fonctions à l'intérieur du bâtiment : désormais, le rez-de-chaussée est entièrement dévolu aux fonctions agricoles, tandis que l'étage sert à l'habitation au sud et au stockage au nord. La nouvelle partie nord, percée de deux petites fenêtres au rez-de-chaussée, servait sans doute à la vinification ; le mur gouttereau ouest possède plusieurs pierres saillantes disposées à mi-corps et faisant office d'anneaux pour attacher du bétail ou des animaux de traits.