Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le moulin Brulon était un moulin banal dépendant de la seigneurie de Persac, tirant sans doute son nom de la famille Brûlon, seigneurs de la Brulonnière à Persac. D'après le baron d'Huart, un bail de 1443 indique que la banalité du moulin s'étendait sur une vingtaine de maisons du bourg de Persac, le village de Breux, six maisons à Chaumeil, quatre au Grand Port, les Mâts, deux maisons de la Bussière, le Grand et le Petit Breuil, les Sanguinières (hameau disparu aujourd'hui), quatre maisons de Torfou, la Courée, la Baudière, Pret, le Ruchy, les Brousses, la Grenaudière et deux autres hameaux situés sur les communes d'Adriers (Prun) et de Moussac (Puicortet). Il rapportait au seigneur tant en farine (de froment et de seigle) qu'en livres d'argent, en volailles, huile et fournitures diverses. Lorsque la seigneurie de la Brûlonnière est adjugée à François le Maistre en 1669, le moulin est exploité par Jean Valade.

En 1811, lors de l'établissement du cadastre, il s'agit d'un moulin à deux roues verticales. Il est vendu en 1818 avec l'ensemble de la "terre de Persac" à Emile de la Besge qui s'en porte acquéreur, avec le château de la Brulonnière. A la fin du 19e siècle, le moulin est devenu la propriété de Gabriel Pascault-Dumas qui a hérité du domaine de Chaumeil constitué par son père, où il réside. Une augmentation de construction sur le moulin est déclarée achevée en 1880.

Le moulin semble avoir été affermé à René Delage (que l'on retrouve par la suite au moulin de Fontperron) entre 1805 et 1813. A partir de 1846, les recensements de population permettent de suivre les différents meuniers : Jean Bertrand y est recensé en 1846 et 1851, puis Sylvain Joyeux en 1856, en 1861 où il travaille avec un domestique (Chartier Jean) et à nouveau seul en 1872, 1876, 1881, date à laquelle ils ne sont plus que deux, lui et sa femme, à vivre au moulin Brûlon. Il est à nouveau recensé avec un neveu en 1886, puis c'est un nouveau meunier, Auguste Dupuis, qui est recensé en 1891 et 1896. On trouve ensuite François Brugier en 1901, Louis Perrin en 1906 (il devient ensuite meunier au Petit Port), Jean Goyer en 1911, idem en 1921, avec son gendre Maxime Chevrier, et enfin en 1926. C'est le dernier meunier, l'activité est abandonnée lors du recensement suivant en 1931, puisque c'est un journalier qui habite le Brulon, devenu une ferme.