Château

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Angles-sur-l'Anglin

Un certain Gilbert du castellum d’Angles apparaît vers 1025 dans une charte de donation à l’abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers. Pour Jacques Duguet, ce personnage n’est que le gardien du château qui appartient à l’évêque de Poitiers Isembert, fondateur de l’abbaye Sainte-Croix d’Angles avant 1047. La famille des évêques de Poitiers conserve le contrôle d’Angles jusqu’à la fin du 11e siècle.

Vers 1100, Hugues VI de Lusignan est désigné comme seigneur du château. On ne sait précisément comme il en devient le possesseur (spoliation ? inféodation ?). Quoiqu’il en soit, Angles est tenue par la branche des Lusignan-Lezay, en coseigneurie jusqu’au milieu du XIIIe siècle. En 1267, Guillaume de Lezay cède sa part à l’évêque de Poitiers en échange de la terre de Villefagnan. L’évêque rachète par la suite d’autres parts de la châtellenie, qui reste dans la mense épiscopale tout au long du Moyen Âge. Les comptes signalent d’importants travaux dans la seconde moitié du 15e siècle et au début du 16e siècle, pour restaurer les fortifications après la guerre de Cent ans et pour aménager les logis.

Abandonné dès le début du 18e siècle, le château est laissé à la ruine. Il est acheté en 1923 par la société des Antiquaires de l'Ouest, et classé en tant que monument historique trois ans plus tard.

Différentes campagnes de restauration sont réalisées à partir de 1938, pour consolider autant la falaise rocheuse que les constructions médiévales. Les quelques sondages réalisés dans les années 1980 dans la chapelle Sainte-Marie n’ont pas livré d’indices probants de datation.

Périodes

Principale : 1er quart 11e siècle, 4e quart 12e siècle, 14e siècle, 15e siècle (incertitude)

N.B. Seules les parties les plus anciennes du château ont été étudiées dans le cadre de l’inventaire des châteaux romans du Poitou-Charentes (Baudry-2010).

Sur une crête rocheuse dominant l’Anglin, aux confins du Poitou, le château d'Angles surveille la route vers le Berry et la Touraine. Les vestiges qui s’organisent sur l’éperon barré ont fait l’objet de plusieurs articles mais attendent encore une étude archéologique d’ensemble. Nous n’insisterons ici que sur les parties pouvant correspondre au château « roman ».

La motte arasée, d’environ 50 mètres de diamètre, située en haut du plateau correspond sans doute au noyau du premier château. Elle est détachée de l’enceinte par un fossé taillé dans le roc.

L’enceinte de pierre qui englobe l’extrémité de l’éperon rocheux présente différentes phases de construction. Face à la motte et au plateau, la muraille peu élevée est flanquée d’une tour d’angle pleine et arasée, et percée d’une porte piétonne (2,50 m haut x 1,30 m large). Cette dernière est ménagée dans un pan de mur en bel appareil de pierre de taille, et ouverte sous un arc en plein cintre. Elle semble dépourvue de tout système de défense et peut être datée, comme la tour voisine, de la seconde moitié du 12e siècle. La chapelle Saint-Pierre associée à la porte a été attribuée à la même période par différents auteurs. Assez remaniée, elle présente aujourd’hui une nef unique charpentée se terminant par un chevet arrondi. Cet ensemble est isolé du reste du château par la « tranchée des Anglais » au-devant d’une cour basse dotée d’archères canonnières témoignant d’une campagne de fortification au milieu du 15e siècle. Ces défenses sont venues couper la première cour qui s’étendait au sud, devant le donjon.

Le donjon quadrangulaire est ruiné, mais peut être restitué sur des dimensions imposantes (16 x 7,70 m). Il n'est conservé que sur deux côtés, barrant de toute sa longueur l'éperon effilé. Les contreforts ronds qui le soutiennent sont pleins. Celui de l'angle sud-est est remplacé par une tour au talus assez marqué, de facture assez tardive (fin du Moyen Âge ?). Le massif quadrangulaire adextré a été plaqué après coup contre le donjon (tour de latrine ?). Les murs du donjon, de 2 m d’épaisseur à la base, présentent différentes ouvertures éventrées, donnant sur deux étages séparés par des planchers et un niveau sous un comble pointu. Tous ces aménagements correspondent sans doute aux travaux mentionnés au 15e siècle et que les armoiries, portées en façade sud, attribuent à Hugues de Combarel. Les parties hautes ont été très remaniées. Aucun élément d’origine ne peut être signalé. Au niveau du sol de la cour, une porte cintrée met en communication les cours nord et sud. Elle paraît ancienne, ce dont témoigne la présence d’une échauguette la surplombant, mais sans doute pas d’origine. La datation des vestiges de ce donjon reste très aléatoire en l’attente d’une étude d’archéologie du bâti et de sondages pour reconnaître les niveaux de circulation et d’occupation antérieurs aux campagnes du 15e siècle.

Les autres bâtiments du château semblent tous postérieurs au 12e siècle.

La tour aux oignons, dotée d'archères, à l'est, et la porterie qui flanque l'entrée, au nord, ont été attribuées aux Lusignan dans la première moitié du 13e siècle. Le type de leurs ouvertures nous paraît relever d’une datation plus tardive, peut-être le 14e siècle. Cette dernière hypothèse corrobore les mentions dans les textes. La reconstruction de la chapelle du château est en effet entreprise en 1330. Il pourrait s’agir de la chapelle Sainte-Marie associée à l’une des tours du châtelet d’entrée. Cette campagne serait donc antérieure aux travaux entrepris au milieu du 15e siècle pour Hugues de Combarel, dont les armes figurent non seulement sur le donjon, mais aussi sur les logis ruinés situés près de l’entrée et sur l’enceinte fortifiée ajoutée au Sud pour défendre l’accès du château par le plateau. Ces travaux visaient sans doute à remettre en état le château après la guerre de Cent ans. Ils passent par la construction d’ouvrages aménagés pour l’artillerie à feu.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile plate
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en vis sans jour

  2. Forme : escalier droit

État de conservation
  1. vestiges
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Armes du roi ; armes de Hugues de Combarel ; armes de Guillaume de Charpagne.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Angles-sur-l'Anglin

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 F1 13 à 21, 1954 AB 315, 362, 362 BIS, 2014 AB 315, 316, 362, 649 (Donjon sur la parcelle 315, chapelle parcelle 649)

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