Ensemble du maître-autel (autel, gradin, tabernacle, statue de saint Martin et sa console)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Doazit

Comme l'indique le registre des dépenses de la fabrique du Mus, celle-ci signa le 21 mars 1843 un marché de 310 francs avec le doreur Gabriel Roquejoffre (1814-1853), d'Aire-sur-l'Adour, pour la livraison de deux tombeaux d'autel, qui furent installés du 23 au 25 septembre suivant (le doreur avait travaillé l'année précédente pour l'église Notre-Dame du bourg de Doazit). Selon l'abbé Lamaignère (1941), le tombeau du maître-autel actuel serait l'un des deux fournis par Roquejoffre. Malgré la polychromie tardive du meuble, qui accentue son aspect "néo-roman", le style et le matériau (le doreur d'Aire semble n'avoir travaillé que le bois, il est dit "doreur sur bois" dans son acte de mariage) rendent l'affirmation douteuse. Le tabernacle, toujours d'après Lamaignère, fut installé dans les années 1930-1940 en remplacement d'une armoire eucharistique en bois doré, déplacée à cette occasion vers l'autel de la Vierge dans le collatéral. Le nouveau tabernacle était l’œuvre d'un "ouvrier d'Aulès, Isidore Capdeviolle [né en 1887], qui en a lui-même travaillé la pierre". Plusieurs maîtres maçons et tailleurs de pierre de ce nom apparaissent en effet à plusieurs reprises dans les comptes de la fabrique de Doazit dès le XVIIIe siècle : en 1736, Jean et Étienne Capdeviolle dits Picuré restaurent la chapelle seigneuriale du bourg, et un Jean Capdeviolle Picuré "fait des ouvrages" au clocher d'Aulès en 1790 et à celui de l'église du bourg en 1811 ; Jean-Baptiste Capdeviolle Picuré aîné, maître-maçon, répare en 1840 l'église d'Aulès frappée par la foudre, travaille à celle du bourg en 1846 et 1849 et installe une croix de mission dans le cimetière du Mus en 1857.

La statue de série à l'effigie de saint Martin, patron de l'église, non signalée dans l'inventaire des biens de la fabrique en 1906, a sans doute été acquise dans les premières décennies du XXe siècle. Elle est identique en tout point à une statue d'évêque titrée Saint Vincent de Xaintes, conservée à l'église de Lacrabe (canton d'Hagetmau, réf. IM40003615) et portant la marque du fabricant toulousain François-Dominique Monna (1849-1907) ou de ses successeurs. L'exemplaire du Mus peut donc être attribué à cette fabrique.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1843, daté par source

Auteurs Auteur : Roquejoffre Gabriel

Gabriel Roquejoffre (alias Roquejofre ou Roquegeoffre), "doreur sur bois" d'origine bordelaise, installé à Aire-sur-l'Adour (Landes), puis avant 1848 dans la Grande-Rue à Nérac (Lot-et-Garonne). Né à Bordeaux le 23 février 1814, mort à Nérac le 20 septembre 1853 ; fils de Pierre Roquejoffre et de Catherine Ricaud ; marié à Aire-sur-l'Adour, le 16 janvier 1843, à Anne-Aimée Sargos (Aire, 13 septembre 1826 - Nérac, 9 novembre 1851), fille du menuisier Gilles Sargos (1797-1857) et de Marie-Julienne Arthaud (1806-?), couturière, dont il eut deux enfants : Marie (Nérac, 1848-?), en 1870 Mme Jean Beaumont, et Gilles Achille Henri Roquejoffre (Nérac, 1850-?) (source : Geneanet). Il travailla en 1842 pour Doazit (canton de Mugron) et pour Mées (canton de Dax sud), en 1844 pour Bahus-Juzanx (Montsoué).

, fabricant de mobilier religieux (attribution par source)
Auteur : Capdeviolle Isidore

Maçon et tailleur de pierre à Aulès (Doazit, Landes) dans la première moitié du XXe siècle, issu d'une longue lignée de maçons locaux remontant au XVIIIe siècle. Né à Doazit le 5 février 1887, fils de Louis Lucien Capdeviolle et de Catherine Darbo, il épousa à Doazit, le 25 avril 1914, Marie Elisabeth Bustanet, née à Serreslous le 73 mars 1890, fille de Jean-Sylvain Bustarret, cultivateur, et de Marie Darracq.

, tailleur de pierre (attribution par source)
Auteur : Monna François-Dominique

La maison toulousaine Monna, fondée avant 1887 par François-Dominique Monna (1849-1907), produisait, selon un encart publicitaire de 1890, "statues religieuses, autels, chaires à prêcher et chemins de croix, en terre cuite, pierre, bois et marbre". L'entreprise, devenue "Trinqué-Monna" en 1929, ne ferma définitivement qu'en 1972. François-Dominique Monna avait épousé à Toulouse, le 21 janvier 1875, Bernarde Jeanne Roucolle.

, fabricant de statues (attribution par analyse stylistique)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

lieu d'exécution

Aulès

lieu d'exécution

Meuble composite (l'autel et le tabernacle ne sont pas homogènes) mais constitué d'un même matériau, une pierre reconstituée à grain fin, peinte en gris avec rehauts de rouge et de vert (autel, gradin) et en blanc à motifs verts (tabernacle). Autel-tombeau droit (posé sur un degré en bois parqueté) à la face divisée par trois arcs en plein cintre sur quatre colonnettes à chapiteau feuillagé, adossé à un massif postérieur débordant formant gradin droit ; tabernacle architecturé à porte en arc brisé (bois peint) flanquée de deux colonnettes à chapiteau pseudo-ionique portant un gâble aigu, lui-même surmonté d'une exposition moulurée ; ailes latérales de même hauteur, comportant chacune trois colonnettes identiques à celles de l'armoire et entourant des panneaux peints en plein cintre. Sur le mur au-dessus de l'autel, une console à pans coupés, en plâtre polychrome, supporte une statue petite nature de même matériau.

Catégories

taille de pierre, sculpture

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
  3. colonne, 12
Matériaux
  1. Matériau principal : pierre reconstituée

    Techniques : décor en bas relief, décor dans la masse, gravé, peint, polychrome

  2. Matériau principal : plâtre

    Techniques : moulé, peint, polychrome

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 210

    Précision sur la mesure : hauteur totale

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 222

    Précision sur la mesure : largeur totale


Précision sur les dimensions :

Autel : h = 94 ; la = 194 ; pr = 49,5 ; gradin-massif postérieur : h = 110 ; la = 222 ; tabernacle : h = 100 (sans l'exposition) ; la = 53 (armoire eucharistique) ; ailes : h = 79,5 ; la = 99. Statue de saint Martin : h = 130 environ.

Iconographie
  1. Caractère général : ornementation

    Thèmes : croix tréflée, quadrilobe, fleur, arabesque, fleur de lys, IHS

  2. Thèmes : saint Martin de Tours, évêque, crosse, bénédiction


Précision sur l'iconographie :

Sous les arcs du devant d'autel, trois médaillons quadrilobés avec, au centre, une croix tréflée, sur les côtés une tulipe peinte. Frise de quadrilobes gravée et soulignée de rouge et d'or sur le gradin, fleurs de lys héraldiques peintes sur les côtés du massif postérieur. Monogramme IHS gravé et peint au-dessus de la porte du tabernacle, panneaux à arabesques sur les ailes.

Statue de saint Martin en évêque mitré et crossé, bénissant. Console néo-Renaissance à décor de volutes et de draperie entourant un cartouche rouge avec le monogramme SM peint en doré sur fond rouge.

Inscriptions et marques
  • inscription concernant l'iconographie, peint

Inscription concernant l'iconographie : sur le socle de la statue : ST MARTIN.

État de conservation

Polychromie en mauvais état.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Doazit

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Le Mus

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