Vente du domaine de l'Hermitage en 1847, A. D. Vienne, J 100.
Les 26 mai et 7 juillet 1847, a lieu devant le tribunal de première instance de l´arrondissement de Poitiers, la vente aux enchères de plusieurs biens situés à Sait-Benoît et à Poitiers, à la requête d´Adolphe Jouanne, directeur de la maison rurale, industrielle d´asile et d´apprentissage de Naintré, demeurant à l´Hermitage, commune de Saint-Benoît, et de François Louis Joseph Pierlat, médecin domicilié à Jonaville, en Moselle. La vente fait suite à la liquidation prononcée le 24 février de la société rurale, industrielle d´asile et d´apprentissage de Naintré, siégeant à l´Hermitage.
Le premier lot vendu comprend le domaine de l´Hermitage, soit "premièrement en un corps de bâtiment de forme irrégulière consistant en maisons et cours, granges, toits et autres servitudes situés au lieu de l´Hermitage portés sous les n° 23 et 23 bis, 25 et 25 bis de cette commune, ces objets d´une contenance d´environ 9 ares et confrontant de toutes parts aux propriétés dépendant du domaine de l´Hermitage. Le principal corps de bâtiment bâti en moellons et couvert en tuiles courbes consiste en rez-de-chaussée et un premier étage.
Le rez-de-chaussée consiste en une cuisine ayant une porte d´entrée, une croisée ouvrant sur la cour de la maison plus une autre croisée de cinq barres de fer donnant sur le jardin ci après. Cette cuisine a une cheminée antique, un placard fermé à deux battants avec une targette, un potager en briques et elle est pavée en carreaux.
A côté de cette cuisine est un salon dans lequel on entre par une porte de communication donnant dans la cuisine et il existe dans ce salon une cheminée, deux placards avec trois tablettes chaque, plus un autre petit placard vitré dans lequel on remarque aussi quatre petites tablettes. Ce salon est éclairé par une croisée donnant sur le jardin ci après.
De ce salon on sort sur un corridor dont il sera parlé ci après par une porte vitrée au dessus de laquelle se trouve une petite imposte formant placard. Ce corridor divise le corps de [logis en deux] parties ; il a deux parties à ses extrémités donnant l´une sur la cour et l´autre sur le jardin dont il sera ci après parlé [...] et la cage de l´escalier conduisant au premier étage dont les marches sont en pierres de taille.
Du corridor on entre par une petite porte vitrée dans un salon carrelé dit salon de compagnie dans lequel existe une cheminée et deux placards garnis de tablettes, dont un de chaque côté de cette cheminée. Ce salon est éclairé par une croisée à deux battants donnant sur la cour garnie d´un auvent. Il est aussi éclairé par une croisée vitrée qui sera après décrite.
A côté de ce salon est une pièce de forme longue dite la galerie communiquant avec le salon par une porte vitrée à deux battants au dessus de laquelle est une imposte aussi vitrée. Cette pièce donne sur le Clain, sur les coteaux qui entourent l´Hermitage et offre à la vue un des sites les plus pittoresques et les plus agréables qu´il soit possible de désirer. Elle est éclairée par trois petites croisées à deux battants garnies de leurs carreaux et de leurs ferrures, elle est carrelée.
A la suite de cette pièce et sur la même ligne existe un petit cabinet dans lequel on entre au moyen d´une porte de communication. Ce cabinet qui a la même vue que la pièce précédente est éclairé par une croisée à deux battants, il est carrelé et on y remarque un placard garni de tablettes.
Dans cette partie de la maison et contiguës aux deux pièces qui viennent d´être décrites existent encore deux chambres se communiquant dans la première desquelles on entre par une porte fermant à clef, ouvrant sur le corridor ci dessus décrit ; cette première chambre a une croisée à deux battants garnie de trois barreaux sur le jardin. On y remarque un coffre en bois annexé au mur près de cette croisée. L´autre chambre de laquelle on entre par une porte de communication est éclairée par une petite croisée vitrée garnie de deux barreaux de fer donnant sur les coteaux et sur le Clain. On y remarque un vieux placard garni de tablettes.
Au premier étage du côté du jardin existe une grande chambre longue prolongée, ayant une cheminée, deux placards dont un de chaque côté de cette cheminée, dans lesquels existent des tablettes. Cette chambre dans laquelle on entre par une porte donnant sur le palier de l´escalier est éclairée par une croisée à deux battants garnie d´un auvent donnant sur le jardin.
A côté de cette chambre est un petit cabinet éclairé par une croisée à deux battants sans contrevent donnant aussi sur le jardin. On y entre par une porte en bois au dessus de laquelle est une imposte vitrée. Cette porte donnant sur la partie de l´escalier dont il est séparé par une cloison en planches. Ce cabinet est plancheyé.
De l´escalier sur la droite en entrant est une grande chambre carrée dans laquelle on arrive par une porte en bois. Cette chambre est séparée de l´escalier par une cloison en. planches. Elle est plancheyée. Elle est éclairée par une petite croisée à deux battants garnis et un contrevent ouvrant sur le jardin. Cette chambre a une grande cheminée en pierres de taille.
A la suite de la porte ci dessus existe un corridor plancheyé ayant une croisée à deux battants donnant sur la cour. Sur la gauche de ce corridor existe une autre pièce carrelée dans laquelle on entre par une porte donnant sur le dit corridor. Cette pièce est éclairée par une croisée vitrée sans contrevent donnant sur le jardin.
A la suite de cette chambre existe une pièce aussi carrelée dans laquelle on arrive au moyen d´une porte de communication en bois blanc ; cette pièce est éclairée par une croisée donnant sur la cour, elle a une grande cheminée et un placard sans fermeture. Après cette pièce on trouve un grenier plancheyé éclairé par deux petites croisées donnant l´une sur le jardin et l´autre sur une espèce de terrain dépendant de la propriété qui sera ci après décrit.
A l´extrémité du palier de l´escalier du côté de la cour sur la main gauche en entrant il existe une petite chambre ayant une porte avec imposte donnant sur l´escalier ; cette chambre est plancheyée et elle est éclairée par une croisée vitrée sans contrevent donnant sur la cour. Attenant à cette chambre existe un grenier plancheyé éclairé par deux ouvertures donnant sur la cour et sur les coteaux qui seront ci après décrits.
Un corps de bâtiment formant angle avec celui qui [précède], lequel bâtiment consistant en un rez-de-chaussée avec un grenier par dessus. Il est bâti en moellons et couvert en tuiles courbes. Le rez-de-chaussée se compose de trois pièces contiguës et se communiquant. On entre dans la première par une porte donnant sur le jardin et par des portes ouvrant du côté de la cour dans la première de ces pièces qui est éclairée par deux ouvertures ouvrant sur la cour et sur la jardin. On remarque une citerne et la cage d´un escalier dérobé servant à introduire dans les bâtiments précédemment décrits. A côté de cette cage d´escalier existe une porte ouvrant sur la cour. La seconde de ces pièces sert de cuisine pour le métayer. On y entre par une porte de communication donnant du côté de la cour. Elle a une croisée vitrée à deux battants garnie d´un contrevent. La troisième est une écurie ayant deux portes et une croisée ouvrant pareillement du côté de la cour. Cette écurie au dessus de laquelle est un grenier plancheyé est garnie d´une crèche et d´un ratelier.
Dans le jardin isolée des autres bâtiments existe une chapelle ancienne couverte partie en tuiles et partie en ardoises, close partie par des murs et partie par des barreaux en bois. Les angles de ce bâtiment et les appends des murs sont en pierres de taille. Il y a deux portes d´entrée dont une à chaque extrémité. Il y a vue sur Poitiers, sur le Clain et sur Saint-Benoît.
Au bout des bâtiments du côté de Poitiers existe une cour de forme irrégulière dans laquelle on remarque deux cerisiers. On sort de cette cour sur les coteaux par une grande porte à deux battants et une autre porte à côté de laquelle se trouve placé un cabinet servant de lieu d´aisance éclairé par une ouverture donnant aussi sur le coteau.
Dans cette cour existe un bâtiment de forme irrégulière construit en moellons et couvert en tuiles, composé d´un rez-de-chaussée et d´un grenier par dessus. Ce bâtiment est divisé en deux parties par un mur de refend. La partie donnant sur la cour qui vient d´être décrite consiste en un rez-de-chaussée ayant une ouverture sur cette cour. C´est sous ce rez-de-chaussée que se trouve placée la cave de la maison. L´autre partie donnant sur la cour qui sera ci après décrite consiste en un rez-de-chaussée servant d´écurie ayant une porte ouvrant sur cette cour et un grenier plancheyé éclairé par une ouverture sans fermeture donnant aussi sur cette cour. Derrière ce bâtiment existe un hangar clos d´une part par les murs du bâtiment et ayant une claire-voie à deux battants du côté de la cour.
Attenant aux bâtiments dont la description précède existe une cour de forme irrégulière communiquant avec la précédente par une porte à deux battants renfermée partie par les murs des dits bâtiments et partie par un mur d´environ trois mètres de hauteur. Cette cour a sa principale entrée du côté de la route de Poitiers à Bordeaux. On arrive par une allée plantée de buissons. La porte d´entrée est à deux battants, elles est adossée à deux pilastres en pierres de taille et elle est garnie de toutes ses ferrures. On remarque dans cette cour deux petits toits bâtis en pierres et couverts en tuiles. A la suite de l´un de ces toits une buanderie fermant à claire-voie garnie de deux ponnes à lessive et à côté de cette buanderie mais en dehors de la cour un four ayant son ouverture du côté des bâtiments [...].
Madame la comtesse de Balathier (née Louise-Irène de Chasteigner, épouse d'Alexandre-Henri de Balothier], était propriétaire du domaine de l´Hermitage pour l´avoir acquis de madame Marie Catherine Potex, propriétaire domiciliée à Poitiers rue des Trois Piliers, suivant un contrat passé devant maître Guiot notaire à Poitiers, le 11 juillet 1830 [...]. La maison de l´Hermitage proprement dite, la cour, le jardin et la grande partie du coteau qui en dépendent aujourd´hui avaient été acquis du gouvernement par le sieur François Favre suivant procès verbal des administrations du directoire du district de Poitiers du 28 mars 1791 [...]]. Vendu ensuite au sieur Michel Donnadieu suivant un acte fait à Poitiers le 21 avril 1791 [...]".