La Rochelle Faubourgs : présentation du quartier des Minimes-Tasdon

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Les Minimes Une villa agraire de la fin du premier siècle et du début du second après J.-C. a été mise au jour en 1979, lors de la création des voies du lotissement du hameau du Parc-des-Pères. Aux 16e et 17e siècles, la terre de Coureilles était possédée par les Nicolas. Lors du siège de 1627 et 1628, plusieurs ouvrages de défense y furent édifiés : la redoute coupe-gorge, les forts de Bongraine, d´Orléans, de Marillac et de Coureilles. La digue de Richelieu prenait appui sur cette côte et les vestiges des bateaux coulés pour son édification ont été retrouvés lors de la construction du môle de Lazaret. Après l'épisode des sièges, Louis XIII a accordé cet emplacement aux Minimes, qui avaient été aumôniers de son armée, afin qu´ils y fondent un couvent. Depuis cette époque, la pointe de Coureilles a pris le nom de pointe des Minimes. Jusqu´au 18e siècle, la mer arrivait, au nord, jusqu´au Gabut et au sud, au chemin de la Sole et rue du Roux. Le premier ouvrage destiné à contenir les vases du secteur fut la digue des Tamaris, construite en 1782. La digue du Lazaret a été édifiée en 1830 afin d'accueillir les bateaux soupçonnés d'être porteurs de maladie et nécessitant une mise en quarantaine. Elle a constitué la première étape de ce qui est devenu le port des Minimes. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont installé des batteries d'artillerie dans ce secteur, les plus importantes étant situées à l'emplacement de l'actuel lycée hôtelier et dans le domaine de Coureilles même. Ils ont également édifié le slipway destiné à l'entretien des bateaux du port de La Pallice. Le bassin à flot extérieur, construit dans la première moitié du 20e siècle dans une anse marécageuse, fut protégé en 1948 par une nouvelle digue partant du Bout-Blanc pour rejoindre le vieux village. Au début du 20e siècle, les habitants des Minimes n'étaient que peu en contact avec ceux du centre, les marais formant une barrière naturelle. Ils s'organisaient en deux communautés : au nord, la ville en bois hébergeait les ouvriers du nouveau bassin à flot, dans des baraques proches du bidonville édifiées sur un sol constitué de vases. Les pêcheurs et les ostréiculteurs habitaient quant à eux la partie sud du secteur. Le développement de cette partie de la ville n'a pas été sans poser de problèmes. Les conditions de construction y étaient défavorables, sur une couche de vase atteignant jusqu´à 15 mètres d´épaisseur par endroits. De plus, les contraintes juridiques liées au domaine maritime, les liaisons difficiles avec le reste de la ville et la mauvaise réputation de l´endroit ont fait que ce que ce quartier a été La création d'une liaison directe avec le centre urbain a cependant permis aux Minimes de devenir un symbole du dynamisme atlantique de la ville. Depuis, le développement et la démocratisation du tourisme maritime a attiré de nombreux adeptes de la voile à La Rochelle. Le 21 décembre 1964, la municipalité a officialisé la création du port de plaisance avec un accroissement de la capacité d'accueil des bateaux, le développement d'industries nautiques, le tout accompagné d'une urbanisation du secteur. Dès 1972, le port a pu accueillir 400 bateaux, ils étaient 750 en 1973 et aujourd´hui 3 600 emplacements sont proposés. La capitainerie a ouvert en 1979, ainsi que la zone artisanale avec une douzaine d´ateliers de réparations à terre de bateaux. La municipalité s´est constituée maître d´ouvrage des opérations immobilières en 1971, afin de garantir la cohérence dans l´extension du secteur : recul des voiries et parkings au profit d´espaces verts et cheminements pour les piétons et les cyclistes, sauvegarde et mise en valeur du village ancien, limitation de la hauteur des immeubles, exigences sur les caractéristiques architecturales, plus traditionnelles près du village et plus innovantes dans le secteur des falaises de la pointe. Les équipements ont, dans un premier temps, privilégié le tourisme avec l´agrandissement de la plage, la transformation du parc de la Pointe en lieu de promenade, la création d'un musée océanographique, l´ouverture d'une auberge de jeunesse en 1978 et d'un camping municipal. En 1984, la municipalité a choisi d´en diversifier l´occupation en installant un foyer pour personnes âgées et des logements HLM, ainsi que de grands équipements publics. Se sont ensuite installés l'université, la médiathèque et l'hôtel du département. Tasdon Le village de Tasdon fut rasé en 1568 en même temps que celui de Saint-Eloi. En 1627, pendant le siège de La Rochelle, un fort y fut construit. Le fief de Barroère appartenait vers la fin du 18e siècle à la famille de Franquefort. Ce village a appartenu à la commune d'Aytré jusqu'en 1858, année où il devint un faubourg de la ville de La Rochelle. L´implantation du chemin de fer, en 1857, a entraîné dans ce quartier l´installation de nombreux cheminots, cohabitant avec les dockers qui travaillaient dans les chantiers des Minimes, et les pêcheurs qui exploitaient le marais. Après la Seconde Guerre mondiale, une "cité en bois" a été construite derrière la gare. La municipalité en a ordonné la destruction pour insalubrité dans les années 1960. La création de jardins ouvriers, de deux cités HBM et de logements collectifs pour le personnel de la SNCF a permis à ce quartier de garder, aujourd'hui encore, une forte identité populaire. Ce village, situé sur une butte calcaire, est délimité par deux marais, celui de la Moulinette à l´est, dont 18 hectares sont classés en zone d´intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF), et celui des Minimes à l´ouest. Les constructions sont concentrées sur la partie de terre ferme. L'actuelle rue Normandin est située sur l´emplacement de la voie de communication reliant La Rochelle à Bordeaux. La proximité des marais a conduit à longtemps privilégier l'exploitation des marais salants, activité qui a disparu à la veille de la Première Guerre mondiale. Les vignes ont également eut une place importante dans l´activité de ce secteur jusqu´à l´épidémie de phylloxera dans les années 1860. Les exploitations viticoles se sont alors reconverties dans l'élevage et de nombreuses fermes ont ainsi pu subsister jusqu'au milieu du 20e siècle. Sur la carte de l'ingénieur Roux, de 1866, on relève la présence de plusieurs fours à chaux aujourd'hui disparus. Pour faciliter l´accès à ce quartier et lui donner un nouvel essor, un pont métallique a été édifié en 1912, remplaçant un passage à niveau.

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