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Ensemble de l'ancien maître-autel, actuellement autel de la Vierge (autel, gradin, tabernacle, retable)
Historique
Cet ensemble constituait à l'origine le maître-autel de l'église, dédié au titulaire, saint Pierre aux liens (les clefs croisées de l'apôtre timbrent l'entablement du retable). La monographie paroissiale rédigée vers 1887 le situe dans le sanctuaire et ajoute : "On dirait un beau débris d'un antique couvent de moines, qui seuls étaient capables de sculpter ou faire sculpter sur bois avec tant de patience et de perfection" - assertion liée à la tradition qui fait à tort de l'église de Bégaar le siège d'un établissement hospitalier de templiers au Moyen Âge. Le millésime 1643 qui figure (sculpté et non simplement peint) sur l'attique du retable - sans doute le plus ancien meuble daté de ce type dans les Landes - est tout à fait conforme au style de composition très architecturée de la structure et aux détails ornementaux (frontons brisés et échancrés, fût gainé des colonnes torses, etc.). D'autre part, la parfaite homogénéité de l'ensemble est prouvée par la similarité du décor du tabernacle et de celui du retable - notamment les branches de laurier identiques sur le fût des colonnettes ou les chutes végétales incluant les mêmes cosses de pois, ornement caractéristique de la première moitié du XVIIe siècle, popularisé par le Livre de fleurs et feuilles pour servir à l'art d'orfèvrerie de François Lefebvre (1635). On retrouve ces mêmes ornements, ainsi que les frises ondées à feuilles lobées du tabernacle, dans le décor du retable de Saint-Laurent de Carcarès, datable de la même époque et sans doute attribuable au même atelier anonyme.
Seuls le tombeau d'autel et le gradin ont été remplacés, sans doute au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, par un autel galbé encore dans la tradition rocaille.
Le meuble fut complété en 1845-1846 par "une gloire" et "des anges dorés" acquis par la fabrique. Peu avant 1849, comme le déplore l'évêque Lannéluc lors de sa visite pastorale le 30 mai de cette année, le retable fut déplacé dans la chapelle de la Vierge ; le prélat ordonna sa remise en place initiale et une nouvelle dorure. L'ensemble était déjà en mauvais état en mars 1906, date à laquelle l'inventaire établi après la loi de Séparation décrit "un vieux maître-autel en bois avec peintures, tenant à peine, avec tabernacle en bois établi sur un marchepied à trois gradins" (estimé 20 francs). Lors d'une réfection intérieure de l'édifice en 1976-1977, l'ensemble fut déplacé dans le collatéral droit (édifié en 1844-1846) où il remplaça le "vieil autel en bois peint de St Joseph, avec un tabernacle" signalé en 1906 (et encore conservé en 1990 à la salle paroissiale). Une belle statue de la Vierge à l'Enfant datable des années 1700, autrefois déposée au clocher, a été installée à cette occasion dans la niche surmontant l'autel, à l'emplacement de la contretable du retable - celle-ci était certainement occupée à l'origine par un grand tableau (peut-être une Délivrance de saint Pierre, en accord avec la titulature de l'église ?), toutefois ignoré par les sources documentaires, à moins qu'on ne considère comme telle la vague mention par Mgr Lannéluc d'un "saint Pierre aux liens" (tableau ou statue ?) en 1841. L'ensemble a fait l'objet d'une restauration complète au début des années 2000.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e quart 17e siècle Principale : limite 18e siècle 19e siècle (incertitude) |
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Dates |
1643, porte la date |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Bégaar
Milieu d'implantation: en village