Présentation de la commune de Jau-Dignac et Loirac

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Les premières traces d’occupation humaine remontent à l’époque néolithique avec la découverte à la fin du 19e siècle de pierres polies, de poterie et de menhirs localisés notamment au domaine de Méric, à Lolan, au Broustera et à Noaillac.

Les fouilles archéologiques du 21e siècle du site de la Chapelle ont mis au jour des vestiges datant du 1er siècle après J.C. jusqu’au 18e siècle, sur un ancien îlot (le hameau de Goulée), situé en bordure d’estuaire. Le site est occupé tout d’abord par un temple antique (du 1er au 4e siècle) puis par une église funéraire dotée d’un cimetière (du 7e au 11e siècle) et enfin par une chapelle consacrée à Saint-Siméon (du 12e au 18e siècle).

L’existence des 3 paroisses de Jau, Dignac et Loirac, remonterait au Moyen Age, attestées dès le 12e-13e siècle. L'église de Jau aurait constitué l'église principale, les deux autres étant ses annexes, selon l'abbé Baurein.

Au 17e siècle, des travaux d’assèchement des marais commandités par le duc d’Epernon, seigneur de la paroisse de Loirac, visent à assainir le territoire en grande partie inondé. Des chenaux sont tracés et dotés d'écluses.

L’étude des cartes historiques, notamment celles de Masse (1708) et de Desmarais (1759), montre un territoire bordé de prairies marécageuses, entouré au nord-est de marais "presque toujours inondés" et composé essentiellement de champs cultivés ; les indications des moulins à vent attestent d'une culture céréalière. La présence de la vigne est plus rare, se concentrant autour des bourgs et hameaux.

Selon le Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne publié en 1726, le territoire compte 523 habitants. La paroisse de Dignac est composée des hameaux de Boussan, Toureau, Semansan, Goulée, lié à la chapelle Saint-Siméon, et le port de Goulée. Ce dernier est l’un des ports les plus importants du Bas-Médoc.

Selon l'abbé Baurein (vers 1784-1786), la paroisse de Jau est composée des hameaux de la Hourcade, Noaillac, Loulan et le Broustéra ; celui de Listran appartient à la famille de Basterot au 18e siècle. La paroisse est également constituée de marais salants à Charmaille.

Le château Saint-Aubin relève au 18e siècle de la famille de Basterot.

Les trois paroisses sont réunies en 1790 pour ne former qu’une seule et même commune. Le projet de construction d'une nouvelle église et de destruction des trois anciennes suscite de nombreuses querelles entre les habitants des trois sections, l'archevêché, le curé et le conseil municipal, pendant toute la première moitié du 19e siècle.

L'église du Centre, dans la section de Loirac, est édifiée ex nihilo entre 1842 et 1844, à égale distance des trois anciens villages, dont les églises sont détruites. Un nouveau bourg, dit le Centre, se développe autour de la nouvelle église selon un plan régulier dans la seconde moitié du 19e siècle : sont ainsi édifiés un presbytère, un cimetière, des écoles, une mairie, une poste.

Le port de Richard est aménagé vers 1850 ; l’ostréiculture s'y développe à partir de 1880. Le phare de Richard, haut de 18 mètres, est bâti entre 1843 et 1845, complété d’un second phare métallique en 1870, haut de 31 mètres. Ce dernier est démoli en 1956, tandis qu'il faut attendre les années 1990 pour que le phare maçonné soit réhabilité.

A la suite de fouilles archéologiques menées sur le site de la Chapelle au début des années 2000, des aménagements permettent la visite du public depuis juin 2016.

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 201 dossiers documentaires. Parmi les éléments étudiés, 51 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 143 ont été repérés. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les maisons et les fermes, les chais et les cuviers, les moulins, les lavoirs, les puits.

La commune de Jau-Dignac-et-Loirac, d’une superficie de 41 km2, est située sur la rive gauche de l’estuaire, délimitée par les communes de Queyrac au sud, Bégadan et Valeyrac au sud-est et Saint-Vivien-de-Médoc et Vensac au nord-ouest. La population en 2011 était de 1037 habitants.

Parmi les éléments emblématiques, le site archéologique de La Chapelle et le phare de Richard. Mais ce qui caractérise cette commune, ce sont ses 4 villages issus de la réunion des trois anciennes paroisses et de la création d'un nouveau bourg au 19e siècle.

Les rives de l'estuaire sont ponctuées de cabanes de pêche sur pilotis, appelées carrelets ; l'estran est constitué de nombreuses vasières.

Le paysage est marqué par les terres basses en bord d'estuaire, appelées "mattes", qui ont été asséchées par la création de canaux et de fossés afin d'y pratiquer l'agriculture. Elles sont protégées des eaux estuariennes par une digue.

L’espace agricole, qui représente près de la moitié du territoire, est dédié à l’élevage de bovins et d’ovins, à la céréaliculture et à la viticulture. Les parcelles de vignes se mêlent à quelques rares zones boisées.

Le réseau hydrographique se structure autour du chenal de Richard qui traverse le territoire du sud-ouest au nord-est. On note la présence de nombreux points d'eau (dont d'anciennes gravières ; certaines ont été remblayées tandis que la gravière de Pey de Clair est encore en activité) et des fossés qui quadrillent les terres.

Le point culminant de la commune est à 12,5 m, vers le Centre. L'habitat et la culture de la vigne se sont développés sur des croupes graveleuses émergeant des marais. On dénombre 17 sièges d’exploitation viticoles en AOC Médoc, représentant environ 11,5 % du territoire.

Le bâti est concentré dans les nombreux villages et hameaux : Jau, Dignac, Loirac, Boussan, Hourcade, Noaillac, Laulan, Sestignan. Le village du Centre présente une organisation autour de son église Saint-Paulin, des bâtiments communaux construits à proximité et des axes de communication tracés parallèlement les uns aux autres.

La commune est traversée par deux grandes voies de communication, la D.2 reliant Valeyrac à Saint-Vivien-de-Médoc et la D.103 reliant Queyrac au Centre.

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