Maison, puis prison, mairie et halle

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion

A l'origine, il s'agit d'une riche demeure de style gothique flamboyant élevée à la fin du 15e siècle ou au commencement du siècle suivant. Situé en retrait de la place du marché, ce bâtiment a servi de prison municipale, comme en témoignent les nombreux graffitis, et dépendait de la nouvelle mairie lorsque celle-ci s'installa à l'étage de la halle durant la première moitié du 18e siècle. Le cadastre de 1845 le figure encore de couleur bleue qui indique qu'il s'agit toujours à cette date d'un bâtiment public.

Périodes

Principale : limite 15e siècle 16e siècle

Cette demeure de la fin du 15e siècle ou du commencement du siècle suivant présente un plan carré. Sa façade principale regarde vers l'est ; elle donne sous la halle (parcelle cad. AP0329). Il s'agit d'une construction soignée en pierre de taille de calcaire à grain fin. Elle se développe sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée et le premier étage utilisent la pierre de taille alors que le second étage n'est fait que de moellons comme les autres murs de la maison. Le décor des deux portes de la façade est lui aussi très soigné. Au rez-de-chaussée, une première porte s'est retrouvée partiellement masquée par l'implantation postérieure d'un escalier plaqué contre la façade. De son décor, ne subsiste plus de visible que son tympan hémicirculaire orné d'une moulure en amande très saillante et encadrant un blason dont il ne reste que la forme de l'écu. La porte de l'étage, aujourd'hui murée comme toutes les ouvertures de cette façade, était accessible par un escalier dont on ne connait pas la disposition initiale, l'actuel datant du 18e siècle, mis en place pour desservir la porte voisine qui ouvre sur l'étage de la halle, salle de la mairie avant que cette dernière n'ait été installée dans l'immeuble actuel de la place Pioceau (après la Révolution). La porte de la maison présente un décor composé d'une double moulure prismatique formant une accolade sur le linteau. La large baie à croisée qui l'accoste fut partiellement condamnée et dotée d'une grille, probablement du temps de la prison, avant que d'être entièrement murée par la suite. Fortement mutilée, les baguettes prismatiques de son encadrement se distinguent à peine et son seul décor bien conservé se limite à son appui. Bien qu'élevé en moellons, le second étage présente une large baie tout aussi imposante que la précédente et également condamnée ; là aussi, le seul décor visible est l'appui du même type que la précédente.

Plaqué contre la chaîne d'angle nord-est, un second mur, de peu postérieur à la première maison, est entièrement bâti en moellon et est percé au deuxième étage d'une demi-croisée à l'encadrement chanfreiné ; il s'agit probablement d'une seconde unité sans lien avec la première. Ce mur est rapidement interrompu par la façade sud d'une demeure donnant également sous l'actuelle halle et dont les moulures des baies de l'étage indiquent une construction de la seconde moitié du 16e siècle.

L'intérieur de cette ancienne demeure, déjà en ruine au 19e siècle, forme aujourd'hui la cour d'un restaurant de la place du marché. Le rez-de-chaussée, partiellement remblayé, est occupé par une vaste cave voûtée dont les aménagements de l'actuelle cuisine du restaurant ne permettent plus l'étude des parements. C'est donc à l'étage, depuis une petite cour, que l'on peut voir la face interne des murs des premier et second étages. Côté est, l'embrasure de la grande porte de l'étage tout comme celle de la large baie à croisée voisine ne sont presque plus perceptibles. Sur ce mur, seul l'embrasure de la fenêtre du second étage demeure bien visible. Le meneau et le croisillon sont entaillés de profondes feuillures qui accueillaient des volets en bois dont les gonds sont encore en place dans l'ébrasement. Ce même ébrasement est orné de nombreux graffiti dont au moins trois représentent des blasons armoriés. Sur le mur nord, prend place une large cheminée dont les moulures des piédroits confirment une datation dans le courant du 15e siècle ou au plus tard dans les première années du 16e siècle. Son linteau a disparu tout comme sa hotte dont il ne reste que le tracé du conduit dans l'épaisseur du mur. Le départ du manteau, au sommet des piédroits, conserve également une série de graffiti dont plusieurs visages humains. Au second étage, proche de l'angle nord-est, prend place une ouverture barlongue, actuellement murée, dont l'embrasure est adoucie par un double cavet. Les autres murs ne présentent plus aucun vestige médiéval.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
Étages

2 étages carrés

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 1 place du Marché

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Ville basse

Cadastre: 1845 C 330, 331, 2010 AP 330

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