Anciens cimetière et église puis place Notre-Dame, place du champ de foire, aujourd'hui place de la République

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin

L'église Notre-Dame et son cimetière

Place avec église détruite, plan d'alignement de Saint-Savin et Saint-Germain, non signé, non daté [vers 1825].L'église Notre-Dame est attestée en 1184 et elle est citée comme église paroissiale au début du 14e siècle. Elle est en très mauvais état lorsque l'archevêque de Poitiers Jérôme-Louis de Foudras de Courcenay la visite en 1747 : absence de pavage, le clocher, situé sur la nef, menace de tomber, la voûte de la nef et le chœur sont couverts d'un simple torchis. L'archevêque demande des réparations urgentes (pavages, réparation des murs et de la charpente), le déplacement du clocher, la mise en sécurité des vases sacrés dont les coupes doivent être dorée, la protection de l'autel par un dais pour éviter les chutes de torchis, la réparation de l'ostensoir et du tabernacle, l'achat de livres et de linge liturgiques, de chandeliers, etc. (annexe 1).

L'église est désaffectée en 1806 : la paroisse Notre-Dame est transférée à l'église abbatiale qui rassemblait déjà depuis 1792 les deux paroisses supprimées de Saint-Vincent de Mont-Saint-Savin et de Saint-Germain. Un arrêté préfectoral du 23 mars 1807 autorise la vente par adjudication publique de ces trois églises supprimées. L'église Notre-Dame est mise à prix pour 1000 francs et le cimetière adjacent pour 800 francs. L'estimation note : " l'église [...] a 22 m de long sur 9 de large. Les murs, la charpente et le clocher en bois sont dans le plus mauvais état, la voûte, détrempée par les pluies, est lézardée en tous sens ; cet édifice menace ruine et quoique y ait servi provisoirement depuis l'an X d'église paroissiale [...] ".

Par arrêté du 2 fructidor an XIII [20 août 1805], M. Delaage, maire de Saint-Savin, a interdit les inhumations dans le cimetière qui ne présente " aucune des qualités prescrites par le décret impérial du 23 prairial an XII [12 juin 1804] sur les sépultures ". Il était devenu impossible de creuser de nouvelles tombes. Le cimetière est transféré sur un terrain acheté par le maire à 150 m vers le nord et la situation est régularisée en 1807.

L'église est détruite en 1811.

Un sondage archéologique préalable à un aménagement de la place a permis de mettre au jour en 1991 un sarcophage mérovingien réutilisé à l'époque médiévale et un mur qui pourrait correspondre au mur gouttereau sud de l'ancienne église, dont la fondation a été datée du 9e ou du 10e siècle. Une quinzaine de sépultures de l'ancien cimetière qui cernait l'église a également été découverte : elles sont datées du Moyen Âge au 19e siècle.

Le Champ de Foire

Le 3 octobre 1658, le Parlement rend un arrêt dans le conflit opposant les religieux à " Pierre Alagille, marchand demeurant à Saint-Savin, fermier du droit de péage et plaçage [...], droits perceptibles, entre autres choses, sur tous les bœufs et bestiaux qui entrent et sortent de ladite ville ès quatre foires établies en icelle, les 25 janvier, 11 juillet, 9 octobre et 24 novembre " ; il désavoue les ordonnances et sentences rendues par les juges de Saint-Savin et de Montmorillon en 1657.

 Jusqu'à la Révolution, le pavage des rues ou du devant des maisons sur la place du Marché (ancienne place Notre-Dame, aujourd'hui place de la République), occupe oppose régulièrement les habitants à l'abbé en tant que châtelain : les habitants doivent entretenir le pavé jusqu'au milieu des rues, ceux de la grande place doivent paver jusqu'à neuf pieds de largeur devant la façade de leurs maisons, et ils doivent également entretenir l'église Notre-Dame (voir notamment en 1772-1773, Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/13 et Archives départementales du Cher, C/700).

Une maison avec jardin, " rue de la Mothe à la place du Marché ", dépendance de la chapelle des Rozets, est adjugée comme bien national au sieur Bordet le 16 août 1791.

La place de la République un jour de foire, au fond, le pont de chemin de fer, carte postale ancienne.Après la destruction de l'ancienne église Notre-Dame (qui se trouvait plus ou moins sous les actuels toilettes publics) et le transfert de son cimetière, la place du Champ de Foire (place aux Cochons) est aménagée. Un puits y est figuré sur le plan cadastral de 1825 et une fontaine est visible sur les cartes postales antérieures à l'érection du monument aux morts.

En 1845, la place Notre-Dame accueille foire aux moutons et aux cochons sur la " grande place ou place d'Armes " (aujourd'hui place de la Libération) les marchands divers, le minage et les bœufs.

Après la modification de l'accès au nouveau pont (ouvert en 1852), le tracé de la place est remodelé. Une pompe et des bornes sont installées en 1853.

Dans les années 1900 (plans de 1901 et 1909), la place porte encore le nom de place Notre-Dame.

La place devient place de la République après l'inauguration du monument aux morts de 1870-1871 du canton de Saint-Savin le 10 septembre 1911.

En 1911, le préfet autorise un marchand de marée qui n'a pas les moyens de s'acheter un cheval à utiliser un chien d'attelage.

Deux maisons portent des dates portées sur des lucarnes dans l'extension nord-est de la place : 1922 pour le n° 8 et 1926 pour le n° 10.

Les droits de place les jours de foire et de marché, sous les halles ou sur la place, représentent une part importante du budget communal jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Dans l'enquête de 1925, il existe une pompe à essence à Saint-Savin, d'un débit de 3000 litres par an. En 1935, l'ingénieur refuse l'installation de deux pompes à essence devant l'hôtel de France.

La bascule

La bascule se trouvait jusqu'en 1960 aux abords du monument aux morts. Le pont bascule de 20 tonnes a été installée en 1960 par la société Kuhn et Fleichel pour la somme de 6 900 francs hors travaux de maçonnerie (total 12182,03 francs inscrit au budget de 1960). Les travaux sont réceptionnés le 15 novembre 1960 par la commune et M. Sailhan, ingénieur des travaux publics de l'Etat. elle se trouvait au nord de la place de la République, contre la façade de la parcelle aujourd'hui cadastrée AC 225 ; un point de rassemblement de déchets l'a remplacée au début des années 2020.

Habitants célèbres

Sur cette place ont habité le père d'André Duchesne (agent-voyer, architecte) et celui de Jules Carré, peintre ; tous deux y ont passé leur enfance (Archives départementales de la Vienne, recensement, notamment 1851 : 8 M 3/310/3)

Périodes

Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Principale : 19e siècle

Auteurs Personnalite : Duchesne André

André Duchesne est né le 9 janvier 1869 dans le 14e arrondissement de Paris, fils d'André Duchesne (1829-1896, confiseur à Saint-Savin, dirige des enquêtes publiques dans les années 1880). Agent-voyer du canton de Saint-Savin en 1898, poste auquel il succède à Yvonnet (cf Annuaire de l'arrondissement de Montmorillon, 1898). Il épouse Camille Boulet à Montmorillon en 1898. Il emménage à Saint-Savin vers 1900. Première mention à Saint-Savin en 1904 pour des travaux à l'abattoir (et en 1909) puis en 1905 pour des travaux dans l'école de garçons, auteur de la mairie-école d'Antigny en 1910, du monument aux morts de 1870-1871 dans le canton de Saint-Savin en 1911 ; du monument aux morts d'Antigny en 1920. Signe en 1926 " agent voyer " sur le plan des grilles du monument aux morts de 1914-1918 à Saint-Savin, etc. Il a également une activité d'architecte sur des bâtiments privés.

, habitant célèbre (attribution par source)
Personnalite : Carré [Prudent] Jules [René]

Oncle du peintre Raoul Carré et de l'architecte Joseph Carré. Jules Carré naît le 8 juin 1849 à Saint-Savin, place Notre-Dame (aujourd'hui place de la République). Il travaille régulièrement avec son père Louis Carré, peintre vitrier décédé le 8 juillet 1881 à Saint-Savin, pour réaliser des peintures (murales, chemins de croix, etc.) pour les églises (notamment le chemin de croix de l'église Notre-Dame à Montmorillon). Jules Carré intervient au côté de la Confrérie de Saint-Grégoire de Tours, qu’avaient fondée en 1864 le comte Louis-Charles-Marie de Bodin de Galembert (1813-1891) et François Dubois, pour la décoration du chœur et de la croisée du transept de l'église Saint-Laurent et Saint-Vincent de la Maison-Dieu (entre 1865 et 1867). Il signe également un tableau de la Vierge dans l'église de Saint-Germain en 1868.

Caporal de la garde mobile de la Vienne, touché par un obus au fort de Montrouge le 18 janvier 1871, il est transporté à l’hôpital militaire du Val de Grâce et son décès est enregistré à la mairie du  5e arrondissement de Paris.

, habitant célèbre (attribution par source)
Auteur : Société Kuhn et Fleichel

Société anonyme de fabrication d'instruments de pesage dont le siège social est à Jarville, Meurthe-et-Moselle.

, entrepreneur (attribution par source)

Cette place, sur laquelle a été érigée le monument aux morts de 1870, se situe au débouché des différents tracés de la route royale puis nationale puis départementale. Les principaux axes de circulation (grand-rue, la rue nationale, la rue de la République, la rue Saint-Louis, avenue du Général-de-Gaulle) de la commune au fil des siècles convergent vers cette place.

Côté nord

Prolongement de la Grand-rue.

n° 2 : Maison. Construction nouvelle en 1856 (E2 535). Sous-sol, 1 étage (bandeau d'appui), étage de comble. 3 travées (porte centrale, lucarne centrale à fronton échancré et acrotère ; piédroits et ailerons décorés). Moellon sans enduit (mais prévu pour enduit). Toit à longs pans, croupe à l'est (ardoise, corniche soulignée d'un discret décor).

n° 4 : Maison. Construction nouvelle en 1834-1835 (E2 534). 1 étage (sans bandeau). 3 travées (sud vers place). Pignon ouest sans travée. Toit à longs pans, croupe à l'ouest (tuile plate).

Rue des Murailles.

Extension nord de la place : maisons avec façade à l'est

Rue de Hartley-Whitney

n° 6 : maison (lucarne datée 1901). 1 étage (bandeau d'appui), étage de comble. 3 travées (porte centrale, 1 seule lucarne, centrale, fronton interrompu et acrotère). Toit à longs pans (ardoise, corniche).

n° 8 : maison (lucarne datée 1926 ou 1928). 1 étage (bandeau d'appui), étage en surcroît. 3 travées (porte à gauche et au centre, 1 seule lucarne arc segmentaire débordant à peine au-dessus de la corniche, centrale). Toit à longs pans (ardoise, corniche à discret décor de perles).

n° 10 : maison, voir dossier (lucarne datée 1926).

Côté nord

n° 12 : maison. Sous-sol (solin), 1 étage, étage de comble (1 lucarne centrale en arc segmentaire). 3 travées (porte centrale), pignon est : 2 travées. Toit à longs pans (tuile plate) brisés (brisis couvert d'ardoise), croupe brisée à l'est.

n° 14 : maison. 1 étage, étage de comble (1 lucarne hors travée en arc segmentaire). 2 travées (porte centrale). Toit à longs pans brisés (tuile plate).

n° 16, 18 : maison. Sous-sol, 1 étage. 3 travées (porte centrale). Toit à longs pans brisés (tuile plate) mécanique.

n° 20 : maison étroite. Sous-sol, 1 étage, étage en surcroît. 1 travée. Toit à longs pans (tuile creuse).

n° 22 : maison remaniée, boutique au rez-de-chaussée transformée en pièce d'habitation. Sous-sol, 1 étage, étage de comble (1 lucarne hors travée en arc segmentaire). Toit à longs pans (tuile creuse) brisés (tuile plate sur le brisis).

n° 24 : maison étroite. Sous-sol, 2 étages. 1 travée de fenêtres + porte latérale. Toit à longs pans (tuile creuse).

n° 26 : à l'angle de la rue du Point-du-jour. Elévation sud, vers la place : sous-sol, 1 étage, étage en surcroît (fenêtre interrompant l'avant-toit, couverte en plein cintre), 1 travée, soupiraux presque en plein cintre

Rue du Point-du-jour vers le nord, avenue du Général-de-Gaulle vers l'ouest.

Côté ouest

n° 30 : maison (boulangerie au rez-de-chaussée). 1 étage (sans bandeau), étage de comble (lucarnes en arc segmentaire). 2 travées. Toit à longs pans brisés (tuile plate).

- n° 32 : maison (peinture murale). 1 étage (sans bandeau). Sans travée. Toit à longs pans (tuile plate) brisés (ardoises sur le brisis), croupe brisée au sud.

n° 34 : hôtel particulier.

Côté sud

n° 38 : hôtel de France.

Côté est

Rue Saint-Louis.

n° 40 : maison (restaurant au rez-de-chaussée). Pan coupé au rez-de-chaussée. 1 étage (sans bandeau), étage de comble (2 lucarnes, ailerons), arc segmentaire). 2 travées. Pignon sur Saint-Louis : 1 travée. Toit à longs pans (tuile creuse mécanique) brisés (tuile plate) débordant.

n° 42 : maison (boulangerie au rez-de-chaussée), reconstruite après le début du 20e siècle : espace avec le n° 44 sur une carte postale ancienne. Modifiée après 1955 (vue aérienne = garage au rez-de-chaussée, 2 fenêtres à l'étage). 1 étage. 2 travées. Toit à longs pans (tuile creuse) brisés (tuile plate).

n° 44 : maison (pharmacie au rez-de-chaussée). 1 étage (sans bandeau), étage de comble. Rez-de-chaussée remanié. Etage = 3 fenêtres. Comble = 1 lucarne décentrée

Sans n° : maison (suite de la pharmacie au rez-de-chaussée) à l'angle de la rue Nationale (n° 10). 2 étages sans bandeau. Pierre de taille. 3 travées. toit à 1 pan, croupes (ardoises, corniche).

Rue Nationale.

n° 50 : maison. 1 étage (bandeau d'appui), étage de comble. 3 travées (porte centrale, 1 seule lucarne, centrale). Toit à longs pans (tuile plate) brisés (ardoise sur le brisis en façade, tuile plate sur l'élévation postérieure).

n° 52, à droite : maison (restaurant au rez-de-chaussée). 1 étage (bandeau d'appui), étage de comble. 3 travées (1 seule lucarne, centrale). Large porte centrale encadrée de deux étroite fenêtres. Angles de la maison et piédroit des baies : alternance brique et pierre. Baies couvertes en arc segmentaire (calcaire). Toit à longs pans (corniche à denticules, tuile plate mécanique).

n° 52, à gauche : maison (restaurant au rez-de-chaussée). 1 étage (sans bandeau), étage de comble (lucarnes en arc segmentaire). 2 travées. Toit à longs pans (tuile plate) brisés (ardoises sur le brisis).

n° 54 : maison. 1 étage (sans bandeau), étage de comble (lucarnes en arc segmentaire). 2 travées (porte centrale). Toit à longs pans (tuile plate) brisés (ardoises sur le brisis) dans la continuité du toit du n° 52.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin , place de la République

Milieu d'implantation: en village

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...