Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Les dates de construction des écoles d´Aubusson s´échelonnent entre 1835 (fondation du collège) et 1994-1996 (réalisation de l´école élémentaire de la Clef des Champs, rue Paul Pauly, dans le cadre du lotissement HLM de Chabassière).

A l´origine, les premières écoles d´Aubusson sont des salles d´asile ou des institutions tenues par des congrégations religieuses et établies dans de simples maisons d´habitation.

Les salles d´asile datent de la seconde moitié du 19e siècle. Celle de Saint-Nicolas (voir notice IA23000480), située dans le quartier du même nom, ouvre en 1855 dans les locaux de l´hospice, avant d´être dotée d´un bâtiment propre, construit en 1860 derrière l´ancien cimetière de la ville, dans l´actuelle rue Jules Sandeau. Elle est dirigée par les Sœurs de la Charité du Sauveur et de la Vierge. La salle d´asile Saint-Jean (disparue), mitoyenne de l´ancienne prison, place Villeneuve (actuelle place Dayras), est fondée en 1874. Placée sous l´égide de la sœur Marie Lacaud, elle est tenue par des religieuses de la congrégation de la Croix de Limoges, en vertu d´une convention passée avec la commune en 1873. Suite aux lois de Jules Ferry, qui rendent l´école gratuite (1881), l´éducation obligatoire et l´enseignement public laïque (1882), ces salles d´asile sont transformées en écoles maternelles publiques et laïques, même si ce sont des religieuses qui demeurent à leur tête.

Ces deux lois, ainsi que celle de 1904, interdisant l´enseignement aux congrégations, entrainent la fermeture (tout au moins temporaire) des institutions tenues par des religieux et établies dans des maisons d´habitation. Les Sœurs de la Croix, installées depuis 1701 dans une maison de la rue Franche (voir notice IA23000512) et pourtant confortées par un décret impérial de 1808 dans leur mission éducative, reçoivent l´obligation de fermer définitivement leur école de filles en 1882. Quant aux Frères des Ecoles chrétiennes, établis dès 1834 à Aubusson, ils quittent l´hôtel Laboreys de Chateaufavier en 1883. Grâce à la protection de la famille d´industriels Jorrand, ils déménagent alors dans une de leurs propriétés de la rue Saint-Jean, avant de faire bâtir, entre 1896 et 1898, rue William Dumazet, leur école privée de garçons, baptisée Saint-Louis (voir notice IA23000479). Le pensionnat de filles des Sœurs de Saint-Roch, connu sous le nom d´école Jeanne d´Arc et ouvert en 1853 dans une maison de la rue Chateaufavier (voir notice IA23000582), poursuit, malgré la loi de 1904, son activité, mais également grâce à l´appui d´une généreuse donataire, Mme Roux, qui acquiert officiellement la maison en 1907, tout en en laissant la jouissance aux Sœurs.

Dès la fin du 19e siècle, la municipalité d´Aubusson s´organise pour créer des écoles laïques maternelles et primaires. En 1878, le maire Alfred Roseleur fait part au conseil municipal de sa volonté de construire, à l´aide d´un emprunt de 150 000 francs, un nombre indéterminé de groupes scolaires laïcs, à la fois pour remédier à l´exigüité et à l´insalubrité des locaux existants, mais aussi pour proposer une alternative à l´enseignement religieux - une véritable querelle anticléricale agitant alors la ville. Dans les années 1880, on trouve ainsi, dans les archives, la trace de baux à loyer contractés par la commune dans des maisons particulières pour l´installation ou l´agrandissement de salles de classe. Une école de garçons ouvre ainsi ses portes en 1878 dans un local de la rue Vieille (mentionné sous le nom de maison Laroche), au-dessus des écuries d´une auberge, mais sans cour de récréation, ni même cabinets d´aisance. Malpropre et peu sûre, elle est déplacée en 1882 dans la maison Sautérieux, au numéro 7 de la rue des Tanneurs (actuelle rue Jean Jaurès). Une école de filles est, dans le même temps, installée dans une maison du 4 quai des Iles, avec un logement pour la directrice et quatre institutrices.

Au début du 20e siècle, les écoles existantes, désormais toutes laïcisées, sont agrandies, telles l´ancienne salle d´asile Saint-Nicolas, devenue l´école maternelle Jules Sandeau, à laquelle est adjointe une école primaire de filles, avec une extension des bâtiments réalisée sous la conduite de l´architecte Jouanique en 1904. En parallèle, de nouveaux établissements voient le jour. C´est en 1905 que Jouanique, à nouveau sollicité, fournit les plans de l´école primaire de filles Villeneuve (voir notice IA23000478), édifiée dans le style Art Nouveau. L´école primaire de garçons Jean Macé (voir notice IA23000481), construite entre 1893 et 1898, est agrandie de 1904 à 1909.

Une dernière campagne de construction s´ouvre avec la seconde moitié du 20e siècle. L´école maternelle Villeneuve (voir notice IA23000485) est bâtie sous la conduite des architectes Jean-Pierre Paquet et Paul Pinlon de 1953 à 1958. L´école élémentaire de la Clef des Champs, rue Paul Pauly, est édifiée dans le cadre de l´opération du lotissement de la colline de Chabassière, entre 1994 et 1996.

A Aubusson, l´apparition de l´enseignement secondaire coïncide avec l´époque révolutionnaire. La ville de Guéret étant devenue le chef-lieu du département, Aubusson obtient de sa rivale, en compensation, l´implantation de l´Ecole Centrale de la Creuse (1795), d´abord installée dans les bâtiments du couvent des Sœurs de la Croix, rue Franche, puis dans ceux du couvent des Récollets. Cette institution disparaît néanmoins avec la création des lycées (1802). Pour remédier à cette situation, le collège d´Aubusson (voir notice IA23000475) est fondé en 1835, d´abord sous l´égide d´une société d´actionnaires constituée par des pères de famille de la ville, puis dans le cadre légal de l´éducation nationale. Il est bâti en 1838 sur la place Villeneuve, à l´emplacement d´une partie de l´ancien couvent des Récollets et dans un style néoclassique. Il sera reconstruit en plusieurs tranches, de 1954 à 1971, sur les plans de Paul Pinlon et Jean-Pierre Paquet, et complété en 1961 par un internat (à l´origine féminin, puis mixte) avenue de la République.