Carrière d'anatéxite du Puy du Roy

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

La carrière du Puy du Roy fut déclarée en 1935. Elle était exploitée par l'entreprise Gagnerault et Fils, entrepreneurs dans le bâtiment et les travaux publics et originaires de Bonnat (Creuse). Son siège social était basé à Paris 16ème, 7 et 9 rue Auguste Maquet. En 1937, l'entreprise Gagnerault avait également acquis la carrière du Thym, au Moutier-Rozeille, auprès de la société Vermot, mais elle n'avait pu la remettre en service faute de commandes et à cause de la réquisition du site par le Ministère de l'Armement (1939). La carrière du Puy du Roy, restée la seule effective, exploitait une roche anatéxite (essentiellement constituée de granite) et travaillait presque exclusivement pour un unique client : la Compagnie des Chemins de Fer Paris-Orléans-Midi, à laquelle elle fournissait des pierres à ballast (lits de graviers supportant les voies). En 1939, elle employait 80 ouvriers et son outillage mécanique lui permettait de produire cinquante tonnes à l'heure, mais il ne pouvait être mis en service que si l'écoulement des produits était assuré. Or, la carrière étant à ciel ouvert, son exploitation était conditionnée par les intempéries et les risques d'éboulement. De plus, les commandes de la Compagnie des Chemins de Fer étaient irrégulières car elle ne pouvait pas toujours, pour des raisons de service intérieur, assurer la bonne marche des trains chargés de pierres en provenance de la gare d'Aubusson. En effet, la carrière était reliée à la gare d'Aubusson, dont partaient les livraisons de ballast, par un câble aérien sur lequel circulaient des wagonnets, qui ne pouvaient pas supporter plus d'un tonnage déterminé. Cette situation, conjuguée à la forte concurrence des carrières de Montluçon, provoquait de fréquents arrêts momentanés du travail. En 1938, 302 heures furent ainsi perdues par chômage collectif. La durée hebdomadaire du travail était donc inférieure à 40 heures. La carrière du Puy du Roy joua un rôle majeur dans la vie économique d'Aubusson dans l'après-guerre : de nombreux tapissiers victimes de la crise y trouvèrent un emploi car on y demandait pas de qualification particulière pour y être manœuvre. Elle accueillit également des réfugiés espagnols. Son exploitation, après être passée sous la direction de la société Vedrenne, puis sous celle d'Etienne Fayolle en 1966, cessa définitivement en 1988. Selon les rapports du BRGM, la carrière du Puy du Roy semble avoir été exploitée en deux phases distinctes : le front de taille initial est observable sur cent cinquante mètres à l'extrémité nord de la carrière, où sa direction est presque parallèle à la RN 941, ainsi que sur une cinquantaine de mètres à l'extrémité sud du site. Une végétation arbustive s'y est installée, depuis la fin d'activité. Le front de taille plus récent s'est développé perpendiculairement au précédent. En 1966, la carrière employait encore 50 salariés.

Périodes

Principale : 2e quart 20e siècle

La carrière du Puy du Roy se trouve en bordure de la RN 941 reliant Saintes à Clermont-Ferrand, à environ un kilomètre au sud-ouest de l'agglomération d'Aubusson. D'une superficie voisine de 5 hectares, elle a échancré sur environ 500 mètres de long et 50 mètres de haut le sommet d'un coteau dominant la vallée de la Beauze, en contrebas du plateau de La Chassagne. D'un point de vue géologique, la formation exploitée pour la fourniture de matériau concassé est une anatéxite grenue (masse rocheuse essentiellement constituée de granite, mais contenant de nombreuses enclaves de gneiss), avec des fragments de cordiérite. Les installations spécifiques du carreau de la carrière ont été démantelées lors de sa fermeture en 1988, hormis une trémie toujours en place dans la moitié sud, du côté de la route et quelques bâtiments à l'extrémité nord. L'un d'eux abrite un transformateur électrique. Non loin de la trémie, en bordure d'un ancien chemin d'exploitation, des ouvertures à même le sol débouchent sur ce qui constitue probablement une ancienne galerie (tranchée couverte) technique. Le plancher présente de nombreux dénivelés irréguliers, où stagnent des flaques d'eau provoquées par l'affleurement de la nappe phréatique drainée localement par la Beauze. Lors de la clôture de l'exploitation, en 1988, une première mise en sécurité a été effectuée : elle a donné lieu à l'installation d'un merlon de stériles (déchets de carrière), haut de trois à quatre mètres et long de 150 mètres, qui a été édifié entre la route et le front de taille le plus récent. En 1997, la DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement) Limousin a demandé au Service Géologique Régional du BRGM son avis sur les risques présentés par la carrière du Puy du Roi, depuis cette première série de mesures. D'après l'étude réalisée, le front de taille de la carrière offre aujourd'hui un profil très fracturé, qui induit un risque important de chutes de pierre ou de blocs volumineux, en particulier du côté nord, à l'emplacement du raccord entre ancien et nouveau front d'exploitation. Ce constat alarmiste a conduit à interdire les accès au site, qui ont été barrés par de nouveaux merlons de stériles prenant appui sur ceux déjà existants.

Toits
État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté
  2. mauvais état

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , route de Clermont-Ferrand

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Puy du Roy

Cadastre: 2007 BM 390, 193, 194, 195

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