Abbaye Saint-Benoît

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Benoît

Le monastère primitif a été fondé en 654 sur une terre appartenant à la famille Achard, au lieu-dit Quinciacum, par Achard, moine de Saint-Jouin de Marnes, sous l'impulsion de Fulbert, abbé de Jumièges. Il est placé sous la règle de saint Benoît. Ce premier monastère est détruit par les Normands en 877 et reconstruit à la fin du 11e siècle et au début du 12e. Le clocher n'est que partiellement d'époque romane, la balustrade et la flèche ayant été ajoutées au 14e siècle. Au 15e siècle, une chapelle seigneuriale est construite sur le côté nord du choeur ; sur la clef de voûte les armes peuvent être celles de l'abbé Guillaume Thébaut (vers 1425-1435) ou celles de l'abbé Guérin Boisseau (vers 1466-1482). Sur le mur nord du choeur, un enfeu gothique abritait un gisant d'abbé. L´abbaye étend sa puissance spirituelle mais aussi temporelle sur les environs, notamment sur de nombreuses maisons du bourg et plusieurs métairies à Saint-Benoît. Elle possède aussi les moulins à papier et à blé sur le Clain. Le nombre de religieux diminue toutefois dès la fin du Moyen Age : ils ne sont que 7 en 1395, 6 en 1546.

En 1569, Coligny installe là le siège de son quartier général ; après le passage des protestants, les dommages sont importants (église saccagée, salle capitulaire transformée en écurie, cloître démoli). L´abbaye n´abrite plus au XVIIIe siècle que les six membres du chapitre. Deux cloches sont bénies en 1725. La restauration des bâtiments est engagée la même année, puis en 1733 par Jean Delafond, entrepreneur à Poitiers. Vers 1743, les boiseries du chœur sont refaites et des stalles neuves y sont posées. De nouveaux travaux importants ont lieu en 1750. Jean de Mareuil est abbé lorsque, le 14 janvier 1760, l'évêque de Poitiers applique à Saint-Benoît la mesure générale décrétée par le roi contre les monastères bénédictins et supprime la mense conventuelle, communauté et chapitre de Saint-Benoît. Le 15 mai 1762, l'église abbatiale devient église paroissiale par ordonnance de l´évêque de Poitiers. Elle est placée sous le vocable de Saint-André, c´est-à-dire celui de l'ancienne église paroissiale au centre du bourg. Le vitrail situé au-dessus du portail de l'église actuelle fait référence à ce saint. En octobre 1762, les biens et revenus de l´abbaye sont réunis au grand séminaire par lettres patentes du roi. L'abbaye est vendue en 1790 comme bien national et demeure fermée pendant la Révolution. Elle est réouverte en 1802. Des travaux ont lieu en 1870, au moins l'installation d'un nouveau coq qui porte cette date.

En 1994, la famille Proyart de Baillescourt vent à la commune la plus grande partie des bâtiments conventuels restant sur le côté est de l'ancien cloître, correspondant à la salle capitulaire et au dortoir. En 2003, des constructions en ruine et des murets occupant l'emprise du cloître sont démolis et les bâtiments abbatiaux sont restaurés.

Périodes

Principale : limite 11e siècle 12e siècle

Principale : 14e siècle

Principale : 15e siècle

Secondaire : 19e siècle

Dates

1870, porte la date

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

L'église, placée au centre du bourg, est longée au nord par une rue. Au sud, l'emplacement du cloître est bordé, à l'est, par un bâtiment conventuel comprenant au rez-de-chaussée la salle capitulaire et un passage couvert et, au premier étage, l'ancien dortoir. Séparé, à l'est de ces deux corps de bâtiment, se trouve ce qui était probablement l'ancien logis abbatial.

L'église, orientée, est construite selon un plan en croix latine, sans collatéraux, avec transept à une absidiole sur chaque bras. La nef est couverte en berceau brisé, le choeur, la croisée du transept et le transept en berceau plein-cintre et les absides en cul-de-four. La chapelle accolée au nord du choeur est quant à elle voûtée d'ogives. Dans le mur nord du choeur, un enfeu est en grande partie masqué par les stalles, on n'en voit que le gâble.

La façade ouest est constituée d'un mur-pignon assez élevé, épaulé par quatre contreforts. Au centre, le portail en plein-cintre, est encadré de deux baies géminées aveugles, l'ensemble est orné de chapiteaux à décor végétal ou historié ; une grande baie s'ouvre au-dessus du portail. Différents appareils sont observés sur ce pignon, l'ensemble des baies est notamment entouré d'un appareil losangé. Les côtés nord et sud, à appareillage mixte et corniche à modillons, présentent une alternance de contreforts peu épais et de baies en plein-cintre. Une tourelle d'escalier se trouve à l'angle du bras nord du transept et du mur de la nef. Les murs latéraux du choeur et l'abside, plus base et percée de trois fenêtres en plein-cintre, sont chacun soutenus par deux contreforts. La chapelle accolée au nord du choeur est couverte en appentis et englobe l'abside du bras nord du transept.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile plate, calcaire en couverture
Plans

plan en croix latine

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. voûte en berceau brisé voûte en berceau plein-cintre cul-de-four voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : appentis

  3. Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. vitrail
  3. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement géométrique

  2. Representations : ornement végétal

  3. Representations : animal

  4. Representations : Christ

  5. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Chapiteaux et modillons à décor végétal, animalier ou à représentation humaine. Relief dans le mur nord de la nef représentant le Christ en majesté. Armoiries sur la clef de voûte de la chapelle nord. Trois des marches de l'escalier en vis menant au clocher, sont des morceaux d'une dalle funéraire médiévale. L'une porte une inscription en lettres gothiques. On reconnaît les drapés d'un vêtement, une épée et des chausses.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Benoît , rue Paul-Gauvin

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1840 B8 92 à 95, 103 à 106, 2004 AS 235, 236, 237

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