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Ferme dite le Grand Air, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Taugon

La ferme du Grand Air aurait existé avant le dessèchement des marais de Taugon au milieu du 17e siècle, qui a façonné la plupart des fermes ou cabanes de marais alentour. Ses marais sont toutefois bel et bien compris dans le dessèchement et dans le partage de ces marais entre les membres fondateurs de la Société des marais desséchés de Taugon-La Ronde-Choupeau-Benon, en 1665, renouvelé en 1675. Le Grand Air constitue alors une partie du carreau O. D'une superficie de 92 journaux, la cabane est attribuée à Jean de La Landelle, seigneur de Roscanvec, originaire de Vannes.

Dans la seconde moitié du 18e siècle, la cabane est achetée (comme d'autres, par exemple le Petit Air et Belle et Bonne) par Aimé-Benjamin Fleuriau de Bellevue (1709-1787), négociant et grand propriétaire terrien (notamment aux Antilles où il a fait fortune, mais aussi dans les marais desséchés où il possède 14 cabanes), demeurant à La Rochelle, en son hôtel particulier, l'hôtel Fleuriau (actuel Musée du Nouveau Monde). Un plan de ses cabanes dans les marais de Taugon établi en 1768, montre le Grand Air et ses bâtiments, dont déjà le logis, un petit bâtiment le prolongeant à l'est et une dépendance en retour d'équerre au nord-ouest.

Au cadastre de 1812, la cabane appartient à son fils, Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue (1761-1852), député de la Charente-Inférieure, grand propriétaire terrien, directeur de la Société des marais desséchés de Taugon de 1795 à 1848, mais aussi savant, président de la Société d'agriculture de La Rochelle, et fondateur du Muséum d'histoire naturel de La Rochelle. Le plan cadastral de 1812 montre le logis, les communs qui le prolongent à l'est, et une dépendance, plus petite que la grange-étable actuelle, au nord-ouest.

En 1841, Fleuriau de Bellevue met en ferme la cabane. Au recensement de 1891, Pierre Servant et son épouse, Marie Savin, cultivateurs, habitent à la cabane du Grand Air dont l'essentiel des bâtiments (le logis en tout ou partie, la grange-étable) a probablement été reconstruit au 19e siècle. La tradition orale assure que le logis, fragilisé par sa hauteur, a été abaissé d'un étage. Les pierres alors récupérées auraient servi à combler une cave. En 1903, la propriété passe à Aimé Joseph Fleuriau, demeurant à La Rochelle, qui la vend vers 1920 à Léon Guittard et son épouse Berthe Goy, jusqu'ici cultivateurs au Petit Air. Ils y vivent au recensement de 1921.

Périodes

Principale : 19e siècle (incertitude)

Cette ancienne ferme est située sur une hauteur, à la lisière entre les terres hautes de Taugon et les marais desséchés, ce qui la met à l'abri d'éventuelles inondations. Elle était toutefois directement reliées aux marais par un réseau de canaux et par une cale-abreuvoir. La propriété comprend deux ensembles de bâtiments. Au nord-ouest se trouve une vaste grange-étable dont la façade est sur le mur pignon, une forme caractéristique des grandes exploitations de marais pratiquant une importante activité d'élevage. Au sud s'étirent, d'ouest en est, le logis puis des communs (buanderie, four) et enfin de petites dépendances (toit à porcs, poulailler). Le logis est composé d'un corps principal de bâtiment et d'un corps secondaire, en simple rez-de-chaussée. Le premier comprend un étage et un étage de comble (vestige supposé d'un second étage). Il présente en façade trois travées d'ouvertures, auxquelles s'ajoutent les deux baies au rez-de-chaussée du corps secondaire.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit
Toits
  1. tuile mécanique
Étages

1 étage carré, étage de comble

Couvertures

  1. Forme de la couverture : toit à longs pans
Typologie
  1. Ferme à bâtiments séparés
  2. Cabane de marais desséchés
  3. Grange-étable à façade en pignon
  4. 3/5

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Taugon

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Grand Air (le)

Cadastre: 1912 B 193 et 194, 2020 OB 8

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