Cimenterie Lavocat et Compagnie

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Mortagne-sur-Gironde

L´ancienne cimenterie de la Gravelle a été créée en 1904 par la société Lavocat et Compagnie. Cet établissement a été fondé dès 1862 à Neufchâtel (Pas-de-Calais) par MM. Darsy et Lefebvre, qui se sont associés en 1883 à M. Lavocat, ancien élève de l´Ecole polytechnique, et en 1895 à M. Stenne. La mort de ses trois associés a laissé M. Lavocat seul gérant de la société à partir de l'année 1900. La raison sociale qui était Darsy, Lefebvre, Stenne et Lavocat a, en conséquence, dû être modifiée, pour devenir Lavocat et Cie. En 1903, Lavocat décide d´implanter une nouvelle usine à Mortagne-sur-Gironde, dont le port est en voie d´agrandissement (la société Lavocat et Cie s´implantera aussi au Boucau, près de Bayonne, en 1909). L´usine est destinée à fabriquer du ciment Portland et à desservir le centre et le midi de la France jusqu´à Sète. Cette nouvelle implantation serait consécutive à la visite de M. Lavocat à l'un de ses amis, polytechnicien, concepteur, dans les années 1890, de la voie de chemin de fer reliant le port de Mortagne-sur-Gironde à Saintes, via la Gravelle et la gare de Mortagne-Ville. M. Lavocat comprit de suite l'intérêt du site qui possédait par ailleurs une carrière propre à la fabrication de ciment. La société Lavocat achète d'abord l'ancienne ferme de la Gravelle, plus tard transformée en petite cité ouvrière, et implante l'usine sur la carrière à exploiter, le long de la voie de chemin de fer. L'autorisation préfectorale de l'installation de cette usine est datée du 5 août 1903. Selon le cadastre, la maison du directeur, la maison des surveillants, le magasin, la forge, la salle des chaudières et la salle des machines sont construits en 1904. Viennent ensuite une salle des fours, un hangar pour malaxeurs, un sècheur, les silos à klinkers, l´outillage de la forge et l´immense hangar de stockage du charbon, construits en 1908 et agrandis en 1911. Le style des constructions s'inspire des bâtiments de l'usine de Neufchâtel. Un four à chaux est bâti ultérieurement. En 1917, l'usine est occupée par les Américains qui construisent deux grands bâtiments en pan de bois, béton, et carton goudronné. Ces constructions sont utilisées par la suite comme dépôts, et un atelier de menuiserie est édifié sur le même modèle. Des logements d'ouvriers et une cantine sont édifiés dans les années 1920-1930. A son apogée, la cimenterie emploie environ 120 personnes. Dès 1904, deux générateurs à vapeur répondent aux divers besoins de l'établissement, et des alternateurs produisent l'électricité nécessaire, qui est achetée par la suite. Deux fours tournants, de 40 m de long, fonctionnent au charbon. Ce charbon arrive au rythme de 3 ou 4 bateaux par mois déchargés sur le port par 90 dockers, par ailleurs ouvriers ou agriculteurs. L´usine rencontre toutefois assez vite d´importantes difficultés techniques et financières. Le cahier des charges de la fabrication du ciment Portland est très sévère. Il faut amener des pierres de Pons pour obtenir la qualité requise, d'où un surcoût à la fabrication (la pierre est transportée par petits camions). De plus, le ciment, assez peu vendu sur place, l´est davantage dans le Sud-Ouest et sur la côte méditerranéenne, d'où, là encore, un surcoût occasionné par les frais de transport. Les mouvements sociaux de 1936 donnent le coup de grâce à l´usine. Agé, M. Lavocat vend son droit de fabrication pour vingt ans à un consortium des ciments. Entre 1948 et 1950, l´usine est louée à la société Péchiney qui y fabrique des engrais à partir de minerai importé de Thiès, au Sénégal. Toute l'usine est remise en marche. Les fours sont alors alimentés au fuel et non plus au charbon. Très vite pourtant, la société Péchiney quitte Mortagne-sur-Gironde pour la région nantaise, plus industrielle et mieux desservie par de gros cargos. Le site est livré en 1968 à une entreprise de ferraillage qui démonte toutes les installations, puis à un particulier qui transforme les vingt-cinq hectares du site en exploitation agricole. Les ateliers sont démolis ou laissés en ruines. Seuls les anciens logements sont restaurés. Une partie du site est aujourd'hui occupée par un camping.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1904, daté par source, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

Le site de l'ancienne cimenterie comprend un ensemble de bâtiments répartis de part et d'autre d'une route. A l'entrée du site, près de l'ancienne ferme de la Gravelle, se trouvent les logements d'ouvriers, construits en béton armé et en rez-de-chaussée. Plus loin, vers le nord, sont regroupés les bâtiments suivants : au nord de la route, le logement patronal-bureau, en moellon enduit, à un étage et comble à surcroît ; derrière ce bâtiment, le logement des contremaîtres, en moellon et à un étage ; au sud de la route, la cantine (actuel accueil du camping), des dépôts et un atelier de menuiserie ; enfin vers le nord-est, les ruines des ateliers, silos et hangars, ainsi que deux des trois grandes cheminées. Les ateliers qui subsistent sont en moellon de calcaire, sous un toit en tôle. Il semble que tous les toits étaient à l'origine en fibro-ciment. Les encadrements des ouvertures étaient en brique pour les logements et quelques-uns des ateliers. Les deux cheminées sont circulaires, en brique et font plus de trente mètres de haut, pour un diamètre d'environ trois mètres pour l'une, et de quatre mètres pour l'autre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits
  1. tôle ondulée
Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Énergies
  1. Nature : énergie thermique

    Origine : produite sur place

  2. Nature : énergie électrique

    Origine : produite sur place

  3. Nature : énergie électrique

    Origine : achetée

État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Mortagne-sur-Gironde

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Gravelle

Cadastre: 2009 OD 841 à 846

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