Église paroissiale Saint-Jean-Baptiste (Saint-Barthélemy)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Poyanne

L'ancienne église paroissiale Saint-Jean-Baptiste était située au milieu du cimetière, au lieu-dit Salles, au nord du bourg. Le 6 juin 1713, la communauté signa avec Philippe de Baylens, marquis de Poyanne (1687-1725), un acte par lequel celui-ci cédait, en échange du terrain de l'ancien lieu de culte promis à la démolition, la propriété de sa propre chapelle castrale, placée sous le vocable de Saint-Barthélemy, pour servir de nouvelle église à la paroisse au centre du bourg. Insuffisante pour la population, celle-ci fut agrandie et rénovée par la communauté dès 1716 (ajout d'une seconde chapelle au midi et d'une sacristie par les tailleurs de pierre Jean Mons et Germain Lafitte), et resta en service jusqu'au milieu du XIXe siècle. A cette époque, l'église "tombe de vétusté" et "son état de délabrement rend impossible toute restauration ou tout agrandissement" ; en outre, "elle ne suffit plus depuis longtemps à contenir la population de la commune".

En 1861, la municipalité demanda un projet de construction nouvelle à l'architecte dacquois V. Pon(n)assé, qui resta sans suite faute de ressources disponibles : le plan (Archives départementales des Landes), daté du 1er mai 1861, propose une église à trois vaisseaux, chevet en hémicycle, façade à frontispice néoclassique et clocher dans-œuvre coiffé d'un toit à l'impériale. Le 7 janvier 1866, le conseil de fabrique approuva un nouveau projet de l'architecte départemental Alexandre Ozanne pour la reconstruction à neuf de l'édifice sur le même emplacement. Sa réalisation fut retardée par l'opposition de Léopold Moreau de Bellaing, propriétaire du château, qui plaidait pour une reconstruction à un autre endroit et pour la préservation de la chapelle de la Vierge, récemment restaurée, et celle du clocher ancien "qui serait, après son isolement au milieu de la place étendue qu'on obtiendrait par la démolition de l'Eglise, comme beffroi et tour de l'horloge un petit monument remarquable" (lettre au maire, 20 octobre 1867). Ces arguments ayant été repoussés par la municipalité (Réponse à M. de Bellaing [imprimée], 22 janvier 1868), le projet suivit son cours. Après la pose de la première pierre le 19 mars 1868, les travaux furent exécutés en 1868-1869 par l'entrepreneur Alexandre Freylon, de Villandraut (Gironde), et l'église fut consacrée le 6 septembre 1869 par l'évêque d'Aire Louis-Marie Épivent. Le coût total, achat du mobilier compris, dépassa 100.000 francs.

L'édifice, souvent nommé à tort du vocable de l'ancienne chapelle castrale, Saint-Barthélemy, porte officiellement le titre de Saint-Jean-Baptiste, celui de la première église paroissiale de Poyanne. L'abbé Foix dans sa monographie paroissiale mentionne que cette dernière titulature est seule admise depuis 1713. En outre, la verrière du chœur à dextre (place d’honneur) de la maîtresse-vitre représente bien saint Jean-Baptiste et non saint Barthélemy, lequel ne figure que dans la verrière de la façade.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1868, daté par source

Auteurs Auteur : Ozanne Alexandre

Né à Bonneboscq (Calvados) le 21 novembre 1828, mort à Dax le 18 novembre 1888 et inhumé au cimetière Saint-Pierre de cette ville. Ingénieur civil, architecte départemental des Landes de 1859 à 1879. Fils de Célestin Ozanne (1797-1870) et de Florentine Prévost (1805-1881) ; marié en premières noces, le 28 avril 1857 à Bordeaux, avec Jeanne Mathilde Brousse († Bordeaux, 17 juillet 1858) ; marié en secondes noces, le 25 février 1862 à Dax, avec Anne Clary Mène (Dax, 12 avril 1831 - Dax, 11 mars 1924), fille de Pierre Paul Mène (1792-1866), notaire, et de Marie Amélie Bonnecaze (1797-1877). Il eut du premier lit une fille, Mathilde Isabelle Jeanne (1858-1929), Mme Eugène Levassor, du second lit deux autres filles, Marie Amélie Célestine (1863-1942), épouse en 1890 d'Eugène Louis Joseph Deschamps, sous-commissaire de la Marine, et Joséphine Anne Marguerite (1864-1954).

, architecte départemental (attribution par source)
Auteur : Freylon Pierre dit Alexandre

Entrepreneur à Villandraut (Gironde) dans la seconde moitié du XIXe siècle. Né à Villandraut le 5 avril 1831 (déclaré sous le nom de Pierre) ; fils aîné du maçon Guillaume Freylon (Villandraut, 1800 - Villandraut, 14 décembre 1872) et de Marie Cadis (Villandraut, 1803 - Villandraut, 9 avril 1859) ; marié à Villandraut, le 26 avril 1854, avec Catherine Meynard (Villandraut, 6 mars 1835 - ?), marchande, fille d'Antoine Meynard et de Marie Bacque, aubergistes. Le couple eut deux fils nés à Villandraut : Antoine (14 novembre 1854 - Limoges, 12 mai 1888), métreur, et Pierre (12 juillet 1865). Sources : AD Gironde, E dépôt 4049, 4 E 13916/4, 4 E 9.

Pierre Freylon père est qualifié d'ouvrier maçon dans l'acte de son mariage (1854), d'entrepreneur de travaux publics dans celui de la naissance de son second fils (1865), enfin de "surveillant au chemin de fer" dans l'acte de décès de son fils aîné en 1888 à Limoges : son changement d'activité et de lieu de résidence est peut-être lié à une faillite de son entreprise. Il signe "Pierre Freylon" en 1854, mais "Adre Freylon fils" en 1865. Son surnom "Alexandre", sous lequel il est connu comme entrepreneur, a donc été adopté entre ces deux dates. En 1885, date à laquelle son fils cadet Pierre, "employé des travaux publics", fait son service militaire (1R 422, Limoges, registres matricules), la famille est installée à Limoges (21, nouvelle route d'Aixe), de même qu'en 1888, au moment de la mort d'Antoine. Le décès de Pierre "Alexandre", en revanche, n'apparaît pas dans les tables décennales de la ville pour les décennies suivantes.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Mons Jean

Tailleur de pierre à Montfort (-en-Chalosse), documenté en 1713.

, tailleur de pierre (attribution par source)
Auteur : Lafitte Germain

Tailleur de pierre à Tartas, documenté en 1713.

, tailleur de pierre (attribution par source)
Auteur : Ponassé / Ponnassé V.

Architecte à Dax dans la seconde moitié du XIXe siècle ; il travailla pour les églises de Bastennes (clocher, 1861), Herm (construction à neuf, 1861-1863) et Gaujacq (clocher, 1871) et présenta un projet (non exécuté) pour la nouvelle église de Poyanne en 1861. Sans doute parent (fils ?) de l'architecte dacquois Pierre Ponnassé (1801-1888) - qui parraine une cloche à Lourquen en 1865 -, à moins qu'il ne s'agisse de la même personne. Le patronyme est orthographié indifféremment "Ponassé" ou "Ponnassé" dans les documents d'archives.

, architecte (attribution par source)

L'édifice est occidenté, afin d'offrir sa façade à la place. De style néogothique, il est construit en moellon calcaire et pierre de taille (contreforts, encadrements des baies), et couvert de tuiles creuses à l'exception du clocher. Il se compose de trois vaisseaux de six travées, celui du centre prolongé par une travée de chœur barlongue et une abside à trois pans épaulée par deux sacristies. La première travée des vaisseaux est occupée par deux chapelles encadrant un clocher-porche dans-œuvre couvert d'une flèche octogonale en pierre, à lucarnes et clochetons angulaires ; au premier niveau, une tribune ouvre sur le vaisseau principal. Celui-ci est séparé des collatéraux par des grandes arcades en tiers-point sur piliers de section rectangulaire. L'ensemble de l'édifice est couvert de fausses voûtes d'ogives en briques, retombant dans le chœur sur des colonnettes montant de fond, dans le vaisseau central sur des dosserets reposant sur des culots, et dans les collatéraux directement sur des culots. Le chœur et les collatéraux sont éclairés par des lancettes simples en arc brisé, les parties hautes du vaisseau central par des oculi circulaires surmontant une arcature aveugle simulant un triforium.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse mécanique, pierre en couverture
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. fausse voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : appentis

  3. Forme de la couverture : flèche polygonale

  4. Partie de toit : croupe polygonale

Décors/Technique
  1. sculpture (étudié)
  2. vitrail (étudié)
  3. peinture (étudié)
Décors/Représentation
  1. Representations : crochet


Précision sur la représentation :

Crochets feuillagés sur les chapiteaux des piliers de la nef et des colonnettes du chœur.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Poyanne

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2014 D 265

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