A. Ancienne église :
1825. Travaux au clocher de l'ancienne église, par le charpentier Napias sous la supervision du chevalier de Caupenne, architecte voyer.
1858 (18 juillet). Délibération du conseil municipal : "rend compte d'une souscription recueillie par M. Rosié, prêtre desservant de Poyanne, qui a fourni une somme de 385 fr. [...] destinée à des réparations intérieures de l'église, notamment à la restauration de la chapelle de la Ste Vierge."
************************
B. Nouvelle église :
S.d (1861 ?). Plan 4738 : dessin d'une arcature en plein cintre (peut-être un détail du projet de nouvelle église par V. Ponnassé : voir ci-dessous). Ill. 20244001884NUC2A.
1863 (13 novembre). Mémoire de l'architecte V. Ponnassé adressé au préfet des Landes : "Le soussigné Ponassé, architecte à Dax, a l'honneur de vous exposer ce qui suit : sur la demande de M. le maire de Poyanne, il s'est livré en 1861 à la rédaction d'un projet de reconstruction de l'église de cette commune [...]. Le chiffre de vingt-cinq à trente mille francs fut indiqué. Plus tard, le projet demandé était communiqué à M. le maire, M. le curé présent. Ce projet était trouvé suffisant après un premier examen. Cependant, M. le maire écrivait le 17 mai 1861 que ne trouvant pas l'appui nécessaire pour l'obtention d'un secours du gouvernement, il était à craindre que cette construction restât à l'état de projet, du moins pour longtemps [...]." Le maire ne répond pas aux demandes de paiement de ses honoraires formulées par Ponnassé.
1863 (14 novembre). Lettre du préfet des Landes au sous-préfet de Dax : lui transmet "le mémoire par lequel le Sr Ponnassé, architecte, fait connaître les motifs de l'action qu'il se propose d'intenter contre la commune de Poyanne" ; "Si le sieur Ponnassé peut prouver que la rédaction d'un projet d'église lui a été demandée, il a le droit, aux termes des règlements en vigueur, à 1/2 pour cent sur le montant total des travaux projetés en paiement de ses honoraires."
1863-1865. Poursuite du litige entre la commune et Ponnassé.
1866 (13 mars). Avis du sous-préfet de Dax : "Vu le devis dressé par M. Ozanne, architecte départemental, pour la construction d'une nouvelle église dans la commune de Poyanne, devis dont le montant s'élève à la somme de 85.000 fr. Vu les plans à l'appui [...]. Considérant que l'église actuelle de Poyanne tombe de vétusté ; que son état de délabrement rend impossible toute restauration ou tout agrandissement ; qu'elle ne suffit plus depuis longtemps à contenir la population de la commune ; que sa reconstruction complète est donc une mesure nécessaire et de bonne administration [...]. Est d'avis que le devis, les plans et la délibération ci-dessus visés soient approuvés."
1867 (20 octobre). Lettre de Léopold Moreau de Bellaing, propriétaire du château de Poyanne, au maire de Poyanne, Jean Coudroy : "Monsieur le Maire, / Quand en vous rencontrant, le 22 7bre dernier, je vous ai dit quelques mots se rattachant au projet de construction de l'Eglise, je n'ai fait que remémorer ce que j'avais dit avant et depuis une visite avec Mgr l'Evêque, vous, Mr le curé et d'autres personnes, du terrain que j'étais disposé à concéder pour y construire la nouvelle Eglise ; d'après ma répulsion motivée pour le projet de reconstruire sur l'emplacement de l'ancienne Eglise. J'avais dès lors expliqué qu'outre les conséquences graves d'être privé de l'Eglise actuelle pendant la construction de celle qui devrait la remplacer, il serait bien regrettable de devoir démolir la chapelle actuelle de la Vierge, d'après sa solidité et sa restauration récente, et aussi un clocher qui pourrait être consolidé à peu de frais, et qui serait, après son isolement au milieu de la place étendue qu'on obtiendrait par la démolition de l'Eglise, comme beffroi et tour de l'horloge un petit monument remarquable. / Lorsque, Monsieur le Maire, nous eûmes cet entretien rétrospectif, le 22 7bre, je vous fis part de mon projet de vous écrire pour mieux faire comprendre ma façon de voir, et vous me dites qu'il fallait que ce fût le plus tôt possible, parce que bientôt il faudrait faire les publications pour la mise en adjudication de la reconstruction de l'Eglise. Mais sur mon observation qu'étant très occupé alors, et ma santé ne me permettant pas toujours de faire ce que je projetais, je ne pouvais savoir quand je vous adresserais ma lettre, vous m'observâtes qu'il s'écoulerait encore un certain temps à cause des formalités préalables qui restaient à remplir. / Outre les motifs qui retardèrent ma lettre, je l'ai ajournée en pensant que sans doute, avant de délibérer définitivement au conseil municipal sur l'emplacement de l'Eglise, vous prendriez officieusement l'avis des notables de la commune, comme vous l'aviez fait, quand il s'est agi de la revendication du quartier du Cournau et du partage des Landes. Je le croyais d'autant plus que dans les circonstances que je rappelle, vous aviez fait connaître que vous teniez beaucoup à pressentir l'opinion avant de faire délibérer le conseil municipal, quand il s'agissait de choses exceptionnelles et qui intéressaient l'universalité des habitants de la commune. D'ailleurs il n'y avait pas à craindre que l'on confondît une réunion purement consultative avec une commission d'enquête qui ne devait avoir lieu que s'il était préalablement décidé par le conseil municipal que l'Eglise ne serait pas construite sur l'emplacement de l'ancienne. Pensant donc, Monsieur le Maire, qu'il y aurait dans la conjoncture actuelle une réunion officieuse, j'ai cru mieux faire d'attendre pour vous écrire que cette réunion eût eu lieu ; parce que si dans cette réunion on n'eût pas partagé ma façon de voir, j'aurais renoncé à vous écrire. / J'attendais encore, Monsieur le Maire, la réunion dont je viens de parler, quand le samedi 12 c[ouran]t, étant allé à Dax, j'ai eu l'honneur de voir Mr le Sous-Préfet, et je l'ai entretenu de la construction d'une Eglise à Poyanne, comme si rien n'était encore décidé quant à son emplacement. Vous comprenez combien j'ai dû être étonné le lendemain de lire dans le Journal des Landes du 13, non seulement l'avis de l'adjudication des travaux de construction d'une Eglise, mais aussi la mise en adjudication des travaux de démolition de l'Eglise actuelle. Comme rien ne m'avait fait supposer qu'il y avait urgence, et que vous n'aviez pas cru devoir me donner avis d'une détermination si prompte, il est arrivé que par les motifs que j'en ai donnés ci-dessus, vous n'aviez pas encore reçu le 13 la lettre que je me proposais de vous écrire ; mais comme il me semble que rien n'empêcherait que le conseil municipal, mieux informé, modifiât la délibération qui implique la démolition de l'Eglise actuelle, avant qu'on entre en jouissance de la nouvelle Eglise, vous ayant rencontré le 15, et Mr Lestage Laforêt membre du conseil municipal, je vous ai parlé de nouveau des motifs de ne pas construire la nouvelle Eglise à l'emplacement de l'ancienne, de conserver la chapelle de la Vierge et le clocher de l'ancienne Eglise, et vous ai dit que si une réunion consultative avait eu lieu, j'y aurais exposé en détail ma façon de voir que voici sommairement. / L'emplacement de l'ancienne Eglise me paraît ne pas convenir, parce que la nouvelle Eglise aussi rapprochée d'un château monumental et des Quinconces serait annihilée, ne pouvant y dépenser que 80.000 fr., d'autant que le point où elle serait construite n'est pas élevé et devra être encore abaissé pour trouver un terrain solide et être au niveau de la place ; peut-être même faudra-t-il sur certains points construire sur pilotis. / Parce qu'en reconstruisant sur l'emplacement de l'Eglise actuelle, il faut priver la commune de l'avantage d'une place spacieuse qui résulterait de celle qui existe réunie au terrain occupé par l'Eglise. / Qu'en défonçant l'ancien cimetière, il se produira des exhalaisons délétères ; cela non seulement actuellement, mais qui se reproduiront lors des grandes chaleurs. / Que pour construire dans cet emplacement de l'Eglise actuelle, il faut tout démolir, notamment la chapelle de la Vierge, qui est d'une construction solide et qui est consacrée par une dévotion séculaire et édifiante de la population ; enfin détruire un clocher modèle dans son genre, qui convient pour être isolé comme il le serait, se trouvant à l'extrémité de la nouvelle Place où il serait quant à Poyanne ce qu'est la Tour St-Jacques quant à Paris. / Enfin que pour construire l'Eglise nouvelle sur l'emplacement de l'ancienne, il faut démolir l'Eglise actuelle avant d'entreprendre la nouvelle construction, ce qui n'est pas dans l'intérêt financier de la commune, car c'est se priver de toute concurrence pour la vente des matériaux ; en effet, qui voudra affronter la concurrence de l'entrepreneur et se mettre à sa merci quant à l'exigence pour l'enlèvement des matériaux. Au contraire, si la vente de la démolition a lieu après la construction de la nouvelle Eglise, on pourra donner aux acquéreurs tout le temps qui serait à leur convenance pour enlever les matériaux. Dès lors on pourrait espérer vendre avantageusement aux ouvriers des environs et aux propriétaires qui auraient des constructions à faire, et il est probable que d'ici là, et d'après la perspective d'avoir des matériaux à bas prix, les propriétaires des Landes partagées se décideraient à construire au moins des parcs et des hangars qui leur deviendront de plus en plus indispensables, puisqu'ils mettent leurs Landes en culture. / Dans l'entretien du 14 de ce mois que je viens de rappeler, vous m'aviez dit, Monsieur le Maire, que vous aviez sondé votre conseil municipal et toutes les personnes avec lesquelles vous vous êtes trouvé en contact, pour savoir si on désirerait que l'Eglise fût bâtie sur le terrain que je proposais de concéder, et que toujours on s'était prononcé négativement, trouvant que construire là serait isoler l'Eglise de la population ; mais que si j'avais proposé de concéder dans le terrain près de mes chais ou celliers, il en eût été autrement ; et vous avez ajouté que Mr Lasserre, maire d'Ozourt, était d'avis que cet emplacement à la vue du bourg de Poyanne conviendrait. A cela, j'ai répondu que, quoique ne partageant pas cette manière de voir, je serais néanmoins disposé à faire la concession dans cet emplacement, pourvu qu'on n'entamât pas les bâtiments ; et le lendemain j'ai fait prier Mr Lasserre de se rendre à Poyanne. J'ai vu avec lui et Mr l'adjoint, en votre absence, qu'on pourrait former une espèce de place en avant de l'extrémité de mes chais au sud, laquelle aurait pour axe, non seulement les 60 pieds du terrain qui m'appartient depuis mes chais jusqu'à la route, mais les 18 pieds de la route et du terrain au delà, jusqu'à la place de la course. Il pourrait donc y avoir sur cette place l'entrée de mes chais, et dans un autre sens un grand espace jusqu'à l'entrée d'une Eglise, qui serait bâtie dans le terrain que je concèderais en outre de celui de la place, pour une Eglise avec un pourtour spacieux pour les processions ; l'Eglise aurait un des murs le long de la route et celui du Nord dans le terrain concédé. / J'ai dit à Mr Lasserre et à Mr l'adjoint que je consentirais à cette concession à des conditions qui ont paru très acceptables à Mr Lasserre ; mais quand j'ai dit à Mr l'adjoint qu'il faudrait qu'on renonçât à démolir l'ancienne Eglise avant l'entrée en jouissance de la nouvelle, qu'on stipulât que la chapelle de la Vierge et le clocher fussent conservés, quand on démolirait l'Eglise pour faire une place, j'ai vu qu'il y avait un parti-pris contraire. J'ai prié Mr Lasserre de voir Mr le curé sans moi ; il m'a rapporté qu'il trouvait chez lui les mêmes répulsions. Alors, j'ai déclaré que je n'interviendrais plus en rien. / Ma lettre, Monsieur le Maire, n'a donc que le but de vous prouver que j'ai motivé mon intervention et ma manière de voir, et qu'il y a eu chez moi un vrai désir de concours, et en vous le déclarant avec sincérité, je veux être à l'abri d'interprétations qui ne rendraient pas justice à mon dévouement pour la chère commune de Poyanne. / Je vais donc continuer ma lettre en vue du désir qu'il reste trace de ce qui s'est passé. / Enfin ce qui domine toute la question, c'est qu'en démolissant avant d'avoir reconstruit, on produira une perturbation dans les habitudes si édifiantes de la population, parce qu'on devra pour les messes et offices l'entasser dans un local resserré, et qu'elle sera par là privée d'entendre les sermons et instructions. On ne doit pas se faire illusion sur les conséquences d'un tel état de choses, elles seront graves et compromettront un assez long avenir, surtout dans les circonstances sociales actuelles, et quant au quartier du Cournau dont les rapports au spirituel avec Poyanne ne sont pas anciens. / Je dois encore, Monsieur le Maire, vous faire envisager la question que je traite sous un autre point de vue. On ne supposera pas, quant à vous, qu'un intérêt personnel ait pu vous faire désirer que la nouvelle Eglise fût construite sur l'emplacement de l'ancienne, puisqu'une place, qui la remplacerait, serait bien plus désirable pour l'aspect et la salubrité de vos maisons et bâtiments. On ne supposera pas non plus que Mr l'adjoint l'ait désiré, puisque sont habitation est à Lauga, c'est à dire plus rapprochée de l'emplacement que je proposais et même de celui auquel j'aurais adhéré ; ni que MM. Lestage du Ségué, Lestage Laporte, Lestage Laforêt, Laporte du Pouy, Degos et le propriétaire de Pilloque l'aient réclamé, puisque l'Eglise serait plus près de leurs habitations ; mais on admettra que la détermination de bâtir sur l'emplacement de l'Eglise actuelle a été prise pour entrer dans les convenances de Mr le curé. Sans doute on ne supposera pas qu'il soit intervenu pour produire ce résultat, mais on lui en voudra, à tort peut-être, de n'avoir pas fait servir son influence à s'opposer à ce qui était dans son seul intérêt et contraire à celui de la commune ; et à mesure que de plus en plus on reconnaîtra que la détermination qu'on avait adoptée était la pire, le murmure caché ou exprimé s'accroîtra ; cette pensée m'afflige. / Quant à moi, Monsieur le Maire, d'après mes sentiments pour la commune de Poyanne et sa population, qu'attestent tous mes efforts pour attirer à la faveur de son château un établissement ou une personne considérable qui pût produire sa prospérité ; efforts que vous avez toujours secondés autant que vous l'avez pu. J'éprouve autant de peine à voir son bien-être compromis sous un rapport essentiel, faute d'avoir assez apprécié les choses avant de prendre un parti définitif, que j'ai été heureux de pouvoir lui être utile quant à la réintégration du Cournau et pour ce qui a fait reconnaître la vraie position de la commune quant aux Landes. / Je vous demande, Monsieur le Maire, indulgence pour les répétitions et autres négligences d'une lettre de vieillard qui ne peut d'après les anomalies de sa santé, s'occuper avec suite d'une même chose. J'aurais peut-être dû m'abstenir d'écrire ; mais j'ai voulu pouvoir faire connaître à ceux à qui j'avais parlé de l'affaire, ce qui s'était passé ; et sous peu je ne l'aurais pu, si je n'avais eu que le secours de ma mémoire. Vous adresser ma lettre était prouver qu'elle ne contenait que des réalités. / Recevez l'assurance des sentiments d'attachement que je vous ai voués et ceux bien distingués avec lesquels je suis, Monsieur le Maire, votre très humble et très obéissant serviteur. Signé Léopold de Bellaing. / Poyanne 20 8bre 1867. [Ajout autographe au-dessous :] P.S. J'avais expliqué à Mr Lasserre que dans le cas de la conservation de la chapelle de la Vierge et du clocher de l'ancienne Eglise, on se servirait des matériaux de la démolition de l'Eglise pour ce qu'il y aurait à faire ; et que je consentirais pour la main d'œuvre à fournir jusqu'à concurrence de 3000 fr. que j'ai promis pour une chapelle de la Vierge, si les trois mille francs n'étaient pas ainsi absorbés ce qui resterait de cette somme serait pour l'ornementation de la chapelle de la Vierge de la nouvelle Eglise."
1867 (27 octobre). "Procès-verbal d'adjudication des travaux de construction de l'église" de Poyanne. Soumissionnaires : Alexandre Freylon, Auguste Charpentier et Jean Fleurent [sic pour "Fleurant"]. Adjugé à Alexandre Freylon, de Villandraut (Gironde). "M. Freylon pourra commencer après le 1er février 1868". Procès-verbal approuvé par le préfet des Landes le 16 décembre 1867, enregistré à Montfort le 31 décembre suivant.
1868 (22 janvier). "Commune de Poyanne. Réponse à la lettre de M. de Bellaing relative à l'emplacement de la nouvelle Eglise" (brochure imprimée, "Imp. Herbet") : "Monsieur, / L'emplacement projeté de notre Eglise a provoqué de votre part une réaction inattendue : c'est une circulaire adressée, il y a quelque temps, à M. le Maire de Poyanne. [...] Si votre lettre n'avait eu qu'un caractère privé, je croirais en tout point inutile de relever les appréciations qu'elle renferme. Mais elle a franchi avec un certain apparât [sic] les limites de la Commune ; elle a rempli la contrée de vos protestations et de vos plaintes ; elle les a promenées de presbytère en presbytère, de famille en famille, d'administration en administration, et votre parole, je le sais, a été accueillie comme une parole de vérité. C'est pourquoi je réponds. Comme habitant de Poyanne, j'en ai le droit ; j'en ai peut-être aussi le devoir. Je ne pouvais, en effet, laisser plus longtemps sous le coup d'un blâme injuste et sévère plusieurs de mes amis, dont le dévoûment [sic] au bien de tous se mesure, non à quelques sentiments platoniques, mais aux œuvres de chaque jour. / Avant d'écrire, j'ai attendu. Je ne voulais point, Monsieur, par une lettre publique, m'associer bruyamment à l'émotion générale, ni influencer le vote définitif du Conseil Municipal, ni rendre plus difficile un heureux retour de votre part. Maintenant, l'émotion est calmée, le vote émis, l'heureux retour impossible : je puis parler. [...] [Résumé de la lettre de Léopold de Bellaing] / En d'autres termes, le Conseil Municipal, en statuant que la nouvelle Eglise serait construite sur l'emplacement de l'ancienne, a, selon vous, gravement compromis plusieurs intérêts : 1° les intérêts de l'Eglise ; 2° les intérêts de la commune ; 3° les intérêts de M. le Curé. - J'ai à justifier le Conseil Municipal sur chacun de ces trois points. / 1° il n'a pas compris les intérêts de l'Eglise : "Bâtie près du château, l'Eglise serait annihilée, etc." - Je conteste, Monsieur, au point de vue artistique et moral, la valeur de cet argument. Il y a deux sortes de beauté : la beauté absolue et la beauté relative. Où que s'élève notre Eglise, elle aura toujours sa beauté intrinsèque. Cette beauté, en effet, consiste dans la proportion de toutes les parties, l'harmonie des lignes, la consonnance des tons, dans la grâce et les faciles aspects de l'ensemble. Elle se mesure uniquement à la science architectonique de l'ouvrier ; elle ne peut donc jamais s'évanouir dans les ombres d'un monument quelconque. - Quant à la beauté relative de l'Eglise, votre observation serait fondée, si l'Eglise et le Château étaient bâtis sur le même type. La comparaison, dans ce cas, serait naturelle, spontanée, et l'Eglise, dont les conditions d'infériorité matérielle sont évidentes, serait écrasée par le voisinage de son imposant rival. Mais les types sont divers : celui de l'Eglise est ogival et chrétien ; celui du Château n'a ni l'un ni l'autre de ces deux caractères. Le parallèle artistique est impossible. Le choix du local ne diminue dont pas la beauté de notre Eglise. - Mais, au point de vue moral, entraînera-t-il de fatales conséquences ? Nullement. Le principal intérêt d'une Eglise à bâtir est qu'elle satisfasse aux vœux, au goût, aux habitudes de la population. Or, la population indigène s'est prononcée d'une voix unanime. Chaque jour, elle accentue davantage son désir, sa volonté que l'Eglise s'édifie sur le local primitif. Assurément, elle se préoccupe fort peu de la comparaison que le touriste malveillant ou distrait établira peut-être entre le manoir de Dieu et le manoir de l'homme. [...] De longues années, elle a subi, en silence, un parallèle incomparablement plus pénible à sa piété [...]. Au reste, je ne sache pas que ceux qui viennent aujourd'hui magnifier leur dévoûment [sic] à la chère commune de Poyanne se soient jamais émus de ce douloureux état de notre sanctuaire ; et cependant l'occasion était belle pour eux d'immortaliser leur mémoire. [...] Poyanne pourra, désormais, fièrement lever la tête, et contempler avec un légitime orgueil une Eglise digne de sa religion et de ses ressources. Il l'aimera comme son œuvre, l'œuvre de son cœur, et si quelques voix malavisées lui rappelaient de nouveau ce contraste, il répondrait par ces paroles que j'emprunte d'un auteur antique : Les murailles de notre Temple sont moins belles, sans doute, que celles de votre demeure : mais sa gloire est plus pure, sa destinée plus éclatante et sa durée sera plus longue : Debout encore et inébranlé, il verra les ruines de son majestueux voisin ! [...] / En principe, il vaut mieux, en effet, pour la religion d'un peuple, que l'Eglise nouvelle s'édifie sur l'emplacement de l'ancienne. Ce n'est pas à vous, Monsieur, que je dois apprendre ce qu'est l'Eglise pour un chrétien. [...] Or, dans l'espèce, les faits marchent avec les principes. Notre emplacement, en effet, est central, salubre, silencieux, populaire. [...] Vos divers projets, au contraire, blessaient toutes les règles morales, les sentiments intimes de la Commune et les convenances de la religion. - Le premier local que vous ayez offert est le terrain occupé par le Croix Jubilaire et le champ qui fait suite. [...] Vous proposez un local isolé, solitaire, confiné à la campagne, loin de toute habitation, à deux cents mètres du bourg. Et c'est là l'emplacement que vous jugez merveilleusement apte à procurer le bien de la religion ? Mais, vous ne l'ignorez pas, les propriétaires les plus intéressés eux-mêmes, c'est-à-dire les plus rapprochés, ont repoussé avec énergie votre proposition [...]. Quoi ! les Communes dont les Eglises sont éloignées de tout centre populeux multiplient leurs moyens pour remédier à ce grave inconvénient, et vous voulez que Poyanne s'engage sciemment et à jamais dans les mêmes difficultés morales ? Plus encore : vous essayez de lui forcer la main par l'influence que vous donne votre position sociale ! [...] Quel est donc le mystérieux mobile de votre conduite à notre égard ? Serais-je condamné à croire ce qui se murmure à l'oreille : c'est-à-dire que vous n'éloignez l'Eglise du bourg que pour éloigner la population de vos Quinconces, et que votre volonté formelle serait d'interdire vos allées à la circulation publique ? Vous comprenez, Monsieur, trop bien les intérêts du château pour avoir jamais nourri cette pensée et pour la réaliser jamais. - Vous avez indiqué un autre plan : Du Sud-Est au Nord-Est vous avez tracé, sur le route n° 10, un parallélogramme rectangle dont la diagonale serait l'axe principal de l'Eglise. Le soubassement comprendrait ainsi la route dans sa largeur, une partie du jardin de M. Bastiat et une langue de terre abandonnée qui vous appartient. Cela ne peut être sérieux, et vous créeriez comme en vous jouant d'inextricables difficultés à la Commune. Avant de bâtir, il lui faudrait en effet l'autorisation de la Préfecture et des Ponts et Chaussées ; puis l'expropriation ou l'acquisition volontairement consentie du jardin, puis l'achèvement du nouveau tronçon de route. [...] Mais si le Conseil, inspiré par une condescendance aveugle, avait adopté votre projet, jamais la population n'aurait ratifié son vote. Elle se serait levée comme un seul homme pour prendre énergiquement en main sa cause trahie. L'Eglise que vous lui proposiez s'élève sur le chemin public, en sautoir, c'est-à-dire sur un plan bizarre et gauchi ; à côté du champ de course ; sans orientation, ou plutôt avec une orientation bâtarde : elle ne regarde ni le levant ni le ponant, mais je ne sais quels points intermédiaires. Le chœur s'appuie sur un terrain déclive, où sourdent d'incessantes veines d'eau qui promettent aux murs, aux dalles, aux meubles une irrémédiable humidité, et aux personnes, de perpétuelles maladies. Et voilà, Monsieur, tout ce que vous a suggéré le sincère dévoûment que vous portez à la chère commune de Poyanne ! / Il y avait un troisième emplacement que l'immense majorité de la population eût agréé : c'est le terrain situé à l'extrémité de vos chaix [sic], en face du bourg. La lithurgie [sic], l'art, l'hygiène, la piété eussent ensemble applaudi au choix de ce local. Mais les longs pourparlers engagés avec vous à cet égard ne purent aboutir. [...] Monsieur le Maire, avec la condescendance qui le distingue, vous proposa une solution, la seule conforme à la fois aux intérêts du château et au bien général : il s'agissait pour vous de céder, sur le point indiqué, seulement l'espace nécessaire à l'enceinte de l'Eglise, et un chemin de ronde de convenable largeur, sans toucher à vos bâtiments. Sans doute, la partie extrême de vos chaix restant debout, la façade de l'Eglise serait à demi dérobée à la vue. Mais, d'une part, M. le Maire avait à cœur de vous être agréable ; de l'autre, il espérait que l'inconvénient que je signale ne serait que temporaire : la démolition de quelques mètres de vos celliers y mettrait fin et certainement vous-même, malgré votre répugnance, ou du moins votre héritier, ne reculeriez pas toujours devant ce léger sacrifice. Votre réponse à la demande, pourtant si modérée de notre premier Magistrat, ne fut pas tout-à-fait satisfaisante. Vous accordiez dans votre propriété le local avec cette restriction que l'Eglise cotoyerait [sic] la route n° 10 ; la route, dans ce cas, servirait d'une partie du chemin de ronde, et vous ménagiez, sur votre champ, quelques mètres de terrain. M. Le Maire n'adhéra pas à votre plan, et avec raison : l'Eglise doit être entièrement chez elle : les convenances du culte l'exigent. Enfin, vous cédâtes le local de l'Eglise et tout un chemin de ronde, large de dix mètres, aux conditions suivantes, dont vous prîtes actes en présence de M. le Maire : En compensation de l'emplacement de l'Eglise et du chemin de ronde, la commune de Poyanne concède à M. de Bellaing : 1° Une place réservée à l'Eglise pour lui et les membres de sa famille ; 2° La conservation de la chapelle actuelle de la Ste-Vierge ; 3° La construction d'une nef qui, de cette chapelle, se prolongerait jusqu'à l'entrée du caveau de l'ancienne famille de Poyanne ; 4° L'autorisation de creuser un caveau funéraire sous l'autel de la Ste-Vierge ; 5° La restauration du clocher actuel. / Ces conditions étaient honnêtes : elles vous conféraient - qu'on l'entende bien - vingt fois la valeur matérielle et morale de votre terrain [...]. Néanmoins, ces conditions exorbitantes, inadmissibles, M. le Maire les accepta, et il ne désespéra point de les voir agréées du Conseil municipal. [...] Le Conseil résolut de ne souscrire aux conditions consenties par M. le Maire qu'après que M. de Bellaing aurait fait abandon à la Commune des quelques mètres de chaix, moralement nécessaires à l'Eglise. [...] Evidemment, c'était trop charger la patience du Conseil Municipal. Du même coup, sans un seul débours, pour quelques ares de terre, et pour quelques mètres de vos bâtiments, sans en rompre la continuité, vous obteniez dans la nouvelle Eglise un droit féodal ou de fondateur, dans l'ancienne, un privilège seigneurial. Vous imposiez à la commune de lourdes charges, et la conservation d'un édifice parasite, vulgaire, massif. Et non seulement vous ne consentiez pas à l'insignifiante démolition nécessaire pour dégager la vue du sanctuaire, mais encore par votre dernière condition, vous exigiez sur la façade un mur qui venait à son tour la masquer et la dérober en grande partie aux yeux du public. [...] Toute négociation ultérieure fut jugée inutile et, de plus, incompatible avec l'indépendance et la dignité du Conseil Municipal : on rompit à toujours et j'en félicite Poyanne. Cette rupture a préservé notre budget de certaines dépenses improductives et ne met en péril aucun de nos intérêts. [...] / II. Les intérêts de la Commune et de M. le Curé ne sont point compromis par la réalisation de notre projet. 1° L'intérêt de la Commune est multiple : il y a l'intérêt financier, l'intérêt local, l'intérêt hygiénique, l'intérêt religieux. Or, d'après vous [...] il faudra creuser profondément le sol pour asseoir l'Eglise et il faudra peut-être construire sur pilotis [...]. Je me suis rendu sur les lieux. J'in interrogé les hommes de l'art, l'Entrepreneur en particulier. Or, pas n'est besoin de pénétrer très-avant dans le sol pour arriver à un terrain ferme et propre aux premières assises d'un édifice. L'Eglise repose entièrement ou sur une couche siliceuse ou sur une terre compacte qui défie le poids d'une masse imposante. Donc pas de profondes tranchées, pas de pilotis surtout, pas d'autres dépenses que celles de fondations ordinaires. - Quant aux matériaux de l'Eglise ancienne, ils n'ont pas l'importance que vous leur donnez. [...] Il ne tient pas en effet à l'insignifiante somme de mille francs. Or, c'est à mille francs environ que les avait évalués M. l'Architecte, et c'est mille que nous en avons retiré. [...] Le moellon de l'ancienne Eglise sera suffisant à peine pour les fondements de la nouvelle, et le bois de charpente est en grande partie hors d'usage. - Les finances de Poyanne sont donc ménagées dans notre projet. Elles ne le seraient pas dans le vôtre. Je vous prie de ne pas perdre de vue quelques-unes des conditions que vous avez mises à la cession de votre terrain : il fallait conserver la chapelle de la Ste-Vierge et restaurer le clocher, dont les murs étaient incomplets et la flèche ruineuse. Il fallait construire une nef longue de plusieurs mètres. Vous offriez, il est vrai, de consacrer à ces divers ouvrages les trois mille francs toujours promis, jamais donnés à la fabrique ; mais cette modique somme eût-elle suffi ? évidemment non. Et d'ailleurs, l'entretien de cet édifice, inutile aujourd'hui et demain peut-être nuisible au culte public, à qui aurait-il incombé ? - Vous essayez, en second lieu, d'intéresser à vos plans notre amour-propre et notre santé. / I. Notre amour-propre. Vous nous dotez - sur le papier - d'une belle place publique. [...] Poyanne, Monsieur, n'éprouve aucun attrait pour cet embellissement. Il a son Eglise à construire, ses routes à entretenir ou à créer, ses pauvres à secourir, ses écoles à subventionner, enfin ses charges annuelles. De plus, cette place ne lui serait d'aucune utilité : il n'a ni foire, ni marché, ni flâneurs. A peine voit-on les dimanches quelques habitants se grouper un instant, ça et là s'ils veulent se délasser dans une rafraichissante promenade, n'ont-ils pas vos magnifiques Quinconces, dont votre bonté, j'en suis sûr, nous laissera longtemps la paisible jouissance ? / II. Notre santé. [...] Dans votre trop grande préoccupation de la santé publique, vous déniez à MM. les membres du Conseil Municipal la plus élémentaire sollicitude pour leur propre conservation, celle de leurs familles et de leurs administrés. Vous accusez implicitement la loi qui régit la matière. Voici ce qu'elle dit : Pour éviter le danger qu'entrainerait le renouvellement trop rapproché des fosses, l'ouverture des fosses pour de nouvelles sépultures n'aura lieu que de cinq années en cinq années - Décret réorganique 1804, art. 6. - Je voudrais, sans doute, un plus long respect pour cette terre sainte qui recèle dans son sein nos dépouilles mortelles, mais du moins reconnaissez à la législation moderne une sollicitude assez éclairée pour nos intérêts matériels. Si elle n'exige que cinq ans de repos, pour remuer la même terre à une égale profondeur, c'est qu'en général ce temps suffit au travail de la mort pour absorber les dangereuses émanations que vous redoutez. [...] Or, notre cimetière est fermé depuis vingt ans environ. Ajoutez qu'il n'est abaissé que de 90 centimètres. - Le Conseil municipal n'a donc pas violé les lois hygiéniques en y ordonnant les travaux qu'il a jugés nécessaires au soubassement de l'Eglise, et nous pouvons, vous et moi, Monsieur, maintenant et lors des grandes chaleurs, vivre tranquille et sans crainte à côté de ces tombes désormais inoffensives. / III. Intérêt religieux. [...] Décidément, Monsieur, notre projet vous paraît bien fatal. Il ruine les finances, la santé, les monuments. Il menace aussi la religion. Ah ! voyons. Que la population de Poyanne soit obligée, un an ou deux, d'assister aux offices divins dans un local où les chaleurs de l'été, les froids de l'hiver, les intempéries des saisons la fatigueront peut-être, je le veux bien. Mais cette population ancienne et nouvelle, je la connais. Elle acceptera sans effort, sans murmure, cette gêne devenue nécessaire. Elle sait qu'elle en sera, dans un avenir prochain, magnifiquement dédommagée. D'ailleurs, l'Administration locale n'a rien épargné pour diminuer, autant que possible, les inévitables inconvénients de ce provisoire. Moins heureuse qu'une Municipalité voisine, elle n'a trouvé personne pour la seconder. Mais elle ne s'est pas abandonnée elle-même. Elle a rempli dignement sa tâche : elle en a puisé la force dans son invincible dévouement à la chose publique. Poyanne a, de cœur et de mains, applaudi à ses mandataires, et à son premier Magistrat surtout. A eux, à eux seuls, il doit ce qu'il possède déjà ; à eux seuls, il devra ce qu'il possèdera bientôt : je veux dire, son Eglise. Une localité, connue de tous [Mugron], a pu graver en caractères indélébiles le nom d'un homme [Bernard-Roch Domenger], sinon sur l'arc triomphal de son splendide sanctuaire, du moins sur l'inaltérable parchemin de ses chartes publiques. Poyanne y écrira son propre nom, le nom collectif de sa population indigène, et ce nom seul, il le confiera encore, avec amour, à la base de son œuvre, sur la pierre ou sur l'airain, pour la transmettre aux générations futures, et vous craignez qu'il n'aime pas son Eglise, et les sentiers qui y conduisent ! Non, l'Eglise étrangère n'aura jamais pour lui l'attrait d'une Eglise paroissiale. De plus, Laurède est trop loin et St-Geours n'a pas de place. Voilà pourquoi je suis sans inquiétude sur l'avenir religieux de Poyanne. [...] / IV. Intérêt de M. le Curé. Si donc M. le Curé de Poyanne a repoussé les divers emplacements que vous lui avez offerts, il a fait son devoir, et nul avec justice ne peut lui infliger un blâme ; nul ne peut avec raison lui garder rancune. Il a servi, non ses intérêts personnels, comme vous le dites ; non les intérêts d'une individualité quelconque, comme vous l'espériez, mais les intérêts de tous, comme il convient. Un Curé, dans une paroisse, doit envisager les questions relatives au bien général, d'un point de vue élevé et inaccessible à la passion et à l'égoïsme. M. l'abbé Rosié l'a fait et, en le faisant, il a continué les traditions de sa vie sacerdotale parmi nous. Au reste, je ne sache pas qu'il soit intervenu dans cette affaire, soit par un sentiment de délicatesse que vous comprendrez mieux que personne, soit parce qu'il a vu que rien ne périclitait entre les mains du Conseil municipal. Nous le remercions de cette confiance et de cette réserve. [...] / Je m'arrête, Monsieur, ma tâche est finie : j'ai justifié le Conseil municipal de la détermination qu'il a prise, du vote qu'il a émis, du local qu'il a choisi pour son Eglise. A qui connait les faits, les personnes et les lieux, la cause que je défends est la seule raisonnable, la seule fondée, la seule vraie. Peut-être, vous-même, Monsieur, en convenez-vous dans le secret de vos pensées. Quoi qu'il en soit, la municipalité de Poyanne a été à la hauteur de son mandat. En cette circonstance, on le lui a rendu très-difficile : on a entravé son action, enrayé sa marche, méconnu pratiquement sa compétence. Mais forte d'elle-même et de l'opinion publique, sans passion comme sans faiblesse, d'un pas ferme mais égal, elle a toujours avancé vers le but. Ce but, malgré mille obstacles, elle l'a heureusement atteint. Qu'elle attende donc maintenant, dans le calme d'une conscience satisfaite, le couronnement de son œuvre, et qu'elle laisse désormais dans l'ombre de l'abstention ceux qui veulent étaler à l'actif de leur dévouement pour Poyanne, des conseils désintéressés peut-être, mais non des actes. / Agréez, Monsieur, l'assurance de ma haute considération. X. / Ce 22 janvier 1868."
1867 (27 octobre). "Procès-verbal d'adjudication des travaux de construction de l'église" de Poyanne. Soumissionnaires : Alexandre Freylon, Auguste Charpentier et Jean Fleurent [sic pour "Fleurant"]. Adjugé à Alexandre Freylon, de Villandraut (Gironde). "M. Freylon pourra commencer après le 1er février 1868". Procès-verbal approuvé par le préfet des Landes le 16 décembre 1867, enregistré à Montfort le 31 décembre suivant.
1868-1869. Série de certificats de paiement à l'entrepreneur Alexandre Freylon (signés Ozanne) : 13 mars 1868 (10.000 francs), 30 avril 1868 (10.000 francs), 27 juin 1868 (5.000 francs), 15 juillet 1868 (5.000 francs), 5 août 1868 (5000 francs), 1er octobre 1868 (5.000 francs), 8 novembre 1868 (5.000 francs), 18 décembre 1868 (10.000 francs), 19 février 1869 (3.000 francs).
1868 (15 octobre). "Eglise de Poyanne. Vitraux à exécuter sous la direction de M. Ozanne, architecte", traité avec Jules-Pierre Mauméjean, verrier à Pau : "Entre nous soussigné Coudroy stipulant en qualité de Maire de la commune de Poyanne et conformément aux conditions du devis du 8 février 1866 approuvé par Monsieur le Préfet à la date du 21 avril 1866, et le sieur Jules Mauméjean, artiste Peintre-Verrier et domicilié à Pau, a été convenu et arrêté ce qui suit : 1° Le sieur Jules Mauméjean s'engage à faire pour le compte de la commune de Poyanne dans l'Eglise de cette dernière localité, moyennant la somme totale de trois mille francs les vitraux ci-après détaillés, y compris les ferrures, transport, pose, treillis et chassis ouvrants. / Place des ouvertures - Nombre des ouvertures - Superficie - Désignation des vitraux, leur genre - Sommes / Sanctuaire - 3 - 6 m2 00 - Personnages et grisailles - 660 f. 00. / Chapelles latérales - 2 - 2,20 - idem - 242. / Bas-côtés - 8 - 12,00 - Grisailles 8 médaillons bustes - 731. / Nef oculus - 8 - 4,80 - Grisailles mosaïques - 240. / Sanct. oculus - 4 - 2,40 - idem idem - 120. / Fonds [sic] baptism. - 2 - 2,40 - Grisailles et bustes - 128. / Idem - 2 - 2,40 - Verre losange fleurette - 84. / Clocher - 3 - 6,00 - Grisailles, un personnage - 326,62. / Treillis galvanisé - 35,26 - à 10 f. le mètre - 353. / Chassis ouvrants - 8 - à 12 f. chaque - 96. / 3000 francs. / 2° Un croquis de chaque genre de vitraux ci-dessus dénommés doit être adjoint au présent traité. / 3° Il s'engage à donner à ce travail tous les soins désirables soit comme beauté de dessin, finesse et solidité des couleurs, pour ce, il offre à la commune une garantie de son travail fixée à deux ans. / 4° L'entrepreneur devra fournir les échaffaudages [sic] et ouvriers pour percer les trous et faire les garnitures des vitraux au fur et à mesure qu'ils se placeront conformément aux conditions du devis du 8 février 1866. / 5° Ces vitraux seront l'objet d'une réception par Monsieur l'architecte attaché aux travaux de l'Eglise, après quoi il sera payé au sieur Mauméjean la somme de trois mille francs. / 6° Le présent traité ne sera valable qu'après l'approbation de Monsieur le Préfet. 7° Le sieur Mauméjean paiera tous les frais de timbre et d'enregistrement auxquels le présent traité pourra donner lieu. / Fait double à Poyanne le 15 octobre 1868. / Jules Mauméjean. Le Maire, Coudroy. / Vu par l'architecte, Mont-de-Marsan 12 8bre 1868, Ozanne. / Approuvé, M[on]t de Marsan le 7 9bre 1868, Le Préfet [illisible : Lespinasse de Pebeyre]." [Ajout en marge : "Les vitraux qui ne seront pas tracés exactement avec les mêmes centres que les ogives des fenêtres seront refusés. Il en sera de même pour les chassis en fil de fer. Ozanne"]
1869 (19 janvier). Traité avec le menuisier-sculpteur Bertrand Duffau, de Maubourguet, pour fourniture de mobilier pour la nouvelle église : "Entre les soussignés Duffau, menuisier sculpteur en monuments religieux habitant à Maubourguet, Hautes-Pyrénées / et le sieur Coudroy agissant en sa qualité de maire de Poyanne, canton de Montfort (Landes), a été convenu ce qui suit. / Le sieur Duffau s'oblige envers le sieur Coudroy qui accepte à exécuter pour l'église de la dite commune les travaux suivants : / Une chaire à prêcher dans le style du XIIIe siècle, deux confessionnaux, un siège pour l'évêque et un pour le célébrant même style que la chaire. Le tout d'après les dessins fournis par lui, et dans les closes [sic] et conditions du devis annexé. / Les dits meubles sont portés au devis à la somme de trois mille deux cents francs, que le sieur Duffau s'oblige à mètre [sic] en place dans le délai de trois mois à partir du jour où Monsieur le Maire lui a aura [sic] donné l'ordre de commencer ; faute par lui d'avoir rempli à cet engagement il consent à une retenue de dix francs par chaque semaine de retard. / De son côté Monsieur Coudroy s'oblige de faire payer les dits travaux comme suit, mille francs e, cours d'exécution, et le restant sitôt après la mise en place définitive. Le commune se réserve en outre de faire acepter [sic] les travaux par un architecte à son grès [sic]. / Passé en double à Maubourguet le 19 Janvier 1869. Duffaut. Coudroy M[ai]re."
1869 (janvier). Délibération du conseil municipal : mention des "autres traités passés avec MM. Domecq et Festa, marbriers".
1869 (3 mars). Lettre du maire Jean Coudroy au sous-préfet de Dax : le conseil municipal émet le vœu que les traités passés avec MM. Delestan, Domecq et Dufau [sic] pour certaines fournitures de mobilier destiné à l'église soient approuvés pour avoir leur plein et entière effet".
1869 (18 mars). Demande de secours à l'État.
1870 (mars). Quatrième demande de secours à l'État.
1870 (22 mai). Délibération du conseil municipal : "Demande réitérée d'une coupe de bois pour payer le solde de la construction de la nouvelle église."
1897 (21 novembre). Délibération du conseil municipal : "Vote de 300 francs pour achat d'ornements d'église".
1936. Réparations au clocher.
_________________________________