Église paroissiale Saint-Barthélemy

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Eyres-Moncube

La partie la plus ancienne de l'édifice actuel est le chevet roman, datable sous réserves du XIIe siècle, le seul élément caractéristique étant constitué par les fragments d'une corniche à billettes au sommet de l'élévation. Les nombreuses marques de tâcherons et autres signes (étoiles) gravés dans les pierres de parement semblent confirmer cette datation. Le chevet et peut-être la partie orientale du vaisseau central seraient ainsi les seuls vestiges de l'église primitive, "disparue dans les flammes en 1569-1570" lors de son saccage par les troupes huguenotes du capitaine Bassillon, selon les termes sans doute excessifs de l'abbé Cazauran (1884). La travée occidentale du vaisseau central, en revanche, plus longue que celle de l'est, résulte sans doute de remaniements à l'époque gothique, comme l'indique la forme de la porte ouvrant sur le porche, laquelle présente des pierres rubéfiées, marques probables de l'incendie de 1569. Les deux collatéraux, de largeurs inégales et présentant des voûtements hétérogènes, ont été ajoutés à une époque non déterminée, mais certainement postérieure à la fin du Moyen Âge (les grandes arcades de la nef sont en plein cintre). Les dates 1789 (collatéral sud) et 1843 (collatéral nord) inscrites sur deux clefs de voûte documentent l'époque de la construction ou du remaniement des voûtes elles-mêmes, mais sans doute pas celles des collatéraux dans leur entier. Le clocher-porche, enfin pourrait remonter à la fin du Moyen Âge ou au XVIe siècle, à l'exception de ses parties hautes, remaniées ou reconstruites en moellon. Selon A. de Laborde-Lassale (1907), le clocher aurait été "refait" en 1810 sur les plans de l'architecte Sylvestre Saillard, de Saint-Sever (qui travailla en 1777 à Saint-Laurent de Mugron et aux Jacobins de Saint-Sever en l'an IV), puis fut à nouveau restauré en 1824 par le charpentier François Larrieu d'Audignon (réparation de la flèche) et en 1829 par Pierre Lauqué, charpentier à Doazit. La reprise en moellon pourrait être contemporaine de l'une ou l'autre de ces deux campagnes. La dernière modification de quelque importance, exception faite de l’exécution de peintures murales dans le chœur vers 1880, est la reconstruction en briques de la voûte du vaisseau central en 1908, après son effondrement partiel par le charpentier d'Audignon Jean Larrieu et le forgeron d'Eyres Jules Junca sur des plans de l'architecte saint-séverin Pierre Lauga (1856-1927). La flèche du clocher est recouverte d'ardoises en 1924, sur un projet du même Dauga, par le couvreur Constant Legagneux, de Salies-de-Béarn.

Périodes

Principale : 12e siècle (incertitude)

Principale : 16e siècle (incertitude)

Secondaire : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 1er quart 19e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Secondaire : 1er quart 20e siècle

Dates

1789, porte la date

1810, daté par source

1843, porte la date

1908, daté par source

Auteurs Auteur : Saillard Sylvestre

Architecte communal de Saint-Sever à la fin de l'Ancien Régime, pendant la période révolutionnaire et sous l'Empire, "conducteur des ponts et chaussées" à son décès ; rebâtit en 1777 le clocher de l'église Saint-Laurent de Mugron, transforme le couvent des Jacobins de Saint-Sever en l'an IV et celui des Ursulines en 1807-1813, restaure le clocher de l'église d'Eyres-Moncube (travaux exécutés en 1813 après son décès). Fils de Jean Saillard et de Catherine Baquiès ; mort à Saint-Sever le 8 octobre 1811 à l'âge de 67 ans ; marié à Catherine Dupouy, il en eut un fils, Jean-Baptiste Saillard, "armurier" et "entrepreneur de travaux publics", marié à Saint-Sever, le 13 avril 1808, à Marguerite Daudigeos (morte le 25 juin 1852), fille de Jean-Baptiste Daudigeos et de Catherine Piets, dont : Bernard Nestor Saillard (Saint-Sever, 24 février 1813 - Saint-Sever, 26 août 1873), ébéniste, père de Marie-Claire (épouse en 1881 de l'architecte Pierre Vincent Lauga).

, architecte (attribution par source)
Auteur : Larrieu François

Maître charpentier à Audignon (Landes), documenté en 1824 (Eyres-Moncube) et 1853 (Audignon).

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Lauqué Pierre

Pierre Lauqué dit Pinton, charpentier à Doazit (Landes), activité documentée en 1811 et 1829. Il appartenait à une famille de "cagots" ou "gésitains" de Chalosse. Né à Doazit le 25 novembre 1768 et mort à Sainte-Colombe le 4 mai 1840 ; fils du charpentier Bernard Pinton Lauqué (1726-1800/03) et de Jeanne Ducasse, frère et homonyme du charpentier Pierre Pinton Lauqué (1755-1803) ; marié le 27 novembre 1789, à Sainte-Colombe, avec Anne Larrieu (Sainte-Colombe, 28 mai 1771 - Sainte-Colombe, 2 septembre 1821), dont il eut une fille, Marie (1804), mariée en 1844 à son cousin le meunier Jean Lauqué.

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Lasserre / Lasère Pierre

Pierre Lasserre ou Lasère (ainsi nommé dans ses actes de mariage et de décès), maître-charpentier à Saint-Sever (Landes) au milieu du XIXe siècle, domicilié place de Morlanne. Né le 24 octobre 1815 à Saint- Sever et mort dans la même ville le 22 janvier 1890 ; fils de Laurent Lasserre (1781-1852), maître-charpentier, et de Marguerite Bezin (1781-1824) ; marié à Saint-Sever, le 11 juin 1853, avec Marie Maderay ou Madray (Saint-Sever, 1er octobre 1829 - id., 7 octobre 1918), fille de Jean Maderay et de Jeanne Dubroca, et sœur de l'expert géomètre François Maderay. Source : AD Landes, 4 E 282/55.

, entrepreneur de charpenterie (attribution par source)
Auteur : Lauga Pierre Vincent

Pierre Vincent Lauga, né à Saint-Sever le 22 janvier 1856 et mort dans la même ville le 19 novembre 1927, fils de Jean Lauga, tisserand, et de Catherine Langlade, il épousa en premières noces à Saint-Sever, le 19 septembre 1881, Marie Claire Saillard (Saint-Sever, 11 septembre 1855 - id., 15 mai 1893), fille de l'ébéniste Bernard Nestor Saillard et de Jeanne Octavie Faudouas et arrière-petite fille de Sylvestre Saillard (1744-1811), architecte communal de Saint-Sever jusqu'à sa mort. Le couple eut un fils, Robert Joseph Léon Gustave Saillard, lieutenant-colonel. Dauga se remaria à Argelos (Landes), le 12 février 1895, avec Françoise Adèle Capdeville (Argelos, 13 avril 1870 - Saint-Sever, 25 décembre 1959), fille de Jean Capdeville, officier de santé puis médecin, et de Marguerite-Rose Ducastaing. Pierre Dauga et ses deux épouses sont inhumés au cimetière de Saint-Sever (carré 7, tombe 7).

Pierre Lauga est qualifié de conducteur des ponts et chaussées dans les actes de ses deux mariages, d'architecte à Saint-Sever dans celui de son décès, d'architecte et de sous-ingénieur lors de ses travaux à Eyres-Moncube en 1908 et à Bahus-Juzanx en 1910. Il travailla en outre (avec le titre d'architecte) à Audignon en 1909, à Doazit en 1910 et à Banos en 1912.

,
Auteur : Larrieu Jean

Jean Larrieu, charpentier, né le 15 juin 1853 à Audignon (Landes) et mort dans la même commune le 9 juillet 1917, fils de Bernard Larrieu, charpentier, et de Marie Mouney ; marié à Audignon, le 8 février 1877, avec Marie Laborde (Toulouzette, 28 février 1855 - Audignon, 17 novembre 1918), fille d'Étienne Laborde (1810-1871), tailleur de pierre et maçon, et de Catherine Daugreilh, dont il eut un fils, Jean Paul (1880-?), cuisinier.

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Legagneux Constant Jacques

Entrepreneur (couvreur) à Salies-de-Béarn dans les années 1920. Né à Angers le 13 juin 1860 ; marié le 9 février 1885, à Salies de Béarn, avec Rose Bordenave (Salies, 5 mars 1865 - ?), couturière, fille d'Arnaud Émile Bordenave et d'Anne Chague, dont trois enfants : Marie (1883-1973), Ferdinand (1885-?) et Alfred Amédée (1887-1960), zingueur couvreur.

, entrepreneur (attribution par source)

L'église, orientée nord-ouest / sud-est dans le sens de l'étroite vallée où est situé le village, est entourée au nord et à l'est par le cimetière. Le chevet roman est bâti en moyen appareil régulier de calcaire ocre, le clocher en appareil régulier pour les assises inférieures et en moellon enduit pour les parties hautes, les collatéraux en moellon grossier enduit. Des fragments d'une corniche à billettes sont visibles au sommet du mur du chevet. Des contreforts talutés en pierre de taille raidissent la totalité des élévations extérieures. L'ensemble est couvert de tuiles romaines, à l'exception de la flèche octogonale du clocher, en ardoise.

L'édifice comporte trois vaisseaux à deux travées irrégulières séparés par des grandes-arcades en plein cintre sur piliers rectangulaires à angles chanfreinés. Le vaisseau central est voûté d'un berceau raidi par deux arcs doubleaux, celui du centre reposant sur deux colonnes engagées à chapiteau nu. Une tribune en bois règne sur le mur occidental du vaisseau. Les collatéraux, de largeurs inégales (celui du nord est plus étroit), sont voûtés de croisées d'ogives ; celles de la première travée du collatéral sud, plus basses que les autres, pénètrent dans des colonnettes engagées ; celles de la seconde travée ainsi que les ogives du collatéral nord retombent sur des culots sculptés. Le vaisseau central, qui s'élargit progressivement à son extrémité orientale, ouvre, par l'intermédiaire d'un arc triomphal brisé, sur un chœur légèrement désaxé vers le sud et formé d'une travée droite et d'une abside semi-circulaire, séparées par un doubleau en plein cintre sur colonnes engagées ; la travée droite est couverte d'un berceau brisé, l'abside d'un cul-de-four. Une banquette maçonnée, sans doute moderne, ceinture le chœur ; deux bandeaux à billettes en damier, l'un sous les fenêtres, l'autre à la naissance du cul-de-four, règnent dans l'abside. Dans l'angle formé par le chœur et le bas-côté sud s'insère une sacristie carrée voûtée d'une croisée d'ogives.

Le massif occidental est constitué d'un clocher-tour de plan carré, à trois étages au-dessus du porche desservis par un escalier en bois. La partie supérieure des murs, en moellon, est en retraite par rapport à la parie inférieure appareillée. Une arcade en arc brisé ouvre du côté nord sur l'intérieur du porche ; une arcade semblable, aujourd'hui murée, lui fait pendant au sud. Les deux étages principaux sont éclairés sur leurs faces nord, ouest et sud par de petites fenêtres rectangulaires ; celle qui surmonte l'entrée au nord comporte un meneau et est garnie de coussièges dans son embrasure intérieure ; la fenêtre supérieure de la face sud possède un linteau échancré en plein cintre. La communication du porche avec le vaisseau central se fait par une porte rectangulaire moderne inscrite dans une arcade brisée à deux rouleaux, dont les impostes sont sculptées de feuillages.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse mécanique, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte en berceau plein-cintre voûte en berceau brisé cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. sculpture (étudié)
  3. peinture (étudié)
  4. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : tête humaine


Précision sur la représentation :

Décor sculpté des culots des croisées d'ogives des collatéraux : visages humains, feuillages.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Eyres-Moncube

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2016 C 45-46

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