2 statues en pendant : Saint Pierre, Saint Paul

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Nerbis

Ces statues proviennent du retable détruit de l'ancien maître-autel, contemporain de l'autel lui-même. Sa dorure fut exécutée en 1680, pour la somme de 620 livres, par François de Larroque, religieux dominicain au couvent des Jacobins de Saint-Sever et doreur amateur. Les documents sont moins explicites sur l'identité du sculpteur, qui pourrait être Philippe Limosin dit Berrichon, de Tartas, lequel réclame "dans le même temps" 80 livres pour solde du prix "du grand autel de Saint-Pierre" - mais le retable faisait-il partie de la commande ou s'agissait-il des seuls tombeau d'autel et tabernacle ?

L'ensemble, qui "tomb[ait] de vétusté" dès le milieu du XIXe siècle, fut démantelé en 1865 par le nouveau curé Adolphe Ponse et remplacé par un meuble du fabricant toulousain Virebent. En mai 1885, un inventaire des biens de la fabrique signale des "débris nombreux et importants par la masse de l'ancien contre-rétable, entassés au dessus de la sacristie", dont "deux statues en bois doré, St Pierre et St Paul, maladroites ébauchées, avec 6 colonnes torses, le tout vermoulu, pourri ou en mauvais état". Les statues, encore dorées à cette époque, furent restaurées à la fin de l'année 1904, sans doute par le peintre mugronnais Laurent Meyranx, placées ensuite de part et d'autre de la porte occidentale de l'église (où elles se trouvent toujours) et "inaugurées" le 1er janvier 1905 au cours d'une cérémonie solennelle. L'inventaire de février 1906 consécutif au vote de la loi de Séparation les mentionne sous le n° 11 : "Statues. Trois ; reposant sur socle en bois ; en bois peint, représentant St Pierre, St Paul et St Antoine - 25" (la troisième n'est pas identifiée, à moins qu'il ne s'agisse d'un Saint Antoine de Padoue en plâtre).

La présence des deux cofondateurs de l’Église dans les niches latérales d'un retable est de tradition. Non loin de Nerbis, on la retrouve aux retables majeurs de Saint-Martin de Caupenne, de Saint-Jean d'Aulès à Doazit, de Saugnac-et-Cambran, d'Arsague (réf. IM40001540) ou de Donzacq (réf. IM40001654). La statue de saint Pierre occupe habituellement la niche dextre du retable (place d'honneur), a fortiori dans une église dédiée au Prince des apôtres comme l'est celle de Nerbis.

Périodes

Principale : 4e quart 17e siècle

Dates

1680, daté par source

Auteurs Auteur : Limosin dit Berrichon Philippe

"Maître sculpteur" à Tartas (Landes) dans la seconde moitié du XVIIe siècle, encore vivant en mai 1682 ; travaille en 1656 pour l'église Saint-Michel de Sabres et en 1679 pour l'église Saint-Pierre de Nerbis (retable). Marié à Marguerite Berns, il en eut au moins cinq enfants : 1) Paul Limosin (baptisé à Tartas le 29 mars 1660, filleul de Paul Ducamp, "avocat en la cour", et de Jeanne Labedade) ; 2) Cécile Limosin (baptisée à Tartas le 23 novembre 1661), mariée à Tartas, le 27 juillet 1681, avec Guillaume Saubanère, maître-cardeur, né à Tartas le 19 septembre 1654 (dont un fils, Philippe Saubanère, baptisé à Tartas le 29 mai 1682) ; 3) Magdelaine Limo(u)sin (baptisée à Tartas le 3 février 1666, filleule de Jean Broquères et de Marguerite Limousin ; encore vivante le 12 novembre 1701) ; 4) Marie (baptisée à Tartas le 12 août 1668, filleule de Guilhaume, maître-tailleur, et d’Étiennette Ducassou) ; 5) Roquette Limosin, peintre (elle fit partie de l'atelier de son père), mariée successivement à Jean Malichet (Ygos-Saint-Saturnin, 3 juin 1688) puis à Jean Lias (Ygos-Saint-Saturnin, 28 septembre 1693). Philippe Limosin est témoin en février 1677 au baptême de Marguerite Bernède, dont sa femme est la marraine. Il tient lui-même sur les fonts baptismaux avec sa fille Magdelaine, le 29 mai 1682, son petit-fils Philippe Saubanère (fils de Guillaume Saubanère et de sa fille Cécile Limosin). Sources : AD Landes, 1 MIEC 313/2 (Tartas), E dépôt 333 / GG 1 (Ygos-Saint-Saturnin).

, sculpteur
Auteur : Larroque François de

Religieux au couvent des Dominicains de Saint-Sever (Landes) et doreur amateur à la fin du XVIIe siècle.

, doreur (attribution par source)
Auteur : Meyranx Jean-Laurent

Jean-Laurent Meyranx, peintre-décorateur et photographe, né à Mugron le 5 août 1876 et mort dans la même commune le 18 novembre 1943, fils d'André-Henri (Henry) (1846-1894), aussi peintre, et de Jeanne Malvina Dulau (1846-1908). Marié à Paris, le 18 octobre 1902, à Marie Vollet (Rochon) (Paris 18e, 24 décembre 1874 - Mugron, 18 janvier 1964), fille de Joseph-Marie Vollet (Rochon) et de Jeanne Prot, dont il eut trois enfants : Suzanne (1903-1966), en 1927 Mme Paul-Joseph Boudou, Joseph-Henri-Albert (1906-1991), photographe à Mugron, et Pauline Renée Colette (1908-1992), épouse (à Mugron en 1929) d'Albert-Hippolyte Gaulin.

, peintre, restaurateur (attribution par source)

Statues monoxyles (socle ovale inclus), à l'exception des mains et des attributs (clé et livre de saint Pierre, épée de saint Paul). Le revers, qui n'a pu être examiné, semble ébauché ou évidé. Le bois, originellement peint et doré, est aujourd'hui entièrement décapé et ciré.

Catégories

sculpture

Structures
  1. revers ébauché (incertitude)
  2. revers évidé (incertitude)
Matériaux
  1. Matériau principal : orme

    Mise en oeuvre : en plusieurs éléments

    Techniques : taille directe, ciré

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 130

    Précision sur la mesure : hauteur approximative

Iconographie
  1. Thèmes : saint Pierre apôtre, clé

  2. Thèmes : saint Paul de Tarse, épée, livre


Précision sur l'iconographie :

Les deux personnages sont vêtus de tuniques au col arrondi et drapés dans de longs manteaux (enroulé autour des bras pour saint Pierre, noué à la ceinture pour saint Paul). Saint Pierre, barbe courte et toupet de cheveux sur son crâne chauve (figuration traditionnelle), tient une unique clé de la main droite et un livre ouvert dans la main gauche, dans lequel il semble lire. Saint Paul, barbe-fleuve et cheveux longs, est saisi dans l'acte de la prédication (bouche ouverte, geste rhétorique de la main droite) et tient l'épée de son martyre de la main gauche.

État de conservation
  • oeuvre restaurée

Les deux statues ont été restaurées en 1904 ; le décapage de la dorure et de la polychromie originelles intervint peut-être à ce moment-là. Les deux sculptures sont posées sur des tablettes de bois fixées au mur (à hauteur de regard jusqu'à la restauration intérieure de l'église en 2002, surélevées par la suite).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Nerbis

Milieu d'implantation: en village

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...