Logis seigneurial du château d'Arçais, puis ferme, actuellement maisons

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Arçais

Ces bâtiments et ceux de la propriété voisine, au nord (remaniés), sont construits à l'emplacement de l'ancien château d'Arçais. Le logis de ferme à l'est (18 rue de l'Ouche) a été édifié dans la seconde moitié du 19e siècle à la place d'une partie de ces bâtiments. La demeure qui le prolonge à l'ouest (37 rue de l'Ouche) constitue l'essentiel de l'ancien logis seigneurial. Le château était le siège de la seigneurie d'Arçais, détenue jusqu'à la Révolution par la famille Goullard d'Arsay. Le caractère fortifié du château apparaît à plusieurs reprises au cours de son histoire et des documents s'y rapportant.

Un château fortifié, au centre d'une seigneurie contestée (14e-17e siècles)

Dès 1337, Guillaume Barrabin, seigneur d'Arçais, rend aveu au chapitre de l'église Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, pour son "arbergement d'Arssay", avec aussi, entre autres, les amendes prélevées sur le port. La véritable création du château d'Arçais semble toutefois remonter à la fin du 14e siècle. En pleine guerre de Cent ans, Arçais, sur son promontoire, à quelques encablures de la Sèvre Niortaise, semble devoir jouer un rôle stratégique en aval de Niort. En octobre 1389, Jean Ratault, détenteur d'un "hostel appellé d'Arssay", dépendant du château de Niort duquel "il est distant de quatre lieues ou environ", est autorisé par Jean, duc de Berry, oncle du roi Charles VI, détenteur du château de Niort, à fortifier "une maison qui est des appartenances de sondit hostel d'Arssay pour y demeurer seurement, lui, sa femme, enffens et ses biens, et tout son ménage, pour résister es ennemis", car "pour le fait des guerres, il ne poroit bonnement avoir son refuge et retrait audit lieu de Nyort en cas de necessité".

La fille de Jean Ratault, Marguerite Ratault apporte Arçais (ou Arsay) à son mari Jean de Charay. Le 25 janvier 1413, leur belle-fille, Jeanne Raiole, veuve d'Aimery de Charay, rend aveu au duc de Berry, au nom de son château de Niort, pour le lieu d'Arsay. Un autre aveu est rendu le 12 février 1442 par son fils, Aimery ou Jean de Charay, époux de Jeanne Béchillon, pour "la terre, seigneurie et forteresse" d'Arçais. Vers 1455-1460, les deux filles de ce dernier, Antoinette et Jeanne de Charay apportent Arçais en indivision à leurs époux, François et Jean Goullard. Au fil de ces passations, une ambigüité s'installe sur la détention de la terre et seigneurie d'Arçais, revendiquée par le chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, tandis que les Goullard d'Arsay rendent aveu directement au roi, s'affranchissant de l'autorité du chapitre. François et Jean Goullard prennent le titre de co-seigneurs d'Arçais, ce que leur conteste le chapitre. En 1462, un arrêt du Parlement donne raison à ce dernier, ordonnant aux Goullard de fournir au chapitre une portion de fèves et de lard ainsi que deux lits, à donner à ceux que le chapitre enverra pour surveiller les moissons et les vendanges. Les Goullard ne s'y pliant pas, la seigneurie d'Arçais est saisie au bénéfice du chapitre. Il n'en demeure pas moins qu'à plusieurs reprises aux 16e et 17e siècles, les Goullard continuent à rendre aveu pour la seigneurie d'Arçais non pas au chapitre de Saint-Hilaire mais directement au roi, ce qui leur vaut plusieurs condamnations.

L'indivision entre les frères Goullard sur la propriété du château cesse le 1er juin 1463 lors du partage des biens de Hugues et Jean de Charay (probablement oncle et père de leurs épouses). François Goullard, seigneur de la Geffardière, reçoit alors la "maison forte". Le 4 juillet 1509, son fils Jacques, curé de Saint-Pierre-en-Gâtine, rend aveu au chapitre Saint-Hilaire pour la terre d'Arçais, comme après lui son neveu, Jean Goulard, seigneur de la Geffardière, de Puissec et d'Arsay, en 1532 et 1534. Le fils de ce dernier, Tristan Goullard d'Arsay, rend un nouvel aveu, cette fois au roi, le 18 mai 1556 pour la terre d'Arçais et ses dépendances, dont le four banal, les dîmes du château de Sazay et celles de Saint-Hilaire-la-Palud, une écluse ou pêcherie appelée "bouchault du port", ou encore le droit de port et passage au grand port d'Arçais. Il est précisé que, pour la défense du château de Niort, il doit fournir à la commune de Niort 24 sergents de pied venant des paroisses de Saint-Hilaire-la-Palud et Arçais, ainsi qu'un homme d'armes à cheval, mais qu'il pourra en choisir quatre pour garder son propre "hébergement et chastel".

Le 4 mars 1564, Tristant Goullard étend le domaine en échangeant des biens avec François Hurtebize, seigneur de la Vergne, demeurant à Niort. Parmi les biens ainsi acquis, situés à Arçais, Damvix et Saint-Georges-de-Rex, on note en particulier la "maison du port ou maison Meschine, assise devant le port dudit lieu d'Arçais, tenant d'une part à l'aire appelée la Cane, assise près ledit port, du devant au chemin qui va de l'église d'Arçais audit port, et par le derrière à plusieurs dont le jardin dudit seigneur". François Hurtebize en a hérité de son père, François, par acte du 24 mars 1558. Cette maison, avec toutes les terres qui en dépendent, semble devoir constituer le coeur de ce que les documents vont désormais appeler la "métairie du port" ou métairie du château, ensuite subdivisée en une grande et une petite métairie. Cette exploitation, placée entre le grand port et le château, s'étendait sur les actuels 13, 15, 17 et 19 rue du Grand port (il semble que la grande métairie était sur le haut, la petite métairie en bas, plus proche du port). Dès 1565, la métairie est régulièrement affermée par les seigneurs d'Arçais ou leurs fermiers généraux : le 4 mars 1565, Robert Barraud est fermier de la maison Meschine ; le 9 février 1596, Yves Ferret, fermier de la seigneurie d'Arçais, afferme la grande métairie à Gervais Maynard, Pierre Poussard et André Janneau ; le 29 juin 1583, Jean Gabory, fermier seigneurial, afferme la petite métairie à Gilles Poupard, etc.

Lors du partage de succession des biens de Tristant Goullard le 21 mars 1596, la terre d'Arçais échoit en indivision à ses fils Louis, Georges et René. Mais le 26 mai 1616, ce dernier devient le seul détenteur du "chastel et maison noble" d'Arçais et ses dépendances. C'est à René Goullard d'Arsay que l'on doit la refondation de l'église d'Arçais en 1626, sur un terrain donné par ledit seigneur, surplombant le château. Cette donation est confirmée en 1653 par son fils et successeur, Georges Goullard d'Arsay qui, en 1640 et 1641, rend aveu au baron de Mauzé-sur-le-Mignon pour le fief et écluse ou pêcherie de Frézé (située au confluent entre le bief de la Taillée et la Sèvre Niortaise). Comme ses aïeux deux siècles avant lui, il est en contentieux avec le chapitre de Saint-HIlaire-le-Grand de Poitiers au sujet de la détention de la seigneurie d'Arçais et de ses prérogatives judiciaires et fiscales. Son fils, Henri poursuit le contentieux mais est condamné par un arrêt du Parlement de Paris à rendre hommage au chapitre à partir de 1674. En 1660, il épouse Elisabeth Métayer, fille de Joseph Métayer, sieur des Marets, demeurant à Arçais, et d'Elisabeth du Tertre. Joseph Métayer est en fait le fermier général de la seigneurie d'Arçais : le 5 avril 1656, au lieu-dit du terrier et de l'écluse de Frézé, Georges Goullard, son futur gendre, demeurant à Secondigny, s'est entendu avec lui pour borner des biens qu'il lui a cédé à titre de rente. Métayer demeurait alors au château. Le 5 octobre 1684, par contrat passé à l'écluse de la Sotterie à Coulon, Henri Goullard d'Arsay, veuf, se remarie avec Marie de Lezay.

Le château d'Arçais aux 16e, 17e et 18e siècles

Aux 16e, 17e et 18e siècles, différents documents permettent de dessiner les contours du château et du domaine qui l'entoure, en contrebas du bourg et à proximité du grand port. Les archives parlent de l'ancien château, sans doute celui de la fin du 14e siècle, et d'un nouveau château, probablement le logis seigneurial dont les vestiges actuels (37 rue de l'Ouche, à l'ouest de l'ensemble actuel) présentent des éléments remontant à ces 16e, 17e et 18e siècles (cheminées, baies...). Ce nouveau logis a dû être construit à partir de la première moitié du 16e siècle. Le domaine, qui englobe aussi la métairie proche du grand port, au nord, est desservi par voie d'eau via la broue d'Arçais à Saint-Hilaire qui rejoint le grand port. Dans celui-ci, le seigneur d'Arçais possède un bouchaud ou pêcherie, en plus de l'écluse de Frézé. Vers 1600, un état des revenus de la seigneurie mentionne le château, soit un petit corps de logis couvert d'ardoises, entouré d'eau par un canal, avec aussi une grange et une fuie. Le document cite aussi les fours banaux d'Arçais, de la Pallu, Saint-Hilaire, Montfaucon et la Rivière (à Saint-Hilaire-la-Palud), le moulin à vent d'Arçais (route du Vanneau), "une belle et grande métairie" et une "belle et grande garenne".

En 1660, un papier censaire établi pour Henri Goullard d'Arsay au sujet de ses biens et dépendances, fait état des éléments suivants : le grand chemin par lequel l'on va du grand port au four banal (peut-être aujourd'hui les 1 et 2 place de l'Eglise, ledit chemin étant alors l'actuelle rue du Grand port) ; le chemin du grand port à l'église, les prés de la cour d'Arçais, ceux de la petite métairie ; "une loge proche du port", tenant à la grange de la grande métairie, au jardin de ladite métairie, et d'un côté audit grand port ; une petite place à bâtir une loge, située proche et joignant le toit de la métairie du seigneur, d'autre côté au cours d'eau qui descend à Saint-Hilaire (soit la broue d'Arçais à Saint-Hilaire) ; ou encore, une petite motte proche et joignant le bouchaud dudit seigneur, d'autre côté audit cours d'eau qui descend à Saint-Hilaire, et du midi au grand port. Les bâtiments mêmes du château sont davantage décrits encore dans une confrontation des biens de la seigneurie d'Arçais en 1662 (voir en annexe 1). Il y est question du château et maison noble (l'actuel 37 rue de l'Ouche, partie ouest de l'ensemble actuel), de ses communs et dépendances, d'un portail, d'un pont-levis avec machicoulis, de l'ancien château où demeuraient les seigneurs d'Arçais, le tout "renfermé de murailles et tours avec les doues et grands fossés remplis d'eau".

A Henri Goullard d'Arsay succède son fils, né de son premier mariage, Henri-Louis Goullard, seigneur d'Arsay, époux de Philotée Regnier, puis la fille de ce dernier, Charlotte-Marie, née en 1696, mariée avec François Briand, seigneur de Thélouze (domaine situé au bord de la Sèvre, en aval de Niort). Le 19 juillet 1705, un mémoire sur les revenus de la seigneurie cite la métairie du port, la petite métairie, les deux moulins à vent d'Arçais (route du Vanneau), le bouchaud ou pêcherie du grand port, la cabane et l'écluse ou pêcherie de Frézé, l'écluse de Jaunaise, etc. Le 20 avril 1749, un procès-verbal est établi pour constater l'état du château, à la requête de François Rufignac, marchand à Irleau (Le Vanneau-Irleau), qui vient de prendre en ferme le domaine. Parmi les éléments relevés (voir en annexe 2), on note le logis, ses communs et dépendances, la maison du fermier, avec certaines pièces ayant vue sur les douves, le jardin renfermé en partie par l'eau ; puis la métairie appelée le Grand port avec le logement du métayer (voir 13 rue du Grand port) ; plus le petit logis appelé le Château Bellers, l'écluse de Frézé et son logement, et enfin le grand moulin d'Arçais et son logement. Une autre visite, le 28 mars 1761, mentionne le pont des douves puis le portail d'accès à la cour.

L'ancien château dans la première moitié du 19e siècle

En 1756, lors du partage de succession des biens de Charlotte-Aimée Goullard d'Arsay, son cousin Pierre-Charles Goullard (1714-1787) reçoit la maison seigneuriale d'Arçais en tant qu'aîné de sa fratrie. Le domaine passe ensuite à son propre fils, Louis-Jean Goullard d'Arsay, époux de Marie-Elisabeth Jourdain. La famille Goullard semble échapper aux saisies révolutionnaires. Paradoxalement, le fait que l'autorité du chapitre de Saint-Hilaire de Poitiers sur la seigneurie d'Arçais ait été reconnue, malgré les Goullard, au 17e siècle, a sans doute bénéficié aux Goullard, les saisies comme biens nationaux ayant alors frappé le chapitre. Au cadastre de 1829-1830, l'ancien château d'Arçais appartient au fils et successeur de Louis-Jean Goullard, Amateur-Gabriel de Goullard, marquis d'Arsay (1788-1842), époux de Renée-Eulalie-Solange Brochard de la Rochebrochard.

Le plan cadastral de 1829 montre la propriété d'alors, détenue en cette première moitié du 19e siècle par Amateur Gabriel Goullard d'Arsay, époux de Renée-Eulalie-Solange Brochard de la Rochebrochard. En bordure de la broue d'Arçais et de sa dérivation qui rejoint les petits ports du bourg, la propriété est traversée par un cours d'eau à l'itinéraire en équerre, parallèle à la portion sud de l'actuel chemin des Mottes. Les rives de la broue d'Arçais sont plantées d'arbres. Le reste est occupé par des prés. Les bâtiments s'élèvent sur le côté est de cet ensemble, au pied du coteau du bourg, et déjà sur un terrain en pente pour être à l'abri de l'inondation. Deux ensembles de bâtiments se détachent : l'un au sud, soit l'ancien château et logis seigneurial (à la place des actuels 18 et surtout 37 rue de l'Ouche) ; l'autre, de plan plus irrégulier, sans doute les anciens communs et dépendances, au nord.

A cet ensemble, il faut ajouter la métairie du château dont les bâtiments se trouvent au nord, auprès du grand port Ils se répartissent en fait en deux métairies, la grande et la petite. Le 6 octobre 1821, devant Me Gibouin, notaire à Niort, Amateur Goullard d'Arsay afferme à M. GIraud et son épouse, pour sept ans, la grande et la petite métairie du port, moyennent un bail annuel de 2800 francs, 30 kg de beurre, 12 poulets, 4 chapons, 4 canards, 1,5 kg de brins de lin en poupées, et 3 kg de brins de chanvre en poupées. Le 23 juin 1842, devant Me Demay, notaire à Niort, Amateur Goullard d'Arsay afferme cette fois à Antoine Baud et son épouse le domaine d'Arçais composé du grand et du petit château, de deux métairies appelées l'une la grande métairie du port d'Arçais et l'autre la petite métairie, le tout pour un bail annuel de 3700 francs, 30 kg de beurre, 12 chapons, 12 poulets, 12 canards, 30 litres de haricots et 105 fagots de bois de marais.

Amateur Goullard d'Arsay décède à NIort quelques mois plus tard, le 23 décembre 1842, laissant entre autres héritiers une fille, Eulalie (1824-1881), épouse d'Emmanuel de Grimouard, officier de cavalerie. Le partage de succession, le 12 avril 1845, mentionne le domaine d'Arçais qui englobe plus de 80 hectares de terres à Arçais, Saint-Hilaire-la-Palud et Saint-Georges-de-Rex.

Le démantèlement du domaine entre 1858 et 1873

Les 27 juin 1858 et 27 juillet 1873, les époux Grimouard vendent aux enchères le domaine d'Arçais qui appartenait à la famille de Goullard d'Arsay depuis le milieu du 15e siècle. La première vente, qui va s'étaler sur plusieurs années, concerne le château lui-même et les terres qui l'entourent à l'ouest et au sud. Le tout est partagé en 32 divisions portées sur un plan. Pour les desservir, on trace, en lignes droites et à angles droits, des chemins qui deviendront la rue de l'Ouche (partie sud) et le chemin des Mottes. La 2e division comprend les bâtiments sud de l'ancien château visibles sur le plan cadastral de 1829, à l'emplacement des bâtiments actuels aux 18 et surtout 37 rue de l'Ouche, soit : "Deux chambres basses à feu, un vestibule au bout du levant, dans lequel est un grand escalier en pierre de taille [ces chambres et ce vestibule existent toujours], caveau dessus, le tout surmonté de greniers ; du couchant, un fournil à la latte et son four, et une écurie attenant, une portion de la cour au nord des bâtiments, dans laquelle est un puits placé à l'entrée de l'écurie, un quéreux et la partie sud du jardin." La 1ère division quant à elle comprend les dépendances et communs qui étaient situés au nord des bâtiments actuels, soit : "Une petite écurie près le portail qui sert de clôture à la cour, placée au centre des bâtiments, une cave voûtée au nord de l'écurie, un grenier pavé au-dessus, une petite étable à boeufs à côté, fenil au-dessus, une petite écurie au nord de ces bâtiments, ayant sortie sur le quéreux des fumiers, une porte cochère au couchant des premiers bâtiments, une grange aux balles, une grande étable à boeufs, ayant une sortie au levant et l'autre au nord, fenil au-dessus, une vaste grange au bout du couchant, communiquant avec l'étable à boeufs, un toit à brebis, un toit à cochons au midi des bâtiments." Comme le montre le plan de division, et comme le montrait déjà le plan cadastral de 1829, tous ces bâtiments sont desservis par un canal relié à la broue d'Arçais à Saint-Hilaire, avec un abreuvoir à l'angle des bâtiments de la 1ère division. A l'issue de ces descriptions, l'essentiel des bâtiments de l'ancien château est adjugé pour 15765 francs à Louis Laurent, boulanger et aubergiste, et André-Placide Baud, cultivateur, tous deux du bourgs d'Arçais.

Une autre "partie de bâtiments de l'ancien château, avec le terrain en dépendant" est comprise dans la seconde vente aux enchères du domaine organisée à partir de juillet 1873. Cette vente, qui va durer plusieurs années comme la précédente, s'attarde toutefois plutôt essentiellement sur la partie nord et nord-est du domaine, soit l'ancienne métairie du château (actuels 13, 15, 17 et 19 rue du Grand port). Là encore, on crée à travers le domaine un chemin destiné à desservir les nouvelles parcelles, en l'occurrence à relier l'église et le grand port, soit l'actuelle rue de l'Ouche dans sa partie nord. Parmi les biens vendus, la partie des "bâtiments dits de l'ancien château" sont acquis pour 14800 francs par Jean Roffay, teinturier, époux d'Anne Duvergier, demeurant au bourg d'Arçais. Il pourrait s'agir des anciennes dépendances au nord des bâtiments actuels, depuis lors en grande partie démolies.

Quant aux bâtiments de l'ancien logis seigneurial, acheté en 1858 par Louis Laurent et surtout André-Placide Baud, ils subissent une démolition partielle en 1868, pour le compte de ce dernier. François Griffon époux Burgeaud fait construire une nouvelle habitation en 1872, sans doute le logis actuel du 18 rue de l'Ouche. Le reste de l'ancien logis seigneurial, à l'ouest (37 rue de l'Ouche), connaît une restauration et des remaniements à la fin du 20e siècle et au début du 21e. Il présente malgré tout toujours d'importants éléments des 16e-18e siècles (cheminées, porte à encadrement mouluré, portes en arc en plein cintre, remplois...).

Périodes

Principale : 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 3e quart 19e siècle

L'emplacement de l'ancien château d'Arçais est occupé par trois propriétés. Les bâtiments de celle située au nord a été remaniée. A l'est (18 rue de l'Ouche), un ancien logis de ferme (sans doute celui construit en 1872), perpendiculaire à la voie, est prolongé vers l'ouest par quelques dépendances. Haut d'un étage et d'un grenier, il est couvert d'un toit à croupes. La corniche qui couronne la façade se prolonge sur les murs gouttereaux. Des pilastres marquent les angles du bâtiment. La façade présente trois travées d'ouvertures, réparties symétriquement autour de la porte centrale. Les appuis des baies sont saillants, et leurs linteaux sont en arc déprimé. Les appuis des baies au-dessus de l'ancienne étable sont moulurés (remplois ?).

La partie ouest de l'ensemble (37 rue de l'Ouche) constitue l'essentiel de l'ancien logis seigneurial du château. En partie remanié à la fin du 20e siècle et au début du 21e, ce bâtiment présentait à l'origine sa façade au nord, sur une cour, face aux anciens communs, et non pas au sud comme aujourd'hui. Cette façade nord présente trois travées d'ouvertures, mais il est probable que le bâtiment ait été amputé à l'est lors des démolitions de la seconde moitié du 19e siècle. Parmi les ouvertures, plusieurs baies présentent un appui mouluré. L'un d'eux a cependant été remployé comme appui d'une baie de la façade sud, élargie.

Le rez-de-chaussée de ce bâtiment comprend toujours, comme dans la description de la vente aux enchères de 1858, "deux chambres basses à feu, un vestibule au bout du levant, dans lequel est un grand escalier en pierre de taille". Vers l'ouest en effet se succèdent deux pièces comprenant chacune une grande cheminée. Dans la pièce la plus à l'ouest se trouve une cheminée probablement du 16e siècle, avec hotte en pierre de taille (le linteau, cassé, a été reconstitué), soutenue par deux jambages ornés de demi-colonnes engagées, de style Renaissance. La cheminée de la pièce suivante, vers l'est, présente un décor plus baroque, accusant la première moitié du 17e siècle. Sa hotte en pierre de taille (là aussi en partie reconstituée) est couronnée par une corniche. Son linteau mouluré est soutenu par deux jambages galbés, ornés d'enroulements, et par deux corbeaux marqués chacun par des glyphes et une flèche sculptée. A cette seconde pièce succède, vers l'est, comme l'indique la vente de 1858, un couloir ou vestibule, accessible par des portes en arc en plein cintre. On y observe les derniers vestiges des marches de l'escalier en pierre, ainsi que ceux d'une porte en arc en plein cintre qui communiquait vers l'est. De ce vestibule, on sort au nord par une large porte à encadrement mouluré, sans doute l'ancienne porte principale du logis. L'étage se compose de pièces desservies côté nord par un couloir qu'interrompent des portes en arc en plein cintre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré, étage en surcroît

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Typologie
  1. Ferme de plan allongé
  2. 3

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Arçais , 18 et 37 rue de l' Ouche

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1812 D 749, 2022 AM 569, 570

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