Demeure dite le Logis d'Arçais

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Aux origines du Logis d'Arçais, l'hôtel de Pougne

L'emplacement du Logis d'Arçais, sur le versant oriental du grand port mentionné dès le Moyen Age, constituait jusqu'au 17e siècle une petit seigneurie appelée Pougne. Elle appartenait au seigneur de Saint-Georges-de-Rex qui en devant foi et hommage au seigneur d'Arçais. Il en est ainsi question dans une confrontation des biens de la seigneurie d'Arçais en 1662. Le 6 novembre 1697, Louis Chasteigner, seigneur de Saint-Georges-de-Rex, vend à Antoine Vallantin, marchand au bourg de Saint-Georges, "un mas de terre situé au lieu d'Arsay, appelé le terrier de Pougne, contenant un journal ou environ", confrontant du couchant au grand port et au bouchaud des Goulard, seigneurs d'Arçais, du midi à la rue qui relie le bourg et le grand port, du nord à une terre appartenant au vendeur, un chemin entre deux. La vente concerne aussi une partie de cette terre, soit "une petite coulée de terre située proche ledit lieu et y joignant, contenant deux journaux ou environ", confrontant à l'ouest "au cours de l'eau qui descend de la rivière de Saivre audit grand port", du sud au bouchaud des Goulard et au terrier de Pougne, le chemin entre deux, et du nord au bois ou garenne dudit seigneur d'Arçais.

Le 8 décembre 1706, Antoine Vallantin, alors receveur général de la seigneurie de Saint-Georges-de-Rex, complète son domaine en achetant à son seigneur une pièce de terre contenant deux journaux de chaumes, touchant du midi à la terre qu'il possède déjà depuis 1697, et du nord au bois ou garenne du seigneur d'Arçais. Ces deux actes de 1697 et 1706 fondent ce qui va devenir le domaine du Logis d'Arçais. En 1724, Antoine Vallantin (ou ses ayants-droits) rend une déclaration des biens pour lesquels il dépend de la seigneurie de Saint-Georges-de-Rex. Parmi eux figure "une maison avec ses appartenances, située à Arsay, appelée l'hostel de Pougne" (au sens hôtel particulier), lequel a donc été construit entre 1697 (achat du terrain, ci-dessus) et 1724.

La propriété de la famille Augier (18e siècle)

Sans enfants de son union avec Anne Baussay, Antoine Vallantin établit son testament le 5 mai 1708, devant Me Brunet, notaire à Saint-Jean-d'Angély, en faveur de son cousin, Henri Augier, sieur de la Baune, marchand et juge consul de Niort. Originaire de Saint-Georges-de-Rex, dont il a été receveur de la seigneurie, Henri Augier épouse en 1710, à Niort, Marie Granier (1689-1739). Après la mort d'Antoine Vallantin, sa succession est réglée lors de deux partages, les 24 avril 1724, devant Me Guérineau, notaire à Niort, et 28 février 1725, devant Me Jousselin, notaire à Saint-Jean-d'Angély. Héritier d'Antoine Vallantin avec Anne Piron, épouse de Barthélémy Arnault, marchand à Arçais, Henri Augier partage avec elle le domaine d'Arçais, soit une maison et ses nombreuses dépendances (cour, caves, écuries, chais...). Parmi les éléments décrits (voir en annexe), on relève un mur qui sépare la maison du grand port, et un escalier qui descend de ladite maison audit grand port. Le domaine comprend aussi le marais du Frêne et celui du Carteron.

Henri Augier meurt entre 1734 et 1739. Le domaine d'Arçais échoit à son fils, Philippe Sébastien Augier, né en 1717. Dans les années 1760-1770, celui-ci a maille à partir avec le curé de Saint-Georges-de-Rex au sujet de paiement de droits réclamés par ce dernier. Sans enfants, il transmet le domaine à son frère, Gabriel Augier, né en 1723, négociant à Niort. Le 14 janvier 1793, devant Me Gibouin, notaire à Niort (voir en annexe), Gabriel Augier afferme pour 12 ans à Jacques Jamois, pêcheur à Eveclée, paroisse d'Arçais, une maison située au bourg d'Arçais, comprenant une entrée, un vestibule, un petit grenier par-dessus, une grande chambre basse "qui a son aspect sur le grand port", ainsi que de nombreux communs et dépendances dont l'acte donne la description. Il s'agit de logements, d'écuries, d'un "grand grenier sur le port, au-dessus du magasin à fer" qu'Augier se réserve, et de dépendances liées à la viticulture (chais, cuviers ou celliers avec cuves, pressoirs...). Il existe donc déjà à cette époque des bâtiments sur la pente du coteau, entre la maison et le port. Le domaine comprend aussi une petite motte située de l'autre côté de la rivière, un champ (sans doute le parc actuel, au nord) contenant des noyers et des frênes têtards, clos de palisses sauf du côté du chemin qui longe le bief de la Garenne, dont il est séparé par un fossé. Le domaine inclut aussi une petite ferme ou cabane située à l'extrémité du village de la Garenne.

Ce bail du 14 janvier semble avoir été établi pour régulariser une situation antérieure. Quelques jours plus tôt en effet, le 3 janvier 1793, Gabriel Augier a reconnu que Jamois a pris en ferme les bâtiments de son domaine d'Arçais, exploités auparavant par Chaillé et Antoine Fortin. Il y est question de diverses chambres, de granges, d'écuries, d'un "grand magasin du bâtiment neuf", d'un chai, d'un cellier et de jardins dans lesquels se trouvent "des arbres fruitiers en espaliers ainsi que tous les amandiers et les poiriers et pommiers, la moitié des pruniers", etc.

Le domaine de Catherine Bastard épouse Ducrocq puis Gonnet (1793-1842)

Gabriel Augier s'éteint à Niort le 19 décembre 1793. Sa soeur et unique héritière, Catherine Augier, veuve de Jean Bastard, orfèvre à Niort, meurt à son tour le 19 août 1800. Le Logis d'Arçais et ses dépendances, échoient alors à sa fille, Catherine Bastard (1759-1842). Elle a épousé en 1789 Jacques Ducrocq, né en 1742. Fils d'orfèvre niortais comme elle, celui-ci a d'abord été chirurgien avant de faire fortune grâce à une plantation de café située à Saint-Domingue, aux Plantons, près de Petit-Goave, ce qui lui vaut le surnom de "l'Américain". Le contrat de mariage qu'il conclut avec Catherine Bastard stipule que leur communauté de biens ne concernera pas "les nègres, négresses et négrillons" qui dépendent de l'habitation (ou plantation) que Ducrocq possède déjà à Saint-Domingue. Catherine tient un journal de ses comptes à partir de 1791 et surtout du 8 décembre 1792, date du départ de son mari pour Saint-Domingue où il souhaite régler ses affaires, en pleins troubles révolutionnaires. Il n'en revient pas, sa disparition et sa mort survenant dans des conditions mal élucidées. En 1827, Catherine Bastard obtiendra de l'Etat une indemnité pour ses deux enfants en compensation pour la perte de la plantation ou cafèterie que leur père possédait à Saint-Domingue.

Divorcée pour protéger ses intérêts, Catherine Bastard se remarie en 1797 avec Jean-Pierre Gonnet (1768-1825). Né à Soissons (Aisne), officier de la Légion d'honneur, il a été commissaire des guerres dès 1793 à Fontenay-le-Comte puis à Niort, et ensuite en Espagne en 1808-1812. En ce début du 19e siècle, les époux Gonnet gèrent le domaine et l'agrandissent par diverses acquisitions. En 1806 par exemple, ils achètent la ferme ou cabane du Frêne, au nord de la Garenne. En 1822 ou 1823, selon la tradition orale (la date était, semble-t-il, visible sur le linteau d'une porte extérieure, au sud-est), les époux Gonnet font construire la partie sud-ouest du logis actuel. La partie nord-est de la demeure, décrite depuis le 18e siècle, est maintenue. Jean-Pierre Gonnet meurt en sa maison de campagne d'Arçais le 8 septembre 1825, laissant Catherine Bastard seule à la tête de leurs biens. Outre le Logis d'Arçais, ils possèdent la métairie du RIvaud, à Arçais, une métairie à Souché, des borderies près de Niort, la ferme de Villeneuve à Aigonnay, une maison rue Basse, à Niort, etc.

L'inventaire après décès des biens de Jean-Pierre Gonnet, les 10 septembre, 3 et 4 octobre 1825, énumère les différentes pièces composant alors la demeure, dont l'aile sud-ouest, construite deux ans plus tôt, ainsi que ses dépendances (voir en annexe). Par comparaison avec les précédentes descriptions (notamment celle de 1793), on remarque une élévation de niveau de vie et de confort, au sein d'une demeure désormais bourgeoise. On relève une salle à manger, une salle ou salon de compagnie à côté (avec un tableau représentant Charles X et un autre "les enfants de France"), des chambres à l'étage, d'autres au-dessus encore pour les domestiques, dont certains logent dans d'autres logements accolés aux communs et dépendances. Parmi ces dernières, on retrouve des chais, écuries et étables, une remise abritant un cabriolet, un filet de pêche ou tramail, trois bateaux de 12, 13 et 16 pieds accostés au port, avec leurs pelles et pigouilles.

Le Logis d'Arçais sur le plan cadastral de 1829

La propriété du Logis d'Arçais apparaît sur le plan cadastral de 1829. On y devine les bâtiments décrits dans le bail à ferme de 1793. La propriété est déjà, comme aujourd'hui, divisée en deux parties par la ruelle qui descend de la rue de la Garenne vers le grand port, dite chemin du Port. La partie sud est délimitée à l'est par la rue du Logis (dite ancienne rue de la Garenne) qui, à cette époque, n'oblique pas vers l'est mais file en droite ligne vers le nord. Le logis comprend deux parties : au sud-ouest, l'aile qui vient d'être construite, en 1823 ; vers le nord-est, une aile plus courte et au plan plus irrégulier (la maison décrite en 1793 ?). De cette aile part un bâtiment en retour d'équerre vers l'est, puis un autre, plus imposant, lui aussi en retour d'équerre vers le nord, longeant la rue du Logis jusqu'à la ruelle qui descend vers le grand port. Ces bâtiments et le logis délimitent une cour au nord de laquelle se trouve un autre bâtiment. En contrebas de la cour et du logis, le long du grand port et dans l'angle formé avec la ruelle qui y descend (parcelle 120 du plan cadastral de 1829), il existe déjà une habitation et des communs (dont sans doute encore le "grand grenier sur le port" mentionné en 1793). Ces bâtiments forment sans doute la borderie dont il sera question plus loin, et il est probable qu'ils soient déjà surmontés d'une terrasse (voir le partage de 1842 et le bail de 1846 ci-dessous). Ces bâtiments s'arrêtent toutefois au sud avant la nouvelle aile du logis, en contrebas de laquelle il n'existe alors aucune construction.

Au nord-est de la ruelle qui descend vers le port, l'autre partie de la propriété (actuellement 17 rue de la Garenne) comprend un vaste parc parallèle au bief de la Garenne (sans doute le champ clos de palisses et d'un fossé, mentionné dans le bail de 1793). De part et d'autre d'une cour accessible par la rue de la Garenne, trois bâtiments sont placés dans l'angle formé par la ruelle et la rue de la Garenne : l'un est parallèle à la ruelle, le deuxième est parallèle à la rue de la Garenne, le troisième lui est perpendiculaire.

La gestion du domaine par Jacques Augustin Ducrocq et sa veuve (après 1842)

La propriété telle qu'elle apparaît ainsi en 1829, fait l'objet d'un partage de succession le 31 octobre 1842, devant Me Bonneau, notaire à Niort. Ce partage fait suite à la mort de Catherine Bastard qui laisse pour héritiers ses deux fils : Jacques Augustin Ducrocq (1791-1844), employé des contributions directes, époux de Zilda Arnauldet ; et Jean Gabriel Ducrocq (1792-1877), officier en retraite à Arçais dont il est un temps maire, et époux de Louise Gabrielle Barbier. Le premier lot du partage échoit à Jacques Augustin, soit "la maison d'habitation et les réserves d'Arçais", comprenant l'habitation avec "la cour, la terrasse, les bâtiments de servitude, le logement du bordier, des jardins, une fruitière, le coteau et le port en dépendant". Jacques Augustin reçoit aussi la "métairie du logis", soit sans doute les bâtiments de la partie nord-est de la propriété (actuellement 17 rue de la Garenne). Quant au 2e lot du partage, attribué à Jean Gabriel Ducrocq, il comprend la cabane du Frêne.

A cette époque, apparaît un sujet particulier : la gestion de la borderie qui occupe l'angle nord du domaine, ainsi que des magasins qui, surmontés d'une terrasse, longent déjà le port, du moins au nord. Dès le 15 juin 1842, soit deux semaines avant le décès de sa mère, Jacques Augustin Ducrocq, qui semble déjà avoir pris les commandes du domaine, écrit au maire d'Arçais pour l'informer de son intention de réaliser certaines travaux aux murs de soutènement de sa propriété. Il s'agit notamment de celui "sur le profil de la descente du grand port, en prolongation de celui qui existe déjà vis-à-vis le petit château", ainsi que du mur de soutènement de la terrasse faisant face à la rivière.

Vient ensuite le partage du 31 octobre 1842 ci-dessus. Quelques semaines après, le 27 décembre 1842, Jacques Augustin Ducrocq afferme la métairie à Pierre Chabot. Le 6 février 1843, c'est la borderie qu'il loue à Louis Bergeron, charpentier de bateau, lequel l'occupait déjà depuis plusieurs années à titre de bail verbal. La description de la borderie confirme l'existence de bâtiments en contrebas de la demeure, le long du grand port. La borderie comprend en effet "un atelier de construction ouvrant sur le port, une chambre au-dessus, séparée en deux par une cloison, un faux grenier, un escalier commun avec la maison du propriétaire. De l'autre côté de cet escalier se trouve une grande pièce en bas, divisée en deux par une cloison, formant une étable, un toit et un chai, avec un grenier par-dessus.

Jacques Augustin Ducrocq meurt deux ans plus tard, en 1844, laissant sa veuve, Zilda Arnauldet gérer le domaine pour ses enfants mineurs, Philippe Auguste et Gabrielle. Le 27 septembre 1846, elle afferme pour 5 ans à Jean Jamois, aubergiste, au nom de M. Martin, entrepreneur de bâtisses, un magasin bas donnant sur le grand port. Le preneur s'engage à y laisser les pierres qui s'y trouvent, et à réparer la couverture (voûte ?) au-dessus du magasin. Il est mention dans cet acte de la terrasse qui, déjà, surmonte le magasin : le document précise en effet que si elle devait s'écrouler, le bail serait rompu afin que les matériaux nécessaires à sa reconstruction soient déposés dans le magasin. Le 25 février 1855, un arrêté préfectoral autorise la veuve Ducrocq à construire le mur de clôture de son parc qui, aujourd'hui encore, le sépare du chemin de halage de la Garenne.

Les transformations du domaine par Philippe Auguste Ducrocq (années 1870)

Philippe Auguste Ducrocq (1826-1884), marié en 1851 avec sa cousine germaine, Gabrielle Marie Ducrocq (fille de Jean Gabriel), reprend les rênes du domaine après la mort de sa mère en 1857. Polytechnicien, officier de la Légion d'honneur, sous-intendant militaire, il fait campagne en Orient et en Afrique du Nord dans les années 1850-1860, mais des ennuis de santé mettent fin à sa carrière en 1870. Mis à la retraite en 1874, il se retire sur ses terres, entre Niort et Arçais. Converti au protestantisme pendant ses études, il s'investit beaucoup dans la vie intellectuelle à Niort, notamment après sa retraite. Membre de la Société de Statistiques des Deux-Sèvres à partir de 1866, il en devient vice-président en 1878. Conservateur du Muséum d'histoire naturelle de Niort, il en enrichit considérablement les collections.

Le journal des comptes de son domaine d'Arçais, qu'il tient comme sa grand-mère Catherine Bastard avant lui, fait état, par exemple, de la location de deux maisons qu'il possède dans le quartier de la Garenne, ou encore de la gestion des marais du Carteron où poussent 1509 frênes ainsi que 64 plants de peupliers et 900 plants d'aubiers ou de saules plantés en mars 1849. Le 27 mai 1867, devant Me Coirier, notaire au Vanneau, Phiippe Auguste Ducrocq afferme pour 9 ans à François Bertrand, cultivateur, Aglaë Boineau, son épouse, et Jacques Bertrand, leur fils, la métairie du Logis d'Arçais. Elle comprend de multiples terres à Arçais, Saint-Georges-de-Rex et Le Vanneau, deux logements "situés sur la rue de la Garenne", ainsi que "les bâtiments situés sur le grand port, au-dessous de l'habitation du bailleur", et "la motte du grand port". Le tout était exploité par Pierre Chaillé depuis 1852.

Philippe Auguste procède dans les années 1870 à des travaux de grande ampleur qui effacent en grande partie les bâtiments antérieurs. En 1877, selon le cadastre, a lieu une démolition partielle du logis, soit sans doute l'ancienne habitation décrite depuis le 18e siècle et qui cohabitait depuis 1823 avec la nouvelle aile sud-ouest. En 1878-1879, Philippe Auguste Ducrocq réalise des agrandissements et nouvelles constructions. La partie nord-est du logis est alors construite dans le prolongement de la partie sud-ouest, à la place de l'ancienne habitation. Quant à l'ancienne borderie en contrebas et dans l'angle du port et de la ruelle qui y descend, elle est démolie dès 1876. Ducrocq fait dresser en 1878 un projet de construction de quatre magasins voûtés. L'année suivante, selon le cadastre, ces magasins sortent de terre, remplaçant et prolongeant vers le sud-ouest l'ancienne borderie et les magasins déjà affermés en 1846 et 1867. La terrasse qui surmontaient déjà ces derniers est reconstruite par la même occasion. Il semble toutefois que, dans un premier temps, seuls cinq magasins soient édifiés (voir l'inventaire après décès Ducrocq de 1884 ci-dessous) ; les six autres ont sans doute suivi peu de temps après.

Philippe Auguste Ducrocq meurt le 14 avril 1884, à 57 ans, en sa demeure d'Arçais. Sa mort est vivement regrettée. Un inventaire après décès de ses biens est dressé le 3 mai. Il permet de comparer le Logis et ses dépendances en cette fin du 19e siècle, avec ce qu'il était notamment au moment du décès de Jean-Pierre Gonnet en 1825. Parmi les éléments décrits, on remarque : cinq magasins ouvrant sur le port et où sont entreposés des bois, trois bateaux et leurs pigouilles accostés sur le bief de la Garenne, une remise abritant un omnibus, la terrasse sur laquelle ouvrent plusieurs chambres, un cabinet servant de bureau, avec un microscope et une importante bibliothèque littéraire et scientifique.

Philippe Auguste Ducrocq laisse trois fils et héritiers : Henri, Ernest et Louis. L'essentiel du domaine revient à Henri Ducrocq (1863-1939), officier, époux d'Alexandrine Salle. C'est à son époque, précisément en 1890, que l'angle nord-est de la propriété est modifié. Auparavant, la rue du Logis (ancienne rue de la Garenne) formait un angle droit saillant en arrière du portail actuel. Prenant sur une étable et une cour appartenant aux héritiers Ducrocq, la partie nord de la rue est inclinée vers l'est en 1890 (voir plan ci-joint). L'entrée de la propriété est dès lors elle-même déplacée vers l'est, avec création du nouveau portail tel qu'il s'élève encore de nos jours. Quelques années plus tard, en 1913-1914, selon le cadastre, Henri Ducrocq remanie les bâtiments de l'ancienne métairie (17 rue de la Garenne). C'est sans doute lui aussi que achève la série de magasins en soubassement du logis, commencée par son père en 1879. Après lui, le domaine passe à sa fille, Jeanne (1893-1973) et son époux, André Davy (1879-1968), puis au fils de ces derniers, Bernard Davy (1920-2012). Parmi les derniers aménagements, la passerelle qui relie le parc aux marais sur la rive ouest du bief de la Garenne, a été installée en 1976.

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle

Dates

1822, daté par tradition orale

1878, daté par source

Le domaine s'étend à l'est du grand port d'Arçais qu'il surplombe. Il est divisé en deux parties séparées par la ruelle qui descend vers le bief de la Garenne depuis la rue de la Garenne. Au sud-ouest, le quadrilatère délimité par cette ruelle, la rue du Logis, la rue du Grand port et le port, est clos de murs, avec un portail à piliers maçonnés dans l'angle nord-est. La demeure s'élève à l'ouest de cet ensemble, par ailleurs occupé par un jardin. La demeure est composée d'un corps central de bâtiment, à un étage, sous un toit à longs pans, encadré par deux ailes, chacune haute de deux étages, sous un toit à croupes et à épis de faîtage en zinc. Le tout est couvert en ardoise. On compte au total sept travées d'ouvertures en façade, dont cinq pour le corps central. La demeure ouvre au nord-ouest sur une terrasse qui surplombe le port.

Le soubassement de cette terrasse est occupé par onze magasins qui servaient aux commerçants et aux bateliers du port à entreposer leur matériel. Chaque magasin ouvre par une large porte en arc en plein cintre, avec imposte ajourée. Chacun est couvert de voûtes en brique, perpendiculaires à l'entrée, avec armature en métal. Le magasin le plus à gauche se distingue toutefois par ses voûtes parallèles à l'entrée, et par son mur de fond, d'une maçonnerie plus irrégulière, avec vestiges d'un contrefort. Il pourrait s'agir des restes des bâtiments déjà observés ici sur le plan cadastral de 1829.

La ruelle qui descend vers le grand port est franchie par une passerelle en métal qui relie les deux parties de l'ancien domaine. Un parc, clos de murs, s'étend vers le nord-est, sur le coteau le long du bief de la Garenne. L'angle sud-est de ce parc est occupé par d'anciens communs réaménagés en logement. Parmi eux, un corps de bâtiment en alignement sur la rue de la Garenne, est couvert en tuiles mécaniques, avec des souches de cheminées en terre cuite. Son mur pignon nord-est est percé d'une baie en arc en plein cintre, ouvrant sur le grenier. Enfin, depuis l'angle ouest du parc, une seconde passerelle en métal enjambe cette fois le bief de la Garenne pour donner accès aux terrains et aux maisons qui, sur l'autre rive, dépendent du domaine.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise, tuile mécanique
Étages

2 étages carrés

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Typologie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Arçais , rue du Logis

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1829 C 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 2022 AL 330, 331, 586, 587, 334

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