Porte du canal de Mouillepied, maison dite la Folie

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

Dès son creusement dans les années 1650, le canal de Mouillepied a probablement été équipé d'une porte à son embouchure, destinée, comme toutes les portes des autres canaux de dessèchement, d'une part à évacuer l'eau des marais desséchés de Mouillpied à marée basse ; d'autre part, à empêcher le reflux de la marée dans le canal et dans les marais desséchés, à marée haute. L'ouvrage est emporté à plusieurs reprises, et plus ou moins partiellement, lors des grandes inondations qui frappent le Marais poitevin aux 17e et 18e siècles. En 1690 par exemple, marché est passé avec Hilaire Rigaud, maître charpentier de grosses oeuvres à Marans, pour "la réfection à neuf des deux portes du canal de Mouillepied du côté de la mer". La porte actuelle peut remonter au 18e siècle, tout en ayant connu des reprises et reconstructions partielles par la suite. A cette époque remontent probablement les bajoyers de l'ouvrage et son arcade derrière les portes. La vanne en métal et le portique au-dessus ont sans doute été reconstruits dans la seconde moitié du 20e siècle. Les actuelles portes et vanne arrière sont le fruit d'une reconstruction à la suite de la tempête Xynthia de 2010.

Comme la plupart des portes des canaux, celle du canal de Mouillepied était gérée et entretenue par un portier qui logeait sur place. Une habitation figure déjà à côté de la porte, à l'emplacement de la maison de la Folie, sur une carte de l'anse du Brault et des canaux environnant, par Claude Masse, en 1704, puis sur une carte des marais de Mouillepied, par le même, en 1716. La maison de la Folie apparaît ensuite sur le plan cadastral de 1820. Elle n'appartient pas à la Société des marais de Mouillepied, mais à Louis Bouton et consorts, demeurant à Vouillé-les-Marais (Vendée). La maison, aujourd'hui abandonnée, a pu être construite, au moins en partie, au 19e siècle.

Périodes

Principale : 18e siècle, 19e siècle (incertitude)

Secondaire : 2e moitié 20e siècle

La porte est située à l'embouchure du canal de Mouillepied qui draine les eaux des marais desséchés du même nom. Elle interrompt la ligne de digues qui enserre la Sèvre Niortaise à l'anse du Brault. La porte est un ouvrage en maçonnerie qui enjambe le canal par une arcade. Ce passage couvert ou pertuis supporte un pont. Les abords de la porte, en amont comme en aval, sont renforcés par des bajoyers en pierre de taille.

Côté aval, la porte à flot est équipée de deux vantaux en bois busqués, pointés vers le chenal. Ils s'ouvrent à marée basse pour laisser s'écouler l'eau des marais desséchés acheminée par le canal, et se ferment à marée haute, sous la poussée de l'eau de la Sèvre, pour empêcher l'inondation des marais. En position fermée, les poteaux busqués se bloquent l'un contre l'autre de manière à maintenir les vantaux pointés vers l'aval (s'ils étaient alignés, les vantaux seraient plus vulnérables à la pression de l'eau).

En arrière, côté amont, le système est renforcé par une vanne verticale en bois, à structure en métal, actionnée par deux crics à crémaillères. Cette vanne permet d'assurer l'étanchéité de la porte à marée haute, en cas de forte inondation ; mais encore à marée basse, même lorsque les vantaux sont ouverts, notamment pour retenir de l'eau dans le canal à la saison sèche.

Une petite vanne ou vantelle est percée dans cette grande vanne. Actionnée par sa propre crémaillère, elle permet une gestion encore plus fine de l'évacuation de l'eau, sans avoir à ouvrir la vanne elle-même. Elle est notamment utilisée pour créer un effet de chasse et évacuer la vase accumulée en aval de la porte. L'eau nécessaire est contenue dans un bassin de chasse délimité en aval par la porte, et en amont par un batardeau de palplanches placé dans le canal. Le remplissage de ce bassin s'effectue par une prise d'eau de mer à chaque grande marée, la vantelle étant légèrement relevée et les vantaux de la porte maintenus ouverts. Le batardeau empêche cette eau salée de refluer plus en amont.

Située à quelques pas au sud de la porte, la maison de la Folie est une petite habitation en rez-de-chaussée, prolongée vers le nord par une dépendance (grange ?). Elle est protégée de l'inondation par la digue qui prolonge la porte et qui file au sud vers la porte du canal du Marais Sauvage.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : métal

  3. Matériau du gros oeuvre : bois

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Folie (la)

Cadastre: 1820 F 149, 2016 OF 211

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