Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Geaune

L'église de Geaune ne conserve actuellement aucun élément mobilier antérieur aux années 1860, à l'exception d'un bénitier en pierre provenant de l'ancienne église matrice Saint-Louis de Bourdos (désaffectée dès le XIXe siècle et détruite en 1938) et de stalles classiques très remaniées, peut-être de même provenance. L'essentiel du décor actuel a été mis en place dans le dernier tiers du XIXe siècle, dans le sillage de la grande campagne de restauration des années 1875-1881, qui a vu notamment la réfection complète du voûtement de la nef et du chœur. Le vieux maître-autel "en moellon et brique" est remplacé en 1879 par un meuble en marbre (peut-être attribuable aux ateliers Saint-Hilaire de Poitiers) ; deux autels similaires (dont l'un offert par la famille Gourgues) sont installés dans les chapelles de saint Joseph et de la Vierge. Un peu plus tard sont acquis de nouveaux fonts baptismaux (1893) et deux groupes de stalles néogothiques (1895) formant ensemble avec les deux clôtures posées devant les chapelles latérales du chœur, transformées en sacristies. L'ancienne chaire à prêcher, détruite en 1857 par l'effondrement d'une partie de la voûte, est remplacée quelques années plus tard par un meuble provenant "de l'église de Montereau". De nombreuses statues de série en plâtre et terre cuite sont acquises au tournant des XIXe et XXe siècles.

Le décor porté présente une plus grande hétérogénéité. Son élément le plus ancien - outre les culots sculptés des chapelles - est une peinture murale découverte en 1980 dans l'actuelle sacristie sud, important vestige du décor originel de l'église, datable de la fin du XVe siècle et illustrant le thème, rare dans les Landes, des Arma Christi. En revanche, le probable décor vitré de l'édifice gothique n'a pas survécu aux déprédations des troupes protestantes de Montgomery en 1569, qui découronnèrent le clocher et détruisirent "les autels et le mobilier". La vitrerie actuelle a été installée progressivement : en 1883 et 1884 par le Palois J.-P. Mauméjean (chœur et chapelles du transept), en 1892 par le Bordelais G.-P. Dagrant (chapelle Saint-Loup ou de la Trinité) et en 1948 par la maison Mauméjean frères (nef). Ces verrières, en très mauvais état à la fin du XXe siècle, ont été restaurées en 2001 et 2004 par l'atelier bordelais l'Art du vitrail, qui a créé en même temps une petite verrière décorative pour la chapelle Saint-Loup.

Les trois cloches actuellement présentes dans la tour-clocher, qui remplacent les instruments dérobés par les huguenots en 1569 et ceux fondus sous la Révolution, ont été, pour deux d'entre elles, fondues sur place en 1827 par les fondeurs lorrains associés Perret et Naverdet. La troisième, exécutée en 1868 par le Lyonnais J.-C. Burdin pour la cathédrale d'Alger sur commande du futur cardinal Lavigerie, a été rapatriée à Geaune en 1964 après l'indépendance de l'Algérie.

La sacristie ne renferme plus aujourd'hui d'ornements liturgiques anciens, à l'exception notable d'une chape, probablement de fabrication lyonnaise, offerte par le roi Louis-Philippe en 1838 - les quinze ornements inventoriés en février 1906 (certains "hors d'usage") avaient disparu dès avant les années 1980 (comm. orale de l'abbé Maisonnave, curé de Geaune, 1991). L'ensemble des pièces d'orfèvrerie et de bronze est, en revanche, conservé en grande partie. Datant en totalité du XIXe siècle, il comporte des productions parisiennes de P. Poussielgue-Rusand, Marie Thierry (dont un ostensoir offert par Napoléon III en 1868) et P.-F. Dubois et des pièces lyonnaises de J.-P. Pernolet, des associés Berger et Nesme et de la fabrique l'Art catholique lyonnais (C. Bouvard).

L'ensemble mobilier constitué au XIXe siècle est demeuré à peu près intact jusqu'à la fin du siècle suivant. Dans les années 1970, les autels latéraux sont supprimés, la chaire est déposée et ses panneaux sculptés remployés pour constituer un nouvel autel "face au peuple" ; les peintures ornementales des années 1880-90 qui couvraient l'intégralité des murs et des voûtes de l'église sont grattées et le bel appareil mis à nu.

Auteurs Auteur : L'Art du Vitrail

Atelier de fabrication de verrières, fondé à Bordeaux par Michel Gaston, repris en 2009 par Jean-François Bordenave-Clamouse (né à Bordeaux le 26 mai 1945).

, verrier (attribution par source)
Auteur : Giscard Henri

Henri Gérard Alphonse Giscard, né le 2 août 1895 à Toulouse et mort dans la même ville le 16 janvier 1985, sculpteur et professeur à l'École des beaux arts de Toulouse, successeur de son père à la tête de la fabrique toulousaine de statues, fondée par son grand-père Jean-Baptiste (1824-1906) en 1855. Second fils de Bernard Giscard (1851-1926) et de Rose Marie Barutel (1864-1950), et frère cadet de Jean-Baptiste (1892-1941), chef de clinique à Toulouse. Marié en premières noces, le 17 avril 1926 à Lézignan-Corbières (Aude), avec Juliette Paule Germaine Bacalou (1903-1937), fille d'Alphonse Bacalou, puis en secondes noces, le 12 août 1941 à Toulouse, avec Huguette Gabrielle Henriette Francine Patérac (1907-1998), fille de René Jean Paul Marie Patérac (1874-1911) et de Marie Louise Pétronille Jeanne Virebent (1876-1971) - cette dernière était fille du célèbre fabricant statuaire toulousain Gaston Virebent (1837-1925) et sœur du dernier dirigeant de la fabrique, Henry Virebent (1880-1963). Henri Giscard eut trois enfants de son premier mariage : Marie Thérèse Germaine, Joseph Bernard Albert Etienne et Bernadette Giscard.

, fabricant de statues (signature)
Auteur : Mame Alfred

Henry-Armand-Alfred Mame (Tours, 17 août 1811 - Tours, 12 avril 1893), fils d'un imprimeur lui-même issu d'une famille d'éditeurs et de libraires originaires d'Angers (maison fondée en 1778), porta à son apogée les éditions Mame, rachetées en 1980 par Desclée de Brouwer.

, imprimeur-éditeur (signature)
Auteur : Laîné Adolphe ; Havard J.

Imprimeurs-éditeurs à Paris (19, rue des Saints-Pères) dans la seconde moitié du XIXe siècle.

, imprimeur-éditeur (signature)
Auteur : Mame Alfred et fils

Maison d'édition à Tours (voir Mame Alfred).

, imprimeur-éditeur (signature)

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