Présentation de la commune de Braud-et-Saint-Louis

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Plusieurs fouilles et prospections archéologiques ont permis de mettre au jour une quinzaine de sites dans le territoire communal, datant du néolithique, de l'âge du Bronze, de l'âge du Fer et de l'antiquité. A Azac notamment ont été découverts des ossements et sarcophages et en bordure d'estuaire, un dépôt de cruches à vins et des structures de fours de potiers de l'époque gallo-romaine.

Les vestiges médiévaux se concentrent principalement sur le site de l'ancienne église, située à proximité de l'actuelle, où des colonnes et des chapiteaux sculptés, découverts à la suite de travaux réalisés au 18e siècle, pourraient appartenir à un édifice de culte primitif. L'église, attestée au 12e siècle, constituait au Moyen Âge une dépendance du prieuré de Prémontrés de Pleine-Selve. Au 14e siècle, la paroisse de Braud est nommée sanctus Saturninus de Brau, dont l'église est signalée comme abandonnée en 1429, dans un document dressant le nombre d'églises de l'archiprêtré de Blaye. Sous l'Ancien Régime, une chapelle dédiée à sainte Quitterie existait également à Azac.

L'activité économique du territoire est alors essentiellement tournée vers la pêche et le commerce, avec la présence de ports et d'une population de marins. Le hameau du Port, à la limite des anciens rivages, est notamment un lieu important où sont acheminées, selon les sources et documents du 16e siècle, les productions et denrées du sud de la Saintonge dont, entre autres, le bois, les tonneaux, la céramique et la verrerie. Un naufrage de marins nordiques serait d'ailleurs commémoré en 1605 par une croix, retrouvée dans les marais aux abords de l'estuaire.

Si les marais se comblent progressivement depuis le Haut Moyen Âge, ce n´est véritablement qu'au cours du 17e siècle que l'on assiste à une modification profonde du paysage : les marais sont en effet asséchés à partir de 1645. Le duc de Saint-Simon, gouverneur de Blaye, à l'initiative de cette entreprise, crée la nouvelle paroisse de Saint-Louis dès 1656. Il fait bâtir une église dans ces marais, entre 1665 et 1667, au lieu-dit de la Chapelle. La carte de l'embouchure de la Garonne de 1759 montre la présence de cette nouvelle paroisse au territoire composé de parcelles géométriques, entrecoupées de canaux, aux noms spécifiques et singuliers : la Vermandoise, la Parisienne, la Belle Brune, la Savignate... L'ancien port, désormais dans les terres, a perdu sa fonction au bénéfice de nouveaux aménagements situés à l'embouchure des principaux chenaux, aux confins sud et nord du territoire.

La fusion entre les paroisses de Braud et de Saint-Louis est effective en 1802, et celle de Saint-Louis est peu à peu abandonnée. Le plan cadastral de 1827-1828 maintient cependant encore une division entre les deux anciennes communes. Le territoire de Braud est composé d'un chef-lieu très peu bâti, et de hameaux davantage étoffés, dont : les Allains, Azac, Bouinot, Les Frappés, les Loges, Marquet et le Port. La configuration du bâti dans ces modestes agglomérations est généralement linéaire, le long des principaux axes de communication. Quant à Saint-Louis, qui compte moins de 200 habitants au début du 19e siècle, les constructions sont dispersées sur l'ensemble du territoire et compartimentées en bordure de vastes unités parcellaires délimitées par des canaux.

Jusqu'au milieu du 19e siècle, l'économie du territoire repose essentiellement sur la culture de froment et seigle dans les terres, et sur l'élevage dans les marais. L'essor du vignoble après 1850, en "vigne rouge" mais également en "vigne blanche", permet en enrichissement général : d'après Guillon, 150 hectares de vignes sont recensés en 1828 et 500 en 1868. La croissance économique qui en découle, alimentée également par l'arrivée du chemin de fer dans les communes voisines de Saint-Aubin et de Saint-Ciers-sur-Gironde en 1882, a pour conséquence une vague de constructions et de reconstructions dans le chef-lieu dans la seconde moitié du siècle : le presbytère en 1882, l'église en 1898, l'école et la mairie en 1899, ainsi que de nombreuses maisons de particuliers. Un nouvel axe de communication joignant au nord la voie reliant le Port à Saint-Ciers-sur-Gironde est également tracé.

D'autres constructions voient le jour dans la première moitié du 20e siècle. Dans le bourg, le monument aux morts est érigé en 1920, le bureau de poste est construit en 1922, la mairie est transférée dans un vaste bâtiment en 1935 et le marché couvert est bâti en 1951. Cependant, la commune voit sa densité de population faiblir, due à l'essoufflement de la production viticole et au fait que Braud, contrairement aux communes voisines, reste isolée.

La diminution de la population se poursuit jusqu'à la construction de la centrale nucléaire qui débute en 1976 et qui bouleverse l'économie du territoire ainsi que le paysage. Des quartiers de lotissements destinés au logement des employés sont alors construits, ainsi que de nouveaux équipements publics : une piscine municipale, une maison de retraite, un complexe sportif, et une médiathèque dans les années 2000.

Traditionnellement orienté vers l'élevage, le secteur des marais est désormais dévolu à une céréaliculture extensive, avec, pour conséquence, la destruction ou la ruine de nombre d'anciens bâtiments. Il reste cependant un important foyer de nidation pour les oiseaux migrateurs : un parc ornithologique appelé "Terres d'oiseaux" a été créé à côté du port des Callonges, alors que l'essentiel du périmètre du marais est aujourd'hui protégé comme ZNIEFF et dans le cadre de la directive Natura 2000.

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 172 dossiers documentaires. Parmi les éléments étudiés, 44 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 124 ont été repérés. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les maisons et les fermes, les moulins et les abris et cabanes.

La commune de Braud-et-Saint-Louis, située à 65 km au nord de Bordeaux, est limitrophe des communes de Saint-Ciers-sur-Gironde au nord, de Saint-Aubin à l´est et d´Etauliers au sud. D´une superficie de 49 km², elle est divisée en deux unités : les terres et les marais. Le sol est composé de sable et d´argile et le sous-sol de sable gris, d´argile et de calcaire.

Dans les terres, les écarts sont nombreux et dispersés. Les principaux sont Azac, Bouinot, les Allains, les Frappés, les Loges, Marquet, les Pâques et le Port. L´implantation des vignes occupe une grande partie de ce territoire. Le point culminant qui se situe aux Loges est à 30 mètres d'altitude.

Les trois voies de communications principales sont : au sud-est, la D.136 venant d´Etauliers, passe par Azac, le sud du bourg et rejoint le Port ; au nord-est, la D.135 venant de Saint-Aubin, passe par les Frappés, le nord du bourg et rejoint également le Port ; au sud, la D.255, qui vient de Blaye, traverse le bourg et rejoint Saint-Ciers-sur-Gironde.

Le hameau d'Azac est traversé par le canal des Moulins, sur lequel se trouvaient deux moulins, le Moulin-Rompu et le Moulin-Neuf.

Les marais sont parcourus de nombreux canaux, dont les principaux sont le canal Saint-Louis partant du Port, le canal Saint-Georges limitrophe de la commune d'Anglade, le canal des Portes Neuves et la Ceinture du Grand Marais, limitrophe de Saint-Ciers-sur-Gironde et débouchant dans le chenal du port des Callonges. Le parcellaire est découpé en de vastes parcelles géométriques aux noms caractéristiques et sur lesquelles, bien souvent, une seule exploitation est construite, en périphérie. Le paysage de ce secteur est aujourd’hui marqué par la présence de la centrale nucléaire en bordure d'estuaire.

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