Haut fourneau, affinerie, martinet dit Forge de La Chapelle

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Javerlhac-et-la-Chapelle-Saint-Robert

La forge de La Chapelle est attestée au début du 16e siècle, ce que confirme la date portée sur le logis du maître de forge (1522). Au 16e siècle, la forge appartient à la famille Baillot, seigneurs de Lussas et Fontroubade puis, au 17e siècle, à Léonard de Lambertye seigneur de Marval.

Au milieu du 18e siècle, la forge compte haut fourneau et des affineries. En 1750, Jean de Roffignac acquiert la seigneurie et forge de La Chapelle qu'il cède la même année au marquis Marc-René de Montalembert. Ce dernier fait bâtir une nouvelle forge à double hauts fourneaux capables de fondre des canons de forts calibres. Les doubles hauts fourneaux fonctionnent en mai 1752. La forge s'équipe ensuite d'une forerie pour percer le fût des canons. Le site est réquisitionné par l'État de 1793 à 1803 au moins.

En 1828, reourt d'exil, Joseph de Roffignac entreprend la reconstruction de la forge en remplaçant les anciennes foreries de canons par deux feux d'affinerie. Ces travaux sont achevés en 1836 par le nouveau propriétaire, le maître de forges d'Étouars Jean-Baptiste Blanchon-Lasserve. Le réservoir d'eau est construit au milieu du siècle. En 1860, Josué de Bourdage succède à Blanchon-Lasserve. À cette date, le site est en activité et comprend deux hauts fourneaux, deux marteaux, deux affineries et un bocard à laver et concasser les minerais.

En 1881, Jean Laroche, qui a travaillé à la forge de Lamaque à Saint-Saud, est maître de forge à La Chapelle. Le domaine est acquis la même année par Jean-Édouard Dolezon, propriétaire du magasin parisien "Aux Travailleurs", boulevard Voltaire. En 1886, la forge est citée comme la seule usine du département avec Savignac-Lédrier, à produire de la fonte. L'activité s'arrête peu de temps après et Dolezon transforme le domaine industriel en château d'agrément. Les campagnes photographiques qu'il fait alors réaliser avant et après travaux montrent l'état du logis du 16e siècle ainsi que les installations hydrauliques de la forge.

En 1892, selon les plans de l'architecte parisien Émile Garot, les travaux du château neuf et l'écurie voisine sont achevés. Un parc accompagne ce nouvel ensemble : il inclue les ruines du haut fourneau double et les divers canaux. Cette réalisation est l’œuvre de l'architecte-paysagiste Henri Lusseau, créateur de ponts et passerelles en ciment armé simili bois. Le pigeonnier est abandonné puis détruit au cours de la seconde moitié du 20e siècle, le haut fourneau double et la retenue d'eau sont également en mauvais état.

Périodes

Principale : 3e quart 18e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Dates

1522, porte la date

1751, daté par source

1892, daté par source

Auteurs Auteur : Garot Émile

Admis à la Société Centrale des architectes en 1886, adhère à la société des Amis des monuments parisiens (1887-1900), reçoit les Palmes Académiques en 1913.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Lusseau Henri

Architecte-paysagiste. 2e prix au concours de Liverpool de 1867, prix au concours international de Lisbonne en 1887, spécialiste des structures ciment apparence bois et des kiosques. Originaire de Villeneuve-le-Roi (92).

, architecte paysagiste (attribution par source)
Personnalite : Montalembert Marc-René, commanditaire (attribution par source)

La forge de de La Chapelle est située sur le Bandiat, en aval de Forgeneuve et du bourg de Javerlhac.

De la forge du 18e siècle, il ne reste que les maçonneries basses du haut fourneau. On distingue encore le sommet des deux arcs brisés ouvrant les orifices des tuyères (passage des soufflets), ainsi que les vestiges du petit étang (comblé) et des maçonneries des canaux de fuite et de décharge.

Le logis est situé à proximité des vestiges du haut fourneau, au pied du coteau. Il se compose d'un corps principal à 4 travées sur un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble. Un pavillon de même niveau lui est accolé. Sur la façade postérieure, une tour polygonale loge abrite l'escalier monumental.

Il conserve des maçonneries du 16e siècle en partie basse (ancienne cuisine, chai, cuvier), notamment une porte à chanfrein et droit et linteau à accolade. Les photographies de l'ancien logis montre des croisées en pierre à moulures à listel.

Au nord, les écuries sont bâties selon un plan en U avec étables et box au rez-de-chaussée. Le comble à surcroît disposant de trappes à foin dans le plancher. Une tuile du faîtage porte la date de 1892.

Dans le jardin, une cuve renferme un bélier hydraulique de marque Bollée, au Mans. Le jardin et le parc sont alimentés en eau par un bélier hydraulique (toujours en place) de marque Bollée, ingénieurs-constructeurs au Mans.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Javerlhac-et-la-Chapelle-Saint-Robert

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: le Logis

Cadastre: 1826 A 2 555-566, 2017 AB 232

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