Présentation des objets mobiliers de l'abbaye Saint-Savin, Saint-Cyprien

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L'église de Saint-Savin-sur-Gartempe est mondialement célèbre pour ses peintures monumentales réalisées à la fin du 11e siècle ou au début du 12e siècle. Surnommée la "Sixtine romane", elle est inscrite sur la liste du patrimoine de l'UNESCO en 1983. Elle est aussi pourvue d'oeuvres beaucoup moins connues héritées de son passé à la fois médiéval et moderne, mais aussi des 19e et 20e siècles.

Du 11e siècle sont conservées sept exceptionnelles tables d'autel pourvues d'inscriptions latines tronquées, remontées au 19e siècle sur des coffres en maçonnerie dans le déambulatoire et le transept. Ces inscriptions identifient les reliques des saints et des saintes qui étaient conservées à cette époque dans l'abbatiale. De la période romane est également conservée toute la sculpture portée par l'architecture, notamment les chapiteaux du porche, de la nef, du chœur et de la crypte, mais aussi des reliefs sculptés déposés dans la chapelle des fonts baptismaux ainsi que le couvercle de sarcophage de l'abbé Odon II. Du 16e siècle, les archives départementales de la Vienne nous apprennent qu'une cloche a été fondue en avril 1559 par un dénommé Bugeau. D'autres cloches seront fondues plus tard, l'une en 1666 par Jean Bezot, une deuxième en 1759 par François Guichard, une troisième en 1764 (fondeur anonyme) et deux autres en 1852 par un membre de la famille Martin originaire de Breuvannes (52).

Lors de la réforme mauriste, des marchés sont conclus entre 1663 et 1679 avec le sculpteur Charles Sauvage pour des travaux de menuiserie et de sculpture destinés au chœur et aux autels, mais aussi pour la réalisation d'un crucifix en pierre de trois pieds de haut. Des commandes sont également passées pour la confection d'ornements pour la sacristie et pour la pose d'un mouvement complet destiné à l'horloge du monastère. En 1665, l'assemblée des habitants confère des exceptions au paiement de la taille par les meuniers, à condition que les religieux se chargent des réparations de l'horloge (voir annexe 1). De cette période sont conservés les stalles, une statue de la Vierge à l'Enfant, des vantaux de porte et deux tableaux figurant les évangélistes Matthieu et Luc.

En 1811, une dalle funéraire portant l'épitaphe de l'abbé Odon 1er, située près des fonts baptismaux, a disparu lors d'un éboulement survenu dans l'église. Avec la fusion des paroisses, un inventaire de la nouvelle paroisse Notre-Dame est dressé en 1817 (voir annexe 3). En 1842, la fabrique, faute de moyens suffisants, ajourne " l'achat d'un ostensoir qui est d'autant plus indispensable que jusqu'à présent on a été obligé d'en emprunter un " (Archives départementales de la Vienne, 2 O 300/6).

En 1874-1875, l'abbé Lebrun passe commande de nombreux meubles ou objets aux ateliers Saint-Hilaire (autels, chemin de croix ...) mais aussi à L. Dumont, fabricant d'ornements d'église à Lyon. Les comptes administratifs mentionnent divers achats de mobilier au cours du 19e siècle (annexe 4). Plusieurs confréries sont mentionnées au cours du de deuxième moitié du 19e siècle (annexe 5).

En 1879, un grand chemin de croix avec des stations monumentales est commandé par la fabrique et l'abbé Lebrun. Une correspondance s'établit entre l'évêché, Camille Formigé, architecte des monuments historiques, et la préfecture. Il en résulte que deux stations sont livrées par les ateliers Saint-Hilaire de Charron et Beausoleil (détails en annexe). La facture d'une troisième station est acquittée le 13 janvier 1880 par M. de Montplanet. Elles semblent être encore en place en 1905. Le chemin de croix actuel a été consacré en 1913.

En 1880, un fragment d'autel " mérovingien " trouvé dans la crypte Saint-Marin est signalé par Xavier Barbier de Montault et le Père Camille de la Croix : il est donné en 1895 à la Société des Antiquaires de l'Ouest en même temps qu'un vase trouvé en 1866 par l'abbé Lebrun dans un autel du XVIIIe siècle. Ce vase est présenté dans les collections du musée Sainte-Croix de Poitiers.

Dans la sacristie, une inscription gravée sur une croix de procession relate le mariage de Jean Cuisinier de Lisle avec Berthe Angély à Epoisses (Côte d'Or) le 14 novembre 1877. Cette croix a été probablement offerte par le marié à sa paroisse d'origine, Saint-Savin. Une autre mention indique qu'un ostensoir a été offert le 31 octobre par Mme Gauvinière pour une valeur de 1650 francs.

L'inventaire de 1906 qui a été établi consécutivement à la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat (1905) est joint en annexe 7. La dernière annexe (8) énumère tous les objets conservés en 2022 dans l'église, la sacristie, l'abbaye et le presbytère.

Auteurs Auteur : Wagner neveu , horloger (signature)
Auteur : Ateliers de sculpture Saint-Hilaire

Ateliers fondés à Poitiers en 1855 par l'abbé Jean-Baptiste Besny (décédé en 1860), sculpteur appartenant aux pères oblats de Saint-Hilaire de Poitiers. Ils sont repris en 1865 par Amand Multon (architecte) et Louis-Amédée Charron (sculpteur). En 1872, Multon vend ses parts dans l'affaire à Adolphe Beausoleil (architecte). Les Ateliers sont ultérieurement repris par Delphin Pelletier.

Les Ateliers Saint-Hilaire étaient réputés pour la production d'autels et autres meubles d'église en pierre, bois, marbre ou albâtre, de style roman ou gothique.

, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Dumont L.

Manufacture d'ornements d'église (lustres, orfèvrerie, bronzes, soieries…) fondée en 1860 à Lyon, 8 quai de l'hôpital (puis Jules-Courmont).

Lui succède les maisons E. Tête, O. Tête et P. F. Dubois.

Documentation : Dictionnaire des Arts liturgiques, p. 230.

, fabricant d'ornements religieux (attribution par source)
Auteur : Sauvage Charles

Maître sculpteur à Poitiers au 17e siècle, fils de Jean Sauvage, sculpteur et architecte originaire de Paris (paroisse Saint-Jean-en-Grève).

Il rachète une partie du matériel de son père en juin 1662. Il passe notamment plusieurs marchés pour le mobilier de l'église abbatiale de Saint-Savin en 1663-1664 (voir annexe du dossier et Arch. départementales de la Vienne, 1 H 7/3). Autres réalisations : voir Rambaud, 1920, p. 111).

En 1679, un marché est passé entre les religieux de l'abbaye Notre-Dame de la Merci-Dieu et Charles Sauvage pour un retable à réaliser (AD 86, 1 H 10/2 ) ;

, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Ribaud Charles

Menuisier à Saint-Savin au 17e siècle.

, menuisier (attribution par source)

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